Le modèle Das : un instrument d'analyse de la dynamique des salaires annuels - article ; n°1 ; vol.45, pg 3-44

Michel Gaspard, Diana Lécuyer

Description

Statistiques et études financières - Année 1980 - Volume 45 - Numéro 1 - Pages 3-44
The Das model : a tool for the analysis of the dynamics of annual wages
by Michel Gaspard and Diana Lécuyer.
This text presents a model of the dynamics of annual wages. The model is built on the basis of the « Das » statistical data for the period 1 962 - 1 975 established by Inséé and supplying very detailed information. The major originality of this model consists —when making full use of the data collected— in analysing separately the growth of annuel wages for 23 groups of wage earners distinguished by socio-professional category, sex and sector of activity, then in piecing together the components of the general average wage to reconstruct its evolution, due account being taken of the changes in the weights of the different categories of the model in order to reflect the changes in the working population.
The major mechanisms finally retained after econometric analysis are four in number
indexation of wages on consumer prices for a small number of wage earners.
influence of the «Smic» (salaire minimum interprofessionnel de croissance : minimum inter-industry growth wage) on the most numerous categories of workers.
influence of the rise in labour productivity in two industrial sectors (intermediate goods and capital goods) and on the wages in these sectors.
phenomena relating to the spread of wage rises and accounting for the propagation of the afore-mentioned «exogenous» effects from the most concentrated sectors to the other sectors and from bottom to top the so- cioprofessional hierarchy.
No influence of the stress borne by labour markets on the growth of wages (Philipp's relation) could be brought out for the period reviewed.
Le modèle Das : un instrument d'analyse de la dynamique des salaires annuels
par Michel Gaspard et Diana Lécuyer.
Ce texte présente un modèle de la dynamique des salaires annuels, construit sur la base des statistiques «Das» de la période 1962-1975, établies par l'Inséé, et qui fournissent des renseignements très détaillés. L'originalité principale de ce modèle consiste, en utilisant pleinement les données rassemblées, à analyser séparément la croissance des salaires annuels de 23 groupes de salariés distingués par leur catégorie socioprofessionnelle, leur sexe et le secteur d'activité qui les emploie ; puis à reconstituer l'évolution du salaire moyen général à partir de ses composantes, compte tenu de la déformation des poids respectifs des catégories du modèle dans la population active.
Les mécanismes essentiels retenus à l'issue de l'analyse économétrique sont au nombre de quatre :
indexation des salaires sur les prix à la consommation pour un petit nombre de groupes de salariés,
influence du Smic sur les salaires des catégories ouvrières les plus nombreuses,
influence de la croissance de la productivité du travail dans deux secteurs industriels —biens intermédiaires et biens d'équipement— et sur les salaires de ces secteurs,
phénomènes de diffusion des hausses de salaires qui propagent les effets «exogènes» précédents des secteurs les plus concentrés vers les autres et du bas vers le haut de la hiérarchie socio-professionnelle.
Aucune influence de l'état de tension des marchés du travail sur la croissance des salaires (relation de Philipps) n'a pu être mise en évidence pour la période étudiée.
42 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: STATISTIQUES_ET_ETUDES_FINANCIERES
• Publié le: 01 janvier 1980
• Nombre de lectures: 18
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 5 Mo

