Chronique de l'immigration - article ; n°4 ; vol.29, pg 899-907

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Population - Année 1974 - Volume 29 - Numéro 4 - Pages 899-907
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

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• Publié par: POPULATION0
• Publié le: 01 janvier 1974
• Nombre de lectures: 23
• Langue: Français

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Chronique de l'immigration
In: Population, 29e année, n°4-5, 1974 pp. 899-907.
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Chronique de l'immigration. In: Population, 29e année, n°4-5, 1974 pp. 899-907.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1974_num_29_4_16347CHRONIQUE DE L'IMMIGRATION
L'IMMIGRATION ÉTRANGÈRE EN FRANCE EN 1973
Le ralentissement du flux migratoire en 1971 et 1972 ne semble pas
accidentel, le nombre de travailleurs effectivement entrés en France en 1973
étant voisin de celui enregistré en 1 972.
I. — L'immigration des travailleurs permanents
contrôlés par l'Office National d'Immigration
132 055 travailleurs permanents ont été contrôlés par l'O.N.I. en 1973,
soit 34,6% de plus qu'en 1972. Cependant, au cours du second semestre, de
nombreux clandestins, déjà installés en France, ont bénéficié des
procédures de régularisation accordées par la circulaire du 13 juin 1973 <г>,
et l'importance de leurs effectifs (2> a considérablement modifié le volume
de l'immigration réelle. En dépit d'un accroissement apparent de l'immigration
en 1973, l'analyse de ses structures et leur comparaison avec celles de l'année
précédente, permettent d'estimer le volume des nouvelles entrées de travail
leurs à un niveau voisin de celui de l'année 1972. Le nombre de contrats de
main-d'œuvre étrangère déposés est, en effet, sensiblement le même pour les
deux années.
Le nombre de travailleurs introduits, munis d'un contrat de travail est
de 53 169 en 1973, de 50 231 en 1972, soit un accroissement de 5,8%,
tandis que les régularisations se sont accrues de 64,9 % .
Le nombre des entrées, au cours des six premiers mois de l'année 1973,
a été 50 302 contre 50 475 durant le premier semestre 1972.
Le volume de l'immigration féminine, et la répartition par nationalité
de cette main-d'œuvre, sont restés stables.
a) Evolution de l'immigration des travailleurs selon la nationalité.
Après avoir baissé des 2/3 en deux ans (1970-1972), le nombre des
entrées des travailleurs portugais semble se stabiliser autour de 30 000 par an.
' 1 ' Voir infra.
'2i Plus de 35 000. '
900 CHRONIQUE DE L IMMIGRATION
Ce sont les immigrations marocaine et turque qui semblent progresser le
plus rapidement. En effet, malgré le chiffre élevé de 20 857 Tunisiens
contrôlés, la baisse de l'immigration tunisienne, amorcée depuis plusieurs
années, se confirme. Du 1er janvier au 30 juin, il n'est entré que 3 730
Tunisiens, les régularisations, particulièrement nombreuses après le l*r juillet,
amplifient artificiellement le volume de cette immigration pour l'année 1973.
A l'inverse, l'accroissement de l'immigration turque se manifeste dès les
premiers mois de l'année et elle apparaît comme la troisième source de
main-d'œuvre. Ce mouvement ne peut que s'accentuer compte tenu de la
décision du gouvernement allemand d'arrêter l'embauche des travailleurs
étrangers (le 23 novembre 1973).
Tableau I. — Entrées des travailleurs permanents (O.N.I.)
1972 1973 Variations Nationalité r/ 1972-1973 en % %
C.E.E. 8 059 8,2 9 939 7,5 + 23,32
- 5,22 dont Italiens 5 093 5,2 4 827 3,7
90015 91,8 1 22 1 1 6 92,5 + 35,66 Autres
- 30,62 dont : Espagnols 10,1 6 885 5,2 9 925
17 328 17,7 26 748 + 54,36 Marocains 20,3
31,1 32 082 + 5,27 Portugais 30 475 24,3
15,8 + 110,88 Tunisiens 9 890 10,1 20 857
8,4 18 628 + 126,81 Turcs 8213 14,1
+ 23,35 Yougoslaves 7317 7,4 9 026 6,8
+ 14,89 Divers 6 867 7,0 7 890 6,0
+ 34,64 Total 98 074 100,0 132 055 100,0
Source : O.N.I.
Nous donnons au tableau II les chiffres du premier semestre, parce qu'ils
sont seuls comparables à ceux de l'année précédente.
Tableau II. — Entrées des travailleurs permanents (O.N.I.)
ET TRAVAILLEURS DE LA C.E.E. DU 1er JANVIER AU 30 JUIN 1973
Autres (y
Portugais Tunisiens Turcs Yougoslaves compris Total Espagnols Marocains
C.E.E.)
