Le développement des services agricoles - Une sous-traitance spécialisée au service des agriculteurs
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Les agriculteurs recourent de plus en plus à des prestataires extérieurs, tant pour des activités agricoles (récoltes, collecte du lait...) que pour la gestion de leurs exploitations. Les services et travaux agricoles consacrés directement aux végétaux sont les plus importants, en liaison avec la hausse de la production agricole qui a suivi la réforme de la Politique agricole commune (PAC). Les dépenses destinées aux animaux s'accroissent sensiblement depuis 1994, grâce en particulier au dynamisme de la production des éleveurs de porcs et de volailles. À ces dépenses s'ajoutent les frais de vétérinaires : ils ont diminué globalement, en raison de la diminution du cheptel, mais croissent fortement par exploitation depuis 1992. Enfin, les honoraires versés aux courtiers, comptables et conseillers (gestion, informatique...) ont été multipliés par huit en 20 ans.

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Langue Français

Extrait

N° 817 - DÉCEMBRE 2001
PRIX : 15F - (2,29€)
Le développement
des services agricoles
Une sous-traitance spécialisée
au service des agriculteurs
Lionel Hébrard, division Agriculture, Insee
es agriculteurs recourent de plus cole et surtout du développement de l’externa-
lisation de certaines activités agricoles (gra-en plus à des prestataires exté-
phique 2). L’agriculteur est également de plusLrieurs, tant pour des activités agri- en plus demandeur de conseils en matière de
coles (récoltes, collecte du lait...) que gestion et d’informatique (cf. encadré 2).
pour la gestion de leurs exploitations. Les
services et travaux agricoles consacrés La demande en services agricoles
directement aux végétaux sont les plus s’est fortement développée
depuis 1994importants, en liaison avec la hausse de
la production agricole qui a suivi la ré- Entre 1994 et 1998, les services agricoles (cf.
forme de la Politique agricole commune Définitions) progressent de 3,1 % par an, après
une phase de croissance modérée entre 1979(PAC). Les dépenses destinées aux ani-
et 1993 (+ 1,3 % par an). Ils bénéficient de la
maux s’accroissent sensiblement depuis croissance de la production dans le secteur
1994, grâce en particulier au dynamisme des céréales, des oléoprotéagineux et de l’éle-
vage de bovins, croissance qui a suivi lade la production des éleveurs de porcs et
réforme de la Politique agricole commune
de volailles. À ces dépenses s’ajoutent (PAC). Ils profitent aussi du coût élevé des
les frais de vétérinaires : ils ont diminué nouveaux moyens de production : sous-traiter
évite à l’exploitant l’acquisition de matérielsglobalement, en raison de la diminution
agricoles onéreux (tracteurs, moissonneu-
du cheptel, mais croissent fortement par ses-batteuses, outils de sols). Par ailleurs,
exploitation depuis 1992. Enfin, les hono- l’exploitant agricole est de plus en plus deman-
deur de conseils en techniques agricolesraires versés aux courtiers, comptables
(œnologie, analyse de sols, traitements phyto-
et conseillers (gestion, informatique...) sanitaires, greffes). Au total, ETA et CUMA lui
ont été multipliés par huit en 20 ans.
Les entreprises et les coopératives
de travaux agricoles assurent presque
Pour préparer les cultures et les récolter, pour 1 % des journées de travail
tailler les vignes ou encore procéder à des du monde agricole
inséminations artificielles, plus d’un agriculteur
En % du total des unités de travail annuel
sur deux fait appel à des sociétés spécialisées. 0,8
Il s’agit d’entreprises de travaux agricoles
0,7(ETA), de coopératives d’utilisation de maté-
riels agricoles (CUMA) ou de centres d’insémi-
0,6
nation artificielle (cf. encadré 1). Leur poids est
encore faible:1%dela quantité de travail agri- 0,5
cole totale. Mais il progresse fortement : celui
0,4des ETA et des CUMA a été multiplié par 1,5
depuis 1989 (graphique 1). Les dépenses de
0,3
1981 1989services agricoles, aux cultures ou à l’élevage, 1979 1983 1985 1987 1991 1993 1995 1997
Source : enquêtes Structure des exploitations agricoles (Scees)bénéficient de la hausse de la production agri-
INSEE
PREMIEREpermettent de maîtriser et d’améliorer la 1998, soit 1,5 milliard d’euros (10 mil- Un poids croissant des services
qualité de sa production, voire d’aug- liards de francs). Ils sont réalisés essen- agricoles dans la production
Services/production agricole au prix de base (%)menter sa productivité. tiellement par les exploitations de
5grandes cultures (0,44 milliard d’euros), Services aux cultures/Produits végétaux
