Au cours des siècles qui marquent la fin de l’Antiquité et le début du  Moyen-Âge, deux cultures
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Écrit et écriture dans la formation des identités e een monde syriaque et arabe III -VII siècles Au cours des siècles qui marquent la fin de l’Antiquité et le début du Moyen-Âge, deux cultures écrites majeures naissent et acquièrent leurs lettres de noblesse au Proche-Orient : la culture syriaque (araméen chrétien), qui est encore la culture classique et liturgique des chrétiens de la Méditerranée à l’Inde, et la culture arabe, que l’on identifie en général avec celle de l’islam mais qui est depuis longtemps partagée par tous les habitants du Proche-Orient. Le projet se propose d’étudier la formation de ces deux cultures, avec l’objectif d’esquisser une histoire comparée, en montrant qu’elles ont rivalisé pendant plusieurs siècles et en mettant en évidence les nombreux caractères qu’elles ont en commun et les multiples influences qu’elles ont exercées l’une sur l’autre. Les études syriaques, notamment celles qui ont été consacrées au monde syro-occidental, se sont essentiellement occupées du contenu des textes. Cependant, tout ou presque reste à faire pour définir une culture syro-occidentale dans ses manifestations graphiques. Dans la egrande querelle qui a déchiré l’Église impériale depuis le V siècle, la culture syriaque a pourtant joué un rôle déterminant. La division en deux Églises différentes a-t-elle également abouti à des pratiques particulières dans le domaine de l’écrit ? Quelles sont les spécificités de ces communautés de langue sémitique ...

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Langue Français

Extrait

Écrit et écriture dans la formation des identités
en monde syriaque et arabe
III
e
-
VII
e
siècles
Au cours des siècles qui marquent la fin de l’Antiquité et le début du Moyen-Âge, deux
cultures écrites majeures naissent et acquièrent leurs lettres de noblesse au Proche-Orient : la
culture syriaque (araméen chrétien), qui est encore la culture classique et liturgique des
chrétiens de la Méditerranée à l’Inde, et la culture arabe, que l’on identifie en général avec
celle de l’islam mais qui est depuis longtemps partagée par tous les habitants du Proche-
Orient.
Le projet se propose d’étudier la formation de ces deux cultures, avec l’objectif d’esquisser
une histoire comparée, en montrant qu’elles ont rivalisé pendant plusieurs siècles et en
mettant en évidence les nombreux caractères qu’elles ont en commun et les multiples
influences qu’elles ont exercées l’une sur l’autre.
Les études syriaques, notamment celles qui ont été consacrées au monde syro-occidental, se
sont essentiellement occupées du contenu des textes. Cependant, tout ou presque reste à
faire pour définir une culture syro-occidentale dans ses manifestations graphiques. Dans la
grande querelle qui a déchiré l’Église impériale depuis le
V
e
siècle, la culture syriaque a
pourtant joué un rôle déterminant. La division en deux Églises différentes a-t-elle également
abouti à des pratiques particulières dans le domaine de l’écrit ? Quelles sont les spécificités
de ces communautés de langue sémitique, ancrées dans le christianisme grec mais opposées
à la christologie constantinopolitaine ? Comment cette double identité s’est-elle affirmée et
maintenue après les conquêtes arabes ?
En Arabie, parallèlement à l’émergence d’une identité arabe, une culture arabe s’affirme à
partir du
III
e s. ; si la matrice est le syriaque, elle s’en dégage bien vite, dès le
VII
e s., avec la
fondation d’une nouvelle religion, dont l’arabe devient la langue sacrée. Cette culture arabe
supplante d’antiques cultures arabiques, que la tradition arabo-islamique rejette dans l’âge
de l’« ignorance », la
jâhiliyya
. Cette présentation ne rend pas justice au caractère
extrêmement évolué de l'usage qui est fait, dans une grande partie de la péninsule Arabique
jusqu'aux derniers siècles avant l'islam, de formes variées d'écritures alphabétiques. En
dehors des communautés urbaines et agricoles de l’Arabie du Sud, la prééminence du
nomadisme n’a pas empêché les populations de cette région de se forger une culture de
l'écrit sans équivalent.
Le projet présenté ici veut donc s’intéresser à la naissance de ces cultures écrites, à travers
plusieurs approches :
-
une géographie de l’écrit, en Syrie comme en Arabie
: On se propose, grâce à la
prospection et la publication systématique des inscriptions syriaques d’établir une
géographie de l’écrit syriaque, et de poser la question de sa relation avec une géographie de
l’Église syro-orthodoxe. En Arabie, il s’agira d’établir une géographie de l’écrit dans les
différentes langues nord et sud-arabiques afin de déterminer leurs aires de diffusion
respectives, tout en portant un intérêt à leurs caractéristiques lexicographiques, et de mieux
définir les dialectes, tant par leur aire de diffusion que par leurs distinctions lexicales.
-
le contexte matériel de l’écrit
: étudier le cadre matériel, social et culturel de l’écrit. Il
s’agira aussi bien d’étudier les inscriptions dans leur contexte archéologique que de préciser
le contexte culturel et social dans lequel se sont élaborées les cultures qui les ont produites :
sédentarité et nomadisme, culture des villes et culture des campagnes, lien éventuel entre
manifestations écrites et appartenance à un groupe ethnique, social ou religieux.
-
les manuscrits comme manifestation culturelle
: dans l’histoire des communautés
syriaques, c’est par le livre manuscrit que se manifeste l’appartenance culturelle. Or, la
description et l’analyse scientifique des manuscrits comme objets (méthodes mises en œuvre
par la codicologie) est encore inchoative dans le domaine syriaque et peu pratiquée par la
recherche moderne : c’est l’objet de ce programme. Pour les corans, il s’agit de s’appuyer sur
l’édition des plus anciens témoins du texte pour restituer une histoire de la rédaction du
texte coranique en se fondant non sur la Tradition, comme on l’a fait jusqu’ici, mais sur
l’analyse de la documentation matérielle, en grande partie inédite.
-
les écritures
: la naissance des écritures syriaque et arabe est encore objet de débats. Le
schéma de naissance des écritures syriaques, tel qu’on le trouve dans tous les manuels, a été
complètement remis en cause à la suite de la découverte récente de documents édesséniens
en écriture cursive et grâce à la prise en compte de colophons de manuscrits. Mais on est
encore loin d’avoir abouti à un schéma cohérent. Le travail sur les documents les plus
anciens, manuscrits comme inscriptions, devrait permettre d’arriver à un nouveau modèle.
De même, l’ensemble de la documentation nabatéenne, syriaque et paléo-arabe doit être
prise en compte dans l’étude de l’apparition de l’écriture arabe.
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