Crâne de Solutré de la collection Ferrier - article ; n°3 ; vol.3, pg 276-293
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1962 - Volume 3 - Numéro 3 - Pages 276-293
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Étienne Patte
Crâne de Solutré de la collection Ferrier
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XI° Série, tome 3 fascicule 3, 1962. pp. 276-293.
Citer ce document / Cite this document :
Patte Étienne. Crâne de Solutré de la collection Ferrier. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XI°
Série, tome 3 fascicule 3, 1962. pp. 276-293.
doi : 10.3406/bmsap.1962.1195
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1962_num_3_3_1195276
CRANE DE SOLUTRÉ DE LA COLLECTION FERR1ER
par Etienne PATTE
M. Jean Ferrier, de Bordeaux, m'a très aimablement chargé
d'étudier un crâne qu'il possède, trouvé à Solutré. Il y a eu tant
de discussions quant à l'ancienneté des crânes de Solutré,
d'oppositions souvent justifiées, qu'il est indispensable de pré
ciser l'origine de cette pièce. Celle-ci a été acquise en 1932 de
M. Lafay, conservateur du Musée de Mâcon, qui la possédait
depuis plus de 20 ans ; elle lui avait été donnée en échange de
monnaies antiques par un de ses meilleurs amis, M. Ed. Arcelin^
fils d'Adrien Arcelin, chercheur bien connu.
Dans une lettre du 5 juin 1932 de M. Lafay, nous trouvons
cette phrase assez troublante : « Comme autrefois on ne s'occu
pait pas de la stratigraphie, on ne pouvait se baser que sur la
craniologie, or le crâne de ma collection présente tous les ca
ractères des Aurignaciens trouvés dans les années précitées (de
1923 à 1929) et je l'ai toujours considéré par le caractère de sa
structure (forme des orbites) et indices crâniens comme Auri-
gnacien (type de Cro-Magnon). »
Je ne discuterai pas le rapprochement erroné avec le type de
Cro-Magnon ; nous verrons que le crâne de la collection Ferrier
ne se distingue pas beaucoup de certains de ceux trouvés de 1923
à 1929, mais que les similitudes ne suffisent pas pour en affirmer
la contemporanéité ; il y a des différences, en particulier, en ce
qui concerne les orbites ; de plus, l'argument morphologique
est, en de pareils cas, sans valeur ; les descripteurs de crânes des
séries 1923 à 1929 ont eux-mêmes écrit que rien ne les distin
guait de crânes actuels. Enfin des réserves ont été faites quant
à la valeur des fouilles où ils furent recueillis.
A la suite de demandes d'explications complémentaires, M.
Lafay a écrit à M. Ferrier (lettre du 6 juin 1932) qu'il ne pouvait
pas préciser la date de la découverte du crâne, mais qu'il prove- PATTE. — CRANE DE SOLUTRÉ 277 E.
nait des fouilles pratiquées par Arcelin et de Ferry. Le crâne
a été remis à M. Lafay par le fils d'Edouard Arcelin « sans autres
renseignements (il provenait des foyers anciens) ». Croyant que
le crâne n'avait pas encore été l'objet d'une publication, et
pour défendre son authenticité, M. Lafay fait remarquer que,
comme beaucoup de collectionneurs, Arcelin conservait des
objets sur lesquels il se proposait de publier des notes ; mais ce
plaidoyer est sans intérêt puisque ce crâne a été décrit ainsi que
nous le verrons. M. Lafay conclut : « En résumé, pour moi il
est aurignacien. » Dans une lettre postérieure (7 juin 1932),
M. Lafay est plus explicite : le crâne « provient de Solutré sans
aucun doute (fouilles anciennes) faites entre 1870 et 1875 » ;
nous verrons qu'en réalité il a été trouvé avant 1870, il provient
d'un troc, M. Lafay ayant proposé d'échanger des monnaies
anciennes « contre un crâne authentique de Solutré provenant
des foyers anciens... Autrefois les fouilles n'étaient pas faites
avec les méthodes d'aujourd'hui, mais il provient des couches
aurignaciennes mieux situées et étudiées depuis les recherches
de Breuil ».
On sait, en effet, que les foyers inférieurs de Solutré sont d'âge
aurignacien, le magma de chevaux étant lui-même d'âge auri
gnacien supérieur (Association, 1923, p. 8 ; Arcelin et Mayet,
1924, p. 11) ainsi que l'Abbé Breuil l'a reconnu (Périgordien
évolué pour Combier, ce qui revient au même).
