Adaptation morphologique d une population africaine au biotope tropical : les Sara du Tchad  - article ; n°1 ; vol.10, pg 3-151
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Adaptation morphologique d'une population africaine au biotope tropical : les Sara du Tchad - article ; n°1 ; vol.10, pg 3-151

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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1973 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 3-151
149 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 80
Langue Français
Poids de l'ouvrage 13 Mo

Extrait

Émile Crognier
Adaptation morphologique d'une population africaine au biotope
tropical : les Sara du Tchad
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XII° Série, tome 10 fascicule 1, 1973. pp. 3-151.
Citer ce document / Cite this document :
Crognier Émile. Adaptation morphologique d'une population africaine au biotope tropical : les Sara du Tchad . In: Bulletins et
Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XII° Série, tome 10 fascicule 1, 1973. pp. 3-151.
doi : 10.3406/bmsap.1973.2204
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1973_num_10_1_2204et Mém. de la Soc. d'Anthrop. de Paris, t. 10, série XIII, 1973, pp. 3-151 Bull,
ADAPTATION MORPHOLOGIQUE
DUNE POPULATION AFRICAINE AU BIOTOPE TROPICAL
LES SARA DU TCHAD
par E. Crognier
PREAMBULE
Cet ouvrage qui a été élaboré dans le laboratoire d'anthropologie de
l'Université Paris VII, est issu d'informations recueillies en Afrique tropicale
au cours des activités de la R.C.P. 117 du C.N.R.S. et dans le cadre du pr
ogramme « Tchad-Congo », de la section d'adaptabilité humaine du P.B.I.
Ce vaste projet a pour but d'étudier les réponses adaptatives apportées
par l'être humain aux conditions climatiques qu'on rencontre le long d'un
gradient d'humidité en Afrique sub-saharienne. Il se subdivise en trois pôles
d'investigations, correspondant à trois zones écologiques bien définies : une
zone sahélienne à climat sub-désertique chaud et sec, une zone de savane
tropicale dans laquelle se succèdent une saison sèche et une saison humide
d'importances voisines, enfin une zone forestière équatoriale, constamment
chaude et humide.
Si les trois secteurs d'enquête ont reçu une localisation, les deux pre
miers dans la République du Tchad et le dernier dans la République du
Zaïre, seuls les deux terrains les plus méridionaux ont jusqu'à présent fait
l'objet de recherches approfondies.
Les circonstances dans lesquelles nous avons eu la possibilité de parti
ciper au programme « Tchad-Congo », ont également décidé de notre point
d'insertion dans le projet, le secteur tropical. C'est pourquoi le travail que
nous présentons ici concerne une population vivant dans le sud de la Répub
lique du Tchad : les Sara.
INTRODUCTION
L'une des difficultés majeures que présente toute enquête sur le terrain
en anthropobiologie, consiste avant même de commencer le travail propre
ment dit, à effectuer un choix pertinent de la communauté que l'on désire
étudier, en fonction des buts que l'on souhaite atteindre. SOCIETE D ANTHROPOLOGIE DE PARIS 4
Dans le cas de l'étude de l'adaptation d'une population africaine au
biotope tropical, plusieurs critères devaient être réunis par celle-ci, afin que
le travail ait des chances d'aboutir à des résultats intelligibles : il fallait que
cette population soit installée depuis très longtemps dans son milieu actuel,
qu'elle ait été le plus possible maintenue à l'écart d'interférences génétiques
avec des groupes humains ayant d'autres origines, enfin il était préférable
qu'elle habitât un biotope homogène.
Une enquête préliminaire effectuée en 1965 par le responsable du pr
ogramme, J. Hiernaux, aboutit à la conclusion que les conditions nécessaires
à l'entreprise d'une recherche approfondie en milieu tropical, pouvaient être
rencontrées chez les membres des ethnies sara, habitant le sud-ouest de la
République du Tchad, dans la préfecture du Moyen-Chari. Une deuxième
reconnaissance sur le terrain à la fin de l'année 1967, fixa le lieu de l'e
nquête à cent kilomètres au sud-ouest de la ville de Fort-Archambault, au
plein cœur de l'ethnie sara madjingay, dans le village de Ndila, proche de la
capitale religieuse des Sara : Bedaya (voir fig. 1 et 3).
