- Contribution à l étude des perceptions tactiles complexes - article ; n°1 ; vol.50, pg 345-357
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Description

L'année psychologique - Année 1949 - Volume 50 - Numéro 1 - Pages 345-357
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1949
Nombre de lectures 10
Langue Français

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A. Rey
IV. - Contribution à l'étude des perceptions tactiles complexes
In: L'année psychologique. 1949 vol. 50. pp. 345-357.
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Rey A. IV. - Contribution à l'étude des perceptions tactiles complexes. In: L'année psychologique. 1949 vol. 50. pp. 345-357.
doi : 10.3406/psy.1949.8457
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1949_hos_50_1_8457IV
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES PERCEPTIONS
TACTILES COMPLEXES
par André Rey
Institut des Sciences de V Éducation, Genève.
I. — Les résultats que nous présentons intéressent la per
ception de deux excitants mécaniques d'intensité différente appli
qués simultanément sur la peau. L'expérience n'est pas sans
analogie avec celle du compas de Weber où interviennent aussi
deux excitants mécaniques; mais alors qu'avec le compas cha
cune des pointes, appliquée isolément, donne rigoureusement la
même sensation de contact punctiforme, nous nous sommes
attaché à créer des différences d'intensité ou de qualité entre
les deux excitants couplés; ils seront en outre déplacés le long
de la peau et non appliqués statiquement.
Pour un écart spatial constant entre les points d'application,
comment divers couples d'excitants différents sont-ils perçus?
Pouvons-nous prévoir les résultats en partant de ce que nous
révèlent les expériences classiques de discrimination de deux
pointes identiques? Y aura-t-il fusion des sensations, l'une des
sensations masquera-t-elle l'autre ou au contraire les deux exci
tants seront-ils constamment identifiés? On admet qu'il est pos
sible de produire des sensations d'une qualité déterminée en
combinant l'action d'excitants donnant chacun isolément d'autres
sensations (Titchner, 1920; Lavelle, 1921; Katz, 1925); il n'est
donc pas improbable de voir, dans nos expériences, les excitants
se modifier réciproquement leurs effets. D'autre part, en
nous adressant à des régions cutanées d'acuité tactile différente
nous pouvons supposer que la capacité à dissocier le complexus
excitant en ses composants croîtra avec le degré de sensibilité
discriminative (comparaison des réactions fournies par l'avant-
bras et les doigts par exemple). 346 PSYCHOLOGIE EXPERIMENTALE
II. — L'étude expérimentale des phénomènes sensitifs pose
toujours le problème de l'attitude du sujet. Lors des mesures
d'acuité tactile nous pouvons nous centrer soit sur l'impression
éprouvée au contact des pointes plus ou moins écartées du
compas, soit sur un jugement concernant les caractères object
ifs de l'excitant appliqué (existence d'une ou de deux pointes).
Dans le premier cas nous décrivons et analysons une sensation,
dans le second nous cherchons à percevoir un objet extérieur.
Nous savons combien les résultats peuvent différer selon l'att
itude adoptée : ainsi pour une région déterminée de la peau et
un certain écartement des deux pointes l'attitude perceptive
ne permet pas de conclure à la dualité franche de contact et
l'on jugera qu'une seule pointe est appliquée; pour le même
complexus d'excitants l'attitude sensitive enregistrera par contre
une impression différente de celle qui résulterait d'un seul
contact : une qualité nouvelle est apparue, celle d'extension
linéaire (Boring, 1921; Piéron, 1935). Sur des sujets non entraînés
il est très difficile de contrôler l'attitude qui prévaut au cours
d'une expérience. Il semble donc qu'il soit de bonne méthode,
au cours d'une recherche, de mettre tout en œuvre pour faire
dominer tour à tour, dans des séries distinctes d'épreuves, cha
cune des deux attitudes; la comparaison des deux groupes de
résultats sera toujours instructive.
III. — Nous avons combiné trois séries d'expériences. Dans la
