Physionomie générale de l armature urbaine française - article ; n°406 ; vol.74, pg 660-677
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Description

Annales de Géographie - Année 1965 - Volume 74 - Numéro 406 - Pages 660-677
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Hautreux
Michel Rochefort
Physionomie générale de l'armature urbaine française
In: Annales de Géographie. 1965, t. 74, n°406. pp. 660-677.
Citer ce document / Cite this document :
Hautreux Jean, Rochefort Michel. Physionomie générale de l'armature urbaine française. In: Annales de Géographie. 1965, t.
74, n°406. pp. 660-677.
doi : 10.3406/geo.1965.18398
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1965_num_74_406_18398Physionomie générale
de l'armature urbaine française
par Jean Hautreux et Michel Rochefort
1. INTRODUCTION
Des travaux nombreux et d'origine diverses : thèses, recherches collec
tives, rapports, ont étudié, dans plusieurs régions de France, le rôle des
villes dans la vie de relations. Sur le même thème, des études plus générales,
à l'échelle de la France, se sont poursuivies depuis 1962, sous la direction
des deux auteurs, dans le cadre du Centre d'Études Économiques et Sociales
du Ministère de la Construction.
Ces quelques pages ne peuvent prétendre résumer les résultats de tous
ces efforts. Nous voudrions seulement, après avoir cherché à définir le terme
même d'armature urbaine, tenter de montrer les particularités des villes
de France face à cette notion générale.
C'est une vérité d'évidence qu'au milieu du xxe siècle la vie de relations
dans un pays développé implique l'utilisation par les particuliers ou les
entreprises de services extrêmement variés et que, par conséquent, la loca
lisation du secteur tertiaire constitue l'élément majeur de la polarisation
de la vie régionale. Or, il n'est pas fait appel à ces différents services avec
la même fréquence et ils n'ont pas tous la même clientèle. Certains, d'usage
quotidien ou hedomadaire, sont nécessaires à la plupart des habitants du
pays ; dans un espace de peuplement relativement dense, il est donc normal
qu'ils figurent dans de nombreuses agglomérations dont chacune ne dispose
que d'une petite zone d'influence correspondant à ses alentours immédiats.
D'autres, au contraire, ne sont utilisés que rarement ou par un faible pour
centage de la population du pays ; une plus grande masse de population
globale ou d'activité économique leur est nécessaire pour qu'ils aient, grâce
à celle-ci, une activité suffisante pour être rentable; cela implique qu'ils L'ARMATURE URBAINE FRANÇAISE 661
ne soient localisés que dans un petit nombre de grandes villes et que chacune
de celles-ci dispose pour ces services rares d'une importante zone d'influence.
En fait, cette notion de rareté dans l'utilisation est toute relative ; il existe
une gamme extrêmement complexe de niveaux entre l'emploi absolument
courant et le recours tout à fait exceptionnel et il en résulte une extrême
variété dans les types de centres de services au sein d'un pays développé.
Il convient d'ailleurs de distinguer deux cas : tantôt la décision de créa
tion et d'implantation d'un service relève de l'initiative individuelle de celui
qui le fournit ; le principe de rentabilité est alors un facteur direct et quasi
impératif de localisation, comme il vient d'être dit. Tantôt, au contraire, le
service est dispensé par un organisme structuré, qu'il s'agisse du secteur
public et en particulier de l'administration ou d'entreprises privées, comme
les grandes banques et les sociétés commerciales à représentation locale ; le
siège central, situé dans la capitale ou dans une grande cité provinciale,
exerce son activité par l'intermédiaire d'un certain nombre de succursales
régionales et locales ; sans négliger la rentabilité, il peut faire intervenir
d'autres considérations lorsqu'il décide l'implantation de ces relais ; ceux-ci
instituent une hiérarchie souvent complexe parmi les villes qui les abritent
et les niveaux qu'elle détermine ne correspondent pas toujours à ceux qui
résultent de la plus ou moins grande richesse en services relevant de l'in
itiative individuelle.
