Barbey d Aurevilly, Le Chevalier Des Touches : questions de genre - article ; n°134 ; vol.36, pg 117-127
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Barbey d'Aurevilly, Le Chevalier Des Touches : questions de genre - article ; n°134 ; vol.36, pg 117-127

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Description

Romantisme - Année 2006 - Volume 36 - Numéro 134 - Pages 117-127
Le Chevalier Des Touches is a novel in which the notions of sexual gender and literary genre are highly problematic. The decline of the epic model (as defined by Aristotle, Hegel and Lukàcs) into the mock-heroic and that of the wonderful in the •féerie” in particular, could be seen as following in the wake of the fanciful representation of antiquity which was so fashionable in the 19 th century. Such as an assumption, in view of the controversies triggered by the parody of Homer (by Offenbach or Daumier), seriously puts into question the apologetic agenda of •the Chouannerie” and, consequently, Barbey’s support to the legitimist cause. The masters Barbey claims as his (Fielding, who invented the all too subtle •prosaic-mock-epic poem”, Corneille, who gave birth to the heroic comedy”) or those he disclaims (Walter Scott, the father of the historical novel”) render the notion of genre even more ambiguous. This hybrid novel evinces a crisis surrounding the issue of political identity.
Le Chevalier Des Touches est un roman où la notion de genre •genre sexuel, genre littéraire •est des plus problématiques. La dégradation du modèle épique (observé à partir de la réflexion d’Aristote, d’Hegel et de Luckàcs) en héroï-comique et du merveilleux en féerie, notamment, se placerait dans le sillage de la mode de «l’antiquité travestie» au XIX e siècle. Cette hypothèse, eu égard aux polémiques suscitées par la parodie d’Homère (Offenbach, Daumier), remet sensiblement en cause le projet apologétique de la chouannerie et, par là même, le soutien de Barbey à la cause légitimiste. Les maîtres dont Barbey se réclame (Fielding, inventeur du trop subtil «poème prosaï-comi-épique», Corneille, père de la «comédie héroïque») ou qu’il désavoue (Walter Scott, créateur du roman historique), ajoutent à l’ambiguïté. Hybride, ce roman témoigne d’une crise d’identité politique.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2006
Nombre de lectures 19
Langue Français

Extrait

Josette SOUTET
Barbey d’Aurevilly,Le Chevalier Des Touches: questions de genre
Sans loi, sans règle ni frein, ouvert à tous les possibles, le roman est 1 communément glosé comme un « genre indéfini » . On impute généra-lement cette anarchie au silence d’Aristote à son endroit. Pourtant, quel que soit le mode d’énonciation – épique ou dramatique –, la poésie chez Aris-tote est toujours narrative, rapportée qu’elle est à l’art de composer des histoires, représentant des hommes en action. Dans ces conditions, sans doute n’était-il pas très audacieux de faire dériver le roman de l’épopée, comme l’ont fait, dans le sillage des classiques, Hegel et Lukàcs ou Bar-bey lui-même, qui voit dans le roman «l’épopée dernière des peuples chez lesquels l’individualité reprend la place qu’elle avait à l’origine des sociétés et lutte par les mœurs avec ce qu’on appelle d’un air si suprêmement 2 pédantesque: des Institutions» . Pour Hegel, «ce qui fait le contenu d’une œuvre épique, ce n’est pas une action isolée et arbitraire, ni un évé-nement accidentel et fortuit, mais une action que ses ramifications ratta-3 chent à la totalité de son époque et de la vie nationale » . Poussant la logique plus avant, Lukàcs estime qu’« en toute rigueur, le héros d’épo-pée n’est jamais un individu. On le considère généralement comme une caractéristique essentielle de l’épopée le fait que son objet n’est pas un 4 destin personnel, mais celui d’une communauté » . Sauf que là où Hegel
1. Marthe Robert,Roman des origines et origines du roman, Gallimard, coll. « Tel », 1976. 2.Les Romanciers, dansBarbey d’Aurevilly, Œuvre critique,Les Œuvres et les hommes, première série, vol. 1, Les Belles lettres, 2004, p. 986. Cette édition reproduit le volume publié chez Amyot en 1866. 3.Esthétique, trad. fr. S. Jankélévitch, Flammarion, coll. « Champs », 1979, p. 109. 4.La Théorie du roman, trad. de l’allemand par J.Clairevoye, Gallimard, coll. «Tel», 1989, p. 60.
o Romantisme n 134 (20064)
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