Le lac d Ourmiah - article ; n°92 ; vol.17, pg 128-144
18 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le lac d'Ourmiah - article ; n°92 ; vol.17, pg 128-144

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
18 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales de Géographie - Année 1908 - Volume 17 - Numéro 92 - Pages 128-144
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1908
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Roland de Mecquenem
Le lac d'Ourmiah
In: Annales de Géographie. 1908, t. 17, n°92. pp. 128-144.
Citer ce document / Cite this document :
de Mecquenem Roland. Le lac d'Ourmiah. In: Annales de Géographie. 1908, t. 17, n°92. pp. 128-144.
doi : 10.3406/geo.1908.18216
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1908_num_17_92_18216128 GÉOGRAPHIE RÉGIONALE.
LE LAC D'OURMIAH
Le lac d'Ourmiah des cartes européennes emprunte ce nom à la
ville la plus importante de sa côte occidentale ; les Persans le nom
ment Daria-i-Ghahi, la « Mer Impériale », par déférence pour leur
souverain, et les Arméniens, Kapautan-Zow, la « Mer Bleue », parce
qu'ils tont cru voir que ces eaux lourdes et transparentes étaient un
fidèle miroir du ciel de Perse.
C'est une belle nappe d'eau de 130 km. de longueur du N au S,
de 50 km. de largeur maxima. La profondeur, de о m. en moyenne,
ne dépasse nulle part 15 m.; elle varie d'ailleurs avec les saisons :
après la fonte des neiges, le niveau s'élève d'environ 2 m. ; la surface
du lac augmente alors d'un quart, passant de 4 500 kmq. à près de
6 000 kmq. C'est principalement au Sud et à l'Est que la pente très
faible du terrain favorise cette inondation, moindre dans le Nord, et
presque nulle sur la rive occidentale.
Malheureusement, ces inondations périodiques ne favorisent pas
l'agriculture, comme elles devraient le faire dans un climat aussi sec.
Les terrains qu'elles submergent sont, au contraire, impropres à la
culture; ils demeurent imprégnés de sel. L'eau du lac est, en effet,
d'une salinité extrême 2, supérieure à celle des océans, comparable,
bien qu'inférieure, à celle de la Mer Morte, et telle que les poissons
et les végétaux n'y peuvent vivre. Cependant, ce n'est pas une mer
complètement azoïque : des Artémies, Crustacés de 1 cm. de lon-
l.H. Abtch, Tremblement de terre observé à Tébriz en 4856, Notices physiques et
géographiques de M. Khanykof sur l'Azerbeidjan, communiquées [et commentées]
par... (Bull. Classe Physico-Math. Ac. Imp. Se. Sl-Pélersbourg, XVI, 1S58, p. 338-
351, pi. i-iii) ; — Id., Ùeber das Steinsalz und seine geologische Stellung im rus-
sischen Arménien (Mém. Acad. Imp. Se. St-Pétersbourg, 6e sér., Se. math, et
phys., VII, 1839, p. 59-150, pi. i-x) ; — Id.. Geologische Forschungen in den каика-
sischen Lundern, I. u. II. Theil : Geologie des armenischen Ilochlandes ( Wien,
1882-1888) ; — R. T. Gunther, Contributions to the Natural History of Lake Urmi,
N. W. Persia, and his Neighbourhood (Journ. Linnean Soc. London, Zoology,
XXVII, 1899-1900, p. 345-453, pi. xxi-xxx); — J. de Morgan, Mission Scientifique en
Perse. I. Études géographiques, Paris, 1894, p. 289-355 ; III. Études géologiques,
1905, p. 48-51; Atlas : Carte des Rives méridionales de la Mer Caspienne, du Kurd
istan, du Moukri et de l'Elam, 1895 (Carte de la partie centrale du kwdistan,
en 2 feuilles, à 1 : 250 000) ; — II. Pohlig, Geologische Untersuchungen in Persien
(Verhandl. k. k. geol. Reichsanstalt, 1884, p. 281-284); — E. Zcgmayer, Eine Reise
durch Vorderasien im Jahre 1904 (Berlin, 1905).
2. La densité de l'eau à 15°, le 16 sept. 1898, fut trouvée 1,138, d'après Mr R.
T. Gunther (mém. cité, p. 354). LE LAG D'OURMIAH. 129
gueur, pullulent, servant de nourriture à de nombreux oiseaux aqua
tiques.
Les sels en suspension comprennent, outre le chlorure de sodium
prépondérant, les chlorures et sulfates de magnésie, de potasse et de
chaux. L'eau, qui en est chargée, est si dense que l'on peut y nager
facilement; ces bains sont très bons pour la santé ; en sortant de l'eau,
le corps se trouve couvert de cristaux blancs; mais je n'ai pas con
staté les cuissons désagréables qu'ont éprouvées plusieurs voyageurs.