A un autre point de vue, et particulièrement dans le domaine commerci
al, un service d'usage courant peut être offert aux usagers selon des modal
ités différentes. Ici c'est avant tout la masse globale de la population de
l'agglomération qui est déterminante ; alors qu'une petite ville ne peut
offrir que des magasins modestes par suite de l'exiguïté de la clientèle, les
grands centres présentent une gamme qui va des boutiques de quartier aux magasins en passant par les super-marchés, prisunics, etc. Cette
présence de plusieurs formes d'exercice d'une fonction s'accompagne géné
ralement de l'existence de plusieurs représentants d'une même forme ; au
contraire, dans une petite localité, un produit déterminé ne se trouve souvent
qu'en un seul point de vente ce qui supprime pour les clients la possibilité
de choisir et de profiter de la concurrence entre les divers commerçants. Par
la variété du choix qu'elles offrent dans la gamme des produits courants et
dans les genres d'établissements, ainsi que par les différences de prix, les
grandes cités représentent donc des centres hiérarchiquement supérieurs aux
petites villes dans le domaine même des services qui existent dans les deux
types d'agglomérations.
Ainsi la vie de relations d'un pays s'appuie sur ses centres de services,
plus ou moins nombreux, plus ou moins bien équipés et rayonnant corré
lativement sur une aire plus ou étendue. On conviendra d'appeler
armature urbaine du pays l'ensemble hiérarchisé de ces centres, qui en
assurent l'encadrement tertiaire, considérés dans leur localisation à travers
l'espace national et dans les découpages de cet espace qui résultent de leurs
zones d'influence. 662 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
En s'efforçant de systématiser au maximun, il semble que dans un pays
développé "les différents services qui appartiennent à cet encadrement ter
tiaire général se répartissent, en fonction de la puissance de leur pouvoir de
polarisation spatiale, en quatre grandes catégories conduisant à distinguer
également quatre principaux niveaux urbains :
— Certains services, soit par leur extrême rareté, soit parce qu'ils expr
iment un pouvoir de décision à l'échelle du pays, soit enfin parce qu'ils sont
structurellement très concentrés, semblent être l'apanage d'un seul centre
qui constitue la capitale.
— D'autres, d'un caractère moins exclusif, n'ont cependant de raison
d'être qu'au profit d'une forte masse démographique ou économique ; ils
caractérisent un niveau régional de l'armature urbaine ; les centres qui les
possèdent permettent aux habitants de la région généralement vaste qu'ils
polarisent d'éviter plus ou moins le recours à la capitale dans les domaines du
tertiaire supérieur qui ne relèvent pas de la fonction directrice propre de cette
dernière ; en fait, par suite de la complexité des services, il peut exister plusieurs
degrés à l'intérieur de cette catégorie sans que cela implique nécessairement
une hiérarchie entre les centres appartenant à l'un ou à l'autre.
— En dessous du niveau régional ainsi défini, s'individualise une tro
isième catégorie de centres, dont les services de niveau intermédiaire di
sposent d'une zone d'influence parfois qualifiée de « sous-région ».
— Enfin les centres qui ne dispensent que les services d'usage courant à
l'intention de leur voisinage immédiat constituent une dernière catégorie,
celle du niveau local, encore que l'on y puisse également distinguer des
nuances plus ou moins nettes.
La disposition des centres intermédiaires et locaux au sein des régions
majeures par les zones d'influence des centres régionaux correspond à la
notion de réseau urbain régional ; tandis que la notion d'armature urbaine
dans sa plénitude embrasse l'intégralité des problèmes posés par la locali
sation dans l'ensemble du pays de tous les niveaux de l'encadrement tertiaire.
Une vue de l'esprit entraînerait à imaginer, au sein d'un territoire natio
nal, une distribution plus ou moins géométrique d

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