E. Wilson, Apologies to the Iroquois  ; n°2 ; vol.2, pg 140-141
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E. Wilson, Apologies to the Iroquois ; n°2 ; vol.2, pg 140-141

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L'Homme - Année 1962 - Volume 2 - Numéro 2 - Pages 140-141
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Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 12
Langue Français

Extrait

Claude Lévi-Strauss
E. Wilson, Apologies to the Iroquois
In: L'Homme, 1962, tome 2 n°2. pp. 140-141.
Citer ce document / Cite this document :
Lévi-Strauss Claude. E. Wilson, Apologies to the Iroquois. In: L'Homme, 1962, tome 2 n°2. pp. 140-141.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hom_0439-4216_1962_num_2_2_366496I40 COMPTES RENDUS
établirent leur hégémonie. Respectueux de l'organisation foncière traditionnelle et, plus
qu'on ne l'a cru, des religions locales, les Incas surent édifier une structure d'ensemble qui
leur permit d'intégrer une prodigieuse diversité culturelle, sans détruire l'originalité des
parties composantes. Pour étayer cette thèse, qui est aujourd'hui celle de la plupart des
spécialistes, Métraux fait appel, non seulement aux sources écrites dont on s'était trop souvent
contenté dans les ouvrages de synthèse, mais aussi aux documents archéologiques et ethno
graphiques, enfin à son expérience personnelle, puisqu'il a récemment séjourné et travaillé
au Pérou. L'ouvrage contient une masse d'informations, souvent réduite à un paragraphe,
une phrase ou un membre de phrase (comme l'exigeait le format exigu de la collection), mais
toujours d'une extrême précision. Il n'existe certainement pas, à l'heure actuelle, de meilleure
introduction à la connaissance des sociétés péruviennes, et bien que ce livre soit accessible
au lecteur le moins préparé, les américanistes eux-mêmes y trouveront beaucoup de rense
ignements naguère épars, ici rassemblés pour la première fois sous une forme commode, en
même temps que l'occasion d'utiles réflexions.
Comme le seul ouvrage d'ensemble sur les Incas publié en français est celui (que j'estime
beaucoup) de Louis Baudin, L'Empire socialiste des Incas (Travaux et Mémoires de l'Institut
d'Ethnologie, vol. V, Paris, 1928), Métraux a jugé nécessaire de battre en brèche l'idée que
l'empire des Incas ait pu être une sorte d'ébauche ou d'esquisse d'un régime socialiste. Il
me semble qu'il y a là un malentendu. En effet, Métraux se réfère à une définition du socia
lisme émanant d'auteurs socialistes, et il n'a nulle peine à montrer que, par son caractère
oligarchique et autoritaire, par ses privilèges exorbitants fondés sur la contrainte, par sa
texture très lâche aussi, le système politique, social et économique instauré par les Incas
n'évoque le socialisme d'aucune façon. Ce faisant, il ne prend pas garde que Baudin n'est pas
un socialiste, mais, au contraire, un adversaire acharné de ce régime, et que le titre de son
livre recèle une intention polémique. Pour Baudin, le régime des Incas n'était certainement
pas celui que les théoriciens du socialisme pouvaient rêver, mais, bien plutôt, un équivalent
approché de la forme de gouvernement à laquelle, selon lui, les aspirations socialistes about
iraient en fait. Par conséquent, l'opposition entre Baudin et Métraux n'est pas aussi grande
que ce dernier tend à le suggérer. D'autre part, si Métraux fait dans son livre un effort méri
toire pour « démystifier » le régime des Incas, il n'y parvient qu'imparfaitement, car même
en dépouillant les commentaires des anciens auteurs de toutes leurs exagérations et de la
part de divagations qu'ils comportent, la réalité inca, réduite à son expression la plus modeste
et aux faits interprétés dans un esprit d'extrême prudence scientifique, ne peut, aujourd'hui
encore, manquer à chaque instant de nous stupéfier. Des efforts comme celui de Métraux
sont indispensables. Mais, en dépit de tout, l'Amérique pré-colombienne n'a pas fini d'appar
aître aux ethnologues comme une sorte de planète Mars.
Claude Lévi-Strauss
Edmund Wilson, Apologies to the Iroquois ; with a Study of the Mohawks in
High Steel, by Joseph Michtell ; W. H. Allen, London, i960, 310 p., 15 ill.,
19,5 x 11,5 cm (36 sh.).
L'auteur, célèbre par ses romans et ses chroniques du New Yorker, possède une maison
de campagne dans le nord de l'État de New- York. Il remarque un jour un article de presse,
signalant qu'une bande d'Indiens Mohawk s'est établie récemment non loin de sa propriété
et qu'elle revendique toute cette portion du territoire comme lui appartenant, aux termes
d'un traité conclu en 1884 avec le gouvernement américain. Sans trop s'inquiéter, mais plutôt
par acquit de conscience, l'auteur décide un jour d'aller rendre visite à ses nouveaux voisins,
afin de s'assurer qu'il n'est point menacé dans ses droits. Cette presque fortuite à une
poignée d'Indiens miséreux l'entraîne à des contacts de plus en plus fréquents avec les « enva- COMPTES RENDUS 141
hisseurs ». Et une extraordinaire aventure commence : l'auteur, new-yorkais raffiné, découvre
peu à peu la réalité indienne actuelle, et l'ampleur du problème indien. Celui-ci deviendra vite
pour lui une obsession, et son étude l'absorbera pendant de longs mois. Les Mohawk l'intr
oduisent dans les conseils des six nations iroquois. Il prend contact avec l'organisation poli
tique des Seneca et obtient d'assister à leurs cérémonies. De plus vastes problèmes se dévoi
lent ; ainsi le drame de l'aménagement du Saint-Laurent dont les eaux ne purent être rendues
navigables aux navires de haute mer qu'au terme d'une lutte de plusieurs années contre les
intérêts indigènes ; lutte qui, pour se dérouler sur le plan purement juridique, ne fut pas moins
âpre, féroce et désolante, que les méthodes traditionnelles d'extermination. Tout au long
du livre, on fait des découvertes surprenantes. Sans doute savait-on que les Iroquois four
nissaient depuis longtemps des équipes sans rivales pour l'édification des ouvrages d'art en
poutrelles d'acier, mais on se doutait moins qu'en conséquence, il est toujours possible
d'acheter chez certains épiciers de Brooklyn les produits de base de la cuisine indienne la
plus traditionnelle. On n'apprendra pas non plus sans surprise qu'il y. a quelques années
seulement, les Iroquois ont envoyé un ambassadeur à Cuba auprès de Fidel Castro, pour
proposer à celui-ci une alliance dirigée contre les États-Unis. Tout cela peut paraître anec-
dotique, mais on aurait tort de s'y tromper : l'originalité de l'itinéraire qui a conduit
M. Edmund Wilson à l'ethnographie, et son ignorance ethnographique même (qu'il tient à
confesser tout le premier) donnent à son livre une rare saveur. Il voit les Iroquois d'aujourd
'hui, et à travers eux la société iroquois traditionnelle, comme nul ethnographe professionnel
ne l'avait encore fait. Son coup d'œil est sélectif, mais dans ce qu'il aperçoit et retient, il est
irremplaçable. Peu de livres semblent d'une lecture aussi indispensable pour les ethnographes
de métier, peu doivent davantage les convaincre de la complexité de leur objet d'étude, et
de la chance qu'ils ont — s'ils savent y jeter un regard neuf — ■ de le voir se renouveler
constamment devant eux.
C. L.-S.
J0rgen Meldgaard, Eskimo Sculpture. Trad, du danois en anglais. Methuenet Co.,
i960, 48 p., 75 fig. h. t.
Un excellent archéologue peut ne rien entendre en matière d'art, ce petit livre en fournit
l'affligeante démonstration. Personne, en principe, ne s'improviserait archéologue, mais cha
cun se croit apte à juger d'art ou de littérature ; ces domaines, parce que non scientifiques,
sont abordés sans le moindre scrupule, la moindre humilité.
L'auteur se sent relativement à l'aise dans le chapitre préhistorique. Il situe ses pièces,
se raccroche aux comparaisons, aux interprétations, contestables d'ailleurs. Le fameux pro
cédé « par rayons X » qui, selon lui — et d'autres — prouverait des échanges culturels, voire
une parenté, entre les peuples de la zone circumpolaire, se retrouve dans le dessin enfantin
et dans mainte région du monde, en particulier chez les Australiens. C'est la vue en transpa
rence, un des moyens d'expression de ce que Luquet a appelé « le réalisme intellectuel ». Sa
fréquence dénote seulement un mode de pensée « par l'intérieur », qui caractérise à des degrés
divers un certain nombre de peuples dans l'univers. Le motif du squelette n'est pas, en outre,
aussi frappant chez les Eskimo qu'on a bien voulu le prétendre et je crois l'expression inexacte :
c'est moins le squelette, dans la plupart des cas, que certains détails et points vitaux qu'on
a voulu souligner.
Pour la période dite historique on demeure confondu de voir l'auteur e

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