Les crues du Fleuve Rouge (Tonkin) - d après un mémoire récent - article ; n°4 ; vol.14, pg 787-801
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Revue de géographie alpine - Année 1926 - Volume 14 - Numéro 4 - Pages 787-801
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Publié le 01 janvier 1926
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Langue Français
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Maurice Pardé
Les crues du Fleuve Rouge (Tonkin) - d'après un mémoire
récent
In: Revue de géographie alpine. 1926, Tome 14 N°4. pp. 787-801.
Citer ce document / Cite this document :
Pardé Maurice. Les crues du Fleuve Rouge (Tonkin) - d'après un mémoire récent. In: Revue de géographie alpine. 1926, Tome
14 N°4. pp. 787-801.
doi : 10.3406/rga.1926.5006
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1926_num_14_4_5006'
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CRUES DU FLEUVE ROUGE LES
(TONKIN)'. •
d'après un mémoire récent
Par Maurice PARDÉ.
,M. Normandin, Ingénieur en 'chef du Tonkin, a. fait paraître'
l'an dernier un fort intéressant mémoire sur les crues du fleuve
Rouge \ Nous nous proposons de présenter aux lecteurs de la
Revue de Géographie alpine une -analyse et un commentaire de
ce travail.
Les facteurs du regime. — Le Fleuve Rouge prend sa source
en Chine, dans la province du Yunnan :. son cours mesure
1.200 km. et son bassin occupe environ 127.000 km2, dimensions
comparables à la longueur de la Loire et à la superficie drainée
par ce cours d'eau. Sur sa rive droite, à peu de distance avant
l'origine de son vaste delta, le Fleuve Rouge reçoit la Rivière
Noire, longue de 850 km., et sur sa rive gauche vient déboucher
,1a Rivière Claire. Ces deux tributaires, issus eux aussi' du Yunn
an, suivent sur la plus grande partie de leur cours une direc
tion parallèle à celle du fle-uve. Les principaux - éléments du
bassin sont donc soumis aux mêmes facteurs morphologiques
et météorologiques; la longueur presque égale du Fleuve Rouge,
1 Normandin (A.), Ing. en chef des P. et Ch., Ing. en chef du Tonkin, Les
crues du Fleuve Rouge et la défense du delta du Tonkin contre les inondations,
Ann. des P. et Ch., 1926j 95e année, fasc. 1, t. I (janvier-février), p. 5-55,-4 fig.
dans le texte. '■ - 7 MÀtmicfe paude". 78&
et de la Rivière Noire à leur confluent favorise sans doute la
concentration des ondes de crues formées à la fois sur les deux
cours d'eau par les mêmes averses générales. .
Le bassin' ici étudié est en grande partie montagneux, ce qui,
accélère le ruissellement; la denudation des versants et l'i
ntensité des pluies -estivales engendrent une érosion active et de
gros 'transports de boues rougeâtr,e,s. A Hanoï, de 1910 à 1912 \
le fleuve a roulé par mètre cube d'eau : en,étiage, О kg. 403; dans
ses débits moyens, 0 kg. 783, et en crue, 1 kg. 027 de troubles.
Dans certains cas exceptionnels, ces transports peuvent attein
dre 3, 5, 7 kg. par mètre cube. Les observations de Lao-Kay et
de Yen-Bay révèlent des charriages d'une importance analogue,
.tandis que > la turbidité de la Rivière Noire à Hoa-Binh et de la
Rivière Glaire à Tuyen-Quang est bien inférieure à celle du
Fleuve Rouge.
Régime et cîiues. — On aimerait à connaître la pluviosité
moyenne du bassin et la répartition saisonnière des précipitat
ions. L'auteur indique .seulement que l'étiage a lieu de mars à
mai,' conséquence évidente de la sécheresse tropicale qui sévit
en saison froide. De juin à septembre, au contraire; s'abattent
les pluies de mousson qui gonflent le- fleuve et. ses affluents,
comme tous les cours d'eau de l'Asie du Sud-Est. Pendant toute
Cette saison, les eaux se maintiennent à plusieurs mètres au-
dessus de leur niveau hivernal ou printanier et présentent un-
aspect menaçant. Arrive-t-il qu'un typhon aborde les côtes du
Tonkin, avant de se combler sur le continent : il déchaîne des
■pluies diluviennes dont il serait intéressant de connaître la
puissance exacte; alors se produisent, aggravées par la hauteur
des cotes initiales, des crues auprès desquelles celles de nos
fleuves européens paraissent bien chétives.
A Hanoï, l'étiage correspond à la cote 2 m. et le 0 se trouve
1 Normandin (A.), op. cit., p. 8.л
/: ;;-t \ .\. .-- crues du Fleuve rouge. Les
au niveau de la mer. Or les très grandes crues atteignent 11 m.
et plus, sur une largeur, qui dépasse le kilomètre, tandis que le
seul lit ordinaire mesure plus de 600 m. En 1917, on observa
11,64; en août 1923, 11,36: En 1915,- le fleuve cota 16,30 à Vietri
(confluent avecla Rivière Claire), contre 15,88 en 1923. On peut
donc affirmer que seules- d'effroyables ruptures de digues ont
empêché, en 1915, le plan d'eau de s'élever à 11,90 ou 12,00 à
Hanoï.
La fréquence saisonnière de ces imposants phénomènes tra
duit bien leur cause, à savoir les pluies tropicales de l'été.
Avant le 20 juin, de 1884 à 1923, on n'a observé que 20 crues
de plus de 7 m. à Hanoï, et la plus forte de toutes ne semble
pas 'avoir atteint 10 m. Les inondations tardives de l'arrière-
saison se produisent avec plus de fréquence et on compte
59 crues supérieures à 7 m. après le 1er septembre1. Le 2 sep
tembre 1909, le fleuve atteignit 11,05, et le 4 octobre 1905, 10,36.
Mais il s'agit là dïanomalies, et presque toutes les crues dévas
tatrices surviennent en juillet et en août.
Quant à la fréquence annuelle de ces grandes montées, elle
varie suivant une 'périodicité aussi capricieuse que dans nos
climats. IL n'y eut pour ainsi dire pas de ruptures de digues de
1904 à 1910. Au contraire, de 1911 à 1918, le delta éprouva tous
les ans des inondations -graves ou formidables. Nouvelle accal
mie de 1919 à 1922, suivie par des crises violentes en 1923 et
1924.
Jaugeages du fleuve Rouge. — Les débits de crue d'aucun
grand fleuve français, si l'on excepte ceux de la Seine (2.500 me.
au maximum à Paris), ne sont connus avec autant de précision
que ceux du Fleuye Rouge: Cette constatation fait le plus grand
honneur à M. Normandin dont les services ont entrepris et
poursuivi avec une belle ténacité, v- depuis une quinzaine d'an-
1 Normandin (A.), op. cit., p. 39. • MAtJftïafc ?ашн1,
n^es, des jaugeages aux points .suivants : Yieijri (où le fleuve
roule la totalité de ses débits), les Quatre-Golonnes (après déta
chement du Song-Day, premier bras du delta sur }a rive çjroite),
Hanoï (après l'origine du canal des Rapides, première branche -
de rive gauche). Le canal des Rapides et le Day- eux-mêmes ont
été l'objet de. jaugeages nombreux. On a d'abord employé les
flotteurs1, seul moyen qui semblât praticable pour jauger des
débits de 15.000, 20.000 me. et plus, sur des sections mouillées
larges -de 700 m. à 1 km. Les résultats de ces expériences pré
sentaient entre eux, pour des cotes semblables, des différepees -
parfois très grandes, et l,es opérateurs ont dû multiplier, les-
mesures. et procéder à une sélection minutieuse des chiffres
calculés, avant de dresser des courbes à,e débit acceptables. On
possède ainsi des chiffres voisins de la réalité lorsque le Fleuve
Rouge est étale ou ne subit que des variations lentes (pas pjus
de 10 cent, en 24 heures). Lorsqu'il, éprouve une montée rapide,
les débits indiqués par les courbes deviennent trop faibles, et
on doit tenir compte d'une ■erreur inverse lorsque le plan d'eau
s'abaisse à un rythme accéléré. Pour la même cote on peut
avoir, selon les cas,, des débits différents de 25 %, écart dont
l'importance nous surprend quelque peu.
iM. Normandin ne s'est pas contenté de ces approximations
déjà ; fort satisfaisantes.' Il a entrepris des expériences plus
remarquables encore avec un gros moulinet OH, sus/pendu à un
câble et lesté de façon à se tenir toujours horizontal, c'est-
à-dire à donner des vitesses exactes, quelle que soit l'inclinaison
du câble avec la verticale. A' Hanoï, on a pu plonger l'appareil -
jusqu'à 11 m. çle profondeur et reconnaître la vitesse des eaux
sur la plus grande partie dé la section mouillée. Ceci a permis
d'éliminer les causes d'erreurs qui résultent du choix arbitraire
d'un coefficient de réduction pour les vitesses superficielles
mesurées par flotteurs. On a ainsi jaugé, à Hanoï des débits de
г Normandiii (A.), op. cit., p. 12. LES ORUEŠ DU FLEUVE ROUGE. *Ж
11.500, 13.000, 14.7W

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