Contribution critique à la chronologie historique de l Ouest africain, suivie d une traduction des Tables chronologiques de Barth - article ; n°1 ; vol.32, pg 91-178
88 pages
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Contribution critique à la chronologie historique de l'Ouest africain, suivie d'une traduction des Tables chronologiques de Barth - article ; n°1 ; vol.32, pg 91-178

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Description

Journal de la Société des Africanistes - Année 1962 - Volume 32 - Numéro 1 - Pages 91-178
88 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 42
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

R. Pageard
Contribution critique à la chronologie historique de l'Ouest
africain, suivie d'une traduction des Tables chronologiques de
Barth
In: Journal de la Société des Africanistes. 1962, tome 32 fascicule 1. pp. 91-178.
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Pageard R. Contribution critique à la chronologie historique de l'Ouest africain, suivie d'une traduction des Tables
chronologiques de Barth. In: Journal de la Société des Africanistes. 1962, tome 32 fascicule 1. pp. 91-178.
doi : 10.3406/jafr.1962.1356
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0037-9166_1962_num_32_1_1356CONTRIBUTION CRITIQUE
A LA CHRONOLOGIE HISTORIQUE
DE L'OUEST AFRICAIN,
SUIVIE D'UNE TRADUCTION
DES TABLES CHRONOLOGIQUES DE BARTH
PAR
Robert PAGEARD.
Introduction.
La présente étude est le fruit d'un certain scepticisme éveillé par
la lecture des manuels anciens et récents, offerts aux professeurs,
instituteurs et écoliers de l'Afrique occidentale. Nos doutes ont porté,
de façon toute spéciale, sur les précisions chronologiques dont four
millent ces manuels, et aussi quelques ouvrages de niveau supérieur
qui se trouvent à la portée commune des lycéens et des étudiants.
Le caractère général de ces derniers ouvrages — et nous pensons tout
particulièrement à l'importante Histoire des peuples de V Afrique
Noire de M. Robert Cornevin (Berger-Levrault, 1960) et à la petite
Histoire des Noirs d'Afrique de Henri Labouret (Que sais-je ?, n° 241,
Presses Universitaires de France, 1950) — n'a évidemment pas permis
aux auteurs d'étudier personnellement la valeur des renseignements
chronologiques qu'ils fournissent. Ces ouvrages généraux s'appuient
nécessairement sur les monographies régionales. Or, il nous est apparu,
dans bien des cas, que les données chronologiques qui figurent dans ces
monographies, émanent elles-mêmes de quelques autorités anciennes,
tout spécialement de celle de Maurice Delafosse (Haut Sénégal-Niger,
3 vol., Larose, 1912) et secondairement de celles de Louis Tauxier
et de Charles Monteil. Il nous est rapidement apparu aussi, que l'essen
tiel des connaissances chronologiques de Delafosse émane, mis à part
l'immense trésor des monographies administratives établies vers
1909 dans tous les cercles de l'A. 0. F., de l'ouvrage capital de Barth,
Voyages et découvertes dans l'Afrique septentrionale et centrale au cours
des années 1849 à 1855 (Gotha, 1858) dont l'édition française (tra- SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES • 92
duction de Paul Ithier, Paris et Bruxelles, 1861) est défectueuse dans
la mesure où les appendices, d'importance scientifique très grande,
sont omis. A un moment où l'historiographie africaine s'apprête à
prendre un rapide essor, il nous a paru indispensable de donner la
traduction de l'appendice IX du tome IV de l'ouvrage de Barth qui
constitue jusqu'à présent la base de la chronologie de l'Ouest africain,
pour l'intérieur du pays.
Cette traduction est précédée d'un travail personnel dont le but est
triple :
1° Donner au lecteur des éléments de comparaison pour lui per
mettre de faire lui-même la critique des tables de Barth et rendre
plus aisées les recherches des auteurs scolaires;
2° tempérer l'excessif désir de précision qui a marqué les travaux
de Maurice Delafosse (dont le mérite est par ailleurs hors de question)
et ceux de ses disciples ou émules ;
3° rappeler quelques éléments de méthode.
Afin de rendre ce travail de consultation facile, nous avons exposé
dans une première partie les données chronologiques dont l'exacti
tude peut être considérée comme acquise et nous avons exposé,
pour chacune de ces données, les motifs de cette certitude. La seconde
