Contribution à l archéologie bolivienne. - article ; n°2 ; vol.25, pg 279-291
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Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1933 - Volume 25 - Numéro 2 - Pages 279-291
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1933
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alfred Métraux
Contribution à l'archéologie bolivienne.
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 25 n°2, 1933. pp. 279-291.
Citer ce document / Cite this document :
Métraux Alfred. Contribution à l'archéologie bolivienne. In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 25 n°2, 1933. pp.
279-291.
doi : 10.3406/jsa.1933.1891
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1933_num_25_2_1891CONTRIBUTION
A L'ARCHÉOLOGIE BOLIVIENNE,
Directeur de l'Institut d'ethnologie Par A. MÉTRAUX, de l'Université nationale de Tucumán.
L'archéologie de la Bolivie présente de telles lacunes qu'on ne peut
encore se faire une idée, même approximative, de la nature et de l'exten
sion des différentes civilisations indigènes qui se sont succédé ou ont
coexisté sur le territoire de cette République. L'état rudimentaire de nos
connaissances en ce domaine rend naturellement malaisée la solution des
problèmes que pose le passé des États voisins dont les vestiges archéolo
giques présentent d'étroites connexions avec ceux de la Bolivie. C'est sur
tout en raison de leur intérêt pour l'étude des antiquités argentines, que
je me propose de publier clans cette note quelques pièces de céramique
bolivienne. Les objets dont je vais m'occuper ont été recueillis et donnés
au Musée ethnographique de Goteborg par M. Otto Braun qui réside dans
le département de Chuquisaca, à Culpina. La publication m'en a été faci
litée par le regretté Professeur Erland Nordenskiôld dont la conslante bien
veillance m'a toujours soutenu. Je veux profiter aussi de cette occasion
pour signaler les mérites que s'est acquis M. Braun en se livrant avec
désintéressement à des recherches d'ethnographie et d'archéologie dans
une des régions de la Bolivie qui jusqu'alors était totalement inconnue à
ce double point de vue. J'espère qu'un jour M. Braun réunira-dans un
travail d'ensemble les observations si curieuses, faites au cours de ses
excursions, qu'il á consignées dans une série de lettres adressées au Pro
fesseur Nordenskiôld. J'en ai extrait quelquesrenseignements concernant
l'archéologie de la contrée de Culpina et les circonstances dans lesquelles
fut faite la découverte de la plupart des poteries reproduites ici. L'acti
vité de M. Braun prouve une fois de plus les services que peuvent rendre
les non-spécialistes quand ils se consacrent à des recherches menées dans
un esprit sérieux et sans idées préconçues. 280 SOCIÉTÉ DES AMERICAN IS TES
Contribution à l'archéologie du département de Chuquisaca,
Vestiges archéologiques dans la province de Cintî.
A en juger par quelques passages des lettres de M. Otto Braun au
Professeur E. Nordenskiôld4, "la province de Cinti doit être assez riche en
vestiges du passé. -On y rencontre à chaque pas de nombreux pucarâ
(places fortes), des pétroglyphes et les traces d'anciens villages indigènes.
M. O. Braun 2 raconte dans une de ses lettres l'excursion qu'il fit dans
cette région en quête de la forteresse de Santa Elena, mentionnée par
Nordenskiôld dans un de ses Uvres (II, p. 77) : « Je chevauchai jusqu'à
Santa Elena, mais je n'y vis rien qui ressemblât à une forteresse incasique.
Je continuai ma route jusqu'au confluent du rio Santa Elena avec le Pilco-
mayo. Il y a là une « fînca » appelée « El Fuerte ». 11 s'agit d'un ancien
lieu de refuge sur lequel je ne ramassai que quelques débris de poterie
peinte, avec anses. J'appris là que des restes d'établissements indigènes
abondent dans toute la vallée, mais que les tessons qui les décèlent sont
tous non peints. La forteresse incasique de Santa Elena, dont vous signalez
l'existence dans votre livre « Forschungen und Abenteuer in Siidamerika » ,
doit être identifiée avec Ingahuasi situé a 35 кщ. de Santa Elena et à 13 km.
de Culpina- Ce village est perché sur une falaise isolée qui se dresse au-
dessus de la pampa. Les bâtisses de la Sociedad agricola ganadcra e indus-
trial de Cinti (Gulpina, Camargo), qui s'élèvent en cet endroit, sont ce
rtainement construites sur les fondements de murs incasiques. En tous les
cas, pour en dresser les plans, il serait nécessaire de recourir à un pro
fessionnel ».
