Comptes rendus des séances de novembre 1950 à mars 1951 - compte-rendu ; n°1 ; vol.51, pg 545-574
31 pages
Français

Comptes rendus des séances de novembre 1950 à mars 1951 - compte-rendu ; n°1 ; vol.51, pg 545-574

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
31 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1949 - Volume 51 - Numéro 1 - Pages 545-574
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1949
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre P. Grassé
Comptes rendus des séances de novembre 1950 à mars 1951
In: L'année psychologique. 1949 vol. 51. pp. 545-574.
Citer ce document / Cite this document :
Grassé Pierre P. Comptes rendus des séances de novembre 1950 à mars 1951. In: L'année psychologique. 1949 vol. 51. pp.
545-574.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1949_num_51_1_8550ACTES DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE
DE PSYCHOLOGIE
Novembre 1950-mars 1951.
Séance du 4 novembre 1950.
Président : M. Minkowski.
1° Sur la proposition du Bureau la Société décide de fêter solennellement
au mois de mars 1951 le cinquantenaire de sa fondation.
2° Sur le rapport de son secrétaire général, la Société décide d'élargir son
cadre en créant une nouvelle catégorie de membres dit « membres adhé
rents >■•. Cette réforme permettra d'accueillir les jeunes psychologues. Le
projet de modification des statuts sera examiné au cours de la séance du mois
de décembre.
3° MM. Pichot et Zazzo invitent la Société à se faire représenter au Grou
pement pour la coordination de la Psychiatrie et de la Psychologie. La Société
décide de se faire représenter par M. Minkowski et M. Piéron.
Communication de MM. AJURIAGUERRA et ZAZZO :
« Espace conceptuel et espace de gestes »
avec présentation du film
le « ClOSing-In » organisation de l'espace et pensée relationnelle.
Réalisé par : R. Zazzo, J. de Ajuriaguerra et N. Granjon.
C'est en 1948 que le film présenté a été réalisé au Laboratoire
de Psychologie de l'Hôpital Henri-Rousselle. Il s'agit d'une malade
présentant un syndrome d'apraxie dû à une intoxication par le
gaz d'éclairage. L'examen filmé a été fait deux mois après cet acci
dent, par le Dr de Ajuriaguerra du point de vue neurologique et
moteur, par R. Zazzo et N. Granjon du point de vue des tests
psychologiques.
Le symptôme qui a retenu particulièrement l'attention des
auteurs est celui de l'accolement au modèle, du remplissage de
l'espace vide, symptôme déjà observé par Lhermitte, Lévy et
Kiriaco sur des malades en 1928, et par Prudhommeau à la même
époque sur de jeunes enfants.
l'année psychologique, li 35 546 ACTES DE LA SOCIETE FRANÇAISE DE PSYCHOLOGIE
Ce symptôme a été décrit par des auteurs anglais et en particul
ier par Mayer Gross en 1935, sous le nom de « closing-in ». Mayer
Gross attire l'attention sur la tendance du sujet, au cours de l'ac
tivité constructive, à coller au modèle, et présente ce symptôme
comme une difficulté des comportements dans l'espace, dénotant
la peur de l'espace vide.
Cette explication reste évidemment verbale et insuffisante.
En 1938, l'explication donnée par Muncie est déjà plus satis
faisante. Le « closing-in » traduit pour lui la difficulté d'exécuter
la copie abstraite dun modèle concret. Mais les termes mêmes d'abs
trait et de concret auraient besoin d'être définis.
L'analyse cinématographique faite par les auteurs permet de
proposer une explication du « closing-m », de ce phénomène d'ac-
colement, d'agglutination, comme un déficit de la pensée relationnelle.
Le « closing-in » existe normalement chez le jeune enfant, dans
ses premières activités de mimétisme émotionnel et d'imitation
gestuelle et constructive.
La construction génétique de l'espace va des fondements les
plus archaïques de l'espace corporel jusqu'aux superstructures les récentes de conceptuel.
La maladie a désintégré ces fonctions. Leur récupération, leur
réorganisation se feront à partir des formes les plus anciennes.
Au moment où la malade est filmée, les fonctions les plus anciennes
sont à peu près récupérées : imitation des mouvements élémentaires,