première nous ne demandons pas aux sujets de décrire ce qu'ils
éprouvent, nous les prions d'identifier l'instrument appliqué sur
la peau; les dispositifs excitateurs sont d'abord présentés et
nous les faisons éprouver un à un, puis nous les appliquons par
couple — seule particularité que le sujet ignore — et nous posons
la question : « Qu'a-t-on appliqué sur votre peau? » Cette pre
mière série d'expériences, réclamant une réponse en terme d'obj
et, fait dominer, croyons-nous, l'attitude perceptive.
Dans une seconde série d'expériences, avec d'autres sujets,
nous posons la question suivante « que ressentez-vous exacte
ment? si vous le pouvez, indiquez avec quoi a été produite la
sensation éprouvée ». Nous réclamons ainsi une attitude sensi
tive tout d'abord et dans la suite nous invitons le sujet à envi
sager une perception.
Il va de soi que ces deux consignes différentes ne sauraient
fixer électivement deux attitudes distinctes chez tous les indi
vidus examinés; le problème consiste à voir si la différence de
consignes va de pair avec une différence de résultats, et par là REY. ÉTUDE DES PERCEPTIONS TACTILES COMPLEXES 347 A.
si la perception de deux excitants appliqués simultanément,
puisque finalement les sujets doivent s'exprimer en termes de
perception, est affectée ou non par l'invitation à analyser la sen
sation.
Dans une troisième série d'expériences, nous cherchons à
atteindre électivement un caractère important de la sensation"
car nous ne saurions les saisir tous simultanément. Comme nous
nous intéressons aux sensations tactiles complexes produites
par des excitants couplés, l'un de leurs caractères ressortira
cL'une comparaison avec la sensation dépendant de l'application
isolée de l'un des éléments de couples. Nous demanderons ainsi
de comparer, du point de vue de l'intensité, par exemple, les
applications successives d'un excitant isolé puis d'un couple
où il intervient à nouveau.
Pour certaines séries d'expériences nous avons examiné deux
régions de sensibilité tactile différente : la face interne de l' avant-
bras et la face palmaire du majeur et de l'annulaire.
Nous avons choisi des excitants mobiles pour éliminer les phé
nomènes d'adaptation négative (von Frey et Goldman, 1915)
et l'activité musculaire involontaire que les sujets pourraient
«déployer pour mieux ressentir une impression en voie d'éva
nouissement.
IV. — Les excitants utilisés consistent en une série de
quatre roulettes de 2 centimètres de diamètre.
Une des est lisse sur la tranche (épaisseur de 1 mm.);
traînée sur le tégument elle produit une sensation particulière
«de déplacement linéaire doux. La seconde présente sur sa ci
rconférence 36 petites dents; traînée dans les mêmes conditions
que la première elle produit une sensation de déplacement linéaire
rugueux. La troisième présente 11 dents, elle produit une impres
sion de tracé piquant; la quatrième enfin ne présente que 7 dents
et donne une impression de tracé nettement plus piquant que
3a troisième. On aura compris qu'entre les dents de chaque rou
lette se trouvent des entailles plus ou moins profondes; en
lant l'appareil sur la peau, seules les dents entrent en contact
avec le tégument, d'où des effets sensitifs gradués selon le nombre
4e dents. L'axe des roulettes est monté sur une petite fourche
ajustée à l'extrémité d'un tube souple de caoutchouc de 4 cent
imètres dont l'autre extrémité est fixée à un manche. Les rou
lettes sont traînées sur la surface cutanée, le manche tenu aussi
horizontalement que possible et formant avec cette surface un
angle d'environ 6 degrés. Dans ces conditions la pression exer- 348 PSYCHOLOGIE EXPERIMENTALE
cée par les roulettes varie de 7 à 10 grammes. Pour abréger
nous désignerons les quatre roulettes par les symboles RZ, Rr,
Rm, R/ signifiant respectivement lisse, rugueuse, piquante
moyenne et piquante forte; il s'agit de quatre qualités sensitives
où nous verrons quatre degrés.
Dans les épreuves d'excitation simultanée nous appliquons
ensemble deux appareils et nous les traînons parallèlement le
long de l'avant-bras droit en maintenant

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