Les règles cartésiennes de la science du mouvement dans Le Monde ou traité de la lumière/The Cartesian rules of the science of motion in Le Monde ou traité de la lumière - article ; n°2 ; vol.51, pg 319-346
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Les règles cartésiennes de la science du mouvement dans Le Monde ou traité de la lumière/The Cartesian rules of the science of motion in Le Monde ou traité de la lumière - article ; n°2 ; vol.51, pg 319-346

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Revue d'histoire des sciences - Année 1998 - Volume 51 - Numéro 2 - Pages 319-346
RÉSUMÉ. — Cet article a pour objet de souligner que Descartes, dès la rédaction du Monde, autour des années 1630, ouvre la voie, par la mise en place de ses trois règles du mouvement, à l'organisation rationnelle de la mécanique. Il a en effet exprimé, dans cet ouvrage comme par la suite dans les Principia philosophise, une exigence que l'on peut dire axiomatique et dont l'écho résonne vigoureusement dans les œuvres de Huygens et de Newton.
SUMMARY. — In this article I emphasize that as soon as Descartes wrote Le Monde, around the 1630s, he paved the way, by means of his three rules of motion, for the rational organization of mechanics. He indeed expressed in this work, as he did subsequently in the Principia philosophiae, a requirement that can be called axiomatic and whose echo reverberates vigorously in the works of Huygens and Newton.
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M Michel Blay
Les règles cartésiennes de la science du mouvement dans Le
Monde ou traité de la lumière/The Cartesian rules of the science
of motion in Le Monde ou traité de la lumière
In: Revue d'histoire des sciences. 1998, Tome 51 n°2-3. pp. 319-346.
Résumé
RÉSUMÉ. — Cet article a pour objet de souligner que Descartes, dès la rédaction du Monde, autour des années 1630, ouvre la
voie, par la mise en place de ses trois règles du mouvement, à l'organisation rationnelle de la mécanique. Il a en effet exprimé,
dans cet ouvrage comme par la suite dans les Principia philosophise, une exigence que l'on peut dire axiomatique et dont l'écho
résonne vigoureusement dans les œuvres de Huygens et de Newton.
Abstract
SUMMARY. — In this article I emphasize that as soon as Descartes wrote Le Monde, around the 1630s, he paved the way, by
means of his three rules of motion, for the rational organization of mechanics. He indeed expressed in this work, as he did
subsequently in the Principia philosophiae, a requirement that can be called axiomatic and whose echo reverberates vigorously in
the works of Huygens and Newton.
Citer ce document / Cite this document :
Blay Michel. Les règles cartésiennes de la science du mouvement dans Le Monde ou traité de la lumière/The Cartesian rules of
the science of motion in Le Monde ou traité de la lumière. In: Revue d'histoire des sciences. 1998, Tome 51 n°2-3. pp. 319-346.
doi : 10.3406/rhs.1998.1325
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1998_num_51_2_1325Les règles cartésiennes
de la science du mouvement dans
Le Monde ou traité de la lumière
Michel Blay (*)
RÉSUMÉ. — Cet article a pour objet de souligner que Descartes, dès la rédac
tion du Monde, autour des années 1630, ouvre la voie, par la mise en place de ses
trois règles du mouvement, à l'organisation rationnelle de la mécanique. Il a en
effet exprimé, dans cet ouvrage comme par la suite dans les Principia philosophise,
une exigence que l'on peut dire axiomatique et dont l'écho résonne vigoureusement
dans les œuvres de Huygens et de Newton.
MOTS-CLÉS. — Mouvement; mécanique; règle.
SUMMARY. — In this article I emphasize that as soon as Descartes wrote Le
Monde, around the 1630s, he paved the way, by means of his three rules of motion,
for the rational organization of mechanics. He indeed expressed in this work, as
he did subsequently in the Principia philosophiae, a requirement that can be called
axiomatic and whose echo reverberates vigorously in the works of Huygens and
Newton.
KEYWORDS. — Motion; mechanics; rule.
Lors de la rédaction, autour des années 1630 du Monde ou traité
de la lumière, comme lors de celle des Principia philosophise (Amst
erdam, 1644, Paris, traduction en langue française par l'abbé Picot,
1647), Descartes a exprimé à l'adresse de la science du mouvement
une exigence que l'on peut dire axiomatique et dont l'écho résonne
vigoureusement dans les œuvres ď Isaac Newton ou de Christiaan
Huygens.
En effet, l'inspiration cartésienne apparaît très présente, lorsque
Newton donne à Londres en 1687 dans les Philosophise naturalis
principia mathematica ses trois « Axiomes ou lois du mouvement »,
comme elle l'était déjà lorsque Christiaan Huygens présentait ses
(*) Michel Blay, cnrs, département shs, 3, rue Michel-Ange, 75794 Paris Cedex 16.
