La Dombes - article ; n°2 ; vol.1, pg 121-131
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Description

Annales de Géographie - Année 1892 - Volume 1 - Numéro 2 - Pages 121-131
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1892
Nombre de lectures 59
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Lucien Gallois
La Dombes
In: Annales de Géographie. 1892, t. 1, n°2. pp. 121-131.
Citer ce document / Cite this document :
Gallois Lucien. La Dombes. In: Annales de Géographie. 1892, t. 1, n°2. pp. 121-131.
doi : 10.3406/geo.1892.18056
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1892_num_1_2_18056ANNALES
GÉOGRAPHIE
I
LA DOMBES
Ли nord-est de Lyon, dans l'angle formo avant lour rencontre par le
Rhône et la Saône, s'étend un grand plateau, très faiblement ondulé,
aujourd'hui encore parsemé d'étangs : c'est la Dombes l.
Pour bien se rendre compte de la structure de ce plateau et des par
ticularités de sa Mirfa.ce, il n'est pas de plus sure méthode que de suivre
dans le passé l'histoire de sa formation géologique. Nous essaierons de
l'esquisser tout d'abord.
C'est à la tin de l'ère tertiaire, à l'époque pliocène, que la longue
vallée du Rhone et de la Saône commença à prendre son aspect actuel.
La Méditerranée pénétrait alors dans la vallée du Rhône, jusqu'à la
hauteur de Vienne, par un grand golfe, véritable fiord, dont les sinuosités
1. La Dombes est 1ц nom local; c'est le seul qui se trouve dans les anciens docu
ments. Il n'y a pas de raison pour dire les Dombes, comme l'usage tend à s'en
introduire. — Ce nom paraît être très ancien. Toutefois le premier document daté
où on le trouve est une charte de 1266. (Cf. Considérations sur la Dombes... Lec
ture faite à l'Académie de Lyon par Valentin Smith, 1856.)
Parmi les travaux à consulter sur la géographie et l'histoire de la Dombes, je
citerai principalement : Fontannes, Les mollusques pliocenes de la Vallée du Rhône
et du, Roussillon, Lyon, 187lJ-82; Faisan et Chantre, Monographie des anciens glaciers
du bassin du Rhône, Lyon, 1875; Géographie de l'Ain, publiée par la Société de Géo
graphie de l'Ain, l fascicules parus depuis 1883, se continue dans le Bulletin de la
Société; Samuel Guichenon, Histoire de la souveraineté de Dombes, "2" éd. revue,
augmentée et corrigée par M. C. Guigue, Lyon, 1874; Guigue, Topographie histo
rique du département de l'Ain, Bourg, 1873; M. С Guigue, Essai sur les causes de
la dépopulation de la Dombes et l'origine de ses étangs, Bourg-en-Bresse, 1837; Bossi,
Statistique générale de la France. Departement de l'Ain, 1808; Valentin Smith, Con
sidérations sur la Dombes, Lyon, 1850; Valentin Smith, Études statistiques sur la
Dombes, Lyon, 18tiO; les notices publiées par le ministère des Travaux publics à
l'occasion des Expositions de Vienne (1873) et de Paris (1878). Bibliotheca Domben-
sis, ou recueil de chartes, titres et documents pour servir à l'histoire de la Dombes,
recueillis et publiés par Valentin Smith et M. C. Guigue, Trévoux, 1834-85. (Contient
une bonne carte de lu. « Souveraineté de Dombes ».)
ANN. DE GÉOG. 9 ANNALES DE GEOGRAPHIE. 122
annonçaient déjà les confluents des valle'es futures *.. Entrp- Vienne et
Lyon, un isthme séparait ce golfe pliocène du grand lac de la Saune qui
s'étendait au nord jusqu'au delà de Gray. Cet isthme s'appuyait- sur un
promontoire du Plateau central, sur " l'éperon de roches cristallines
qu'aujourd'hui: encore la Saône traverse à Lyon, et qui enserrent étro
itement son cours entre les hauteurs de Fourvières et celles de la
Croix-Rousse. Alors se formèrent des dépôts de marnes, marins dans la.
vallée du Rhône, lacustres dans celle de la Saône. Ces derniers servent
de soubassement à la Dombes. On les retrouve sous une couche plus ou:
moins épaisse de sables dans la Bresse et dans la Bourgogne. .
L'aspect du pays se modifia sensiblement au début de l'ère quater
naire. Le grand torrent, qui est devenu le Rhône, entraînait alors avec
lui la masse des débris arrachés aux roches alpines. Ces débris roulés,
transformés en cailloux assez gros, vinrent s'étaler, au sortir des Cluses
par où le torrent traversait le Jura, en un large cône de déjection, dont le
sommet s'adossait au Jura, et dont la base formait un grand demi-cercle
venant buter vers Lyon contre le Massif central, couvrant même par
endroits ses dernières pentes, s'élevant jusque sur le Plateau lyonnais.
Des froids intenses étaient survenus. Au torrent succéda le glacier du
Rhône. Celui-ci déborde par les Cluses du Jura et les vallées des Alpos,
marquant de stries les roches qu'il use au passage.. L'ancien? cône de
déjection du «Rhône disparaît sous la glace. Elle recouvre d'un épais
manteau toute la région jusqu'au delà de Lyon..
Quand le glacier fondit et remonta lentement, avec des alternatives de ;
retour, jusqu'à sa source, toutes les matières qu'il tenait en suspension se
déposèrent. Une couche de boue glaciaire, très reconnaissable à ses amas.
de cailloux, striés, resta sur le sol. En même temps les moraines, étendant,
leurs longs alignements de collines, marquaient la place de l'ancien front t
du glacier et les étapes successives de sa retraite. Enfin les quartiers de
roches, arrachés aux flancs des montagnes et transportés à dos de glace,,
demeuraient épars, abandonnés par la fonte, parsemant toute la région de,
ces blocs erratiques qu'on rencontre en si grand nombre à l'est de Lyon.,
Restait à sculpter cette masse, à lui donner le relief qu'elle a aujour
d'hui. Ce fut l'œuvre des érosions. Les courants produits par les eaux de^
fonte du glacier commencèrent à démanteler en beaucoup d'endroits -les
moraines, à creuser des sillons dans l'épaisseur du dépôt caillouteux. Le;.
Rhône agit plus puissamment encore. Ses eaux rapides, au cours mal?
établi; en se précipitant sur la plaine actuelle du bas Dauphine, Unirent,,
sauf les moraines, par la déblayer entièrement. Elles entamèrent la masse
du cône de déjection, et déterminèrent, sur la rive droite actuelle du
fleuve en amont de Lyon, une falaise à double étage, correspondant à
deux niveaux successifs de son lit. La rivière d'Ain, sortie du Jura à
i. Cf. la carte accompagnant l'ouvrage cité de Fontannes. :