Extrait

Michel Gaspard
Diana Lécuyer
Le modèle Das : un instrument d'analyse de la dynamique des
salaires annuels
In: Statistiques et études financières. Numéro 45, 1980. pp. 3-44.
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Gaspard Michel, Lécuyer Diana. Le modèle Das : un instrument d'analyse de la dynamique des salaires annuels. In:
Statistiques et études financières. Numéro 45, 1980. pp. 3-44.
doi : 10.3406/ecop.1980.3110
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecop_0338-4217_1980_num_45_1_3110Abstract
The Das model : a tool for the analysis of the dynamics of annual wages
by Michel Gaspard and Diana Lécuyer.
This text presents a model of the dynamics of annual wages. The model is built on the basis of the «
Das » statistical data for the period 1 962 - 1 975 established by Inséé and supplying very detailed
information. The major originality of this model consists —when making full use of the data collected—
in analysing separately the growth of annuel wages for 23 groups of wage earners distinguished by
socio-professional category, sex and sector of activity, then in piecing together the components of the
general average wage to reconstruct its evolution, due account being taken of the changes in the
weights of the different categories of the model in order to reflect the changes in the working population.
The major mechanisms finally retained after econometric analysis are four in number
indexation of wages on consumer prices for a small number of wage earners.
influence of the «Smic» (salaire minimum interprofessionnel de croissance : minimum inter-industry
growth wage) on the most numerous categories of workers.
influence of the rise in labour productivity in two industrial sectors (intermediate goods and capital
goods) and on the wages in these sectors.
phenomena relating to the spread of wage rises and accounting for the propagation of the afore-
mentioned «exogenous» effects from the most concentrated sectors to the other sectors and from
bottom to top the so- cioprofessional hierarchy.
No influence of the stress borne by labour markets on the growth of wages (Philipp's relation) could be
brought out for the period reviewed.
Résumé
Le modèle Das : un instrument d'analyse de la dynamique des salaires annuels
par Michel Gaspard et Diana Lécuyer.
Ce texte présente un modèle de la dynamique des salaires annuels, construit sur la base des
statistiques «Das» de la période 1962-1975, établies par l'Inséé, et qui fournissent des renseignements
très détaillés. L'originalité principale de ce modèle consiste, en utilisant pleinement les données
rassemblées, à analyser séparément la croissance des salaires annuels de 23 groupes de salariés
distingués par leur catégorie socioprofessionnelle, leur sexe et le secteur d'activité qui les emploie ; puis
à reconstituer l'évolution du salaire moyen général à partir de ses composantes, compte tenu de la
déformation des poids respectifs des catégories du modèle dans la population active.
Les mécanismes essentiels retenus à l'issue de l'analyse économétrique sont au nombre de quatre :
indexation des salaires sur les prix à la consommation pour un petit nombre de groupes de salariés,
influence du Smic sur les salaires des catégories ouvrières les plus nombreuses,
influence de la croissance de la productivité du travail dans deux secteurs industriels —biens
intermédiaires et biens d'équipement— et sur les salaires de ces secteurs,
phénomènes de diffusion des hausses de salaires qui propagent les effets «exogènes» précédents des
secteurs les plus concentrés vers les autres et du bas vers le haut de la hiérarchie socio-
professionnelle.
Aucune influence de l'état de tension des marchés du travail sur la croissance des salaires (relation de
Philipps) n'a pu être mise en évidence pour la période étudiée.modèle Das : Le
un instrument d'analyse
de la dynamique des salaires annuels
Diana Lécuyer,
chargé de mission
de chargé au Michel la Bureau Direction de Gaspard, mission emploi- de salaires la prévision au Bureau emploi -salaires
de la Direction de la prévision
La caractéristique du modèle présenté dans cet article est d'étudier non pas l'évolution du sa
laire moyen global, mais celle de la rémunération annuelle moyenne de chacune de 23 caté
gories de salariés. Les variables exogènes principales mises en évidence sont les prix à la
consommation, le Smic et la croissance de la productivité apparente du travail dans certai
nes branches industrielles. Par ailleurs, une nouveauté de ce modèle consiste en l'explicita-
tion de processus de diffusion des hausses, dans un sens bien déterminé, de certaines catégor
ies vers d'autres. Dans le détail, comme il est normal lorsqu'on établit économétriquement
23 relations, certaines équations —peu nombreuses— sont difficilement interprétables, ainsi
que le soulignent les auteurs. Ce qui est remarquable surtout, c'est que, malgré leurs efforts,
ils n'ont pu mettre en évidence un effet quelconque de l'état du marché du travail et de son
évolution. Les résultats obtenus par Phillips —et par de nombreux autres chercheurs— sont
donc remis en cause, tout au moins pour la France durant la période 1962-1975.
Certes, aussi bien à l'étranger qu'en France, une telle conclusion, qui exclut une liaison entre
l'évolution du salaire et celle du chômage par exemple —ce qui heurte un certain bon sens
dont il faut se méfier dans des matières aussi complexes— avait déjà été tirée par des écono
mistes et économètres.
Pourtant, il faut se défendre de conclure trop vite. Dans la quatrième partie de cet article, il
est bien noté que, lorsqu'on recherche directement une équation permettant de déterminer le
salaire moyen global, on ne retrouve pas les mêmes variables explicatives sauf les prix
—mais l'élasticité du salaire aux prix n'est pas la même— que lorsqu'on effectue l'étude à
partir des salaires par catégorie. Il est, alors, loisible de se demander si la possibilité d'établir
une liaison entre évolution des salaires et tension sur l'emploi n'existerait qu'en macroécono
mie tandis qu'en micro, ou plutôt en mésoéconomie, elle disparaîtrait, totalement.
Poser une telle hypothèse conduit immédiatement à un problème beaucoup plus général: les
relations macroéconomiques —même les mieux testées économétriquement— ou tout au
moins certaines d'entre elles, sont-elles de pures abstractions situées au-delà de toute liaison
directe, et ne reflètent-elles donc, par conséquent, que des apparences ? Sont-elles, au cont
raire l'expression, ne serait-ce qu'approchée, de réalités tangibles ? Cette question reste sans
réponse, même probablement dans le cas où raisonnement et économétrie sont en plein ac
cord. Peu nous importerait pour la prévision, d'ailleurs, si, sans que nous puissions en être
sûrs, l'apparence ne nous semblait pas plus changeante que la réalité, car elle serait plus faci
lement l'expression d'un hasard heureux et instable que le fruit de multiples liaisons concrèt
es stable chacune et stables les unes par rapport aux autres. Pour ce qui nous occupe, mais cela est assez habituel dans le cas de divergences entre les ré
sultats macro et mésoéconomiques, on peut imaginer de multiples explications plus ou moins
complémentaires qui rendraient compte des résultats différents trouvés aux niveaux global et
catégoriel, sans mettre en cause la spécification des équations. Les tensions ou la détente sur
l'emploi, appréhendées par le chômage ou les demandes d'emploi pour l'ensemble de la
France et toutes activités confondues, n'agiraient pas sur le salaire par catégorie mais entre
certains écarts hiérarchiques de rémunération changeant d'une année à l'autre ou par l'i
mportance numérique de chaque catégorie (effet de surclassement ou de déclassement à l'em
bauche).
On sait, d'autre part, que le marché de l'emploi, s'il existe réellement, n'est pas national et
unique: il est local et différencié par âge, par sexe, par métier, par industrie, etc. Dans ces
conditions lorsqu'on étudie le salaire par catégories assez fines, comme le fait le modèle Das,
il faudrait connaître l'état du marché pour chacune d'elles et probablement par bassin d'e