Poteries trouvées dans une sépulture à Culpina.
Les poteries décrites dans ce chapitre (fig. 2$-23) ont été trouvées toutes
ensemble, près de Gulpina, à 50 km. de Camargo, dans la province de
Cinti (département de Chuquisaca). Voici ce que nous dit M. Bratm au
sujet de cette trouvaille 3 : « En la compagnie d'un Indien, j'ouvris un -Г;
tombeau dans une ancienne station indigène située à 3.000 m. au-dessus
du niveau de la mer, près de Culpina (province de Cinti). Cette sépulture
était une sorte de caisson de 1.50 m. de profondeur sur 1.20 m. de lar
geur, formé de pierres plates et recouvert de dalles. La tombe, où le
' < - * "
>- 1 . Lettres du 22 février et du 29 octobre 1929.
2. Lettre du 29 octobre 1929. *
3.du 29 1931. . ■ ' , •
CONTRIBUTION A L'ARCHÉOLOGIE BOLIVIENNE 281
était' comblée de terre. J'y cadavre avait été placé en position accroupie,
découvris treize poteries dont quelques-unes portaient des dessins encore
reconnaissables ».
Dans d'autres lettres1, M. Braun fait allusion à quelques découvertes
archéologiques semblables : « Non loin de Camargo, dans la vallée rich?
en vignobles du rio Chico, on me montra des poteries extraites de sépul
tures situées à 2.500 m. au-dessus du niveau de la mer. C'étaient deux
écuelles d'un rouge tirant sur le gris et un vase gris de 30 cm. de hau
teur, qui étaient touš trois pourvus d'ornements analogues aux vases exhu
més à Culpina et qui n'ont pas le moindre rapport avec le style de Tiahua-
naco; ils rappellent plutôt les motifs qui agrémentent les tissus des Qui-
chua modernes deGinti». ' j< . ■ , ■ f
n° 1 . — Cette petite cruche est enduite d'une engobe rou- Figure 22,
geâtre. Moins la petite proéminence à la base du col qui lui fait défaut,
ce váse rentre dans la catégorie des aryballes classiques qui ont été si
souvent étudiées et que l'on considère comme représentatives de la civi
lisation incasique.
i
n° 2. — Ce vase est recouvert d'une eng-obe rouge écaillée Figure 22,
en plusieurs endroits. .Les motifs qui l'ornent ont été tracés avec de la
peinture noire, presque entièrement effacée aujourd'hui. Sa décoration se
compose de triangles prolongés par de longues spirales, de volutes doubles,
de figures tridentées, de grecques, etc., qui, sur la panse, sont compris
dans des champs triangulaires.
'Le triangle à spirale, dont j'ai, esquissé la distribution (Métraux, pp. 412-
413) dans une étude antérieure, est un des éléments décoratifs les plus
courants dans toute la région andine et aujourd hui encore il apparaît sur
la plupart des tissus que fabriquent' les Indiens modernes de la Bolivie
ou du Pérou. Ce motif si largement répandu offre cependant suivant
les régions quelques particularités qui se manifestent dans l'exécution de
la volute. Dans la région diaguite, par exemple, celle-ci tend à prendre
une forme anguleuse et évolue vers la grecque simple. Dans la Quebrada
de Humahuaca,à La Paya et sur la côte chilienne, la volute est dessinée,
comme sur notre exemplaire, au moyen d'un trait long et fin, enroulé
plusieurs fois sur lui-même. Naturellement, il s'agit de petits détails sty
listiques à peine perceptibles, mais que, l'archéologue peut d'autant moins
négliger que d'autres ornements confirment les rapprochements que ces
indices insignifiants lui faisaient pressentir. Les figures triolentées qui
sont semées sur la panse de ce vase sont un ornement caractéristique de
1 . Lettres du lpr mai d929 et 3 du juillet 1931. 282 SOCIÉTÉ DKS AMÉRICAŇISTÍÍS
la poterie trouvée à La Paya, dans l'endroit, appelé « Casa Morada ».
Ambrosetti, qui a donné une description minutieuse des pièces extraites
de ce lieu, signale chaque fois la prédominance de ce motif dans lequel il
veut voir, on n

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