L'eau est, comme on peut s'y attendre, détestable au goût; de plus,
la vase de ses bords exhale une odeur nauséabonde. Il se produit dans
ces dépôts des réactions chimiques, résultant de la décomposition
des matières organiques amenées au contact de la saumure; elles
dégagent des sulfures et des phosphures gazeux infects.
Les vagues sont courtes et lourdes; leurs franges sont formées
d'une écume jaunâtre, qui se dépose sur le rivage en longues traînées
persistantes. Il y a parfois des tempêtes sur le lac ; elles seraient ter
ribles pour des embarcations, mais les marins sont trop prudents
pour y être pris ; ils sont rares, d'ailleurs : on ne compte qu'une
dizaine de bateaux, affectés surtout au transport des fruits séchés
d'une rive à l'autre, dont un seul concessionnaire a le privilège. La
traversée ne se fait que par les temps très favorables, car les marins
du lac sont peu habiles à louvoyer, et leurs bateaux ne sont pas
assez bien construits pour serrer le vent. Les marchandises restent
donc souvent en entrepôt. Comme l'ont fait remarquer la plupart des
voyageurs, il serait avantageux et très facile d'organiser un service
de remorqueurs à pétrole ou à vapeur; mais la Perse est un pays où
l'on ne peut aisément risquer d'innovations. Le privilège accordé au
concessionnaire est, aux yeux du gouvernement, une rente exacte
ment calculée; si par une meilleure exploitation on arrivait à la dou
bler, il est très probable que le gouvernement réclamerait la plus
grande partie ou la totalité du bénéfice nouveau, sans même consentir
à la rémunération du capital nécessaire au creusement de canaux,
à la construction d'entrepôts ou d'appontements. La position des
centres intéressants à desservir, situés généralement au milieu de
plaines qui se prolongent vers la mer par des marais vaseux, exigerait
des travaux d'art et des études préliminaires détaillées.
Les rives du lac d'Ourmiah sont cependant d'une assez grande
richesse pour mériter des moyens de transport plus puissants que les
caravanes actuelles ; c'est pour en rendre compte qu'après un examen
d'ensemble du bassin, nous décrirons les environs immédiats de la
nappe d'eau. -
Ce bassin a une surface 4'environ 35 000 kmq. Ses limites sont :
au N, le bassin de l'Araxe; au N-E, les contreforts du massif volca
nique du Savalan, se reliant à ГЕ à ceux du Sahênd; au SE, le bassin
ANN. DE GÉOG. — XVIIe ANNÉE. 9 130 . GÉOGRAPHIE RÉGIONALE.
du Kizil-ouzen ; au S, les montagnes du Kourdistan de Sihnêh; au SW,
le bassin du petit Zab ; à l'W, les montagnes du Kourdistan turc.
Cette unité géographique est située entre trois hautes montagnes
volcaniques, le Sahênd, le Savalan, l'Ararat, dont les altitudes varient
de 3 600 m. à plus de 5 000 m. La plus profonde dépression est encore
à 1 200 m.; la hauteur des différents points varie beaucoup et doit être
en moyenne voisine de 2000 m.
A considérer une carte du bassin, on croirait, d'après le nombre
des rivières figurées, à un pays largement arrosé; il l'est plus que la
majeure partie du plateau : cette supériorité vaut à la province d'Azer-
beïdjan son grand renom de fertilité; mais le climat est très sec,
les venues d'eau sont très inégales, et, comme dans le reste de la
Perse, l'irrigation reste la principale obligation de la culture. Les
rivières sont des torrents de montagne, alimentés par la fonte des
neiges plus que par les précipitations atmosphériques : les neiges
persistent longtemps et fondent d'un seul coup. Il fait froid à Tébrîz
(1 400 m.) jusqu'au 15 avril : les amandiers sont en fleurs que des toits
sont encore blancs; il pleut largement jusqu'au 15 mai, puis la cha
leur vient très vite, atteint son maximum à la fin de juillet et décroît
lentement jusqu'au milieu de septembre; les pluies tombent encore,
€t le froid prend au 15 octobre.
Le climat est un peu différent dans les régions plus élevées; les
passes du Sahênd, à 3 000 m., ne sont praticables que de juin à
octobre; la culture du blé n'est pas entreprise au-dessus de 2 700 m.
A cette altitude, où il y a encore 20 cm. de neige au 1er avril, la tem
pérature de l'été monte à plus de 30° à l'ombre.
A Tébrîz, la température descend en février à — 20°; au mois de
juillet, elle monte à 40° à l'ombre, 60° au soleil.
Lors de mon séjo

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents