Des mots français en polonais : voyelles finales et ? atone - article ; n°3 ; vol.8, pg 178-193
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Des mots français en polonais : voyelles finales et ? atone - article ; n°3 ; vol.8, pg 178-193

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Description

Revue des études slaves - Année 1928 - Volume 8 - Numéro 3 - Pages 178-193
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1928
Nombre de lectures 62
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J. Morawski
Des mots français en polonais : voyelles finales et ə atone
In: Revue des études slaves, Tome 8, fascicule 3-4, 1928. pp. 178-193.
Citer ce document / Cite this document :
Morawski J. Des mots français en polonais : voyelles finales et ə atone. In: Revue des études slaves, Tome 8, fascicule 3-4,
1928. pp. 178-193.
doi : 10.3406/slave.1928.7412
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/slave_0080-2557_1928_num_8_3_7412DES MOTS FRANÇAIS
EN POLONAIS:
VOYELLES FINALES ET 9 ATONE,
PAR
J. MORAWSKI.
Une étude sur les mots d'origine romane en polonais m'a
amené à m'occuper des changements phonétiques que ces mots ont
subis en passant dans notre langue. Souvent, ces changements
n'intéressent que la prononciation et par suite l'orthographe :
il s'agit de remplacer les sons étrangers au polonais par des sons
plus ou moins rapprochés, par exemple [ô] par e, [m] par и ou
ju, etc. Mais cette assimilation purement phonétique ne nous suffît
pas. Ainsi, nous ne gagnons rien à écrire et à prononcer (en
accentuant la pénultième) foje, wizawi, randewu, meniu, puisque
ces mots n'en sont pas plus déclinables que si on les écrit à la fran
çaise : foyer, vis-à-vis, rendez-vous, menu. C'est alors qu'intervient
l'assimilation morphologique qui parfait l'œuvre de polonisation en
rendant les mots susceptibles d'être déclinés ou conjugués comme
des mots polonais. Les verbes et les adjectifs s'assimilent rapide
ment {1) : les premiers en prenant la terminaison -owac (bUmer>
ùlamovac, établir > etablowac) , les seconds en s'adjoignant les suf
fixes -ny (pikanl-ny), -M (szarmanc-ki) ou -owy (barok-owy}. Les
substantifs qui se terminent par des consonnes n'ont même pas
besoin de suffixes : ils passent sans plus à la déclinaison masculine,
même quand ils sont féminins en français, par exemple douceur >
duser. En revanche, les substantifs à finale vocalique sont, en géné
ral, plus réfractaires à l'assimilation morphologique, et les mots
d'origine française sont particulièrement instructifs à cet égard.
í1) D'ailleurs ces verbes et ces adjectifs dérivent plus souvent des noms polonais
que des noms français correspondants : ktvefié vient de kwef (-cdfr. coiffe) Ą-ić,
non de coiffer, etc.
Revue de* Étude* slavet, tome VIII, 1938, fasc. 3-&. DES MOTS FRANÇAIS KIT POLONAIS : VOYELLES FINALES ET Э ATONE. 179
accentué" bs. A. Voyelles
Le traitement des voyelles accentuées offre quatre éventualités :
I. Conservation pure et simple de la voyelle finale;
II. Remplacement de la voyelle finale par des suffixes polonais
(surtout -a, -ja, -ka);
III. Adjonction d'une consonne après la voyelle finale, resp.
dénasalisation des voyelles nasales;
IV. Chute de la voyelle finale.
I. — Les seules voyelles conservées à la fin des mots sont [a]
et [o], exceptionnellement [e] et [ť]. Les noms français qui se te
rminent en [a] et [o] sont assimilés aux noms polonais en -a et -o :
ils rejettent l'accent sur la pénultième, prennent le genre féminin
(-a) ou neutre (-0), et se déclinent comme sława et słowo. Exemples
pour [a] : falbala > f albana (gén. falbany), sofa>sofa; — pour
[0] : bureau>biuro (gén. biura) , fricandeau> jrykando , carreau>
karo, landau> lando , rondeau > rondo, cerceaux* serso, zéro > zero
(gén. zera). Même remarque pour les mots en -as et -ot qui ont
laissé tomber leur consonne finale, par exemple canevas > kanwa
(gén. kanwy), taffetas > tafta; paletot > palto, et les plus connus
parmi les noms propres en [a] et [o], comme Zola (gén. Zoli),
Boileau (Boila), Caro^Cara), Rousseau [Rousseau'a ou Russa). Ces
derniers ne sont donc pas assimilés aux noms polonais en -o qui ,
aujourd'hui, suivent la déclinaison des féminins en -a :
Fredro (gén. Fredry). Mais la plupart des noms propres en [o] sont
