Quelques aperçus nouveaux sur la morphologie du bassin de Paris - article ; n°329 ; vol.62, pg 4-17
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Annales de Géographie - Année 1953 - Volume 62 - Numéro 329 - Pages 4-17
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1953
Nombre de lectures 40
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Cholley
Quelques aperçus nouveaux sur la morphologie du bassin de
Paris
In: Annales de Géographie. 1953, t. 62, n°329. pp. 4-17.
Citer ce document / Cite this document :
Cholley André. Quelques aperçus nouveaux sur la morphologie du bassin de Paris. In: Annales de Géographie. 1953, t. 62,
n°329. pp. 4-17.
doi : 10.3406/geo.1953.14033
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1953_num_62_329_14033QUELQUES APERÇUS NOUVEAUX
SUR LA MORPHOLOGIE DU BASSIN DE PARIS
{Premier article.)
I. — Observations générales
La dernière synthèse du Bassin Parisien, due à Mr de Martonne, a paru
dans le volume de la Géographie Universelle consacré à la France physique x.
Les études entreprises depuis plus de vingt ans par toute une équipe de
chercheurs ont apporté à la connaissance de cette partie du territoire français
un certain nombre de faits permettant de suggérer des interprétations
nouvelles qu'il a paru intéressant de signaler ; elles sont susceptibles de
modifier sensiblement la conception que nous avons de l'évolution morphol
ogique du Bassin de Paris et sans doute aussi celle des bassins sédimen-
taires en général.
On ne reviendra pas sur les conditions structurales qui opposent le domaine
central parisien à ceux de la Champagne et de la Lorraine d'une part, à la
Picardie d'autre part. L. Aufrère a signalé depuis longtemps une autre dissy
métrie entre la partie septentrionale et la partie méridionale (pays de la
Loire). Il est inutile aussi d'insister sur un autre fait connu, la diversité dans
l'équipement hydrographique de ce bassin structural : bassin de la Meuse,
bassin de la Seine, bassin de la Loire, rivières côtières de l'Ouest, auxquels il
conviendrait d'ajouter le bassin du Rhin par la Moselle et celui de la Saône
supérieure.
Enfin le Bassin Parisien est essentiellement un ensemble de plateaux, de
collines et de plaines dont le dispositif est avant tout réglé par la structure.
Mais la structure est à elle seule insuffisante pour rendre compte de deux
faits qui s'inscrivent parmi les plus originaux de son relief : d'une part,
la grande bande de plaines ou de basses collines qui se développe depuis la
Loire inférieure jusqu'à l'Aisne en dessinant un vaste hémicycle qui le prend
en écharpe ; et, d'autre part, une terminaison anormale sur la mer, puisque,
depuis la plaine de Caen jusqu'à la Somme, au lieu de finir par une région
de basses plaines où les rivières se traînent dans des vallées élargies, comme
dans le Bassin d'Aquitaine ou dans celui de la Tamise, c'est par des plateaux
aux vallées encaissées que le contact s'établit.
Ces remarques suffisent à suggérer l'idée d'une évolution tectonique et
morphologique non seulement complexe, mais beaucoup plus discontinue et
hétérogène qu'on ne s'y attendrait, comme si les efforts pour rétablir l'ha
rmonie ou la solidarité entre les différents domaines de cet ensemble struc
tural n'avaient pas toujours abouti à un résultat positif, à moins que les
occasions de le faire aient manqué.
Dans l'évolution du Bassin Parisien, on peut distinguer deux phases
1. Emm. de Martonne, France physique (t. VI, 1™ partie, de la Géographie Universelle
publiée sous la direction de P. Vidal de La Blache et L. Gallois), Paris, Librairie Armand
Colin, 1942, un vol., 464 pages, 163 figures et cartes, LXIV planches de photographies hors
texte et une carte en couleurs hors texte. MORPHOLOGIE DU BASSIN DE PARIS 5 LA
fondamentales. Du début du Secondaire jusqu'au début du Tertiaire, notre
région correspond en majeure partie à un bassin épicontinental, c'est-à-dire
à un domaine de mers peu profondes logées sur une partie du socle hercynien
(pénéplaine post-hercynienne). Cette longue période de sédimentation a
été Cependant marquée par un arrêt à la fin du Jurassique et aux premiers
temps du Crétacé. Les mouvements tectoniques ont déclenché une crise d'éro
sion qui a amené la réalisation d'une surface d'aplanissement dont les restes
peuvent être repérés dans la Champagne orientale, le Barrois, le plateau de
Langres, aux abords du Morvan et dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest
(Boulonnais).
