Croissance urbaine et peuplement - article ; n°2 ; vol.29, pg 207-238
33 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Croissance urbaine et peuplement - article ; n°2 ; vol.29, pg 207-238

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
33 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Population - Année 1974 - Volume 29 - Numéro 2 - Pages 207-238
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Yves Tugault
Croissance urbaine et peuplement
In: Population, 29e année, n°2, 1974 pp. 207-238.
Citer ce document / Cite this document :
Tugault Yves. Croissance urbaine et peuplement. In: Population, 29e année, n°2, 1974 pp. 207-238.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1974_hos_29_2_18724qó-
CHAPITRE X
CROISSANCE URBAINE ET PEUPLEMENT
POPULATION RURALE ET POPULATION URBAINE :
EVOLUTION A LONG TERME
Population urbaine et agglomérations Depuis le début du XIXe siècle, les
recensements distinguent dans la po
pulation d'une commune, la population agglomérée au chef-lieu et la popul
ation éparse.
Lorsque la population agglomérée dépasse 2 000 habitants, la commune
est considérée comme urbaine et l'ensemble de sa population (agglomérée et
éparse) classée dans la population urbaine (définition traditionnelle).
L'urbanisation de la population a progressivement accentué les défauts
de cette définition très simple. Les agglomérations, notamment les plus
grandes, ont très souvent dépassé les limites communales de la ville-centre.
L'évolution de la population de la ville-centre, comme toutes les statistiques
publiées à l'intérieur de ce périmètre, ont progressivement perdu une grande
partie de leur sens.
C'est après la seconde guerre mondiale que les statisticiens ont pris
conscience des limites d'une définition trop administrative.
Au recensement de 1954 ont eu lieu certains essais de définition
d'agglomérations multicommunales, mais c'est en 1962 qu'est adoptée une
nouvelle définition, plus extensive que la précédente. Conforme aux recom
mandations des statisticiens européens, elle repose sur une définition physique
de l'agglomération : "c'est un groupe de maisons tel qu'aucune autre ne soit
séparée de la plus proche de plus de 200 mètres et qui comprend au moins
50 personnes" (1).
Les agglomérations, ainsi définies, qui comportent plus de 2 000 habi
tants sont urbaines et confèrent ce caractère à l'ensemble de la commune (ou
des communes) sur lesquelles elles s'étendent.
(1) Compte tenu des discontinuités supérieures à 50 mètres, introduites dans le
tissu urbain par des parcs, routes, usines, etc. Pour une définition complète, voir Villes et
agglomérations urbaines, recensement de 1962, Paris, 1964 et Villes et agglomérations
urbaines, recensement de 1968.
14 CROISSANCE URBAINE ET PEUPLEMENT 208
Evolution de la population urbaine La plupart des études historiques font
état d'un mouvement d'urbanisation sen
sible au cours du XVIIIe siècle. La figure 1, déduite du tableau annexe A à
ce chapitre, retrace l'évolution de la population urbaine depuis 1806 selon la
définition traditionnelle.
Millions 30 d'habitant! Millions d'hibiunti 30
Figure 1. - Evolution de la population urbaine
(définition traditionnelle) de 1806 à 1962.
La population urbaine est déjà importante au début du XIX* siècle
(5,5 millions d'habitants en 1806) —le département de la Seine comptait alors
près de 700 000 habitants. Elle aurait augmenté de plus d'un million
d'habitants de 1806 à 1831. Vers 1830, la croissance devient plus rapide. Le
tableau 1 donne les accroissements annuels moyens par périodes. En effectifs
absolus, la croissance est très régulière de 1831 à 1911. On observe seulement
une hausse légère à partir de 1850.
Comme en d'autres domaines, la première guerre mondiale marque une
discontinuité : un recours massif à l'immigration étrangère porte l'accroiss
ement annuel moyen à 300 000 par an de 1921 à 1931. La crise ralentit
ensuite la croissance. croissance urbaine et peuplement 209
Tableau 1 -Variations annuelles moyennes de la population urbaine
par periodes (selon la definition traditionnelle)
+ 120000 1831-1866
1851-1866 + 155 000
+ 160 000 1872-1911
- 15 000 1911-1921
1921-1931 + 300 000
+ 90 000 1931-1936
- 35 000 1936-1946
+ 340 000 1946-1954
+ 640 000 1954-1968
On assiste à une urbanisation particulièrement rapide après la seconde
guerre mondiale, sur laquelle nous reviendrons.
