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Université Inter-Âges de Paris-Sorbonneoctobre 2007 / février 2008Une approche philosophique du Développement DurableMichel PuechCours 3.« Durable » ou « soutenable » ? 15 novembre 2007Michel.Puech@paris-sorbonne.frrésumé sur http://michel.puech.free.fr1. le sens d’un mot2. notre avenir ?3. la « durabilité » de l’espèce humaine…en contexte darwinien ?4. durer : des cycles5. la tragédie des commons6. « soutenable »7. de l’« alternatif » ?8. conclusions-résolutions21le sens d’un mot… aspirations / institutions d’où viennent les expressions « développement durable » et « soutenable » ? de la rhétorique des grandes institutions internationales « rhétorique » = artifices de discours utilisés par un groupe défini pour justifier ses thèses et/ou son pouvoir⇒ une conclusion immédiate et très politique : accepter le vocabulaire de ces institutions, c’est accepter leur logique (leur légitimité, leurs objectifs, leurs priorités) on peut aussi poursuivre les mêmes aspirations (cours précédent) sans accepter de suivre cette voie institutionnelle– donc en contestant ses notions– … d’où ce cours, appelé « Philosophie », et pas « Institutions internationales » 3 nous sommes partis d’un fait que l’expression DD n’a pas un sens très bien défini en tout cas pas bien connu alors qu’on en use et abuse ce qui est agaçant et déjà contre-productif les meilleurs analystes sont d’accord sur un point le DD n’est pas le nom d’une solution, ...

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Langue Français

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Université Inter-Âges de Paris-Sorbonne octobre 2007 / février 2008
Une approche philosophique du Développement Durable Michel Puech
Cours 3. « Durable » ou « soutenable » ?
15 novembre 2007
Michel.Puech@paris-sorbonne.fr résumé sur http://michel.puech.free.fr
1. 2. 3.
4. 5. 6. 7. 8.
le sens d’un mot notre avenir ? la « durabilité » de l’espèce humaine… en contexte darwinien ? durer : des cycles la tragédie descommons « soutenable » de l’« alternatif » ? conclusions-résolutions
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le sens d’un mot…
aspirations / institutions d’où viennent les expressions « développement durable » et « soutenable » ? de la rhétorique des grandes institutions internationales « rhétorique » = artifices de discours utilisés par un groupe défini pour justifier ses thèses et/ou son pouvoir une conclusion immédiate et très politique : accepter le vocabulaire de cesinstitutions, c’est accepter leur logique (leur légitimité, leurs objectifs, leurs priorités) on peut aussi poursuivre les mêmesaspirations(cours précédent) sans accepter de suivre cette voie institutionnelle donc en contestant ses notions … d’où ce cours, appelé « Philosophie », et pas « Institutions internationales »
nous sommes partis d’un fait que l’expression DD n’a pas un sens très bien défini en tout cas pas bien connu alors qu’on en use et abuse ce qui est agaçant et déjà contre-productif les meilleurs analystes sont d’accord sur un point le DD n’est pas le nom d’une solution, c’est le nom d’un problème ce problème commence avec le sens à donner à cette expression la notion dedéveloppementsera étudiée au cours n°9 on doit s’en méfier mais on réserve son cas voir dans la Bibliographie de ce cours : Jollivet, Vivien, Smouts, plus un article en ligne de Vivien (site de ce cours)
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hypothèse : « durable », « écologique », « bio » « équitable »… sont… deslabels anglais «label »= étiquette, sceau (garantie) c’est-à-dire un statut, qui est obtenu par une procédure officielle un slogan, qui confère au produit une valeur attractive en contexte concurrentiel comme par exemple NF, Made in France, bio, casher... ou : les niveaux de consommation électrique, bientôt d’émission de carbone… je vais trop loin… ? consultez leDow Jones Sustainability Index, indicateur de gestion de fonds lancé en 1999 (www.sustainability-indexes.com) philosophiquement : lesensd’un mot¹lavaleurd’un mot soupçon : et si la valeur du DD s’accommodait très bien du peu de sens du DD ?
notre avenir ?
le problème de la futurologie le DD repose une connaissance de l’avenir en mode « scénarios » le statut de ces scénarios est marqué par le sceau… de la science soupçon : on veut désindustrialiser avec la même arrogance technocratique qu’on a industrialisé ? on a juste remplacé dans la formations des technocrates les cours d’économétrie par des cours d’écologie ? le problème de l’arrogance du contemporain imaginer les décisions de DD qui auraient été prises en 1850, en 1900, en 1950… combien de bonnes pour combien de mauvaises ? quelles décisions auraient été justifiées par le DD en pleine période d’expansion coloniale, par exemple ?