La première collecte de données eut lieu ensuite de janvier à mai 1968
dans le village choisi, puis pendant la même période lors de la seconde
mission en 1969. Au cours de ce second séjour, les investigations furent
élargies afin d'englober outre la population du village de Ndila, celles des
trois bourgs voisins plus petits : Maïmoro, Missangouli et Douyou. Une der
nière mission en 1970, fut reportée à la fin de la saison des pluies, pendant
les mois de novembre et décembre, afin que puissent être étudiées les varia
tions nutritionnelles consécutives à la période de soudure alimentaire, qui
s'étend habituellement de la fin du mois de juillet à la fin du mois d'octobre.
Au terme de ces trois missions, l'équipe de recherche se trouvait en
possession d'une somme importante d'informations, concernant les paramèt
res démographiques, morphologiques et génétiques des collectivités de ces
quatre villages, des données ayant été recueillies sur 1.600 personnes.
Notre tâche personnelle dans ce travail ayant été de procéder à l'e
nquête socio-démographique et à l'enquête biométrique, ce sont les seuls
aspects de cette étude que nous développerons dans le texte qui suit, en nous
limitant également à l'analyse des données recueillies sur les adultes. Nous
avons procédé à une enquête parallèle sur la croissance des enfants, son
élaboration n'est pas achevée à l'heure actuelle, elle fera l'objet d'une publi
cation ultérieure.
L'Organisation du Programme Biologique International a fait porter un
effort particulier sur l'uniformisation des techniques employées au cours des
investigations scientifiques. Toute enquête biométrique reconnue par le
P.B.I, devait obligatoirement appliquer les de mesure préconisées
et choisir les mensurations dans une des listes proposées par l'Organisation,
de même que chaque examen physique devait être accompagné d'un relèv
ement codifié de l'identité de la personne examinée.
Notre travail pratique sur le terrain a donc consisté en premier lieu à
remplir un questionnaire d'état civil que nous avons prévu aussi complet
que possible par rapport au contexte de l'étude, notamment en jetant les
bases d'une enquête généalogique. En ce qui concerne les mensurations que
nous avons effectuées, nous avons appliqué la liste « complète » du P.B.I. CROGNIER. LES SARA DU TCHAD О E.
(voir à ce sujet Weiner et Lourie, 1969), à l'exception de cinq caractères :
la longueur du pied, la largeur bicondylienne humérale, la circonférence du
bras contracté, celle de la cuisse et la hauteur de la tête. Nous avons procédé
en outre à un examen de la denture et à un relevé des dermatoglyphes digito-
palmaires.
Le thème de l'enquête multidisciplinaire et le choix de la population
examinée, indiquaient tout naturellement la direction suivant laquelle devait
être orienté le travail de recherche : l'examen du degré atteint par les êtres
humains dans l'harmonisation de leur organisme avec un milieu naturel peu
clément, surtout sous son aspect thermique. Ce problème, qui implique une
étude complexe de l'homme dans son contexte écologique n'est pas nouvel
lement apparu aux yeux des biologistes, puisque dès le milieu du siècle
dernier, des chercheurs, surtout physiologistes, y ont consacré des travaux
parfois importants. Pour que des anthropologues s'y intéressent à leur tour,
il a fallu attendre que s'accumulent des données sur des populations de plus
en plus nombreuses et de localisation géographique variée. Si les travaux les
plus récents sont parvenus à préciser quelques-unes des interactions du
milieu avec l'organisme humain, essentiellement à partir des études compar
atives interpopulationnelles, très peu de travaux à notre connaissance ont
jusqu'à présent envisagé l'examen d'un dynamisme adaptatif à l'intérieur
d'une seule collectivité.
Nos données, biométriques et démographiques, nous permettaient d'étu
dier les relations de la biologie humaine et du milieu au sein d'une populat
ion. Tout notre effort a donc consisté à apprécier la position biologique des
hommes vivant en milieu tropical, par rapport aux impératifs de survie
auxquels les contraint leur environnement.
Pour parvenir à un degré de compréhens

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