Les variations annuelles souffrent d'un des inconvénients de la définition
traditionnelle : elles sont composites. D'un recensement à l'autre, un certain
nombre de communes rurales deviennent urbaines, et inversement, certaines
communes urbaines deviennent rurales.
Le bilan est assez variable d'une période intercensitaire à l'autre mais les
premiers mouvements l'emportent de beaucoup. Ils deviennent plus nombreux
à mesure que les agglomérations débordent les limites des communes qui en
constituent le centre. En longue période, les variations dues aux changements
de périmètre entre recensements successifs ont tendance à s'accroître.
Au cours des périodes de forte croissance urbaine, ces variations peuvent
être importantes. C'est, par exemple, le cas de la période 1921-1931 et surtout
de celle qui a suivi la seconde guerre mondiale.
Croissance urbaine et croissance d'ensemble sont étroitement liées. Pays
de peuplement dense, par rapport aux autres pays d'Europe, au début du
XIXe siècle, la France a connu une croissance démographique très lente. Il en a
été de même de la croissance des villes. La reprise de la croissance urbaine
observée depuis une vingtaine d'années provient, pour l'essentiel, d'une reprise
de la croissance d'ensemble. Nous verrons plus loin que cette histoire
démographique très particulière a eu des conséquences importantes sur la
forme du réseau urbain.
Evolution de la population rurale La figure 2 retrace l'évolution des effect
ifs. A une augmentation de l'ordre de
3 millions au cours de la première moitié du XIXe siècle, succède une
diminution du même ordre, au cours de la seconde moitié. Л la fin du
XIXe siècle, la population rurale compte à peu près le même nombre
d'habitants qu'au début. 1
210 CROISSANCE URBAINE ET PEUPLEMENT
Figure 2. - Evolution de la population rurale
(définition traditionnelle) de 1806 à 1962
L'évolution a été très variable selon les départements. Dans 44 d'entre
eux, le maximum de population rurale a été atteint au recensement de 1856
ou à un recensement antérieur. Dans 20 d'entre eux le maximum a été atteint
après 1872. Parmi ces derniers, quatre ont atteint le de population
rurale au de 1901 ou à un recensement postérieur. Au recense
ment de 1962, l'importance du dépeuplement rural, calculé par rapport au
maximum, était également très variable (1).
Du début du siècle à la première guerre mondiale, le dépeuplement se
poursuit à son rythme antérieur. La guerre entraîne une forte baisse de la
population rurale. La population en 1921, après annexion de l'Alsace-Lorraine,
se situe dans le prolongement de la tendance à long terme relative aux 87
départements. Pour la population rurale, les conséquences démographiques de
la guerre (déficit non comblé des naissances, pertes de guerre) ont été au
minimum de un million d'habitants.
Entre les deux guerres, la baisse de la population rurale semble
poursuivre la tendance à long terme qui précède la première guerre mondiale.
Cette régularité n'est qu'apparente. Le nombre de communes rurales
diminue sensiblement : les agglomérations ont débordé beaucoup plus larg
ement les limites des villes-centres (forte croissance urbaine, développement de
la construction de pavillons), notamment dans l'agglomération parisienne.
A périmètre constant, la population rurale a augmenté de 200 000 habi
tants environ de 1921 à 1926. Les pertes de guerre avaient laissé vacantes de
nombreuses exploitations agricoles, provoquant un arrêt de l'exode agricole au
cours des années qui ont suivi.
(1) Source : P. Merlin L'exode rural, Série Travaux et documents de l'I.N.E.D.,
Cahier n° 59, Paris P.U.F., 1971. CROISSANCE URBAINE ET PEUPLEMENT 211
De 1926 à 1931, le dépeuplement rural reprend à un rythme assez faible
(—40 000 personnes par an). C'est paradoxalement de 1931 à 1936, pendant
la grande crise économique, que le dépeuplement rural est le plus intense.
Selon les statistiques des recensements, il aurait été plus élevé qu'avant la
premiè

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents