La théorie de la métamorphose en morphologie végétale. A.-P. de Candolle et P.-J-.F. Turpin. - article ; n°3 ; vol.25, pg 253-270
19 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La théorie de la métamorphose en morphologie végétale. A.-P. de Candolle et P.-J-.F. Turpin. - article ; n°3 ; vol.25, pg 253-270

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
19 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'histoire des sciences - Année 1972 - Volume 25 - Numéro 3 - Pages 253-270
RÉSUMÉ. — Les vues de Candolle et de Turpin concernant la notion de type des organes appendiculaires et l'organisation métamérique du végétal sont analysées et comparées à celles de Gœthe. La forme donnée à ces idées par Candolle est spécialement importante, puisque c'est sous celle-ci qu'elles devaient se répandre ensuite.
SUMMARY. — De Candolle's and Turpin's views on type concept as applied to phyllomes and on metameric organization of plants are analyzed and compared with those of Gœthe. As shaped by de Candolle, they are especially important since they were to form the background of plant morphology for the years to come.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M MICHEL GUEDES
La théorie de la métamorphose en morphologie végétale. A.-P.
de Candolle et P.-J-.F. Turpin.
In: Revue d'histoire des sciences. 1972, Tome 25 n°3. pp. 253-270.
Résumé
RÉSUMÉ. — Les vues de Candolle et de Turpin concernant la notion de type des organes appendiculaires et l'organisation
métamérique du végétal sont analysées et comparées à celles de Gœthe. La forme donnée à ces idées par Candolle est
spécialement importante, puisque c'est sous celle-ci qu'elles devaient se répandre ensuite.
Abstract
SUMMARY. — De Candolle's and Turpin's views on type concept as applied to phyllomes and on metameric organization of
plants are analyzed and compared with those of Gœthe. As shaped by de Candolle, they are especially important since they
were to form the background of plant morphology for the years to come.
Citer ce document / Cite this document :
GUEDES MICHEL. La théorie de la métamorphose en morphologie végétale. A.-P. de Candolle et P.-J-.F. Turpin. In: Revue
d'histoire des sciences. 1972, Tome 25 n°3. pp. 253-270.
doi : 10.3406/rhs.1972.3292
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1972_num_25_3_3292La théorie de la métamorphose
en morphologie végétale
A.-P. de Candolle et P.-J.-F. Turpin
RÉSUMÉ. — Les vues de Candolle et de Turpin concernant la notion de type
des organes appendiculaires et l'organisation métamérique du végétal sont ana
lysées et comparées à celles de Gœthe. La forme donnée à ces idées par Candolle
est spécialement importante, puisque c'est sous celle-ci qu'elles devaient se
répandre ensuite.
SUMMARY. — De CandolWs and Turpin's views on type concept as applied
to phyllomes and on metameric organization of plants are analyzed and compared
with those of Gœthe. As shaped by de Candolle, they are especially important since
they were to form the background of plant morphology for the years to come.
Nous avons vu* se former chez Linné, Wolfï et surtout Gœthe,
l'interprétation du végétal phanérogame comme un être muni d'un
seul type ď « organe », d'un Urblatt, dont les diverses formes
rendent compte des multiples aspects de ses « appendices » et en
particulier de la formation de la fleur par les derniers de ceux-ci.
C'est par la métamorphose de cet Urblail que le végétal mène à bien
sa métamorphose propre, c'est-à-dire son développement polarisé.
Suivant en cela une longue tradition, Wolff et Gœthe voyaient
dans le bourgeon l'individu végétal, mais Gœthe, comme nous
l'avons expliqué, fut aussi amené à penser que la feuille repré
sente en fait cet individu, ceci en liaison avec son interprétation
de l'individu animal.
Mais la double notion de métamorphose, celle de la plante
et celle de Y Urblatt, et surtout la notion même ď Urblatt, ne se
répandirent nullement dans la pensée botanique à la suite des
travaux étudiés jusqu'ici. C'est surtout à Augustin-Pyramus de Cand
olle (1778-1841) qu'est due l'introduction effective d'une forme
simplifiée de ces notions, liées dans son œuvre à celle d'individu-
bourgeon. Ses vues ont été très vite adoptées, propagées et enri-
* M. Guédès, La théorie de la métamorphose en morphologie végétale. Des origines
à Gœthe et Batsch, Rev. Hist. Se, XII (1969), 323-363.
Les références des travaux cités se trouvent à la fin de l'article. 254 revue d'histoire des sciences
chies par Braun en particulier, à qui est due leur expansion dans
les pays de langue allemande.
