Cron et Kreplin, Sur la mesure de la faculté de perception - compte-rendu ; n°1 ; vol.4, pg 624-641
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Description

L'année psychologique - Année 1897 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 624-641
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1897
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Victor Henri
Cron et Kreplin, Sur la mesure de la faculté de perception
In: L'année psychologique. 1897 vol. 4. pp. 624-641.
Citer ce document / Cite this document :
Henri Victor. Cron et Kreplin, Sur la mesure de la faculté de perception. In: L'année psychologique. 1897 vol. 4. pp. 624-641.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1897_num_4_1_3000XIII
PSYCHOLOGIE INDIVIDUELLE ET CARACTÈRE
CRON et KR/EPEIJN. — Ueber die Messung der Auffassungsfaehig-
keit {Sur la mesure de la faculté de perception). Psychoi. Arbeiten,
11, p. 203-326.
Les méthodes employées jusqu'ici par Krajpelin ne donnaient pas
de mesure directe de la l'acuité de perception d'un individu; cette
faculté entre bien dans les expériences sur les différents temps de
réaction, mais ce sont là des qui présentent certaines dif
ficultés d'interprétation, et puis ce ne sont pas des méthodes de travail
continu; il était important de trouver une méthode de mesure de la
faculté de perception qui soit en même temps un travail continu
pour pouvoir observer les effets produits par différents facteurs sur
cette faculté de la même manière que cela a été fait pour d'autres
facultés. La méthode proposée par les auteurs est la suivante : on
écrit sur un cylindre rotatif une série de mots ou de syllabes et on
place devant ce un écran avec une fente ; le cylindre est mis
en rotation avec une vitesse assez grande ; le sujet doit lire à haute
voix tous les mots qu'il voit passer devant la fente. On compte les
erreurs et les oublis. Tel est le principe de cette méthode employée
déjà par Gattell. Voici maintenant exactement comment les expé
riences ont été faites.
Trois sortes de série ont été employées : A , série de 280 mots monos
yllabiques, dont 164 avaient 4 lettres, 106 avaient 5 lettres et 10
avaient 6 lettres; la longueur moyenne des mots imprimés en petits
caractères était égale à 6,7 millimètres. — B, série de 280 mots bisyl-
labiques ; 68 de ces mots avaient 6 lettres, 135 en avaient 7, 65 en
avaient 8, 11 en avaient 9 et enfin un mot avait 10 lettres. La lon
gueur moyenne de ces mots imprimés dans les mêmes caractères est
égale à 10,4 millimètres. — G, série de 270 syllabes n'ayant pas de
sens, dont chacune se composait de trois lettres et qui avaient en
moyenne 4 millimètres de largeur.
Les mots étaient imprimés sur le cylindre suivant une ligne
spirale, la distance entre la première lettre de deux mots successifs PSYCHOLOGIE INDIVIDUELLE ET CARACTÈRE 625
était constante et égale à 30 millimètres; par conséquent la distance
entre la dernière lettre d'un mot et la lettre de début du mot suivant
était variable suivant la longueur du mot; les auteurs conseillent,
dans le cas où on recommencerait leurs expériences, de rendre cette
dernière distance constante. Le cylindre était placé verticalement et
il descendait à mesure qu'il tournait.
A une distance de 4 centimètres devant le cylindre était un écran
noir, dans lequel se trouvait une fente de 5 millimètres de hauteur,
dont la largeur pouvait être variée par une vis micrométrique. On a
employé dans les expériences décrites ici trois largeurs de cette fente :
5 millimètres, 4 et 3. A une distance de 20 centimètres devant la
fente se trouvaient un support pour le menton du sujet et une courroie
pour le front; de cette manière la position de la tète était rendue
constante. La vitesse de rotation du cylindre était choisie telle que
le sujet ne puisse pas lire exactement tous les mots; elle était égale
à 24 millimètres par seconde. Avec cette vitesse chaque point du
cylindre restait visible pour l'oeil de l'observateur pendant 0,290 s.
pour la largeur de ö millimètres, pendant 0,230 seconde pour
la largeur de 4 millimètres, et 0,170 seconde pour la
largeur de la lente égale à 3 millimètres. L'observateur regardait
toujours seulement avec un oeil, l'autre était bandé.