Au bassin marin épicontinental se substitue à partir du Tertiaire, et même
depuis la fin du Crétacé, un domaine morphologique où les incursions
marines, fréquentes encore au début, se font de plus en plus rares dans la
seconde moitié du Tertiaire, comme si le soulèvement de l'ensemble s'accen
tuait à ce moment.
L'emplacement du Bassin Parisien a donc connu trois phases morpholog
iques séparées par deux immenses discontinuités : la phase hercynienne,
la phase infra-crétacée, la phase tertiaire, dont les manifestations se pro
longent encore actuellement. La surface élaborée au cours de la première
phase n'a qu'une existence virtuelle, puisqu'elle est ensevelie sous une épais
seur considérable de dépôts sédimentaires ; mais, au point de vue tectonique,
elle joue, comme élément du socle, un rôle qui peut avoir des conséquences
importantes pour la structure du bassin sédimentaire. La seconde phase sou
ligne la discontinuité entre la sédimentation jurassique et celle du Crétacé.
Elle a provoqué, en effet, l'élaboration d'une surface d'érosion dont on ne
saurait dire qu'elle relève uniquement pénéplaine d'origine fluviatile
En bien des endroits, en effet (Artois, Lorraine septentrionale), elle se confond
beaucoup plus avec une surface d'abrasion marine recouverte ensuite de
sédiments marins et de dépôts continentaux1. Cette surface est enfouie, à de
grandes profondeurs, dans le centre et l'Ouest du Bassin sous les sédiments
du Crétacé et du Tertiaire et ne joue donc aucun rôle dans la morphologie
actuelle ; c'est un simple plan repère dans l'évolution générale du Bassin.
Mais il n'en est pas de même en Lorraine septentrionale, dans le Barrois et en
Basse-Bourgogne, dans le Boulonnais non plus, et dans l'Ouest, où ses restes
sont plus ou moins réincorporés à la topographie actuelle. A la troisième phase,
enfin, correspond l'élaboration de la morphologie récente, au cours d'épisodes
multiples qui ne paraissent pas marquer une progression continue et qui, à
aucun moment sans doute, ne se sont intégrés dans une surface de pénépla-
nation complète, comme nous sommes habitués à la concevoir.
1. Voir J. Tricart, La partie orientale du Bassin de Paris, Étude morphologique, Paris, 1949,
t. I, p. 50 et suiv. — Ph. Pinchemel, Études morphologiques sur le Nord-Ouest du Bassin Pari
sien et le Sud-Est du Bassin de Londres, thèse, Paris, 1952, livre I, chap. II. Voir nos comptes
rendus de ces thèses : La partie orientale du Bassin de Paris, ďapres MT Jean Tricart (Annales
de Géographie, LXI, 1952, p. 443-447) et La partie Nord-Ouest du Bassin de Paris et la partie
Sud-Est du Bassin de Londres, par M1 Philippe Pinchemel (Ibid., p. 447-450 ; p. 447, lire :
«Bassin du Hampshire», au lieu de : « du New Hampshire »).
2 * ANNALES DE GÉOGRAPHIE
II. — Le bassin morphologique
Tectonique et structure. — C'est au Tertiaire que le Bassin Parisien
apparaît comme une unité structurale et morphologique. A aucun moment
la mer ne le recouvrira plus dans sa totalité. De simples incursions (transgres
sions) en forme de golfes ou de manches (channels) l'affecteront, principal
ement dans la moitié occidentale de son domaine, au cours de la première
période du Tertiaire (transgressions éocènes et oligocène), ce qui révèle un
mouvement d'émersion de la partie occidentale s'effectuant lentement, sans
vigueur, interrompu par des tendances à la subsidence localisées dans le
Nord, le Centre et le Sud ; le domaine oriental (Lorraine) et Sud-Est (Basse-
Bourgogne) étant au contraire marqué par un mouvement de soulèvement
répété ou progressif.
Dans la seconde moitié du Tertiaire, à partir de la fin du Miocène, toute
incursion marine cesse, sauf à l'Ouest et au Sud-Ouest où les mers pliocenes
s'avancent sur une faible distance, la Manche représentant, à l'heure actuelle,
la seule partie du Bassin encore occupée ou réoccupée par les eaux. On
peut donc considérer cette période comme étant marquée par un

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