Bien que de façon presque simultanée, la seconde interpré
tation de Goethe, celle de l'individu-feuille, soit réapparue dans
la science et ait ouvert la voie aux théories phytonaires du
xixe siècle, nous négligeons pour l'instant celles-ci et étudions dans
le présent article et le suivant l'évolution de la notion de méta
morphose chez A.-P. de Candolle et ses contemporains et conti
nuateurs les plus importants. Nous verrons aussi se préciser un
premier aspect des rapports entre la théorie de la métamorphose
et la théorie cellulaire ainsi qu'entre elle et l'idée d'évolution.
A.-P. de Candolle élabora ses conceptions sans connaître d'abord
celles de ses prédécesseurs. D'après son fils,
c'est... de lui-même, de son observation constante et personnelle de la
nature, c'est de l'étendue et de l'activité de son esprit, combinées avec
ses lectures antérieures, que venaient et les idées de ses principaux
ouvrages et la fusion de toutes les branches de la botanique en une seule
science, éclairée et simplifiée par quelques théories (1).
En ce qui concerne Goethe, il ne put lire la Métamorphose qu'en 1823
lorsqu'on lui en procura une traduction (2).
Lui-même pensait (3) que ces conceptions générales, publiées
à partir de 1813, étaient « la partie centrale de ses travaux de
Montpellier, ou plutôt de sa vie toute entière ». Il fut, raconte-t-il
avec quelque complaisance peut-être, étonné de leur profondeur :
... il y avait des moments où, effrayé moi-même du développement
que prenait mon travail et du nombre d'idées nouvelles qui découlaient
de mes principes, effrayé dis-je de la multitude de ces aperçus, je m'imag
inais que j'étais peut-être tombé sur ce point dans une espèce de démence.
De temps en temps, je quittais mon travail pour aller confier mes inquié
tudes à ma femme, et la prier d'observer avec soin pour démêler si, dans
ma conversation, je ne donnais pas quelqu'indice de folie. Elle m'assurait
que non, et cependant j'étais toujours dans l'inquiétude (3).
Il est possible, comme le souligne Arber (1950), qu'il se soit
inspiré des vues échangées lors de ses conversations avec Corréa
de Serra auquel il rend plusieurs fois hommage dans ses souvenirs.
(1) A.-P. de Candolle, 1862, p. 572.
(2) Ibid., p. 573.
(3)p. 215. GUÉDÈS. — LA MÉTAMORPHOSE EN MORPHOLOGIE VÉGÉTALE 255 M.
II indiquait d'ailleurs, en ce qui concerne la Théorie élémentaire,
qu'il alla le consulter en tremblant lorsqu'il en eut rédigé le manusc
rit, et Corréa donna d'abord son avis par un seul mot « Imprimez ».
a Ce ne fut qu'à force de causeries que j'obtins de lui, ajoute
Candolle (4), quelques observations... que j'ai quelquefois insé
rées dans mon ouvrage. »
En 1813, dans la première édition de ce livre, A.-P. de Gandolle
envisageait la Botanique en taxonomiste. Le sous-titre de son
travail est « Exposition des principes de la classification naturelle
et de l'art de décrire et d'étudier les végétaux ». C'est pour bien
classer les plantes qu'il faut bien comprendre leur morphologie,
car il serait absurde de comparer des structures hétérogènes
auxquelles on aurait donné le même nom (5). Pour cela, il faut
se méfier de la similitude des fonctions :
II arrive souvent dans l'économie générale de la nature que telle
fonction ne pouvant, par suite d'un système donné de structure, être
remplie suffisamment par l'organe qui lui est d'ordinaire destiné, est
exercée en tout ou en partie par un autre (6).
C'est sur le système général de l'organisation, la « symétrie
des organes comparés entre eux », qu'on doit se fonder pour
connaître « l'anatomie générale et la classification naturelle ».
Comme l'indiquait A.-P. de Candolle, le terme de symétrie est dû à
Linné, qui signalait la nécessité de fonder la naturelle
sur la symétrie de toutes les parties de l'appareil reproducteur,
et non sur une seule partie de celui-ci. D'après Candolle, Corréa de
Serra avait le premier développé ce sujet.
Pour bien saisir cette symétrie dans les cas particuliers, il faut
tenir compte des avortements et des adhérences. Pour déceler les
premiers, on fera appel aux monstruosités, car « il en est qui sont
des retours de la nature vers l'ordre symétrique » (7), ou bien à
l'analogie et à l'induction « second guide, moins sûr peut-être,
mais d'un usage plus général » (8). Les organes avortés sont sim
plement réduits, ce qui entraîne une irrégularit

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents