Du Dniestre à la Caspienne. Esquisse palethnologique - article ; n°1 ; vol.6, pg 116-138
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1895 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 116-138
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1895
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

S. Zaborowski
Du Dniestre à la Caspienne. Esquisse palethnologique
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 6, 1895. pp. 116-138.
Citer ce document / Cite this document :
Zaborowski S. Du Dniestre à la Caspienne. Esquisse palethnologique. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV°
Série, tome 6, 1895. pp. 116-138.
doi : 10.3406/bmsap.1895.5578
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1895_num_6_1_5578SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1895 116
M. Manouvrier. — On tenait compte, pour distinguer les
races, de la forme du nez et de bien d'autres caractères long
temps avant l'intervention de M. Gh. Rochet. Mais peu im
porte ; dans la question qui nous occupe, toute difficulté dis
paraît devant la demande de M. Sanson, si la Société veut bien
émettre un vote conforme.
J'aurai moi-même à faire une demande analogue à propos
d'une communication qui m'a été adressée par un autre an
cien et honoré membre démissionnaire, M. le Dr Durand (de
Gros), et que j'aurai l'honneur de lire en cette séance.
L'insertion in extenso de la communication de .M. Charles
Hochet est mise aux voix et acceptée.
Du Duicstre à la Caspienne.
Esquisse palethnologique
Par M. Zaborowski.
I. — La Russie quaternaire. Stations humaines. Migration du
mammouth. Époque du lœss et de la « terre noire » dans la
Russie méridionale.
Dans un précédent mémoire (A propos de dix crânes de
Rochefort, Bull. 1894), j'ai dit en passant que, quant à leurs
origines, les Lithuaniens étaient dans la même situation que
les Ossèthes (Bull. 1894, p. 63). Jusqu'ici on n'avait rien, ni
notions précises, ni hypothèse plausible, sur les affinités
ethniques véritables, les antécédents et la provenance de ce
peuple lithuanien si curieux pour sa langue, qui surgit pour
l'histoire, sans être un nouveau venu dans le territoire qu'il
n'a cessé d'occuper, seulement vers le xe siècle de notre ère.
Oserai-je dire qu'aujourd'hui j'apporte une solution à ces pro
blèmes? En tout cas, et grâce à de récents travaux, je puis
en bien déterminer les éléments, je puis fixer les origines — DU DJNIESTRE A LA CASPIENNE 117 ZÀBOROWSKI.
possibles et probables des Lithuaniens et donner une descrip
tion satisfaisante de leurs caractères. L'histoire d'ailleurs ne
m'étant presque d'aucun secours, puisqu'elle n'a éclairé ces
régions reculées de l'Europe septentrionale que bien tardive
ment, c'est sur la palethnologie et l'ethnographie que je dois
m'appuyer, toute autre, considération mise d'abord à part.
Il m'est impossible de fournir aucune indication intelligi
ble, aucune donnée admissible sur l'origine des Lithuaniens,
si d'abord je ne trace pas un tableau quelconque de tout le
passé préhistorique du rivage septentrional de la mer Noire
en particulier. Les matériaux réunis sur ce passé ne man
quent pas. Le difficile est de se reconnaître au milieu d'eux.
En essayant de les coordonner on s'expose à des erreurs et à
des omissions, à ne faire qu'œuvre provisoire. J'en courrai le
risque. Je ne m'occuperai pas bien entendu de la Grimée et au
tres régions voisines où les colonies étrangères furent toujours
dominantes. Les richesses archéologiques recueillies là ont
été récemment l'objet d'une publication en français. Elles sont
grecques. Je ne m'occuperai que de ce que nous appellerions
aujourd'hui YHinterland. Il y a dans la Russie propre, mis à
part les toundras qui n'ont pour ainsi dire pas de passé, deux
grandes régions géographiques distinctes. Celle du centre,
du nord et du nord-ouest où les forêts ont dominé ou domi
nent encore; et celle du sud, sans forêt et caractérisée par
la steppe. Le peuplement de la première a été certainement
tardif. On a plusieurs fois parlé de découvertes relatives
à l'homme quaternaire dans cette région. Je les ai toujours
accueillies avec la plus grande incrédulité, et elles n'ont pas
résisté à la critique. Cette région était, en effet, inhabitable
jusqu'en pleine époque néolithique. Voila un premier fait
acquis aujourd'hui à la science. Car il n'y a sur ce point, ce
me semble, aucune dissidence entre les géologues russes.