exécution sur ordre des mouvements expressifs (rire, bâiller), des
mouvements descriptifs (geste de planter un clou, d'allumer une
allumette) et praxie d'habillage. Il subsiste une certaine hésitation,,
et une certaine persévération gestuelle.
Mais au cours des activités constructives (modèles matériel ou
graphique) le phénomène d'accolement traduit pour la malade la
difficulté, l'impossibilité d'établir une distinction, une relation, une
comparaison entre deux termes, la copie et le modèle. La difficulté
est d'autant plus grande que le modèle est moins fortement organisé.
Puisque les insuffisances de l'intelligence de l'enfant sont attr
ibuées à une insuffisance de pensée relationnelle, il y aurait grand
intérêt à comparer le « closing-in » des malades aux phénomènes
qu'on observe chez le jeune enfant. Cette comparaison permett
rait peut-être de mieux définir les expression d'intelligence concrète,
d'intelligence abstraite, et de débilité mentale.
Discussion : MM. Piéron, Minkowski, Meyerson, Fraisse, Pru-
dhommeau, Pichot.
En outre, M. Ajuriaguerra présente un autre film qu'il a réalisé
sur la Paralysie psychique du regard. DE LA SOCIETE FRANÇAISE DE PSYCHOLOGIE 547 ACTES
Séance du 2 décembre 1950.
Président : M. Minkowski.
1° Le président fait part à la Société du décès de Mme Minkowska. Il
retraee sa carrière et souligne l'importance de son œuvre scientifique.
2° M. Merleau-Ponty est élu vice-président pour l'année 1951. Le Bureau
de la Société sera donc composé de la manière suivante :
Président MM. Grasse
Vice-président Merleau-Ponty
Secrétaire général Fraisse
Trésorier Reuchlin
3° M. Reuchlin fait adopter les comptes de l'année 1950.
4° M. Fraisse présente à la Société le projet de modification des Statuts
dont le principe a été adopté à la précédente séance. Une large discussion
permet de préciser ce projet qui sera soumis à tous les membres. Le vote se
fera par correspondance.
5° Le Bureau a reçu les candidatures de Mme Pacaud et de Mlle Xydias.
Communication de M. GURVITCH :
Le pluralisme de la fonction symbolique
M. Gurvitch montre d'abord l'importance qu'a prise l'étude des
symboles depuis une trentaine d'années, et il rappelle les principaux
travaux qui ont été consacrés à cette étude, tant par les philosophes
et les psychologues que par les sociologues. Il considère que la
sphère symbolique est le terrain de rencontre entre philosophie,
psychologie et sociologie. Mais nombre d'auteurs s'en sont tenus à
des conceptions unilatérales des rapports entre le symbole et le
symbolisé, comme si l'un des deux termes pouvait se réduire à
l'autre, et ils ont manqué par là même de voir toute la complexité
et toute la relativité de leurs rapports dont la variété ressort le
mieux dans des études sociologiques.
Au fond ce n'est pas des symboles ou même de différents genres
de symboles qu'il faudrait parler, mais d'une fonction symbolique
qui se pluralise à l'infini et qui est multi-dimensionnelle.
Pour éviter des confusions et des simplifications inacceptables,
il faut se garder d'identifier symboles avec les signes, les signaux,
et les expressions, parce qu'à n'importe quelle phase de l'évolution,
les symboles sont toujours bien plus que chacun de ces éléments.
En particulier, les symboles sociaux sont toujours non seulement
des signes d'ailleurs inadéquats, mais aussi des instruments de
participation. Sans doute l'un de ces deux aspects peut être plus
accentué que l'autre dans les circonstances concrètes et dans les
différents cadres sociaux. Au cours de l'histoire de la fonction
symbolique, elle s'était d'abord trouvée liée à la mystique; mais la
plupart des dimensions et des manifestations du symbolique, ayant 548 ACTES DE LA SOCIETE FRANÇAISE DE PSYCHOLOGIE
acquis un caractère rationnel, ceci n'a pas affaibli ni l'élément d'in
adéquation ni l'élément de la participation, qui peuvent être tous
les deux complètement rationnels.
M. Gurvitch propose des symboles sociaux la définition suivante :
« Ils sont des signes (c'est-à-dire des substitut

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents