Bilan démographique 2004

Patricia Antonov-Zafirov

Description

L'année 2004 se solde par un excédent naturel qui s'élève à environ 21 000 personnes. Cet accroissement naturel résulte à la fois du bon niveau des naissances et d'un net recul des décès. Plus forte fécondité, espérance de vie plus courte, mariages plus précoces, pacs moins fréquents sont autant de spécificités régionales qui s'estompent au fil du temps.

Sujets

• INSEE
• Population
• Démographie
• Espérance de vie
• Fécondité
• Taux de mortalité
• Natalité
• Sociologie, société et politique

Informations

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• Langue: Français

Extrait

Bilan démographique2004
Près de 55 600 bébés sont nés dans la
région en 2004, soit 575 naissances
de plus qu’en 2003, ce qui dépasse
largement l’effet année bissextile. La
diminution observée depuis le pic de
l’année 2000 se voit ainsi stoppée.
L’année 2004 se solde par un excédent naturel
UN NIVEAU DE FÉCONDITÉ
ÉLEVÉqui s’élève à environ 21 000 personnes.
Ces trois dernières années 154 bébésCet accroissement naturel résulte à la fois
sont nés en moyenne chaque jour dans
la région. Ils étaient plus nombreux endu bon niveau des naissances juillet (162 naissances), ce pic estival
s’est accentué sur la période récente.
et d’un net recul des décès.
Le nombre de naissances revient au
niveau du milieu de la décennie 1990Plus forte fécondité, espérance de vie
(cf. tableau 1), alors que le nombre de
femmes fécondes âgées de 20 à 40plus courte, mariages plus précoces,
ans a diminué de 5,4% depuis 1995,
ce qui dénote un niveau de féconditépacs moins fréquents sont autant
plus élevé.
de spécificités régionales qui s’estompent L’indicateur conjoncturel de fécondité
est d’ailleurs toujours soutenu : 100
au fil du temps. femmes donneraient la vie à 199
enfants au cours de leur existence si
les conditions de fécondité restaient
celles de l’année 2004. La région
présente ainsi un avantage de 7 nais-
sances sur la moyenne nationale. Le
Nord-Pas-de-Calais demeure en ce
sens la région la plus féconde de
France, mais d’autres régions
connaissent aussi un bon niveau de
fécondité : Pays de la Loire, Picardie,
Haute-Normandie et Ile-de-France.DES MAMANS PLUS ÂGÉES
Tableau 1 : Évolution des événements démographiques régionaux
QU’AVANT
Unité : nombre
Le niveau de fécondité global résulteNaissances Décès Mariages
de tendances différentes selon l’âge
1990 59 753 36 712 21 663 des femmes. Les taux de fécondité
baissent avant la trentaine alors
1995 55 605 36 471 19 221
qu’aux âges supérieurs ils augmentent
2000 57 538 35 684 22 604 (cf. graphique 1) et le décalage de la
période féconde vers les âges plus
2001 57 163 35 043 21 570
avancés est net. Sur cinq ans, le nombre
2002 56 304 36 519 20 319 de bébés nés de mères de moins de
20 ans a reculé de 7%, soit 2 015
2003 54 987 36 660 19 737 naissances en 2004 ; dans le même
(p) temps, les femmes de plus de 40 ans2004 55 561 34 300 18 500
mettaient au monde 8% de bébés en
(p) : données provisoires
plus, soit 920 naissances en 2004.Source : Insee - État civil
Reflétant la tendance à l’arrivée plus
tardive du premier enfant, l’âge moyen
des femmes du Nord-Pas-de-CalaisGraphique 1 : Évolution de la fécondité par âge (base 100 en 1992)
ayant donné la vie en 2004 s’élève
aujourd’hui à 29,2 ans, soit environ
six mois sous la moyenne nationale.
Cet écart demeure stable depuis une
dizaine d’années. Dans la région, les
nouvelles mamans sont plus jeunes
d’environ 1 an et demi que l’ensemble
des mères de l’an 2004.
Suivant en cela les tendances
nationales, les bébés de la région ont
de plus en plus souvent des parents
non mariés. Les naissances d’enfants
légitimes sont encore majoritaires
mais de peu. Un écart notable apparaît
selon le rang de naissance : 68% des
premiers nés viennent au monde
hors mariage, la proportion s’inverse(p) : données provisoires
Source : Insee - État civil, estimations de population pour les cadets (37%). Les naissances
hors mariages font plus souvent que
par le passé l’objet d’une reconnais-
sance par les deux parents. Moins de