Les expériences ont été faites sur six sujets : trois normaux et
trois malades. Les sujets normaux étaient J. et O., deux étudiants,
et A., un gardien de clinique intelligent, mais avec une instruction
moyenne, tous les trois âgés d'une vingtaine d'années. Des trois
autres sujets, B. est un marchand de trente et un ans, alcoolique,
récidiviste à forme légère. S. est un travailleur de trente-cinq ans,
ayant des attaques de dipsomanie à base épileptique, sujet avec carac
tère mou, abattu, ayant des amnésies totales et partielles. Enfin le tro
isième malade, R., est un commerçant de cinquante-neuf ans, ayant des
idées de persécution; bonne mémoire, tenue extérieure parfaite, mais
montrant dans la conversation des défauts légers de la faculté de
jugement. Tous ces sujets faisaient les expériences avec beaucoup de
zèle, ils menaient pendant la durée des une vie régulière
s'abstenaient d'alcool au moins pendant les douze dernières heures
avant chaque expérience et ne prenaient pas de café ni de thé pen
dant les quatre heures qui précédaient chaque expérience.
Le sujet devait lire d'abord la série A avec l'ouverture de la fente
égale à 3 mm.; puis après un intervalle de deux minutes, avec l'ou-
ture de 4 mm., et ensuite après deux minutes avec l'ouverture de
3 mm. ; on faisait un repos de cinq et on donnait à lire de
la même manière la série B; puis après un nouveau repos de cinq
minutes on donnait à lire trois fois la série G. Cette expérience totale
prenait soixante-seize minutes; on la répétait avec chaque sujet pen
dant trois jours voisins, à la même heure chaque jour. Passons aux
résultats obtenus :
l'année psychologique, iv. 40 ANALYSES 626
Les sujets devaient lire les mots ou les syllabes à haute voix : l'e
xpérimentateur avait devant lui une feuille avec les mots imprimés,
et il marquait les mots lus exactement, les oublis et les erreurs;
quand il avait le temps, il écrivait le mot lu inexactement.
Série C. Syllabes n'ayant pas de sens. — Donnons d'abord les résul
tats obtenus avec la série des 270 syllabes, ces résultats sont plus
simples que ceux obtenus avec les mots. Voici d'abord les nombres
de syllabes lues exactement, les nombres d'erreurs et des oublis pour
chacun des six sujets; dans ce tableau, les résultats des trois jours
sont réunis ensemble. On voit d'abord que le nombre de syllabes
lues exactement est supérieur aux erreurs et aux oublis chez tous les
sujets, sauf chez B.: de plus, les nombres d'erreurs et d'oublis aug
mentent lorsque la l'ente diminue de largeur, mais cette augmentat
ion n'est pas proportionnelle à la diminution du temps pendant
5 i IILLIMÈTItES 4 MILLIMÈTRES 3 IILL1JIÈTRES bi «5 t-
^ — ~ — m -**■ m
aï Exacts. Erreurs . Oublis. Exacts. Erreurs. Exacts. Oublis. Oublis. Erreurs.
44 27 698 70 42 0. . 739 625 72 113
J. . 800 8 2 801 7 2 788 13 9
674 A. . 700 100 10 118 18 548 200 62
47 6 749 54 7 704 85 S. . 757 21
617 115 78 R. . 642 93 75 377 142 291
447 220 104 30ä 401 66 365 B. . 143 379
lequel les syllabes restent visibles ; l'augmentation du nombre d'er
reurs et d'oublis se l'ait plus lentement que ne se fait la diminution
du temps d'exposition de chaque syllabe. Ainsi, tandis que la durée
d'exposition de chaque syllabe pour la largeur de 3 mm. est égale à
58 p. 100 du temps d'exposition la de 5 nun., le nombre
de fautes et d'oublis n'augmente chez les sujets normaux que de 13
p. 100 et chez les malades seulement de 2ö p. 100.
Le tableau précédent montre que les différences individuelles sont
très considérables, ainsi le sujet J n'a presque pas commis d'erreurs
et presque pas fait d'oublis, tandis que le sujet A en a eu beaucoup,
surtout pour la largeur de 3 mm. Enfin, les trois malades se di
stinguent aussi beaucoup l'un de l'autre.
Si on regarde de plus près les proportions dans lesquelles aug
mentent les erreurs et les oublis depuis la largeur de S min. à la lar
geur de 3 mm., on remarque un fait constant : le nombre d'oublis
augmente environ de cinq fois, tandis que le nombre d'erreurs aug
mente à peine du double. Il y a plus : le rapport entre le nombre
d'erreurs et celui des oublis varie beaucoup d'un individu à l'autre et
cette proportion ne se trouve pas en rapport avec l'exactitude

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