indéclinables : Bordeaux, Hugo, Marivaux, Mirabeau, Rameau, de
même que les noms géographiques (Bordeaux, Meaux) et quelques
noms communs d'adoption récente, comme bordo, lila (le vin et la
couleur), depo, tablo (d. panneau écrit à la française).
Parmi les noms terminés par une autre voyelle que [a] ou [o],
ceux en [e] et [1] — les seuls qui entrent en ligne de compte —
ne sont jamais assimilés ni aux neutres en -e (pole) ni aux féminins
en -1 (j>ani). On ne saurait alléguer le vieux mot *labe^ (</'йШ),
parce que ce mot, de même que *brokoli (<ital. broccoli), se dé
clinait comme les adjectifs ou — ce qui revient au même — les
noms propres polonais en -ski : labe, gén. labego (cf. brokoli, -ego,
О Les noms précédés d'un aetérique sont vieillis ou désuète, ou bien représent
ent de« formes hypothétiques. 180 J. MORAWSKI.
cité par Linde). Cependant, quelques mots terminés en -e et -г (y)
pourraient à la rigueur se décliner comme des pluriels polonais,
par exemple *pondypary (<c points de Paris) d'après dary, dwory,
draże (<: dragées), mot lancé récemment par un confiseur de Varsov
ie, d'après straie'l]. Mais, en général, les noms qui gardent leur
~e ou -/ final sont invariables , par exemple foje (foyer), kare (carré),
piure (purée), koli (colis) &\ potpurri, wizawi, etc. Les noms propres
en é, ée, i, y se déclinent comme des adjectifs (cf. labe) : Doré
(gén. Dorégo), Mérimée, -éego, Vigny, -y ego (mais Ney fait Neya,
parce que l'y tient ici lieu de la consonne [/]). Condé a été latinisé
en Kondeusz.
IL — Le procédé d'adjonction d'un suffixe est employé surtout
à ľégard des noms en [e], masculins et féminins (soit -é, -ée, -aie,
-er) , et en [г] , qui ne conservent pas leurs voyelles en polonais.
Exemples pour -é : (bœuf) braisé>breza (employé à Varsovie),
canapé > kanapa , clichés klisza, consommé >konsoma, * crevé >krewa
(au jeu des cartes), croisé ^-kroaza, doublé > dubla (billard) , piqué
>pika, plaqué > plaka, plissé > plisa ; pour -ée : ajustée ^> * aiusta ,
chaussée > szosa , levée >lewa, renommée > renoma; pour -aie : porte-
monnaie >* portmona ; ^our -er : baiser>beza (pâtisserie); pour -г :
besi > beza (espèce de poire), guillochis> gilosza , marli > meria. Le
point de départ du changement [e]>a n'est pas, à mon avis,
la tendance à créer des mots pseudo-latins — IV français corre
spond souvent à un a latin — , mais plutôt le fait que les mots en
[e] coïncident phonétiquement avec l'accusatif [-ê] des mots fémi
nins en -a H On а dit d'abord zjeść baiser (braisé) , puis zjéíé beze
(breze; cf. piure <z purée) , et enfin zjeść beze_ (brezę), et sur ce pré
tendu accusatif on a refait le nominatif beza (breza), d'après teze_\\
tcza^K Au contraire, le changement [г] >а s'explique le mieux
(t) Quelquefois ces prétendus pluriels forment un nouveau singulier. Ainsi le mot
kolibry (colibri). Comme nous sommes habitués à voir dans le y final le signe du
pluriel, nous avons refait sur kolibry le singulier kolibr ou koliber (cf. kalibry —
kaliber). De kanary «sucre importé des îles Canaries» , nous avons tiré kanar et le
diminutif kanarek « canari я .
W Cependant , on emploie aussi kolis , -u , et on pourrait dire , à la rigueur : bez
wizawùu, en articulant le t final (cf. plus bas).
(*' Le ę final se prononce couramment [e] en polonais.
W Dans son roman Wodzirej, l'écrivain Zapolska fait dire à l'un de ses person
nages : «Postaw turne» (< tournée). Cf. aussi robié furorę > robić furorę , d'où
furora. C'est de même que s'expliquent poi. kawa (*kafa) pour kafe (russe кофє ,
tch. kafe), et herbata pour herba-the (cf. ihe, które u nas herba-the zowia, cité par
Linde , au mot herbata) : pié herba-lhe > pić herbatę. Les colons polonais du Brésil , DES MOTS FRANÇAIS EN POLONAIS : VOYELLES FINALES ET 0 АТОЛЕ. 181
par une réaction du latin ou , plus exactement, du suffixe -ja. Ge
suffixe, en tant qu'équivalent du łat. -ia, a été aussi introduit dans
les mots français en -ie (<Iat. m), par exemple baterja, bonomja,
broder ja , galanlerja, karoserja, kurtuazja, menaierja, pasman-
terja, etc.(li. Etant donné le petit nombre de mots en -/, on com
prend qu'on ait pu les confondre avec ceux en -ie (<m), beau
coup plus nombreux. C'

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