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soupçon : et si les préoccupations de l’avenir éclipsaient les préoccupations du présent ? involontairement, pas obsession futurologique volontairement, par manipulation « les problèmes de notre avenir commun sont tellement graves que vous n’allez quand même pas venir m’embêter avec vos petits problèmes présents et réels !? » voir cours 8 des problèmes devaleuret detemporalité = deux grands domaines de la philosophie l’éthique, la théorie des valeurs la réflexion sur le temps, la relation de l’humain au temps et si c’était à partir d’une assez mauvaise philosophie du temps et des valeurs que nous nous laissions parfois abuser ?
le sentiment de l’urgence et du « point de retournement » le temps s’accélère-t-il ? le progrès s’accélèretout s’accélère (?) ses conséquences s’aggravent si nous ne changeons pas de direction maintenant il sera bientôt trop tard (?) à cause de cette accélération du temps moment de cette prise de conscience : début des années 1970 rapport Meadows, club de Rome (cours 2) rapport Brundtland (1987) : siècle, ni les effectifs humai alement les systèmes planéta seulement les masses humai oir de transformation de la p an e, ma s es mo n m r m r v s es se roduisent dans l’atmos hère dans les sols, da es éléme i les dis s et de  , ions p onde différent et plus fragmenté,
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qu’est-ce qui est urgent ? la question temporelle de l’énergie : renouvelable , on renouvelable, épuisable, polluante, douce… le thème dupeak oil: bientôt le pétrole va commencer à manquer… actuellement, le thème classique dunon-renouvelable(volet économique) est concurrencé par le thème nouveau del’effet de serre(volet écologique) un célèbre prédécesseur : Karl Marx en économie, théorie de la baisse tendancielle du taux de profit = le régime capitaliste n’est pas durable … quoique il dure toujours – alors que les régimes marxistes n’ont pas été… durables mais les prophéties pessimistes autrefois marxistes semblent avoir muté en prophéties DD également pessimistes = on annonce toujours la crise fatale qui est inévitable à cause des contradictions inhérentes à notre système économique une analogie qu’on appelle en sciences politiques la « pastèque » (vert dehors mais rouge dedans)
la « durabilité » de l’espèce humaine… en contexte darwinien ?
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la blessure narcissique du darwinisme (Freud) nous ne sommes « que » une espèce parmi d’autres e les problématiques de 6 extinction ce qui arrive à toutes les espèces : apparaître, se développer, disparaître il y a déjà 5 extinctions massives dans l’histoire de la vie e la 6 pourrait avoir l’homme pour causeet pour victime la tentation ducynisme darwinien: le « spécisme » notre espèce (humaine) est effectivement en lutte contre les autres : pas de quartiers, que le meilleur gagne ! « l’humanisme est-il un spécisme ? » : sujet de dissertation pour mauvais philosophes « l’écologisme est-il un anti-humanisme ? » :idem un meilleur darwinisme R. Barbault (in Jollivet 2001) : la vie est bien le modèle dudurable… mais la principale base du succès de la vie est la variabilité, qui permet l’évolution = durer, c’est changer, contrairement à ce qu’on pourrait croire un « durable » qui n’est pasconservateur(catégorie politique) mais évolutionniste(catégorie biologique) 10
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durer : des cycles et pas : des courbes de croissance = une bonne base pour une meilleure philosophie du temps et des valeurs valoriser les cycles, les équilibres = l’organique, comme la vie « organic »en anglais = « bio » en français et pas seulement la « performance de durée » une autre dimension de lien avec ce qui nous entoure les liens avecles cyclesqui nous entourent, c’est-à-dire nous incluent = il n’y a pas de frontière nature / culture / technologie nous raisonnons en termes de clôtures dans un monde déclôturé… (Latour) l’écologie (science) comme science rectrice, et pas la physique ou les mathématiques passer d’une culture d’ingénieur à une culture de jardinier… et le considérer comme une promotion !
