Des idées et dela mémoire - article ; n°1 ; vol.8, pg 485-507
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1885 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 485-507
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1885
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Docteur Ch. Fauvelle
Des idées et dela mémoire
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 8, 1885. pp. 485-507.
Citer ce document / Cite this document :
Fauvelle Ch. Des idées et dela mémoire. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 8, 1885. pp. 485-
507.
doi : 10.3406/bmsap.1885.6398
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1885_num_8_1_6398— DES IDÉES ET DE LA MÉMOIRE. 483 FAUVELLE.
Des idées et de la mémoire ;
PAR LE DOCTEUR FAUVELLE.
Dans de précédentes communications, j'ai cherché à dé
montrer que les phénomènes intellectuels sont des manifes
tations de la force nerveuse développée sur les éléments ana-
tomiques des hémisphères cérébraux. J'ai d'abord établi, je
pense, d'une manière précise, que la volonté a pour siège
leurs cellules motrices, douées d'un pouvoir interrupteur qui >
leur permet d'arrêter le courant nerveux mis en mouvement
par une excitation extérieure, «ou de la laisser passer dans la
direction des muscles, avec l'intensité exigée par l'opération
intellectuelle dont l'acte volontaire n'est que la dernière
phase.
Incidemment, j'ai montré que la conscience n'est qu'un en
semble plus ou moins circonscrit de sensations vagues ou.
précises, ayant pour siège indiscutable les cellules réceptrices •
du cerveau, cellules sur lesquelles l'influx nerveux s'accumule
en les modifiant d'une manière plus ou moins profonde. Cette
propriété, cette impressionnabilité des cellules sentitives cé
rébrales constitue la mémoire.
Aujourd'hui je désire appeler l'attention de la Société sur
les premières conséquences des sensations, c'est-à-dire sur
les idées. Mon but est de rechercher leur mode de formation
et leur siège. Enfin je terminerai en exposant ce que l'on
doit entendre par la mémoire, quel est son siège et comment
on peut l'expliquer.
Les idées. — Rappelons d'abord et encore une fois, que la
force nerveuse se développe dans les masses cellulaires du
système, sous l'influence de l'oxygène qu'y apportent sans
cesse les globules sanguins ; que cette force est mise en mou
vement par des excitations produites aux extrémités périphé
riques des nerfs centripètes. Les courants qui en résultent, se
dirigeant toujours dans le même sens, tendent à parvenir
aux . organes actifs de l'économie, et spécialement aux 486 séance du 48 juin 1885.
■muscles. Cette notion des courants est très importante pour
l'intelligence des phénomènes nerveux, qu'il y ait transport
réel de la force, ou, ce qui est plus probable, vibrations pro
gressives des molécules de la substance nerveuse. Elle doit
être aussi la base de toute étude de l'intelligence, cette fonc
tion des hémisphères cérébraux.
Les excitations parviennent au cerveau, soit directement
par les organes des sens, soit indirectement par Taxe gris
médullaire et l'appareil ganglionnaire avec lesquels il a des
connexions plus ou moins intimes. Les premières sont pré
cises, les autres plus ou moins vagues ; mais toutes devien
nent des sensations par le fait de l'action des courants sur les
cellules auxquelles aboutissent les nerfs centripètes.
Voilà le fait réellement curieux et intéressant au point de
vue des sciences naturelles en général et spécialement de la
science anthropologique : une excitation matérielle est per
çue, l'animal en a conscience. Aux époques d'ignorance
scientifique, ce fait a paru merveilleux, surnaturel. Voilà ce
qui explique, sans les légitimer, toutes les conjectures à l'aide
desquelles la philosophie a cherché à rendre compte du phé
nomène; conjectures que les religions ont systématisées,
c'est-à-dire reconnues comme vraies, et au-delà "desquelles
elles ont interdit toute recherche ultérieure.
