Analyse comparative des deux « surplus » : surplus microéconomique, surplus de productivité globale des facteurs - article ; n°2 ; vol.28, pg 252-261
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Analyse comparative des deux « surplus » : surplus microéconomique, surplus de productivité globale des facteurs - article ; n°2 ; vol.28, pg 252-261

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Revue économique - Année 1977 - Volume 28 - Numéro 2 - Pages 252-261
En dehors du concept de surplus au sens marxiste du terme, il existe deux notions de surplus classiquement utilisées par les économistes : le surplus micro­économique et le surplus de productivité globale des facteurs. Après un rappel de leurs définitions respectives, on les comparera du point de vues des variations considérées (infinitésimales ou finies), de la relation entre états comparés (alternatifs ou successifs), de l'unité de référence sur laquelle ils sont définis (collectivité globale ou entreprise), de la liaison entre leur formation et leur distribution (dans un sens ou l'autre), de leur origine conceptuelle (théorique ou comptable) et de leur utilisation concrète dans des études (a priori ou a posteriori). On peut en conclure que, si les deux surplus convergent quant à leur formalisation, des divergences subsistent au niveau de leur interprétation et surtout de leur emploi.
A comparative analysis of the two surpluses
Besides the marxist concept of surplus, two notions of surplus are widely used by economists : the microeconomic surplus and the surplus of global factor productivity. After recalling their respective definition, the concepts will be contrasted with respect to the magnitude of the considered variations (infinitesimal or finite), the relation between the states under comparison (alternative or successive), the level of aggregation at which they are defined (whole society or firni), the order of sequence between their creation and their distribution (one way or another), their conceptual source (theory or business accounts), their use for economic analysis (a priori or a posteriori). The conclusion is that the two surpluses converge toward a unique formalization, but discrepancies remain concerning their interpretation and mainly their practical use.
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 27
Langue Français

Extrait

Monsieur Bernard Walliser
Analyse comparative des deux « surplus » : surplus
microéconomique, surplus de productivité globale des facteurs
In: Revue économique. Volume 28, n°2, 1977. pp. 252-261.
Résumé
En dehors du concept de surplus au sens marxiste du terme, il existe deux notions de surplus classiquement utilisées par les
économistes : le surplus micro-économique et le surplus de productivité globale des facteurs. Après un rappel de leurs définitions
respectives, on les comparera du point de vues des variations considérées (infinitésimales ou finies), de la relation entre états
comparés (alternatifs ou successifs), de l'unité de référence sur laquelle ils sont définis (collectivité globale ou entreprise), de la
liaison entre leur formation et leur distribution (dans un sens ou l'autre), de leur origine conceptuelle (théorique ou comptable) et
de leur utilisation concrète dans des études (a priori ou a posteriori). On peut en conclure que, si les deux surplus convergent
quant à leur formalisation, des divergences subsistent au niveau de leur interprétation et surtout de leur emploi.
Abstract
A comparative analysis of the two surpluses
Besides the marxist concept of surplus, two notions of surplus are widely used by economists : the microeconomic surplus and
the surplus of global factor productivity. After recalling their respective definition, the concepts will be contrasted with respect to
the magnitude of the considered variations (infinitesimal or finite), the relation between the states under comparison (alternative
or successive), the level of aggregation at which they are defined (whole society or firni), the order of sequence between their
creation and their distribution (one way or another), their conceptual source (theory or business accounts), their use for economic
analysis (a priori or a posteriori). The conclusion is that the two surpluses converge toward a unique formalization, but
discrepancies remain concerning their interpretation and mainly their practical use.
Citer ce document / Cite this document :
Walliser Bernard. Analyse comparative des deux « surplus » : surplus microéconomique, surplus de productivité globale des
facteurs. In: Revue économique. Volume 28, n°2, 1977. pp. 252-261.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1977_num_28_2_408319ANALYSE COMPARATIVE
DES DEUX "SURPLUS"
Surplus microéconomique
Surplus de productivité globale des facteurs
1. Introduction
On définit, dans la littérature économique, trois concepts de « sur
plus » :
— le surplus au sens de la théorie microéconomique néo-classique
(SMIC) ;
— le surplus de productivité globale des facteurs (SPGF) ;
— le au sens de la théorie marxiste (S MAR).
Formellement, ces trois notions ont pour point commun de se
présenter comme des variations, entre deux états de l'économie, de
quantités agrégées de biens à prix constants, mais cette expression
peut se présenter sous forme marginale, variationnelle ou globale et
concerner des états réels ou virtuels, alternatifs ou successifs. Au ni
veau de leur signification, cette variation est, là encore, interprétée
pour les trois concepts comme dégageant dans l'économie « quelque
chose de plus », interprété comme « quelque chose de mieux », mais
elle est calculée au niveau d'unités économiques différentes et les
avantages qui en découlent s'exercent sur certains agents ou la collec
tivité globale. Enfin, au niveau de leur utilisation, les trois surplus ser
vent tous à comparer divers états de l'économie dans une perspective
normative, mais ils présentent un aspect plus ou moins théorique ou
pratique et s'appliquent à des analyses a priori ou a posteriori.
Au-delà des analogies ou des différences apparentes, il paraît inté
ressant et utile de procéder à une analyse systématique des trois con- COMPARATIVE DES DEUX « SURPLUS » 253 ANALYSE
cepts. Une telle analyse est esquissée ici en se limitant aux deux pre
mières notions qui sont, a priori, les plus voisines. On supposera réso
lus les problèmes de délimitation des agents économiques et de défi
nition des biens et services en quantité et en prix, problèmes sou
vent délicats en pratique (biens nouveaux pour le SMIC et le SPGF,
facteur de production « fiscalité » pour le SPGF, agents économiques
à rôles multiples dans le SMIC). Après avoir rappelé la définition du
surplus microéconomique et du surplus de productivité globale des
facteurs, on développera successivement les points de convergence et
de divergence précédemment considérés.
2. Définition du surplus
En théorie microéconomique néo-classique, on se place dans un
cadre général où des agents économiques échangent aux prix pi (sur
un marché supposé parfait) des biens i en quantité qu biens consom
més (<7j < 0) ou produits (q{ > 0). Ces agents sont supposés avoir un
comportement de maximisation d'une fonction-objectif (utilité Uh (q\)
du consommateur h, bénéfice ^ pt q^i du producteur k) sous contrain-
tes (contrainte de revenu ^ p{ q\ ^ rh du consommateur, fonction de
t
production fk (qr^) ^ 0 du producteur k). On définit alors tout d'abord
le surplus du consommateur comme variation de son utilité lors d'une
modification marginale dr de son revenu et dpi des prix :
dU = £ JLl dqr. = X ^ Pi dq{ = X (dr — £ q. dPi)
i O Qi i »
où X s'interprète comme l'utilité marginale du revenu au voisinage de
l'optimum. Puis, si on admet l'existence d'une fonction d'utilité collec
tive W (Uji (qhi) ), on définit le surplus pour la collectivité comme va
riation de cette fonction dans l'hypothèse de distribution optimale des
revenus, c'est-à-dire d'indifférence de la collectivité à l'identité du bé
néficiaire d'une modification marginale d'utilité Xh = 1 :
dW = % 1^- dUh = 2 P| dQ, = dR - ^ Q, dp,
(avec Q. = ^ h q\ et R = ^ O
Les deux expressions du surplus sont parfois appelées « surplus de
Lesourne » (variation de quantité à prix constants) et « de
Dupuit » de prix à quantité constante). ''
254 REVUE ECONOMIQUE
Si l'on considère, à présent, un producteur qui utilise des facteurs
de production q$ achetés aux prix p} et produit des biens qk aux prix
pk, son compte d'exploitation est équilibré en introduisant un bénéf
ice B :
B = 2 pk qk — 2 p. q.
k i
Si l'on considère, à présent, deux périodes successives, on peut
passer d'un compte à l'autre en introduisant un compte intermédiaire
où les volumes de biens de la période finale sont pondérés par les
prix des biens de la période initiale. On introduit alors un solde, le sur
plus de productivité globale, égal à la différence entre l'accroissement
du volume des produits et celui des facteurs, tous ces volumes étant
estimés aux prix de l'année de base (A x traduisant la variation de x
de la période initiale à la période finale) :
• * * k k j j j
, Ce surplus est souvent ramené à une grandeur caractérisant la
taille de l'unité, par exemple la production en volume (^ Pk Çk)-
3. Forme marginale ou variationnelle
Le SMIC est défini théoriquement sous forme marginale, le passa
ge à une forme variationnelle posant de nombreux problèmes. Pour
le surplus du consommateur, on recourt généralement, dans le cas
d'un bien, à une intégration du surplus différentiel le long d'une cour
be de demande compensée y de ce consommateur :
AU = Xq dp
VY
En pratique, Hicks a pu définir quatre concepts différents de sur
plus selon l'état de référence (initial ou final) considéré et la courbe
de demande compensée retenue, concepts qui ne s'identifient que si
l'utilité marginale du revenu A est constante [15]. Pour le surplus
collectif, la forme variationnelle s'obtient immédiatement dans le cas
d'un seul bien en intégrant le surplus marginal le long de la courbe
de demande globale T du bien (les revenus et autres prix étant cons
tants) :
AW = q dp ANALYSE COMPARATIVE DES DEUX « SURPLUS » 255
(en supposant à tout instant une distribution optimale des revenus).
Mais pour les auteurs qui refusent l'introduction d'une fonction d'uti
lité collective (c'est-à-dire les comparaisons interpersonnelle

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