partie est consacrée, d'une part, à l'examen des dates douteuses (les
classiques 1076, 1203, 1235 de l'histoire du Ghana et du Mali par
exemple), d'autre part, aux questions concernant les généalogies
dynastiques.
Les lacunes de cette Contribution sont importantes. Il n'a, en par
ticulier, presque rien été dit de l'histoire des régions côtières (Sénégal,
Guinée, côte du golfe du Bénin). Cela tient au fait que nous avons
travaillé presque en permanence dans l'intérieur de l'Afrique occi
dentale, à Ségou et à Ouagadougou, loin des anciens comptoirs et
loin des grandes bibliothèques, L'examen critique de la chronologie
historique des pays maritimes mériterait d'être également entrepris.
I. LES CERTITUDES
Entre 961 et 971 (350-360 de l'Hégire).
El Bekri finit d'écrire sa Description de l'Afrique septentrionale en
460 de l'hégire (11 novembre 1067-30 octobre 1068). On peut admettre
que les renseignements chronologiques qu'il donne sont exacts pour
le siècle qui précède. C'est lui qui indique que, pour la décennie consi
dérée, Aoudaghost avait pour roi un Sanhadjien nommé Tin Yerou- CHRONOLOGIE HISTORIQUE DE L'OUEST AFRICAIN 93
tan, qui était fils de Ouichenou et petit-fils de Nizar. Il précise que
plus de vingt rois noirs le reconnaissaient pour leur souverain et lui
payaient la capitation... «Tin Yeroutan vint au secours de Tarîn, roi
de Mâcin, en guerre contre le roi Aougham (ou d'Aougham). » L'ident
ification de ces régions reste à faire. L'actuel Macina est à écarter
car il s'agissait de semi-désertiques comme l'indique le fait
que le chameau joue un rôle essentiel dans les guerres. D'après El
Bekri (traduction De Slane, 1859, p. 381 et suiv.), le pays d'Aougham
se trouvait entre Ghana-ville et Ras el Ma (centre qui est peut-être
distinct de celui que l'on connaît aujourd'hui sous ce nom, mais qui
est situé dans le même secteur géographique).
Le site d'Aoudaghost pourrait être celui de Tegdaoust qui a fait
l'objet de fouilles récentes (Mauny. Tableau géographique de l'Ouest
africain au Moyen Age, IFAN, Dakar, 1961 et revue Afrique, n° 1,
juin 1961).
1040-1041 (432 de l'Hégire).
El Bekri indique que mourut, cette année-là, Ouardjabi, fils de Rabis.
Ouardjabi avait converti à l'islam les habitants des villes du Tekrour
(p. 377, édition de 1859). Le Kitab El-Istibçar, qui est, dans une large
mesure, une compilation d'El Bekri, attribue à Wazdjaz ben Yasin,
l'islamisation du Tekrour et la situe en 1043. Barth a sans doute tiré
d'El Bekri la date de 432 qu'il donne dans ses Tables pour la mort
de Wardjabi (orthographe allemande).
Avril 1054-avril 1055 (446 de l'Hégire).
El Bekri indique (traduction De Slane, 1859, p. 367) que Sijilmasa,
ville du Sud marocain, se révolta cette année-là contre les Almora-
vides. Ces derniers prirent, la même année, Aoudaghost dont le roi
noir portait, selon El Bekri, le titre de Ghana. La ville même de Ghana
se trouvait à quinze jours de voyage. El Bekri censure vivement les
exactions commises par les Almoravides dans cette région, alors qu'ils
prétendaient n'agir que dans le seul intérêt de la foi.
Barth indique pour ces deux événements la date de 445 de l'Hégire
qu'il fait correspondre à l'année chrétienne 1052. Il a sans doute cité
El Bekri de mémoire.
21 mars 1056-19 avril 1056 (moharrem 448).
Mort de Yaya Ibn Omar, le premier grand chef temporel des Almor
avides. Le mois précis est donné par le Roudh el Kartas (traduction 94 SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES
Beaumier, 1860, p. 176). Cet ouvrage ayant été écrit à la cour de Fez
en 1326 seulement, cette seule indication ne saurait faire foi, mais
l'année 448 est également indiquée par El Bekri, très proche des évé
nements (p. 367, traduction De Slane, 1859).
Le Roudh El Kartas précise : « L'émir Yhya ben Omar s'empara
de tout le Sahara et du plus grand nombre des villes du Soudan
(p. 175)... Il fut tué en combattant dans le Soudan, au mois de mohar-
rem 448 (p. 276).» El Bekri indique que les Almoravides furent défaits
par les Béni Dj oddala à Tebferilla.
Ibn Khaldoun paraît commettre ici une légère erreur. Il indique la
date de 447 de l'Hégire pour la mort de Yaya Ibn Omar (p. 67 et suiv.,
t. II, traduction De Slane, édition de 1927). Cette probable inexac
titude figure également dans les tables de Barth qui a sans doute
pris ce renseignement dans Ibn Khaldoun

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