Pour nous qui ne sommes ni philosophes ni sectateurs
d'aucune religion, nous ne voyons dans la sensation qu'un
phénomène naturel, resté jusqu'ici inexpliqué. Nous nous
contenterons donc de constater que, dans le cerveau, les
cellules réceptrices sont aptes à recevoir du courant nerveux,
mis en mouvement par une excitation matérielle, une im
pression durable, aptitude que nous étudierons ci-après sous
le nom de mémoire. L'impression produite est le résultat du
temps d'arrêt que le courant subit sur ces cellules en s'y
Iè~
accumulant. Ce temps d'arrêt, s'il n'est pas causé par
pouvoir interrupteur des cellules volitives, lui est certaine
ment corrélatif. '
Dans l'appareil spinal et dans l'appareil ganglionnaire, il — DES IDÉES ET DE LA MÉMOIRE. 487 FAUVELLE.
n'en est pas ainsi ; le courant parvient directement et fatal
ement aux organes actifs, glandes, muscles ou autres*
Le temps d'arrêt et l'accumulation de l'influx nerveux sur
les cellules cérébrales sont faciles à démontrer. Une sensa
tion vive a été perçue dans la journée;. pour une raison ou
pour une autre elle n'a donné lieu à aucune volition qui ait
épuisé le courant; il ne lui a pas été donné satisfaction* La
nuit suivante, pendant l'insomnie qu'elle provoque souvent,
cette sensation reparaît plus intense que jamais ; le courant
reprend sa marche, donne lieu à une foule de réflexions et le
lendemain à des actes en rapport avec elles ; et cependant
aucune sensation nouvelle n'a eu lieu, Ce qu'il y a de plus
remarquable, c'est que le cerveau peut être- en même temps
le siège d'une foule de courants arrêtés et accumulés, cou
rants produits par des excitations très diverses et qui cont
inuent leur trajet dans un ordre qui ne rappelle en rien celui •
de leur mise en action*
Dans les centres nerveux médullaires et ganglionnaires,
les courants ne subissent aucun temps d'arrêt, il n'y a pas, à
proprement parler, de localisation a rechercher. Cependant
on admet pour la moelle que les cellules où aboutissent les
tubes centripètes sont le siège des excitations et que celles
d'où partent les tubes centrifuges » possèdent un pouvoir
moteur; d'où le nom de centres excito-moteurs donné aux
centres médullaires.
Pour le cerveau, les localisations ont plus d'importance. .
Les courants nerveux en s'y arrêtant produisent trois phé
nomènes bien caractérisés : les sensations, puis les idées qui
en sont le premier résultat^ et enfin les volitions, qui en sont
la conséquence ultime.
L'observation, comme la logique, nous a montré que les
volitions ont pour siège les cellules motrices. Si une compar
aison grossière m'était permise, je dirais que ce sont des
robinets qui peuvent être fermés ou ouverts en toutes pro
portions,- si la pression n'est pas trop intense. - •
Tout le monde est d'accord pour placer les sensations 488 SÉANCE DU 18 JUIN 1885.
simples sur les cellules où se terminent les tubes centripètes
qui apportent les excitations périphériques. Sauf quelques
exceptions, les différentes espèces de cellules volitives et
sensitives n'ont pu être spécifiées sur la surface des hémi
sphères cérébraux. Mais les recherches méthodiques sont
si récentes, que ce résultat, si mince qu'il soit, est de bon
augure.
Restent les idées qui forment l'intermédiaire entre les
sensations et les volitions. Ce sont elles qui, tout d'abord,
vont nous occuper. Pour bien comprendre ce qui va suivre,
il faut se rappeler :
1° Que les sensations sont perçues, c'est-à-dire que l'on en
a conscience;
2° Qu'elles persistent et peuvent être ravivées ;
3° Que, par conséquent, plusieurs sensations peuvent être
perçues en même temps.
De ces trois propositions qui se passent de commentaires,
découle naturellement le mode de formation des idées.
Lorsque deux ou plusieurs sensations sont en présence,
par le fait même que Ton en a conscience et qu'elles sont
simultanées, il résulte forcément une comparaison entre elles
et cette comparaison a pour conséquence un jugement, c'est-
à-dire une sensation nouvelle, plus complexe. De la percep
tion simultanée de deux

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