Dossier Déc. 2010-Janvier 2011- Comment mieux prendre  soin de soi
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   Comment mieux prendre soin de soi   Par Marie Charbonniaud L’estime de soi est un bien précieux : nos enfants auront la chance de l’avoir en héritage. Malgré les moments durs, on peut la conserver ou l’améliorer. Voici comment. «Quand je suis devenue maman pour la première fois, je cherchais continuellement des points de repère ou de comparaison auprès des autres mamans. Il y avait tant de nouveautés !», se souvient Isabelle Fréchette, maman d’Émy, quatre ans et d’Azélie, deux ans et demi. «Lorsque je discutais avec mon amie, nouvelle maman aussi, j’avais toujours l’impression d’être moins renseignée», raconte la maman de Saint-Basile-le-Grand. Au cours de ses 38 années de pratique, le psychoéducateur et orthopédagogue Germain Duclos a rencontré beaucoup de parents dans le doute, comme Isabelle. Pourtant, tout comme l’enfant, le père et la mère gagnent beaucoup à développer une bonne estime d’eux-mêmes. «L’estime de soi du parent, c’est-à-dire le jugement que vous portez sur votre propre valeur en tant que parent, est un grand indicateur du bien-être psychologique ressenti au sein de la famille», explique Germain Duclos. Grâce à cette estime, vous réalisez le pouvoir personnel que vous avez sur votre vie ainsi que sur vos ressources pour surmonter les épreuves. Ce sentiment de compétence va également se transmettre à vos enfants, puisque c’est au sein de la famille qu’ils réalisent leurs premiers apprentissages et s’initient à ...

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Extrait

 
 
Comment mieux prendre soin de soi  

Par Marie Charbonniaud

L’estime de soi est un bien précieux : nos enfants auront la chance de l’avoir en héritage.
Malgré les moments durs, on peut la conserver ou l’améliorer. Voici comment.

«Quand je suis devenue maman pour la première fois, je cherchais continuellement des
points de repère ou de comparaison auprès des autres mamans. Il y avait tant de
nouveautés !», se souvient Isabelle Fréchette, maman d’Émy, quatre ans et d’Azélie, deux
ans et demi. «Lorsque je discutais avec mon amie, nouvelle maman aussi, j’avais toujours
l’impression d’être moins renseignée», raconte la maman de Saint-Basile-le-Grand.

Au cours de ses 38 années de pratique, le psychoéducateur et orthopédagogue Germain
Duclos a rencontré beaucoup de parents dans le doute, comme Isabelle. Pourtant, tout
comme l’enfant, le père et la mère gagnent beaucoup à développer une bonne estime
d’eux-mêmes.

«L’estime de soi du parent, c’est-à-dire le jugement que vous portez sur votre propre
valeur en tant que parent, est un grand indicateur du bien-être psychologique ressenti
au sein de la famille», explique Germain Duclos. Grâce à cette estime, vous réalisez le
pouvoir personnel que vous avez sur votre vie ainsi que sur vos ressources pour
surmonter les épreuves.

Ce sentiment de compétence va également se transmettre à vos enfants, puisque c’est
au sein de la famille qu’ils réalisent leurs premiers apprentissages et s’initient à la vie en
société. Vos enfants apprendront à leur tour à s’affirmer, à assumer leurs responsabilités,
à respecter les règles établies, ainsi qu’à partager. «On remarque que les parents ayant
une bonne estime d’eux-mêmes favorisent l’estime personnelle chez leurs enfants. C’est
comme si l’estime de soi avait un caractère contagieux», résume l’auteur.

Identifier ses vulnérabilités

Malheureusement, ce sentiment de confiance et d’optimisme est souvent malmené par le
stress de la vie parentale.

Lorsque Julie Dussault, maman de Nathan, cinq ans, et de Mylan, trois ans, s’est séparée
de son conjoint, il y a un an, sa baisse de confiance a affecté la discipline familiale.
«Comme je me sentais coupable de la situation vis-à-vis de mes enfants, j’étais
plus fragile dans mes interventions et j’avais l’impression que mon aîné me manipulait
davantage», raconte-t-elle.
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  BIEN  GRANDIR  Déc.  2010 -­‐  Janv.  2 011    

Du côté de Claudia Cardinal, maman de Maïka, huit ans, et d’Alydia, quatre ans, c’est un
deuil qui a malmené son estime de soi. Lorsqu’elle a perdu son bébé, quatre jours avant la
date prévue d’accouchement, un grand sentiment d’incompétence parentale l’a envahie.
«Mon estime a chuté, car il m’était difficile de garder l’énergie, le moral, tout en
continuant d’appliquer la discipline. Je me sentais également coupable de ne pas pouvoir
m’accrocher à l’idée que j’avais deux autres filles en vie et en santé, comme les gens me
le conseillaient.»

