Conférence Lamarck. Lamarck, sa vie et son œuvre - article ; n°1 ; vol.10, pg 46-61
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1929 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 46-61
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1929
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Louis Roule
Conférence Lamarck. Lamarck, sa vie et son œuvre
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VII° Série, tome 10, 1929. pp. 46-61.
Citer ce document / Cite this document :
Roule Louis. Conférence Lamarck. Lamarck, sa vie et son œuvre. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de
Paris, VII° Série, tome 10, 1929. pp. 46-61.
doi : 10.3406/bmsap.1929.9302
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1929_num_10_1_9302SOCIÉTÉ d'aNTHROPoLoGÎE DE PARIS - 40
dessin1 Mallarmé, dont la couverture, en peau humaine, était ornée d'un
de Manet représentant un corbeau repoussé et doré.
«Aurélien Scholl parled'un exemplaire de la Constitution de 1793 relié
ainsi.
« II est bien probable que cette reliure datait de l'époque, car la peau
des décapités était alors plus commune que celle des suppliciés, aujour
d'hui.
«On rapporte qu'un citoyen demanda à la Convention Nationale l'atito-
risation de tanner la peau humaine et qu'une tannerie de ce genre aurait
été installée dans le château de Meudon.
« Harmand de la Mairie, dans ses «Anecdotes sur la Révolution »
publiées en 1820, prétend que St-Just aurait fait tanner la peu d'une jeune
fille qu'il aurait laissé décapiter, parce qu'elle lui aurait refusé ses faveurs,
et qu'il fait confectionner une culotte avec la peau des cuisses.
« II est malheureusement certain que dans les guerres de Vendée, il
n'était pas rare que les cadavres des Chouans fussent affreusement mutil
és ; un officier de santé fit écorcher 30 cadavres pour en faire tanner la
peau. Un général républicain nommé Beysser avait une culotte en peau
de Chouan, qu'il portait en montant à cheval.
« On a peine à croire a de telles horreurs ; mais la férocité et la sauvag
erie, à cette époque de délire révolutionuaire, ont dépassé tout ce que
l'imagination peut concevoir».
CONFÉRENCE LAIWARCK
par M. Louis Roule. — Professeur au Muséum d'histoire naturelle.
(Séanee du 16 mai 1929)
LAMARCK : SA VIE ET SON ŒUVRE
Mesdames, Messieurs,
II y a cent ans, en 1829, mourait à Paris, dans la maison qu'il habitait
au Jardin des Plantes, le naturaliste et philosophe Lamarck, professeur
au Muséum. Une existence matérielle laborieuse et modeste, une passion,
intellectuelle fougueuse et ardente, une longue vieillesse infirme et aban
donnée; une mort ignorée, puis l'oubli immédiat ; ensuite une résur
gence glorieuse s'achevant en apothéose : telle est toute son histoire dans
son essentiel. Histoire fréquente de la plupart de ceux qui, trop en
avance sur leur époque, ne peuvent être suivis d'elle, et ne sont compris,
lorsqu'ils le sont, que des générations à venir.
Un tel nom, dans les sciences de la nature et de la vie, se lie étroit
ement à la notion de l'évolution, à l'affirmation delà création progressive
des êtres vivants par le moyen de changements successifs. Il les accom- HOULE. — LAfcARCK t SA VlE Et SON ŒUVRE i il LOUIS
pagne au point de ne pouvoir s'en séparer. Et c'est justice. L'homme qui
portait ce nom occupe vraiment le premier rang a la tête de ses émules,
d'abord par la date, ensuite par la puissance et parla profondeur de son
génie.
Une vie d'homme, une carrière de savant, quand il s'agit d'un La-
marck, prompt dans l'inspiration autant qu'opiniâtre et expérimenté
dans la réalisation, sont choses complexes et variées, tellement elles con
tiennent d'incidentes et de diversions. Elles ont pourtant leur unité sous
cette diversité apparente, et leur suite d'harmonieuse logique. Leur conduite
d'ensemble est seule à importer, car elle imprime son élan à tout le reste
et lui donne son caractère prédominant. Aussi, seule mérite t-elle d'être
relevée,- les autres épisodes n'étant que circonstances secondaires, dont
la figure principale doit être dépouillée, afin de mieux faire briller devant
tous l'éclat superbe dont elle a su s'illuminer.
l. — Sa vie.
Dernier venu de onze enfants, dont cinq garçons, Jean-Baptiste-Pierre-
Antoine de Monet de Lamarck naquit en Picardie, à. Bazentin près d'Al
bert, le 1er août 1744. Sa mère, Marie-Françoise de Fontaines de Ghui-
gnolles, appartenait a une très vieille famille du pays ; son père, Phillippe
Jacques de Monet de Lamarck, ancien officier, avait une autre origine.
Il était le petit-fils d'un cadet de Gascogne, le baron de Monet de Lamar-
que de St-Martin, originaire du Bigorre, qui vint s'installer en province
picarde au XVII» siècle, et s'y maria en 1656 avec Catherine de Fécamp,
dont la dot fut constituée par la seigneurerie de Bazentin-le Petit Cet
ancêtre, à son tour, comptait parmi ses. ascendants un compagnon
d'Henri IV, et un commandant du château de. Lourdes. Le nom de La
marck, ou Lamarque, est encore porté par deux communes de l'arrondisse-
meutde Tarbes, Lamarque-Pontacq, Lamarque-Rustaing ; et celui de Mon
et, ou Monné; est donné a deux montagnes pyrénéennes bien connues
des touristes, l'une voisine de Cauterets, l'autre de Luchon, peu éloignées
par conséquent de la région Tarbaise, où fût le berceau ancestral du côté
paternel.
Cette double hérédité, du Nord et du Midi, explique la dualité intellec
tuelle de Lamarck. Réaliste et imaginatif tout ensemble, il se plaisait à
évoquer des idées et a les développer, en s'astreignant d'autre part à la
tâche méticuleuse, précise, du naturaliste collectionneur et descripteur.
Ayant à la fois l'esprit spéculatif et l'inclination pratique, il se consa
crait séparément aux deux sans les confondre, ses envolées intellectuelles
n'ayant parfois aucun rapport avec son travail d'habitude ; etceluUci,
quoique nourri de faits matériels et concrets, ne l'empêchant point d'abs-\
traire ni d'imaginer. De plus, gardant de ses ancêtres le tempérament batail-"
leur et le caractère hautain, il lesaffirmait, non pas tant parmi les relations
de la vie courante, comme dans le sentiment profond de sa personnalité,
et dans la défense obstinée de ses opinions. Sa constitution débile ne lui sÔciét à d'anthropologie de pàrîS 4§
a pas toujours permis d'agir avec la puissance qui eût convenu ; mais
sa fougue hardie s'est maintenue intacte jusqu'aux derniers moments.
Il appartenait a une famille de tradition militaire ; ses quatre frères
étaient officiers, ou se préparaient à l'être. Ses parents, quant à lui,
cadet, en jugèrent autrement, et le firent étudier pour entrer dans les
ordres. On le mit, en pension à Amiens,. dans un collège de jésuites ;
mais la fermeture de cet établissement, en 4761, l'arrêtant bientôt, le.
ramena chez les siens. Il n'avait,, du reste, pour l'état ecclésiastique,
aucune vocation. Aussi, son père étant mort deux années auparavant, .
denaanda-t-il à sa mère l'autorisation, ou'il obtint, d'imiter ses frères et
de se faire soldat.
Il partit alors pour l'armée du maréchal Duc de Broglie, qui opérait
en Allemagne vers la fin de la guerre de sept ans. Il portait une lettre
de recommandation, destinée au colonel commandant le régiment de
Beaujolais. Son nom et cet appui l'ayant fait accueillir sans retard, les
qualités de courage et de sang- froid dont il témoigna dès sa première
affaire lui firent accorder, d'abord le grade d'enseigne, ensuite celui de
lieutenant.
La guerre terminée, le jeune Lamarck, qui n'avait pas vingt ans, fut
désigné pour un emploi de son grade dans un contingent affecté au service
des ports et des colonies.. Ceci, dura jusqu'en 1765. 11 connut alors les
désœuvrements de la vie de garnison, qui s'accordaient peu avec ses as
pirations laborieuses. Il alla de ville en ville, commença par le littoral
provençal, Monaco, Antibes, Toulon, continua par la frontière des Alpes,
Mont-Dauphin, et acheva par Dunkerque. Alors, lassé de cette existence,
en désaccord avec ses camarades, se trouvant non loin de son pays natal
il quitta l'armée, et retourna auprès de sa mère, à Bazentin.
Mais il fallait vivre. Sa part, dans les ressources de la nombreuse fa
mille dont il fa

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