Analyse du processus d internationalisation du complexe agro-industriel français (1955-1980) - article ; n°88 ; vol.22, pg 775-787
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Analyse du processus d'internationalisation du complexe agro-industriel français (1955-1980) - article ; n°88 ; vol.22, pg 775-787

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Tiers-Monde - Année 1981 - Volume 22 - Numéro 88 - Pages 775-787
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pascal Byé
Amédée Mollard
Analyse du processus d'internationalisation du complexe agro-
industriel français (1955-1980)
In: Tiers-Monde. 1981, tome 22 n°88. Transformations agraires. pp. 775-787.
Citer ce document / Cite this document :
Byé Pascal, Mollard Amédée. Analyse du processus d'internationalisation du complexe agro-industriel français (1955-1980). In:
Tiers-Monde. 1981, tome 22 n°88. Transformations agraires. pp. 775-787.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1981_num_22_88_4066ANALYSE DU PROCESSUS
D'INTERNATIONALISATION
DU COMPLEXE AGRO-INDUSTRIEL FRANÇAIS
(195 5-1980)
par Pascal Byé et Amédée Mollard*
L'analyse du processus d'internationalisation** peut être conduite à trois
niveaux : celui des échanges internationaux de marchandises ; celui de l'inte
rnationalisation des unités économiques, qui participe à la production; celui
des techniques, qui préside à l'organisation de la production.
A ce triple point de vue, certaines données statistiques récentes situent
bien l'importance de l'internationalisation dans le complexe agro-industriel
français. L'excédent commercial agro-alimentaire a représenté, en 1980,
11,8 milliards de francs, si l'on retient la nomenclature du Ministère du Comm
erce extérieur, et 16 milliards selon les calculs du Ministère de l'Agriculture.
Les ventes de produits agricoles ont représenté, en 1980, 7,5 % des exportations
françaises et celles des produits des industries agricoles et alimentaires 9,5 %.
Mais, l'augmentation des exportations agro-alimentaires est à rapprocher de
celles des importations agro-alimentaires et industrielles qui traduisent la
dépendance technique et économique des firmes et des agriculteurs. Les
importations de produits industriels nécessaires à la production agricole
représentent en 1980 environ 12 milliards de francs. La part de la production
intérieure contrôlée par les firmes étrangères s'élève a 18 % pour l'agro-
alimentaire. Dans l'amont de l'agriculture, cette part est évaluée à 35 % et
varie de 2 à 3 % pour les produits les plus classiques (engrais) à plus de 65 %
pour les consommations intermédiaires ou les équipements les plus
sophistiqués.
Le processus d'internationalisation est un élément déterminant du mouve
ment d'intégration de l'agriculture aux rapports de production capitalistes.
On doit d'abord lui attribuer un rôle essentiel dans l'uniformisation des
techniques de production et la modification des conditions de travail dans
l'agriculture, rôle qui repose avant tout sur la stratégie des grandes firmes de
l'amont agricole. On doit, ensuite, le rapprocher des tendances à la baisse
relative ou absolue des prix des produits agricoles qui ne dérive pas de la
, Grenoble.
** L'origine de cet article est une communication à un séminaire international qui s'est
tenu à Paris du 11 au 15 mai 198 1 sur l'application de la théorie de l'internationalisation du
capital et l'étude de la transformation de l'agriculture à l'échelle mondiale. Cette commun
ication s'appuyait sur les travaux effectués dans le cadre d'un programme de recherche
du Centre européen de Coordination, de Recherche et de Documentation en Sciences
sociales.
Bévue Tiers Monde, t. XXII, n° 88, Octobre-Décembre 1981 776 P. BYÉ ET A. MOLLARD
seule augmentation de la productivité agricole mais d'une accentuation de la
concurrence sur les marchés internationaux à laquelle président les grandes
firmes agro-alimentaires.