Tableau 2 : Évolution de l'espérance de vie à la naissance 5% des nouveaux-nés ne sont pas
reconnus par leur père.Unité : année
Nord-Pas-de-Calais France métropolitaine CHUTE DU NOMBRE DE DÉCÈS
PAR RAPPORT À 2003 ;Hommes Femmes Hommes Femmes
L’ESPÉRANCE DE VIE S’EST
1990 69,9 79,0 72,7 80,9
DONC AMÉLIORÉE
1995 70,9 79,9 81,973,9
Selon les données provisoires de l’État
72,0 80,6 75,2 82,82000 civil, environ 34 300 Nordistes sont
décédés en 2004, soit 7% de moins2001 72,5 80,8 75,4 82,9
qu’en 2003 (cf. tableau 2). Ce recul
(p)2002 72,2 80,6 75,7 83,0 équivaut à celui enregistré en France.
(p) Durant les mois du printemps et de2003 72,6 80,8 75,8 82,9
l’été, le niveau des décès a toujours été
(p)2004 73,6 82,1 76,7 83,8 nettement inférieur à celui des années
précédentes (cf. graphique 2). Deux(p) : données provisoires.
Source : Insee - Recensements de la population, État civil, estimations de population phénomènes se conjuguent pourexpliquer en partie cette baisse. D’une
Graphique 2 : Répartition mensuelle du nombre des décèspart, l’épisode de chaleur de l’été 2003 a
entraîné cette année-là un supplément
de décès plus ou moins fort selon les
régions. Le Nord-Pas-de-Calais, relati-
vement épargné, avait enregistré en
août un surplus d’environ 300 décès par
rapport à la moyenne des trois années
précédentes. Ces décès ne seraient
sans doute pas survenus si tôt sans cette
vague de chaleur ; ils ont donc diminué
mécaniquement le nombre de décès
de 2004. D’autre part, il n’y a pas eu de
grippe sévère en fin d’année 2004,
alors que cette maladie est une cause
importante de décès chez les personnes
âgées. Les informations disponibles à
ce jour ne permettent pas d’affiner
davantage les résultats ni de savoir si
(p) : données provisoires, (sd) données semi-définitivescette diminution sera durable.
Source : Insee - État civil, estimations de population
La baisse importante des décès influe
directement sur l’espérance de vie Graphique 3 : Évolution du nombre des mariages (base 100 en 1990)
régionale qui s’accroît fortement par
rapport à l’année précédente. L’espé-
rance de vie à la naissance des
hommes s’élève à 73 ans et demi, soit un
gain d’un an ; dans le même temps, celle
des femmes atteint 82 ans, soit une
progression de plus d’une année par
rapport à 2003. Cette amélioration
permet de réduire un peu l’écart avec le
niveau national. Celui-ci reste néanmoins
important puisque qu’il est de trois ans
pour les hommes et 2 ans pour les
femmes. Les niveaux régionaux sont
aujourd’hui comparables à ceux de la
France dix ans plus tôt. (cf. tableau 2).
En toute logique, plus de naissances
et moins de décès conduisent à une (p) : données provisoires
Source : Insee - État civil, estimations de populationremontée du solde naturel. L’année
2004 se solde donc par un excédent
Alors que, comme pour les naissances, mariages nordistes continue ainsi àde plus de 21 000 personnes, niveau
l’année 2000 avait induit un effet millé- s’éroder doucement : 7,1% des maria-déjà atteint en 2000 du fait d’un regain
sime, voyant plus de couples passer ges en France contre 7,5% dix annéesde naissances et en 2001 où le niveau
devant Monsieur le maire, les années auparavant.des étaient encore assez
qui ont suivi ont toutes enregistré unesoutenu et les décès moins nombreux.
diminution du nombre des mariages. La proportion de premier mariage des
Comme au plan national, la dernière deux époux reste élevée, avec plusLA DIMINUTION DU NOMBRE
baisse est plus sensible : -6,2 % en des trois quarts des unions célébrées
DE MARIAGES S’ACCENTUE
2004 contre -2,8% l’année précé- en 2003, mais diminue de 2,8% en un
dente. Depuis quelques années le an. Corrélativement, la part des maria-
En 2004, le « oui » unissant civilement recul du mariage est plus marqué dans ges dont au moins l’un des époux est
un homme et une femme a été un peu la région Nord-Pas-de-Calais qu’en divorcé progresse, passant de 22,7%
moins souvent prononcé que l’année
France (cf. graphique 3). à 29,1%. Toutefois, cette progression
précédente. En effet, les maires de la