Journal des africanistes - Année 2003 - Volume 73 - Numéro 2 - Pages 137-161À travers le récit de vie d'un jeune paysan gouin (Burkina Faso) parti, comme la plupart des villageois de son âge et de sa région, en migrations temporaires de travail en Côte d'Ivoire, ce texte tente de montrer que la dégradation des rapports sociaux quotidiens dans la société d'origine et la violence interpersonnelle qu'elle engendre sont cause de l'allongement de la migration et parfois de son caractère irréversible. D'autres violences, symboliques et physiques, s'ensuivront pour le jeune immigré, en raison de sa position de travailleur étranger exploité et misérable dans une société de plus en plus xénophobe et finalement livrée à la guerre civile. Toute sa vie sera ainsi dominée par la violence : aussi bien celle des rapports sociaux dans la sphère privée que les violences politiques, économiques, militaires à grande échelle, chacune enclenchant la suivante et toutes cumulant leurs effets. This article tells the life of a young gouin countryman from Burkina Faso who becomes a migrant worker in the Ivory Coast, like many of his age mates in this region. It shows how his family and village relationships step by step deteriorate, turning his temporary exile into a permanent one. 25 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.