Le mouvement d'internationalisation est donc étroitement lié au mouve
ment d'industrialisation de la production agricole française qui domine la
période 1 960-1 980. Il se traduit successivement par un renforcement du
caractère international des firmes qui se situent en amont et en aval de la
production agricole nationale, puis par un alignement progressif des condi
tions de production et d'échange régnant dans l'agriculture française sur les
conditions de production et d'échange en vigueur sur les marchés commun
autaires et mondiaux. Les échanges croissants de marchandises, de techniques
et de capitaux contribuent à la disparition des particularismes locaux et
régionaux. La nécessité tantôt de déclencher, de maintenir ou d'accélérer les
évolutions en cours, tantôt de freiner ou de réduire certaines conséquences de
ces justifie les interventions de l'Etat et dans le cas français les
deux lois d'orientation agricoles de i960 et de 1980 qui ponctuent les mouve
ments d'industrialisation et d'internationalisation de la production agro
alimentaire française.
L'objectif de cette note est de montrer comment, sur la période 195 5-1980,
l'internationalisation se manifeste puis se transmet à l'ensemble du capital
social national qui fonctionne alors dans les conditions du capital inter
national.
L'internationalisation qui trouve son origine dans l'ensemble des lois de
fonctionnement de l'ensemble du capital social se manifeste d'abord au sein
du secteur agro-alimentaire français, a travers le développement des échanges
extérieurs des produits agro-alimentaires, des techniques et la participation
croissante du capital international dans les firmes situées en amont et en aval
de la production agricole (cf. I).
La perpétuation et l'amplification du processus d'internationalisation vont
reposer ensuite sur deux phénomènes : le renforcement des relations entre
l'agriculture et les activités d'amont et d'aval, l'intégration de l'agriculture
constituant le facteur essentiel de l'internationalisation de l'ensemble du
secteur agro-alimentaire; la politique agro-alimentaire de l'Etat venant
accompagner ou renforcer les évolutions précédentes (cf. П).
Le processus d'internationalisation va profondément modifier les condi
tions de production et d'échange au sein du complexe agro-industriel français.
Très intégrée aujourd'hui au fonctionnement du système économique, l'agr
iculture va ressentir les effets et les conséquences de la crise économique.
C'est dans ce contexte qu'il faut juger les évolutions récentes concernant
l'approfondissement du mouvement crinternationalisation et sa position dans
la division internationale du travail.
I. — Eléments d'analyse sur l'internationalisation
DU SECTEUR AGRO-ALIMENTAIRE FRANÇAIS
1. U accentuation des échanges de produits agro-alimentaires
Les années 1950, 1951 et 1952 se caractérisent par une importance nouvelle
du commerce extérieur par rapport à la production nationale : les importations,
supérieures aux exportations, représentent près de 15 % de la production. LE COMPLEXE AGRO-INDUSTRIEL FRANÇAIS 777
L'aide américaine, à travers le plan Marshall, est à l'origine de cette situation
qui marque une certaine dépendance de l'économie française.
A partir de la période 1961-1965, débute le véritable processus d'interna
tionalisation de la production et des échanges, en relation directe avec la
création de la cee. Entre 1961 et 1974, la part des échanges extérieurs dans la
production est presque doublée. Elle passe de 11,7% à 22,0% pour les
importations. Ces échanges, en outre, se réalisent en grande majorité entre
pays de la cee, au détriment des pays en voie de développement et des Etats-
Unis, en particulier. Depuis 1975, cependant, les échanges avec les pays du
Marché commun ont tendance à plafonner. En 1977, les exportations
vers la Communauté représentaient 66,9 % du total des exportations agro
alimentaires françaises; elles n'en représentaient plus que 58,1 % en 1980.
On enregistre, durant les trois dernières années, un net redéploiement de
l'activité exportatrice en direction des pays industrialisés (pays de l'Est,
Etats-Unis) et semi-industrialisés (pays pétroliers).
On doit souligner cependant l'importance très inégale du commerce extérieur
selon les produits, et notamment le déséquilibre entre productions végétales et
productions animales, ces dernières étant beaucoup moins engagées dans le
processus d'internationalisation puisque leurs échanges (importations ou
exportations) représentent rarement plus de 5 % de la production nationale.
Par contre, l'agriculture française apparaît comme fortem

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