La grotte des Crapauds à Donzère (Drôme) : une halte-bergerie de l'Age du Fer - article ; n°1 ; vol.20, pg 389-401

Joël Vital

Description

Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1987 - Volume 20 - Numéro 1 - Pages 389-401
Within the context of a synthetic study of the sites of the narrow pass of Donzère, a rescue excavation was carried out in 1983 and 1986 in the cave of the Toals. This cave was used as a sheepfold several times, especially during the first half of the 6th century B.C. This evidence is given by the study of the archeological finds which is typical of the Languedoc sites. The place does not seem to have been a refuge, connected with a structured social life.
Besides, some neolithic and Gallo-Roman objects were discovered.
Dans le cadre de l'étude synthétique des sites du Défilé de Donzère, une fouille de sauvetage a été réalisée en 1983 et 1986 dans la grotte des Crapauds. Cette cavité a été utilisée comme bergerie à plusieurs reprises, notamment durant la première moitié du VIe siècle av. J.-C, d'après l'étude du mobilier archéologique qui renvoie directement aux complexes languedociens. Le statut des occupations semble essentiellement routinier et sans rapport avec d'éventuelles contraintes de société (refuge).
Quelques témoins néolithiques et gallo-romains ont également été recueillis hors contexte.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sciences et techniques

Informations

• Publié par: REVUE_ARCHEOLOGIQUE_DE_NARBONNAISE
• Publié le: 01 janvier 1987
• Nombre de lectures: 28
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Joël Vital
Rose-Marie Arbogast
Alain Argant
Jacqueline Argant
Jacques-Elie Brochier
Jacky Girel
Augustin Labbe
Patrice Méniel
La grotte des Crapauds à Donzère (Drôme) : une halte-bergerie
de l'Age du Fer
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 20, 1987. pp. 389-401.
Abstract
Within the context of a synthetic study of the sites of the narrow pass of Donzère, a rescue excavation was carried out in 1983
and 1986 in the cave of the Toals. This cave was used as a sheepfold several times, especially during the first half of the 6th
century B.C. This evidence is given by the study of the archeological finds which is typical of the Languedoc sites. The place
does not seem to have been a refuge, connected with a structured social life.
Besides, some neolithic and Gallo-Roman objects were discovered.
Résumé
Dans le cadre de l'étude synthétique des sites du Défilé de Donzère, une fouille de sauvetage a été réalisée en 1983 et 1986
dans la grotte des Crapauds. Cette cavité a été utilisée comme bergerie à plusieurs reprises, notamment durant la première
moitié du VIe siècle av. J.-C, d'après l'étude du mobilier archéologique qui renvoie directement aux complexes languedociens. Le
statut des occupations semble essentiellement routinier et sans rapport avec d'éventuelles contraintes de société (refuge).
Quelques témoins néolithiques et gallo-romains ont également été recueillis hors contexte.
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Vital Joël, Arbogast Rose-Marie, Argant Alain, Argant Jacqueline, Brochier Jacques-Elie, Girel Jacky, Labbe Augustin, Méniel
Patrice. La grotte des Crapauds à Donzère (Drôme) : une halte-bergerie de l'Age du Fer. In: Revue archéologique de
Narbonnaise, Tome 20, 1987. pp. 389-401.
doi : 10.3406/ran.1987.1316
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1987_num_20_1_1316LA GROTTE DES CRAPAUDS À DONZÈRE (DRÔME)
UNE HALTE-BERGERIE DE L'ÂGE DU FER
Joël VITAL *
Situation et morphologie
Entre Valence et Avignon, le « Robinet » de Donzère marque la limite entre le Dauphiné, le
Comtat et la Provence. Le Rhône emprunte là son dernier défilé (fig. 1), à la rive orientale constituée
de falaises abruptes. Les calcaires urgoniens sont percés d'une soixantaine de cavités de dimensions
plus ou moins modestes, témoins d'un important karst actuellement fossile. Moins d'une dizaine
d'entre elles furent fréquentées entre la Préhistoire et l'époque médiévale (Lambert 1980).
On accède à la grotte des Crapauds depuis le Rhône qu'elle domine d'une trentaine de mètres,
en franchissant 50 m d'éboulis basai en pente à 45° (fig. 2C). La longueur de la cavité est de 37 m
pour une largeur maximum de 5 m. Formée aux dépens d'une importante diaclase d'axe est-ouest
et de pente nord, agrandie par la circulation des eaux en conduite forcée, elle se compose d'un
porche largement ouvert sur l'éboulis, prolongé par un couloir allant en se rétrécissant (fig. 2A). La
hauteur du plafond passe de 6 mètres à un peu plus d'un mètre, sur une distance de 8 m (fig. 2B);
la progression s'effectue ensuite dans la pénombre sur un sol limono-argileux peu incliné d'est en
ouest.
Problématique des recherches
Les fouilles s'inscrivirent dans le cadre d'une synthèse concernant les occupations et les
