La région et l État selon Friedrich Ratzel et Paul Vidal de la Blache - article ; n°583 ; vol.104, pg 211-235
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La région et l'État selon Friedrich Ratzel et Paul Vidal de la Blache - article ; n°583 ; vol.104, pg 211-235

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Description

Annales de Géographie - Année 1995 - Volume 104 - Numéro 583 - Pages 211-235
This paper demonstrates the great convergence between the geographical conceptions of Paul Vidal de la Blache and Friedrich Ratzel. It shows how they shared a common vision on several major issues. More precisely, it emphasises thai both geographers shared the same general vision of the Man-to-Nature relationship and that, ail things considered, they end up with very similar theoretical concepts of region and state.
L'article démontre que la pensée géographique de Friedrich Ratzel et celle de Paul Vidal de la Blache partagent une même conception du rapport Homme-Nature. De plus, il est démontré comment les deux auteurs ont développé, à partir de cette base commune, des théories de la région et de l'État largement comparables.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 66
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Guy Mercier
La région et l'État selon Friedrich Ratzel et Paul Vidal de la
Blache
In: Annales de Géographie. 1995, t. 104, n°583. pp. 211-235.
Abstract
This paper demonstrates the great convergence between the geographical conceptions of Paul Vidal de la Blache and Friedrich
Ratzel. It shows how they shared a common vision on several major issues. More precisely, it emphasises thai both geographers
shared the same general vision of the Man-to-Nature relationship and that, ail things considered, they end up with very similar
theoretical concepts of region and state.
Résumé
L'article démontre que la pensée géographique de Friedrich Ratzel et celle de Paul Vidal de la Blache partagent une même
conception du rapport Homme-Nature. De plus, il est démontré comment les deux auteurs ont développé, à partir de cette base
commune, des théories de la région et de l'État largement comparables.
Citer ce document / Cite this document :
Mercier Guy. La région et l'État selon Friedrich Ratzel et Paul Vidal de la Blache. In: Annales de Géographie. 1995, t. 104,
n°583. pp. 211-235.
doi : 10.3406/geo.1995.13886
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1995_num_104_583_13886La région et tat
selon Friedrich Rätsel
et Paul Vidal de la Blachê1
Département de géographie Guy Université MERCIER Lavai
Résumé article démontre que la pensée géographique de Friedrich Ratzel
et celle de Paul Vidai de la Blachê partagent une même conception du rapport
Homme-Nature De plus il est démontré comment les deux auteurs ont
développé partir de cette base commune des théories de la région et de
tat largement comparables
Abstract This paper demonstrates the great convergence between the
geographical conceptions of Paul Vidal de la Blachê and Friedrich Ratzel It
shows how they shared common vision on several major issues More
precisely it emphasises that both geographers shared the same general vision
of the Man-to-N ature relationship and that all things considered they end
up with very similar theoretical concepts of region and state
Mots clés Friedrich Ratzel Paul Vidal de la Blachê région tat histoire
de la géographie
Key words Friedrich Ratzel Paul Vidai de la Blachê Region State History
of Geography
Cet article est issu une recherche menée Université Lavai dans le cadre un
projet intitulé La théorie du rapport Nature-Culture chez Friedrich Ratzel financé par
le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada Une première version de ce texte
fait objet une communication au congrès de Union géographique internationale tenu
en août 1992 Washington auteur remercie Serge Gagnon pour son aide documentaire
Ann Gèo. no 583 1995 pages 211-235 Armand Colin 212 ANNALES DE GEOGRAPHIE
II était devenu coutumier lorsque on comparait oeuvre de Paul
Vidai de la Blachê 1845-1918 celle de Friedrich Ratzel 1844-1904)
opposer le possibilisme du premier au déterminisme du second
Cette opposition provient dans une large mesure du commentaire
partisan de Lucien Febvre 1922 qui pour mieux condamner les
présumées erreurs de Ratzel en caricatura la pensée en la confinant
quelques sentences lapidaires il coiffa du titre péjoratif de dé
terminisme inverse pour garantir le triomphe de Vidai sur Ratzel
le commentateur attribua au Fran ais la paternité une doctrine le
possibilisme dont la principale qualité était justement invalider ce
fallacieux déterminisme Mais trop vouloir mettre les deux géographes
dos dos Febvre ne rendit justice ni un ni autre Certes il
favorisa la diffusion de la géographie vidallenne en la réduisant