Des auteurs plus récents (Association, 1923, p. 10) ont admis
qu'il y a des sépultures de toutes les époques et que, « jusqu'à
de nouvelles découvertes, on ne pourra pas dater, par les données
archéologiques, telle ou telle série des crânes exhumés précédem
ment ».
Cependant, pour Arcelin et Mayet (1924, p. 12) tout ce qui
est au-dessous du magma de chevaux est aurignacien ; c'est le
niveau des « foyers anciens » (Association, 1923, p. 6). De plus,
Depéret, F. Arcelin et Mayet (1924, p. 4) disent avoir constaté
l'absence totale des remaniements et des mélanges invoqués
souvent pour discréditer le gisement ; il y aurait bien eu local
ement un affaissement, mais sans troubler la régularité parfaite
de la succession des niveaux.
Fait plus important, semble-t-il, F. Arcelin et Mayet (1924,
p. 15 et 24) signalent des traces d'action du feu sur des parties
d'un squelette aurignacien, preuves de la contemporanéité de la
sépulture et du foyer sous-jacent. Or une large partie du frontal
du crâne de la collection Ferrier montre une érosion donnant,
tantôt, par places, des sillons juxtaposés, tantôt plus uniformé
ment répartie et atteignant même le diploé ; il n'y a ni trace de
calcination, ni noircissement ; mais il n'est pas impossible que 278 société d'anthropologie de paris
cette érosion ait été facilitée par une ustion partielle. (Sur la
moitié droite du frontal existait un trou qui a été bouché avec
une matière plastique ce qui ne permet pas de voir si ce trou
est dû à l'érosion ou à un accident facilité par l'érosion.)
Si nous nous reportons à l'exposé fait par Adrien Arcelin
(1890, p. 295 sq), exposé étayé de solides arguments et de coupes
indiquant des recherches attentives, nous apprenons (p. 297)
qu'il y avait trois sortes de sépultures, les unes entre dalles
brutes, les autres dans la terre libre, d'autres enfin sur les foyers
de l'âge du Renne. « Mais dit-il, il y a toujours un foyer sous les
corps (1). Toutes ces sépultures paraissent appartenir à l'âge du
Renne. On n'y a rien recueilli qui révélât une date plus récente. »
Plus loin (p. 307), A. Arcelin distingue quatre sortes de sépul
tures : 1° sépultures sur les foyers ou dans les foyers, seuls consi
dérés comme de l'âge du Renne ; — 2° sépultures dans la terre
libre, sans foyer sous-jacent, d'âge indéterminé ; — 3° sépul
tures dans des caisses en dalles brutes d'âge indéterminé ; —
4° sépultures néolithiques, gallo-romaines et chrétiennes datées
par des objets. D'après une remarque faite (p. 308), les sépul
tures en dalles brutes ne doivent pas être attribuées à l'âge du
Renne ; il y en avait, en effet, où la terre n'avait pas pénétré.
Étant donné l'exemple de Grimaldi, ce type de tombe pourrait
être aurignacien, mais l'on sait aussi qu'il était répandu à l'âge
du Fer et jusqu'au Haut Moyen-Age de la Bretagne à la Suisse.
En tout cas, la remarque n'est pas favorable à l'opinion de De-
péret qui a attribué, aux Aurignaciens, de telles sépultures.
La comparaison des deux passages (p. 297 et 307) fait conclure
que le premier manque de clarté ; elle sert, d'ailleurs, à rappeler
un exposé correspondant à des recherches anciennes, antérieures
au Congrès de 1869 à Norwich. Il n'y aurait donc à retenir comme
de l'âge du Renne que les sépultures sur ou dans les foyers.
D'autre part, il n'est, nulle part, fait mention de sépultures plus
anciennes que le magma de chevaux, correspondant aux foyers
sous-jacents au et que A. Arcelin nomme « foyers de
l'âge du Cheval » pour les distinguer des foyers supérieurs dits
de l'âge du Renne (p. 310).
Sur les niveaux des foyers inférieurs au magma ont été trou
vées (p. 303 et fig. 6) deux tombes en dalles brutes (probable
ment de même âge que celles trouvées en cet endroit en 1867
et attribuées par de Ferry 

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