de polyculture (0,37), de bovins-lait 4
Achats de services pour (0,26) et dans une moindre mesure par
3productions végétales : l’effet les exploitations de vins de qualité (0,14).
Entre 1979 et 1993, les achats de servi- 2positif de la PAC
ces pour productions végétales ont pro- Services à l’élevage/Produits animaux
1
Les achats de services pour produc- gressé de 1,5 % par an. Depuis 1994, la
0tions végétales (cf. Définitions) repré- croissance a été nettement plus forte
1979 81 83 85 87 89 91 93 95 1998
sentent plus de 70 % de l’ensemble des (+ 3 % par an), entraînée par celle de la
Source : RICA (Scees), comptabilité nationale (Insee)achats de services agricoles réalisés en production végétale en volume. Les
exploitations agricoles de grandes cul-
tures ont massivement accru leur pro-
duction de blé tendre, de maïs etEncadré 1
d’oléagineux, colza notamment, une fois
ETA et CUMA : de la petite entreprise individuelle
acquis les effets de la réforme de la
au grand centre d’insémination artificielle
PAC. La production de polycultu-
Les travaux agricoles sont réalisés soit s’établit à 1,46 milliard d’euros (9,6 res-élevages et de vins d’appellation
par des entreprises de travaux agricoles milliards de francs), dont 1,33 milliard d’origine a également augmenté.
(ETA), y compris les centres d’insémina- d’euros pour les entreprises de services En 1998, les achats de services pour
tion artificielle, soit par des coopératives aux cultures. Le chiffre d’affaires moyen végétaux atteignent 4880 euros (32 000
d’utilisation de matériel agricole (CUMA). est plus élevé dans les services à l’éle-
francs) par exploitation dans les grandes
Les ETA sont plus sollicitées que les vage que dans les services aux cultures :
cultures et presque autant en polycultu-
CUMA : 57 % des exploitations font appel 260 000 euros (1,69 million de francs)
res-élevages, soit8%du total de leurs
à une ETA contre seulement 11 % pour les contre 200 000 euros (1,3 million de
dépenses de consommations intermé-CUMA. Les ETA fournissent 77 % des jour- francs), du fait de la présence de grands
diaires. Plus de 71 % des exploitations denées de travail de sous-traitance agricole. centres d’insémination artificielle. Dans
grandes cultures et 62 % des exploita-Les ETA sont constituées en société ou les services à l’élevage, 3 % des entrepri-
en entreprise individuelle. Les CUMA bé- ses les plus grandes réalisent 55 % du tions de polyculture ont eu recours à au
néficient du statut de coopérative : les chiffre d’affaires (CA) du secteur. moins une journée de travail d’une ETA
agriculteurs regroupés en sociétaires Entre 1995 et 1998, le CA moyen des en- ou d’une CUMA (tableau). Ces exploita-
souscrivent des parts du capital social et treprises actives pendant toute la période tions absorbent la moitié du nombre total
s’engagent à utiliser les services de la augmente fortement, à la fois dans les de journées de travail : 30 % en grandes
coopérative. Le capital social permet services aux cultures (+ 5,8 % par an) et
cultures et 19 % en polycultures-éleva-
d’acquérir une partie du matériel néces- dans les services à l’élevage (+ 5,4 %).
ges, soit plus que leurs parts en termes
saire à l’activité de la coopérative. Les
de valeur ajoutée (26 % et 16 %).
bénéfices de la coopérative ne sont pas Un agriculteur sur trois
Dans les vins d’appellation d’origine,imposés. adhérent d’une CUMA
l’achat de services agricoles atteint 4270En 1999, il existe plus de 13 300 CUMA en
euros (28 000 francs) en moyenne. Mais7200 ETA France. Un agriculteur sur trois est adhé-
En 1998 sont recensées plus de 7200 en- rent d’une CUMA, le nombre moyen d’ad- les écarts sont grands d’une exploitation
treprises de travaux agricoles. La quasi- hérents étant de 18. Le chiffre d’affaires à l’autre : une sur cinq dépense plus de
totalité exerce leur activité principale total s’élève à 380 millions d’euros (2,5 6100 euros (40 000 francs) par an et une
dans les services aux cultures. Seules milliards de francs), soit 29 300 euros sur cinq moins de 150 euros (1000
540 sont des entreprises de services an- (192 000 francs) par coopérative. Environ francs). Les exploitations viticoles totali-
nexes à l’élevage. 2000 CUMA emploient des salariés (per-
sent 13 % des journées de travail des
Leur taille est relativement faible : près de manents ou saisonniers) au nombre de
ETA et des CUMA.
la moitié déclarent moins de 76 000 euros 4500. Les CUMA se localisent plus parti-
Les prestataires sont nombreux dans la
(0,5 million de francs) de chiffre d’affaires. culièrement dans les régio

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