Aspects historiques, anthropologiques et sociologiques de la santé et de la maladie en France et en Allemagne. Compte rendu de la table ronde internationale du centre de recherches interdisciplinaires (ZIF) de l université de Bielefeld (11-13 juin 1987)  ; n°2 ; vol.6, pg 79-89
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Aspects historiques, anthropologiques et sociologiques de la santé et de la maladie en France et en Allemagne. Compte rendu de la table ronde internationale du centre de recherches interdisciplinaires (ZIF) de l'université de Bielefeld (11-13 juin 1987) ; n°2 ; vol.6, pg 79-89

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Sciences sociales et santé - Année 1988 - Volume 6 - Numéro 2 - Pages 79-89
11 pages

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Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 25
Langue Français

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Alfons Labisch
Marie-France Morel
Aspects historiques, anthropologiques et sociologiques de la
santé et de la maladie en France et en Allemagne. Compte
rendu de la table ronde internationale du centre de recherches
interdisciplinaires (ZIF) de l'université de Bielefeld (11-13 juin
1987)
In: Sciences sociales et santé. Volume 6, n°2, 1988. pp. 79-89.
Citer ce document / Cite this document :
Labisch Alfons, Morel Marie-France. Aspects historiques, anthropologiques et sociologiques de la santé et de la maladie en
France et en Allemagne. Compte rendu de la table ronde internationale du centre de recherches interdisciplinaires (ZIF) de
l'université de Bielefeld (11-13 juin 1987). In: Sciences sociales et santé. Volume 6, n°2, 1988. pp. 79-89.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/sosan_0294-0337_1988_num_6_2_1098V5
Sciences Sociales et Santé - vol. VI - n° 2 - juin 1988
COMPTES RENDUS
ASPECTS HISTORIQUES, ANTHROPOLOGIQUES
ET SOCIOLOGIQUES DE LA SANTÉ ET DE LA MALADIE
EN FRANCE ET EN ALLEMAGNE
Compte rendu de la table ronde internationale du centre
de recherches interdisciplinaires (ZIF) de l'université de Bielefeld
(11-13 juin 1987)
Alfons Labisch*, Marie-France MoreP
Depuis longtemps, de nombreux échanges scientifiques
et travaux en commun ont lieu entre les écoles historiques fran
çaise et allemande. Néanmoins, cette coopération peut être ren
forcée et étendue : c'est le but que se propose le Centre National
de la Recherche Scientifique, à travers toute une série de program
mes interdisciplinaires, à deux ou plusieurs partenaires. Dans le
cadre du thème général « Santé, maladie, société et politiques
nationales de protection sociale », s'est mise en place une petite
équipe intitulée « Anthropologie et histoire de la santé » qui
s'efforce de confronter les recherches en anthropologie médicale
et en histoire sociale de la médecine dans les deux pays.
Une première rencontre, le 26 février 1986, au CNRS à
Paris, avait permis de dégager quelques thèmes communs dans
l'approche socio-historique de la santé et de la maladie : depuis
longtemps, dans l'histoire, le corps humain n'est pas perçu de la
même manière à la ville et à la campagne ; cette différence
s'accuse et se conceptualise à l'époque des Lumières et surtout
pendant la révolution industrielle, tandis que parallèlement, le
corps des hommes est davantage médicalisé et devient l'objet
d'une approche de plus en plus technique. Cette évolution, et les
résistances qu'elle suscite, a été appréhendée en France par l'util
isation convergente de la sociologie, de l'histoire sociale, de
l'anthropologie et de l'ethnologie. En Allemagne, les approches
sont différentes : à l'époque de la République de Weimar, un cer
tain nombre d'historiens de la médecine (Henri E. Sigerist, Erwin
* Alfons Labisch, Université de Kassel, FB 4, PF 101380, 3500 Kassel (RFA).
** Marie-France Morel, Ecole Normale Supérieure, 31 avenue Lombart, 92266
Fontenay-aux-Roses . ALFONS LABISCH, MARIE-FRANCE MOREL 80
H. Ackerknecht et George Rosen) avaient tenté une approche
globale de la santé et de la maladie ; à l'époque de la République
Fédérale, à cause du discrédit qui, après 1945, a longtemps frappé
l'anthropologie, la santé et la maladie ont été étudiées dans divers
centres de recherche, avec différentes méthodes, histoire sociale
générale, démographie historique, sociologie historique, histoire
de la médecine.
A l'intérieur de l'histoire sociale de la médecine, les
recherches actuelles sur le thème de la santé et de la maladie pro