la tragédie descommons
les « biens communs », les communs, lescommons = les pâturages ou équipements collectifs du village un article fondamental en 1968 : HARDIN Garrett, "The tragedy of the commons",Science, 162, 1968, p. 1243-1248 www.garretthardinsociety.org/articles/art_tragedy_of_the_commons.html une tendance naturelle à abuser des commons et à les détruire, sous l’effet des égoïsmes individuels principal danger dénoncé : la bombe démographique demande un strict contrôle des naissances un ancêtre commun un peu rude : Malthus,Essay on the principle of population.., 1798 nous avons uncommon… … pas « notre avenir »… mais : notre planète ! estimation courante : Si tous les États de la planète adoptaient l'American Way Of Lifeil faudrait 5 ou 6 planètes. Si tous les habitants de la planète vivaient avec le même train de vie que la moyenne française, il faudrait 3 planètes = nous sommes les saccageurs decommons! et par notre simple mode de vie ! (pays riches) ou par notre simple nombre sur Terre (pays pauvres) le DD, ce serait simple ? Des riches trop riches et des pauvres trop nombreux ?
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« soutenable » la notion d’écodéveloppementest proposée en 1972, mais c’est celle de «sustainable development» qui va s’imposer elle est jugée plus politiquement correcte et surtout plus économiquement correcte par rapport à de l’écologie militante une des traductions en français du rapport Brundtland en 1988 propose « soutenable » à la place de « durable » mais ce choix ne parvient pas à s’imposer soutenirdans l’ordonnance de Brunoyédictée en mai1346par le roi de France Philippe VI de Valois : « Les Maîtres des forêts enquerront & visiteront toutes les Forêts & bois qui y sont & feront les ventes qui y sont à faire, eu regard à ce que lesdites forêts & bois se puissent perpétuellement soustenir en bon état ». soutenirdans lediscours du Pdt Theodore Roosevelt, 1909: « Si nous, de cette génération, détruisons les ressources qui seront nécessaires à nos enfants, si nous réduisons la capacité de notre terre à soutenir une population, nous diminuons le niveau de vie, nous enlevons même le droit à la vie des générations futures sur ce continent. » 13
«sustain» en anglais économique, l’anglais de la bioéconomie (chasse, forêt, pêche)… des analyses de rentabilité maximale et durable analysons le logo de notre cours : qui soutient qui ? cette métaphore de « soutenir » est-elle... soutenable ? la notion de « soutenable » suggère un lien intéressant entre les notions de temps et de valeurs : soutenir une valeur / se soutenir dans le temps « insoutenable » = comme une douleur, quelque chose qu’on ne peut pas « supporter » (… aux 2 sens de supporter !) une vision « insoutenable » : on veut faire cesser (cette vision|cet état de choses) une idée ou une position « insoutenable » = insensée, sans arguments, qui ne résiste pas à un examen rationnel en plus du temps et de la valeur, « soutenable » introduit la dimension de l’action et de l’engagement personnel je soutiens, j’agis
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de l’« alternatif » ? parler de développement « durable » c’est reconnaître que le nôtre, tel qu’il est, ne l’est pas, et donc le contester (Jollivet) et si le DD était la valeur actuelle d’une variable sociale (= un invariant) : le besoin d’unealternative radicale? la recherche d’une alternative après 68 ALLAN MICHAUD Dominique,L'avenir de la société alternative. Les idées 1968-1990…, Paris, L'Harmattan 1989 elle devient écolo tout en restant sociale elle finit en réforme consensuelle (MP) le DD est-il l’avenir de l’économie capitaliste/libérale ou sa fin ? Vivien : la durabilité est vue à la fois comme dans la nature même du capitalisme libéral (fonctionnement du marché, optimisation) et comme la contradiction la plus radicale apportée à ce modèle économique dominant… = et si la confusion sur le DD était une forme de la confusion de nos esprits sur unealternativeautre : voulons-nous et/ou pouvons sortir de l’économie capitaliste/libérale ? avons-nous une alternative ?
conclusions-résolutions
méfions-nous de la futurologie, mauvaise philosophie du temps méfions-nous du cynisme darwinien, mauvaise philosophie de la valeur disons « DD » mais pensons « soutenable » au sens le plus riche conjuguons « soutenable » comme un verbe d’action (soutenir) pas comme un jeu descénarios
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Ce cours + documents sur Internet :
http://michel.puech.free.fr
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