quelques propositions persuasives et en la baptisant un nom évocateur
Néanmoins le possibilisme prêté Vidai eut le désavantage de se
substituer trop souvent oeuvre véritable Comme si efficacité dune
formule pouvait rendre compte adéquatement une pensée complexe
et nuancée élaborée méticuleusement et patiemment au fil de nombreux
livres et articles
Paradoxalement Febvre aura contribué la renommée de Vidai en
associant une doctrine que celui-ci pour ainsi dire jamais
énoncée comme telle et dont il même pas prononcé le nom1 Plus
grave encore opération eut comme effet de détourner la plupart des
géographes de France Angleterre et ailleurs de uwe de Ratzel
Une fois confortablement convaincu des errements du professeur de
Leipzig on ne voit plus comment il vaudrait la peine de consulter ses
écrits Il suffit de savoir que le possibilisme vidalien conformément
la réputation eu raison du déterminisme ratzélien et le dossier est
clos même il faut pour cela rejeter dans oubli quelques vérités
encombrantes comme le fait par exemple que Vidai lui-même se
reconnaissait une dette non négligeable envers son collègue allemand2
Heureusement autant dans le monde francophone anglophone
oeuvre de Ratzel est hui mieux connue3 si bien il est
désormais possible établir une comparaison plus judicieuse entre ses
idées et celles de son collègue fran ais
Sur avènement post-vidalien du terme possibilisme cf Sanguin 1993 18-19
et 335 et Berdoulay 1981a 41 et 214)
Cf Vidal de la Blachê 1898 1900 1903 223-224 19040 1911-1912 290 1921
Cf aussi Broc 1977) Sanguin 1985 1988 1993 136) Claval 1976 23 Berdoulay
1981a 38 et 230 souligne que Vidai fut non seulement in uencé par Ratzel mais il
fut aussi fort impressionné par la supériorité de la science allemande en général Au point
même que certains accusaient Vidai de pratiquer une géographie emprunt Sur ce dernier
point cf aussi Bonnefont 1993 81)
Grâce notamment aux travaux de Smith 1980) Hunter 1983) Bassin 1984 1987a
1987b) Korinman 1983 1987 1990) Stehlin 1988) Sanguin 1990 et Mercier 1990
1992 La traduction en fran ais de la Politische Geographie 1987 1988a et celle en anglais
de Städte- und Culturbilder aus Nordame ka 1988b ont également contribué corriger
plusieurs erreurs interprétation qui hypothéquaient oeuvre de Ratzel LA REGION ET ETAT 213
Pour notre part nous voudrions montrer la forte convergence qui
existe entre les théories géographiques de ces deux célèbres et influents
géographes Notre intention est expliquer comment Vidai de la Blachê
et Ratzel malgré ce qui peut les différencier partagent tout de même
une vision commune de la géographie1 Plus particulièrement nous
voudrions montrer que les deux géographes adhèrent la même
conception générale du rapport Homme-Nature et ils en déduisent
des concepts de région et tat finalement très similaires sur le plan
théorique
Cette démarche nous en sommes conscient peut contrevenir aux
consignes une epistemologie qui préférerait que soit établi en priorité
en quoi et pourquoi la pensée de Vidai de la Blachê se démarque de
celle de Ratzel2 Il est en effet fréquent hui de concevoir
histoire une discipline comme une succession de ruptures plus ou
moins marquées Il faut admettre que ce point de vue en mettant
accent sur ce qui distingue un auteur ou un courant de pensée
confère analyse un puissant et utile moyen de catégorisation
exercice court néanmoins le risque de aberration si comme le
souligne Claval la recherche de la distinction est pas associée une
analyse tout aussi nécessaire de la continuité pouvant unir des événe
ments de histoire de la pensée scientifique qui sous un certain angle
apparaissent distincts3 Tout récemment Montigny lui aussi mis en
garde contre les abus une lecture exclusivement disjonctive de histoire
des idées ce propos il écrit histoire des sciences sociales telle
elle est souvent pratiquée actuellement consiste trop souvent dans
le rappel des vieux débats théoriques et dans évocation des grandes
querelles doctrinales du passé Sans nier intérêt de ces travaux il
nous paraît nécessaire de procéder un dépassement de cette manière
écrire histoire Il une autre manière de contribuer efficacement
histoire de ces disciplines qui consiste savoir comment et dans
quelles conditions elles ont pu répondre certaines questions communes
.. est pourquoi il importe de ne pas négliger ce qui au-delà
de leur spécificité respective conjoint les pensées Car il est pas
interdit de supposer que certaines entre elles puissent formuler une
réponse commune une question unique5
cet égard nous espérons prolonger la réflexion Anne Buttimer 1971 46 qui
déjà identifié la parenté des idées des deux géographes notamment en ce qui concerne
la c

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