,
DOMBES. 123' LA
Pont-d'Ain, aidée de son affluent, l'Albarine, déblayait, elle aussi, les
abords de son confluent avec le Rhône,- y dessinait une large plaine, et
continuait sur sa rive droite la falaise commencée plus bas.
D'autre part, les eaux du lac de la Saône s'étaient depuis longtemps,
creusé un canal de sortie le long du Plateau central et du petit massif
jurassique; dur Mont d'Or lyonnais. Le pays prit ainsi définitivement
l'aspect qu'il a aujourd'hui; De ce grand cone de déjection du Ithône il
n'est plus resté qu'une masse entaillée de trois côtés par'les eaux,'
n'ayant gardé sa pente régidière que du côté du nord. .
. C'est i cette pente/ très • faible d'ailleurs, . du . plateau, (jui force les
rivières de la Doinbes et de la Bresse à couler du sud-est au nord-ouestj
à l'inverse de tous les autres afiïuents de la Saône. Là où les rivières
cessent de couler du stul, s'arrêtent Ips dépôts de cailloux alpins. C'est à
peine sb dans: la* Dombes quelques torrents sans importance ont1 pu
couper la falaise, pour se rendre dans l'Ain ou dans le Rhône. r
La Dombes est la partie méridionale de ce plateau. Ce qui la distingue
nettement de la Bresse qui lui confine au nord; c'est la couche de boue
glaciaire qui. la recouvre. Lessivée par les eaux de ruissellement; ou de
pluie, privée de ses éléments calcaires, cette boue forme un limon blanc
jaunâtre, très ténu/ très argileux, et par conséquent presque imper
méable. De là les étangs, de là aussi l'allure tranquille du plateau dans la
partie qui appartient à la Dornbes, allure très différente de celle de la
Bresse, beaucoup plus découpée par les nombreux vallons qui la sillonnent:
Les limites que la géologie imposeraitTà la Dombes sont donc faciles
à déterminer.. Elle doit comprendre toute-la partie du. plateau qui fut
occupée autrefois par le glacier '. Or les limites de l'extension de ce gla
cier sont marquées par les débris de la moraine frontale qui le terminait..
Cette moraine est encore en place au nord

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