industries de l'âge du Bronze dans le Défilé de Donzère (Vital 1984). Le seul document majeur connu
avant nos recherches était un important fragment d'un grand récipient, qui fut alors attribué au
Bronze final 3b (fig. 6).
Historique
En 1934, M. Veyrier et A. Jullien, érudits locaux, effectuèrent le long de la paroi sud deux
sondages contigus d'une surface totale de 12 m2 et d'un mètre de profondeur, sous le porche qu'ils
semblent avoir totalement dégagé (fig. 2 et 4, SV). Voici leurs commentaires10 :
« Trouvaille à 0,30 m sous le niveau de la grotte de deux fragments de rebord d'une poterie ancienne...
Fragments de poterie à 0,90 m au-dessous du sol actuel...
Continué à creuser. Aux alentours d'un rebord horizontal du rocher (sud de la grotte) terre noire, mais pas de
charbons. Est-ce un foyer ?...
Rien trouvé. Rien ne confirme le foyer précédemment soupçonné ».
* Avec la collaboration de R.M. Arbogast, A. et J. Argant, J.E. Brochier, J. Girel, A. Labbé, P. Meniel.
(1) Ces renseignements sont extraits d'un carnet de notes manuscrites de A. Jullien, de Donzère.
Revue Archéologique de Narbonnaise, 20, 1987, p. 389-401. 390 J. VITAL
Fig. 1. Sites archéologiques protohistoriques du Défilé de Donzère. 1 : Baume des Anges; 2 : grotte de la Chauve-Souris;
3 : grotte des Crapauds; 4 : oppidum de Saint-Saturnin; 5 : oppidum de Château- Porcher. LA GROTTE DES CRAPAUDS À DONZÈRE 391
N
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Fig. 2. A) Position de la zone fouillée dans la cavité.
B) Coupes longitudinale et transversales. Un couloir assez bas se prolonge par un porche élevé débouchant sur une forte
pente.
C) Plan de la portion antérieure de la cavité. Le trait interrompu matérialise la limite du surplomb. Les flèches indiquent
la position des trois coupes transversales (2B).
En 1974 le M.A.S.C. (club spéléo et archéo de Montélimar) poursuit les travaux sur 4 m2 environ
(fig. 3 et 4, SL). Ses membres recueillent dans les limons sablo-argileux ocre, sans stratigraphie
visible, les restes d'un grand récipient auquel manquent le fond et le bord, ainsi que divers autres
vestiges (fig. 6; fig. 8/1 à 9), avant d'atteindre le rocher qui affleure dans la moitié nord de cette zone
(fig. 4). Nous avons repris en 1983 l'étude de cette cavité avec le souci d'en observer la stratigraphie.
Nos premières interprétations et les premiers résultats des sciences naturelles nous conduisirent à
compléter ces informations par la fouille en 1986 de surfaces ayant pu échapper aux assauts de tous
ordres. 392 J. VITAL
Fig. 3. Stratigraphies relevées dans quatre des sondages. La couche protohistorique s'intercale entre la couche 1,
remaniée et la couche 2 formée de limons ocre stériles.
Fig. 4. Plan de répartition des vestiges protohistoriques. Taches noires : limons indurés et rubéfiés, en place; pointillé :
cendres; points et cercles noirs : céramiques; étoiles : fragments isolés de sole de cuisson; triangles : restes osseux. Les
dépressions indiquent les zones détruites. L'emplacement des stratigraphies est signalée par un trait renforcé. Les flèches
noires indiquent la position des coupes transversales (fig. 2B). LA GROTTE DES CRAPAUDS À DONZÈRE 393
Les formations sédimentaires : succession et extension
Quatre sondages (SI à S3, S4/SL) furent pratiqués à intervalle régulier, en limite des fouilles
anciennes (fig. 4). La puissance des couches décroît rapidement vers l'intérieur et la stratigraphie,
monotone, comprend toujours (fig. 3) :
couche 1 : 10 à 20 cm de limons marron à passées ocre, remaniés, renfermant des céramiques vernissées,
gallo-romaines et protohistoriques;
couche 2 : limons ocre stériles à blocaille et blocs calcaires émoussés, altérés et parfois concrétionnés ;
s'intercalant entre 1 et 2, un mince horizon la de limons gris-ocre à marron, à mobilier protohistorique et
charbons diffus, non reconnu dans la coupe du sondage 1 mais dégagé dans la zone adjacente. Il s'épaissit ensuite
vers l'ouest, se chargeant en blocs et dallettes de classe 4-10 cm, en charbons et en céramiques. Il comble deux
cuvettes observées dans les coupes des sondages S4/SL et S2. La limite la/2 est diffuse.
Dans le sondage 3, on distingue 5 niveaux :
la : limons marron foncé, épaisseur moyenne : 3 cm;
lb : marron-rosé, : 5 cm;
le : limons beige semblant passer latéralement à des limons marron, épaisseur moyenne : 13 cm;
ldl et ld2 : lentille de cendres et de limons orangés rubéfiés qui reposent sans transition sur les limons ocre
stériles de la couche 2, épaisseur moyenne : 8 cm.
Toutes ces formations comblent une diaclase dont le rebord nord, après une brusque remontée
observée en SI et S3, forme une partie du sol de la grotte, sur la moitié de la surface étudiée (fig. 4).
Les niveaux protohistoriques enserrés entre les couches 1 et 2 ont été localement perturbés au cours
des travaux antérieurs et ni leur continuité planigraphique, ni leur correspondance en coupe, ne sont
assur