gressent dans plusieurs directions : la conceptualisation du corps
individuel et du corps social ; les différences entre ville et campa
gne ; les transformations des perceptions de la santé et de la mala
die en liaison avec les évolutions sociales ; l'importance de la
médecine comme variable significative du changement social.
Dans ces domaines, nombreuses sont les perspectives de compar
aisons dans le temps et dans l'espace : comparaison entre ville et
campagne, entre pays et entre époques différentes, avant, pendant
et après les différentes phases de l'industrialisation. Telles sont les
orientations de la table ronde internationale qui, grâce à la DFG
de Bonn et au CNRS de Paris, a pu se tenir au centre de recher
ches interdisciplinaires (ZIF) de l'université de Bielefeld, du 11 au
13 juin 1987. L'objectif prioritaire de cette rencontre était d'explo
rer les différentes possibilités de coopération à long terme entre
chercheurs français et allemands.
L'introduction de la rencontre avait été confiée à deux
historiens anglais qui devaient exposer, de l'extérieur, les évolu
tions récentes de l'histoire sociale de la médecine en France et en
Allemagne. Paul Weindling (Oxford), spécialiste d'histoire des
sciences et d'histoire sociale, dans sa communication, intitulée
« The Social History of German Health and Medicine », pose la
question de savoir si les transformations des conceptions sociales
de la santé témoignent d'un changement des valeurs sociales et du
« climat social » d'une société. A partir de ce point de départ,
Weindling passe en revue les nouveaux thèmes de recherche en
République Fédérale : professionalisation de la médecine, rôle
des sciences de la nature en médecine, histoire des malades,
« hygiénisation » des modes de vie [4],
Colin Jones, historien (Exeter), centre son point de vue
sur la nouvelle histoire française de la médecine, en prenant pour
titre « Une "new médical history" en France ? Une vue d'outre-
Manche ». Jones a constaté, en France comme en Angleterre, la
naissance d'un nouveau type d'histoire de la médecine : en effet,
depuis la fin des années 60, elle n'est plus faite par des médecins,
pour des médecins et à propos des médecins, dans le contexte
d'une histoire des élites ; dorénavant, on laisse de côté l'histoire FRANCO-ALLEMANDE 81 RENCONTRE
des progrès de la médecine, compris dans une perspective de certi
tude téléologique ; on étudie les théories et les pratiques médical
es, les institutions médicales dans leur contexte social ; on s'inté
resse aux différents praticiens de la médecine et à leurs différents
niveaux d'intervention et non plus seulement aux « grands »
médecins ; de nouveaux objets d'histoire apparaissent, comme le
corps, les mentalités collectives, la mort, le malade. Passant rap
idement sur les paysages de recherche nationaux et sur leurs
ports changeants (1), Jones essaie d'élucider le concept central de
la rencontre, celui de « médicalisation », auquel fait sans cesse
référence la « nouvelle histoire de la médecine » : ce mot est uti
lisé dans des sens variés et parfois contradictoires ; ce qui était au
début un fructueux outil d'analyse est devenu un talisman. Pour
lui, il faudrait repenser ce concept et le définir à nouveau ; une
« nouvelle histoire de la médecine » ne pourra avancer que lors
que ses adeptes se seront mis d'accord sur des hypothèses, des
concepts et des méthodes clairement définis.
La première section était consacrée aux « Perceptions
individuelles et sociales du corps dans le travail, l'enfance et la
vieillesse ». Geneviève Herberich-Marx et Freddy Raphaël, tous
deux sociologues à Strasbourg, donnent une communication sur
« Le corps déchu : représentations et usages du corps vieilli en ins
titution d'hébergement collectif ». Il s'agit d'un travail de recher
che ethnologique mené dans des hospices de la région de Stras
bourg : les deux auteurs ont voulu comprendre de l'intérieur com
ment les corps des personnes âgées sont perçus, représentés et uti
lisés, par elles-mêmes et leur entourage. Leur étude insiste sur le
contraste total entre les corps jeunes et actifs valorisés par la
société « du dehors », et les « corps déchus » des vieillards, qui
ont perdu, surtout dans les hospices, leurs capacités vitales et leurs
forces sociales ; les institutions d'hébergement collectif reproduis
ent, sous une forme nouvelle, les classi

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