Nombre 3 631 10054 14188 3 730 5 942 4 530 8 227 50 302
28,2 7,4 11,8 9,0 16,4 100,0 7,2 20,0
Variations de
- + 25,45 - 18,43 + 117,17 + 16,33 0,34 janvier-juin 1972 -41,92 -21,40 1973
Ministère du Travai , de l'Emploi et de la Population. Source
Les ressortissants de la C.E.E. sont plus nombreux qu'en 1972 (23,3 %)
et représentent 7,5 % de l'immigration contrôlée par l'O.N.I. Cet accroisse- CHRONIQUE DE L IMMIGRATION 901
ment est faible, compte tenu de l'entrée de la Grande-Bretagne, du Danemark
et de l'Irlande dans la Communauté depuis le 1er janvier. Quant aux effectifs
de travailleurs italiens, ils diminuent chaque année, d'un peu plus de 5 % .
b) Répartition par secteur d'activité et par qualification professionnelle.
Par suite des régularisations, chaque secteur d'activité accuse une
augmentation d'effectifs, mais seuls le bâtiment et les travaux publics, la
transformation des métaux et les industries mécaniques voient un accrois
sement des introductions régulières. La dégradation de l'emploi dans le
secteur automobile, au cours du mois de décembre, n'a pas engendré de
conséquences importantes sur les chiffres globaux de l'année.
L'évolution du taux de régularisation révèle dans quels secteurs il est
fréquemment fait appel à une main-d'œuvre non déclarée : bâtiment, agri
culture et forestage, textiles et travail des étoffes. A l'inverse, l'industrie
automobile fait un plus grand appel à l'O.N.L, la taille de ces entreprises
leur permettant de mieux planifier leurs besoins en main-d'œuvre, de
disposer des logements nécessaires au recrutement, etc.
Par ailleurs, l'analyse des taux de régularisation indique l'importance des
travailleurs sans qualification parmi les clandestins.
La distribution, selon la qualification professionnelle, reste stable pour
les nationalités parmi lesquelles les clandestins étaient peu nombreux :
Espagnols, Yougoslaves et Turcs (40,5 % de ces derniers sont O.Q. ou O.P.
en 1973).
Au contraire, l'immigration tunisienne considérée jusqu'à présent comme
une main-d'œuvre assez qualifiée, ne compte plus en 1973 que 24 %
d'ouvriers qualifiés ou professionnels (38 % en 1972).
Tableau III. — Immigration des travailleurs permanents
PAR ACTIVITÉ COLLECTIVE DES EMPLOYEURS ET MODE D'IMMIGRATION
1972 1973
Ensemble Ensemble tions sations tions sations
Transformation des métaux,
mécanique 10 479 3 723 14 202 13 209 5 844 19053
Bâtiment et travaux publics 15 114 11 524 26 638 17031 24 902 41 933
Personnel domestique 2 168 10481 12 649 1 668 11038 12 706
Agriculture et forestage 9 004 3 504 12 508 7 047 8 374 15421
Textiles et travail des étoffes 1 266 2 625 3 791 1 020 3 922 4 842
Divers 12 200 15 986 28 286 13 194 24 806 38 100
Totaux 47 843 98 074 78 886 50231 53 169 132055
Source : O.N.I. 902 CHRONIQUE DE L'IMMIGRATION
c) Répartition géographique.
Seules les régions du Nord et du Limousin enregistrent une diminution
du flux migratoire. Les recrutements ont particulièrement augmenté, pour
la Provence -Côte d'Azur, l'Alsace et la Lorraine. L'attraction de la région
parisienne continue à décroître, malgré un accroissement en valeur absolue
des effectifs (43 257 travailleurs en 1973, le tiers de l'ensemble des travailleurs
O.N.I.).
Les deux principales régions d'accueil sont ensuite les régions Rhône-
Alpes (15 997) et Provence - Côte d'Azur - Corse (16 046). L'immigration
tunisienne vers cette dernière tient une place importante dans l'augmentation
en 1973 (42 % des étrangers y sont des Tunisiens, soit 55 % de cette
immigration).
L'immigration II est entré en France 142 486 travailleurs
des travailleurs saisonniers. saisonniers, soit seulement 2 030 de moins
qu'en 1972. Bien que légèrement
nombreux, les Espagnols représentent encore 85 % de cette immigration.
L'immigration familiale. 37 748 familles sont entrées en France, chiffre
sensiblement égal à celui de 1972. Les 72 647
personnes ainsi entrées au titre du regroupement familial (3,1 % de plus
qu'en 1972) se répartissent en 30 068 conjoints, 38 881 enfants, 3 698 ascen
dants et collatéraux, soit une moyenne de 1,03 enfant et de 1,92 personne
par famille. Parmi les nationalités dont les effectifs sont importants, seuls les
Marocains et les Turcs ont des moyennes d'enfants et de personnes par
famille supérieures à celles données