Critiques, défenses et illustrations du caritatif - article ; n°1 ; vol.56, pg 3-14
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Description

Autres Temps. Cahiers d'éthique sociale et politique - Année 1997 - Volume 56 - Numéro 1 - Pages 3-14
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 19
Langue Français

Extrait

Gilbert Vincent
Critiques, défenses et illustrations du caritatif
In: Autres Temps. Cahiers d'éthique sociale et politique. N°56, 1997. pp. 3-14.
Citer ce document / Cite this document :
Vincent Gilbert. Critiques, défenses et illustrations du caritatif. In: Autres Temps. Cahiers d'éthique sociale et politique. N°56,
1997. pp. 3-14.
doi : 10.3406/chris.1997.1996
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/chris_0753-2776_1997_num_56_1_1996DOSSIER-DEBAT
Entre compassion
et efficacité :
vie associative
et service du prochain
Ce dossier spécial d'Autres Temps fait suite aux deux colloques :
- « Modèles et formes d'engagement altruiste.
Les organisations caritatives à l'épreuve du temps» ;
- Entre le public et le privé : conditions institutionnelles
et sens de l'action caritative »
Ces colloques, organisés par le Centre de Sociologie des Religions et
d'Éthique Sociale de la Faculté de Théologie Protestante de Strasbourg,
ont eu lieu en novembre 95 pour le premier et en mars 96 pour le second.
Une partie des communications viennent d'être publiées sous le titre :
« La place des œuvres et des acteurs religieux dans les dispositifs de
protection sociale » - éditions l'Harmattan.
Sous le titre « Entre compassion et efficacité. Vie associative et service
du prochain », on a regroupé, dans ce dossier, les contributions dont les
auteurs sont tous des gens de « terrain », à même, du fait de leurs respons
abilités, de mieux discerner les évolutions récentes de l'action d'entraide
ainsi que les atouts et les difficultés des formes associatives de cette ac
tion.
Les colloques mentionnés ci-dessus comme la présente publication doi
vent beaucoup à l'aide financière apportée au CSRES par la Maison des
Sciences de l'Homme de Strasbourg. Nous tenons à remercier ici ses res
ponsables, ainsi que Patricia Carbiner pour les soins apportés à la réalisa
tion de cette édition.
Gilbert Vincent
Gilbert Vincent est Directeur Adjoint au CSRES. défenses Critiques,
et illustrations du caritatif
Gilbert Vincent
Au cours des deux dernières années, le Centre de Sociologie des
Religions a organisé deux colloques consacrés à l'étude des formes
et des fonctions de l'engagement diaconal ou solidaire des Églises,
de leurs Œuvres ou d'acteurs se référant à un esprit et à une éthique
d'inspiration religieuse (chrétienne en particulier). Il s'agissait, entre
autres, de combler une lacune en matière de sociologie des religions
où, trop souvent, l'attention portée aux croyances et pratiques spéc
ifiquement religieuses éclipse l'intérêt que devrait susciter l'étude des
représentations relatives au monde social et des pratiques de solidar
ité, apparemment plus séculières.
Parmi les orateurs invités à ces colloques figuraient plusieurs ac
teurs de terrain, dont l'apport est irremplaçable puisqu'ils détiennent
des informations et analyses de première main sur des aspects de leur
travail auxquels les chercheurs n'ont que rarement, ou difficilement
accès. A ces participants, l'on demandait principalement des informat
ions concernant les deux points suivants : d'une part, le fonctionne
ment de la vie associative et le poids des différentes tutelles qui pèsent
sur elle (tutelles religieuses et administratives) ; d'autre part, la valeur
et la place reconnues au bénévolat dans un contexte où l'importance
numérique des professionnels du travail social est avérée et où, du
coup, se font jour diverses inquiétudes quant aux possibilités de conti
nuer à financer les actions de solidarité grâce aux fonds publics.
L'ensemble de ces contributions nous a semblé assez riche et homo
gène pour constituer un dossier spécial. Afin de limiter l'inconvénient
d'une publication séparée, on s'efforcera, à travers un propos limi