Des recherches ont démontré qu’il existe un lien entre le stress vécu par les parents et le
sentiment de compétence parentale. «Plusieurs facteurs ont été identifiés et nous savons
que lorsque les parents se sentent impuissants à régler ces facteurs de stress, leur estime
d’eux-mêmes est atteinte», explique Germain Duclos.

Des facteurs de stress ? La santé, les obligations familiales, professionnelles et
ménagères, les conflits conjugaux et familiaux, la monoparentalité (surtout si elle
s’accompagne de pauvreté et d’isolement), un deuil ou une séparation, le jugement des
autres, les problèmes de santé des enfants, la discipline, l’accessibilité des milieux de
garde, le manque de temps consacré aux enfants, etc.

«Vos enfants, en ressentant ce stress et cette impuissance, vivent de l’insécurité.
C’est ce qui les amène à être indisciplinés», explique Germain Duclos. Plus tôt vous
éliminerez ces émotions négatives, plus tôt il vous sera facile de retrouver la fiabilité, la
cohérence et la constance éducative dont vos enfants ont besoin. (Voir également le
dossier de septembre 2010 de BIEN GRANDIR : La discipline, des approches
gagnantes.)


Chercher de l’aide et du soutien

Pour arriver à réduire ce stress, une aide est parfois nécessaire. Elle peut bien sûr venir du
conjoint, puisqu’il est généralement le plus présent et le plus complice au quotidien. Il
pourra participer à renvoyer une image positive de l’autre parent, en lui disant combien il
approuve ses gestes, sa compétence et lui fait confiance . Il peut aussi ouvrir la discussion
pour lui permettre de s’exprimer, mettre des mots sur ses doutes et l’aider à prendre du
recul.

«Quand on a le nez collé sur la montagne, on ne voit pas toute la montagne ; c’est
normal. Voilà pourquoi un professionnel, une amie, un parent ou même un livre, peuvent
aussi aider à prendre le recul nécessaire et à dénouer l’impasse», affirme Germain
Duclos.

Julie Dussault, par exemple, a consulté un travailleur social – tel qu’il en existe en
clinique privée ou en CLSC – qui, suite à des rencontres avec elle et son fils, a pu la
rassurer. «Il m’a confirmé que mes interventions étaient justes et que je devais les
maintenir, mais avec davantage de fermeté et d’assurance. Nathan percevait mon
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insécurité et cherchait simplement à s’adapter à son nouvel environnement et à
comprendre les règles», explique la maman de Québec.

Claudia Cardinal, pour sa part, a combiné deux démarches. «Mon estime de moi, en tant
que parent, est revenue suite à des consultations chez une psychologue et par l’activité
physique. Lorsque j’ai commencé à m’entraîner, j’ai remarqué un grand changement sur
mon moral», précise-t-elle.


Faire le bilan de sa propre enfance

C’est parfois en regardant du côté de son histoire familiale que l’on peut identifier une
fragilité. «En faisant le bilan de notre propre éducation, en prenant conscience de ses
caractéristiques, on parvient à mieux évaluer sa responsabilité et son estime de parent»,
explique Germain Duclos.

En effet, certains parents offrent une éducation semblable à celle qu’ils ont reçue, tandis
que d’autres vont s’y opposer et éduquer de façon complètement contraire, en réaction.
Par exemple, certains font preuve de laxisme lorsqu’ils perçoivent leur propre éducation
comme ayant été très rigide. «L’important, c’est d’en prendre conscience, d’évaluer avec
recul ce que vous avez aimé et moins aimé, pour faire la paix avec votre passé. Ce bilan
va vous permettre de bâtir l’éducation de vos enfants, avec votre personnalité, vos
valeurs, dans votre contexte actuel», suggère Germain Duclos.

C’est ainsi que Julie Dussault, grâce à l’aide d’un travailleur social, a réussi à mieux
comprendre d’où venaient ses problèmes éducatifs. «En plus de me conseiller dans ma
relation avec Nathan, mon intervenant m’a proposé de faire un travail sur moi pour
savoir, plus en profondeur, d’où venait cette insécurité, ce manque de confiance. Ce suivi
thérapeutique avec lui m’est grandement bénéfique.»


Faire les bons choix

Comment savoir si vous faites les bons choix pour vos enfants ? Après avoir beaucoup
douté d’elle-même, lorsque sa première fille était bébé, Isabelle Fréchette s’est rendu à
l’évidence : «Il faut se faire confiance et être confortable avec ses propres décisions.»
Petit à petit, elle a bâti son estime de maman. «Riche de quatre ans d’expérience en tant
que maman de deux filles, je sais maintenant que chaque enfant est différent, et que ce
sont les parents qui connaissent le mieux leur enfant.»

«Les bons choix sont toujours ceux que vous faites en fonction des besoins de vos
enfants», ajoute Germain Duclos. C’est pourquoi le sentiment de compétence et la
compétence réelle naissent de

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