Rev. Hist. Sci., 1998, 51/2-3, 319-346 320 Michel Blay
trois « Hypothèses » dans la deuxième partie, consacrée à la chute
des corps pesants et au mouvement cycloïdal, de son Horologium
oscillatorium publié à Paris en 1673.
Comment Descartes, autour des années 1630, met-il en ordre,
pour la première fois, les règles et les lois de la science du
mouvement?
Tout d'abord nous présenterons la genèse du Monde, la genèse
de l'ordre cartésien à travers la correspondance échangée principa
lement avec le père Marin Mersenne autour des années 1630; nous
étudierons ensuite comment les trois règles cartésiennes du mouve
ment s'inscrivent dans l'organisation générale de son Monde ou
traité de la lumière.
I. — La genèse du Monde
Dans une lettre adressée au père Marin Mersenne en date du
22 juillet 1633, Descartes annonce que son Traité, celui qu'il aime
à dénommer « mon Monde (1) » est « presque achevé » :
« Mon traité est presque achevé, mais il me reste encore à le corriger
et à le décrire; et pour ce qu'il ne m'y faut plus rien chercher de nouveau,
j'ai tant de peine à y travailler que si je ne vous avais promis, il y a plus
de trois ans, de vous l'envoyer dans la fin de cette année (2), je ne crois
pas que j'en puisse de longtemps venir à bout; mais je veux tâcher de
tenir ma promesse (3). »
La ne sera pas tenue. En effet, la seconde condamn
ation (4) de Galilée, prononcée après une série d'interroga-
(1) L'expression « mon Monde » apparaît pour la première fois sous la plume de Des
cartes dans une lettre adressée au père Mersenne le 4 novembre 1630, AT, I, 176. Voir
également la lettre adressée à Mersenne le 25 novembre 1630, AT, I, 179.
(2) Dans sa lettre adressée à Mersenne le 25 novembre 1630, Descartes avait déjà
indiqué: «[...] mais aussi sera-t-il plus long que je ne pensais, et contiendra quasi une
physique tout entière; en sorte que je prétends qu'elle [la Dioptrique à cette date] me servira
pour me dégager de la promesse que je vous ai faite d'avoir achevé mon Monde dans trois
ans [...]» {AT, I, 179).
(3) AT, I, 268.
(4) Le 24 février 1616 le Saint-Office, à l'unanimité des pères théologiens, censure les
deux propositions qui lui avaient été soumises le 19 : « 1° Le soleil est le centre du Monde
et par conséquent n'a pas de mouvement propre; 2° La Terre n'est pas le du Monde, Descartes et la science du mouvement 321
toires (5) le 22 juin 1633 et reçue à genoux par ce dernier dans la
grande salle du couvent de Santa-Maria-Sopra-Minerva (6),
conduit Descartes à renoncer tant à publier son ouvrage qu'à en
transmettre une copie à Mersenne. Il s'en explique dans une lettre
adressée au Minime à la fin du mois de novembre 1633 :
« En effet je m'étais proposé de vous envoyer mon Monde pour ces
étrennes (7) et il n'y a pas plus de quinze jours que j'étais encore tout
résolu de vous en envoyer au moins une partie, si le tout ne pouvait être
transcrit en ce temps-là; mais je vous dirai que m' étant fait enquérir ces
jours à Leyde et à Amsterdam, si le Système du Monde de Galilée (8) n'y
était point, à cause qu'il me semblait avoir appris qu'il avait été imprimé
en Italie l'année passée, on m'a mandé qu'il était vrai qu'il avait été
imprimé, mais que tous les exemplaires en avaient été brûlés à Rome au
n'est pas immobile, mais elle tourne aussi sur elle-même d'un mouvement diurne ». La
première est définie « stupide et absurde en philosophie, formellement hérétique dans la
mesure où elle contredit expressément les affirmations de la Sainte Ecriture dans de nombreux
passages, aussi bien suivant la signification des mots que suivant la manière habituelle
d'exposer et d'interpréter des Saints Pères et des docteurs théologiens ». La seconde « doit
recevoir la même censure en philosophie; au regard de la vérité théologique, elle est pour
le moins erronée par rapport à la Foi ». Le 5 mars un décret du Saint-Office fut publié par
la Congrégation de l'Index : les livres de Copernic, entre autres, sont interdits et retirés de
la circulation jusqu'à ce qu'ils soient corrigés. Par ailleurs, au lendemain de la prononciation
des censures par le Saint-Office, le cardinal Bellarmin est chargé, comme l'indique le procès-
verbal de la réunion, d'appeler Galilée dans son palais pour lui ordonner d'abandonner ses
convictions concernant le mouvement de la terre; s'il refuse on lui signifiera la prescription
[prœceptum], en présence d'un notaire et de témoins « de s'abstenir absolument d'enseigner
cette doctrine et cette opinion ou de la défendre, ou d'en traiter ». Le 26, Bellarmin reçoit
Galilée qui, après avoir été informé des interdictions, « acquiesç

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