naire, de restituer quelques-uns des attendus du questionnement pour
suivi lors de ces colloques.
Professeur, Directeur Adjoint du Centre de Sociologie des Religions d'Ethique Sociale, Uni
versité de Strasbourg. I. Vers une réhabilitation du caritatif ?
Il est devenu banal de parler, ou d'entendre parler, de « crise de
l' État-providence ». Certains s'en félicitent, estimant que le temps se
rait enfin venu d'un allégement des tutelles administratives, accusées
de décourager l'initiative sociale et l'exercice d'une citoyenneté ple
inement responsable du fait qu'elles soumettraient tout projet à des
nonnes bureaucratiques omniprésentes à la fois au plan de la prise en
charge éducative et assistancielle d'une population d'« ayant droit » et
à celui du fonctionnement interne des associations œuvrant dans ces
domaines. D'autres déplorent cet état de choses, craignant qu'un libé
ralisme généralisé ne renforce le développement d'une société duale,
en particulier par le biais de la célébration de ces deux figures, moins
opposées que complémentaires : celle du chef d'entreprise et celle,
compensatoire en quelque sorte, du héros philanthrope, dont l'action
serait d'autant plus méritoire qu'elle serait plus facultative et plus
rare. La première figure, on le sait, va de pair avec l'expansion d'une
rationalité managériale et avec la promotion de la valeur de l'efficac
ité, tandis que la seconde tiendrait autant à la rencontre d'un style
d'action charismatique et des propriétés du système des médias qu'à
une sorte de protestation sociale, au nom des valeurs de désintéresse
ment et de générosité, contre le règne de la logique instrumentale et
l'empire des relations marchandes.
L'expression d'« État-providence » n'est pas nouvelle. Il y a près
d'un siècle, déjà, elle servait à disqualifier le projet républicain de
confier aux autorités publiques le soin d'organiser, de financer et de
contrôler le secteur de l'assistance. Ce genre de disqualification a ren
contré un large écho au sein des groupes religieux les plus traditional
istes, voire « intégralistes » , désireux de défendre la possibilité, pour
les institutions religieuses (catholiques surtout) de continuer à exercer
une influence sociale notable au moment où elles se voyaient contest
er la possibilité d'assumer des responsabilités éducatives ; au moment
donc où la laïcisation croissante de la vie publique venait à limiter leur
audience en leur conférant un statut banalisé d'associations cultuelles.
II. L'action sanitaire et sociale et le solidarisme
A un siècle de distance, les enjeux religieux et politiques se sont
modifiés. Tellement que, par exemple, la distinction courante entre
secteurs dits « public » et « privé », qui a longtemps structuré le
champ sanitaire et social et suscité d'amples controverses, paraît pri
vée de pertinence du point de vue de l'analyse d'un « champ » dont la différenciation juridique et axiologique se serait largement estompée.
L'histoire des « Œuvres », c'est-à-dire de l'ensemble des actions d'as
sistance sociale assumées par des associations d'inspiration peu ou
prou confessionnelle, sous contrôle théorique plus ou moins direct des
autorités religieuses, montre que l'État n'a pas été ni sans doute voulu
être l'unique concepteur et maître d'oeuvre de la « solidarité ». L'attr
ibution à nombre de ces Œuvres du label d'association d'intérêt génér
al montre encore que l'État, cet État républicain dont la légitimité
était censée reposer sur sa capacité à concrétiser l'idée de « service
public », n'a pas cherché à régenter étroitement le secteur sanitaire et
social.
Ce point mérite d'être rappelé à l'heure où espoirs et craintes rela
tifs à la construction d'une Europe sociale et culturelle stimulent les
études comparatives, dont l'objectif est de discerner convergences et
divergences entre les différentes traditions nationales. En effet, si
l'étude des diverses solutions adoptées à propos de la question sco
laire peut servir à étayer la thèse d'une forte hété

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