La Russie fut, jusqu'aux dernières phases de l'époque qua
ternaire, jusqu'à sa phase magdalénienne inclusivement, « un
désert de glace et de neige privé de vie végétale et animale »
(Nikitin). Le glacier scandivo-russe, d'une épaisseur de 300 à 118 SÉANCE DU 21 FÉVRIER 1895
1 ,000 mètres, la recouvrait presque entièrement au nord-ouest,
au nord et au centre, descendant par ses déversements cen
traux jusque pas très loin des rives actuelles de la mer Noire.
Ses limites méridionales reconnues furent en effet la rivière
Styr en Wolhynie,la partie septentrionale des gouvernements
de Kherson et d'Ékatérinoslaw, le sud-est de celui de Pol-
tawa, et l'angle nord-ouest du gouvernement de Kharkow.
Toutes les traces de l'homme contemporain du mammouth
se rencontrent exclusivement le long de la limite de la répart
ition des blocs erratiques et près de cette limite. Ses stations
semblent se relier à celle de la fameuse grotte du mammouth
près de Gracovie où se montre encore la belle industrie magd
alénienne.
Nous n'en connaissons d'ailleurs que trois ou quatre :
1° celle de Kamenec-Podolski, que je cite avec doute, n'ayant
pas de détails; 2° celle de Gontzy, district de Lubny, gouver
nement de Poltawa, sur la rivière Oudaï, où, à la base d'un
rivage ancien, gisaient de nombreux outils de pierre grossiers
avec des os de renne et d'au moins six mammouths; 3° celle
de Kostenki, au bord du Don, gouvernement de Voronèje, la
plus importante avec ses 330 silex dispersés autour de foyers
avec les restes de 18 mammouths; 4° celle bien connue de
Karatcharowo, près Mourom.
La position de cette dernière dont l'ancienneté est discutée,
ne doit pas faire illusion sur l'habitabilité de la Russie centrale.
Il y a entre l'Okaet le Don, un plateau qui ne fut jamais couvert
de glace. L'influence de la dépression aralo-caspienne devait,
d'ailleurs, alors se faire sentir jusque-là. Du côté de l'Est, en effet,
les limites du glacier scandinavo-russe remontent considérable
ment. Dans l'Oural même on ne retrouve plus sa trace, du moins
avec certitude, que vers le 61e parallèle. Mais les eaux de la
Caspienne recouvraient alors une immense surface, toutes les
terres jusqu'à plus de 150 mètres au-dessus de son niveau
actuel. Elles s'étendaient jusqu'à près de Kasan, jusqu'à l'an
gle sud-est du gouvernement de Viatka, battant les contreforts
de l'Oural jusqu'au 55e parallèle. Et elles furent (Tchernis- — DU D.NIESTRE A LA CASPIENNE 119 ZABOROWSKI.
chew), pendant la fonte du glacier, en communication par les
bassins d'eau douce du gouvernement de Viatka, avec les
mers boréales qui rejoignaient les lacs Onega et Ladoga jus
qu'à une époque toute récente.
L'Europe était donc pour ainsi dire fermée du côté de
l'Asie, limitée nettement à l'Est par des obstacles infranchis
sables. Au-delà de l'Oural et de la Caspienne, au surplus, il
n'y avait pas davantage de terre habitable sauf sans doute
contre l'Oural même.
Les eaux du lac Balkach se confondaient avec celles de la
dépression aralo-caspienne. Et il y a toute probabilité que
cette mer était en communication avec l'Océan Arctique par la
Sibérie même. Le phoque qui l'habite encore (ph. caspcia)
n'est qu'une variété du phoque marbré de l'Océan Arctique,
comme celui du lac Baikal, à 2,000 pieds au-dessus du niveau
de la mer. La haute vallée de l'Obi, à Tomsk, n'est pas à plus
de 91 m. au-dessus du niveau de la mer actuelle.
Les terres libres le long de l'Oural et tout autre territoire
quelconque de la Sibérie occidentale, étaient complètement
séparés de l'Asie non seulement par cette vaste mer dont les
traces récentes se reconnaissent jusqu'au-delà du Balkach,
dans le bas des vallées qui descendent de l'Alataou. et qui
recouvrait les déser

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