Effets productivité et qualité de l'automatisation : une approche macro-économique - article ; n°1 ; vol.40, pg 35-54

Gabriel Tahar, Pascal Petit

Description

Revue économique - Année 1989 - Volume 40 - Numéro 1 - Pages 35-54
Productivity and quality effects of automatization : a macroeconomic approach
This paper on automatization and economie growth under lines the specificity of the present reorganization of work in manufacturing industries.
It distinguishes the usual productivity effects from quality effects which enlarge the market.
Speed and level of diffusion of new technics in the seven main OECD countries allow for some tentative estimation of these quality effects. Simple economic tests illustrate the method.
Effets productivité et qualité de l'automatisation : une approche macro-économique
La présente analyse des relations automatisation-croissance cherche à souligner la spécificité de l'actuelle réorganisation du travail industriel en distinguant au-delà des gains de productivité usuels des effets proprement qualitatifs permettant d'étendre les marchés de produits.
Vitesse et niveau de diffusion des nouvelles techniques dans les sept principaux pays de l'OCDE peuvent conduire à une appréciation de ces effets-qualité. Des estimations économétriques simples donnent une illustration de la méthode.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: REVUE_ECONOMIQUE
• Publié le: 01 janvier 1989
• Nombre de lectures: 17
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Monsieur Pascal Petit
Monsieur Gabriel Tahar
Effets productivité et qualité de l'automatisation : une approche
macro-économique
In: Revue économique. Volume 40, n°1, 1989. pp. 35-54.
Abstract
Productivity and quality effects of automatization : a macroeconomic approach
This paper on automatization and economie growth under lines the specificity of the present reorganization of work in
manufacturing industries.
It distinguishes the usual productivity effects from quality effects which enlarge the market.
Speed and level of diffusion of new technics in the seven main OECD countries allow for some tentative estimation of these
quality effects. Simple economic tests illustrate the method.
Résumé
Effets productivité et qualité de l'automatisation : une approche macro-économique
La présente analyse des relations automatisation-croissance cherche à souligner la spécificité de l'actuelle réorganisation du
travail industriel en distinguant au-delà des gains de productivité usuels des effets proprement qualitatifs permettant d'étendre les
marchés de produits.
Vitesse et niveau de diffusion des nouvelles techniques dans les sept principaux pays de l'OCDE peuvent conduire à une
appréciation de ces effets-qualité. Des estimations économétriques simples donnent une illustration de la méthode.
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Petit Pascal, Tahar Gabriel. Effets productivité et qualité de l'automatisation : une approche macro-économique. In: Revue
économique. Volume 40, n°1, 1989. pp. 35-54.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1989_num_40_1_409129Effets productivité
et qualité de l'automatisation :
une approche macro-économique
Pascal Petit
Gabriel Tahar
La présente analyse des relations automatisation-croissance cherche à
souligner la spécificité de l'actuelle réorganisation du travail industriel en
distinguant au-delà des gains de productivité usuels des effets proprement
qualitatifs permettant d'étendre les marchés de produits.
Vitesse et niveau de diffusion des nouvelles techniques dans les sept
principaux pays de l'OCDE peuvent conduire à une appréciation de ces
effets-qualité. Des estimations économétriques simples donnent une illustra
tion de la méthode.
La présente contribution à l'analyse macro-économique de l'auto
matisation entend faire ressortir la spécificité de l'actuelle réorganisation du
travail industriel et les innovations de concepts ou de méthodes que
requiert son analyse.
Cette spécificité s'analyse sur deux plans. D'une part, le rôle joué par
la micro-électronique transformant l'ensemble des techniques et des pro
duits appuie l'hypothèse d'un changement global de système technique.
D'autre part, ces mutations techniques s'accomplissent dans un contexte
dit de désindustrialisation où le poids relatif du secteur industriel tend à
décliner, contrastant fortement avec un passé où essors de l'industrie et
des techniques allaient de pair. Dans quelle mesure ces deux aspects
illustrent-ils une mutation de la nature des relations de moyen terme
entre croissance, productivité et changement technique dans les industries
des économies développées ?
Pour apporter des éléments de réponse à cette question, on essayera
en premier lieu (section I) de préciser les caractéristiques du développe
ment industriel et du changement technique. En second lieu, on cherchera
à voir comment différents indicateurs peuvent rendre compte de ces
spécificités (section II). Enfin on illustrera, à travers quelques estimations
Cet article est tiré, pour partie, d'une recherche sur « Automatisation et Emploi »,
financée par le programme AMES du ministère de la Recherche et ayant fait
l'objet d'un document de travail,. CEPREMAP n° 8520.
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Revue économique — N° 1, janvier 1989, p. 35-54. Revue économique
économétriques simples (section III), la façon dont de tels repérages
statistiques peuvent contribuer à analyser les transformations des relations
productivité-demande.
NOUVEAU CONTEXTE ET NOUVEAU CONTENU
DU CHANGEMENT TECHNIQUE
La dynamique des gains de productivité
Le changement technique des années 1970-1980 intervient pour les
pays développés dans un contexte marqué par le renversement d'un mou
vement continu séculaire d'industrialisation.
En quelques années, entre 1965 et 1975, les parts de l'emploi et
de la valeur ajoutée des secteurs industriels deviennent décroissantes
(tableau 1). Ce mouvement est général, même s'il peut être tardif dans
certains pays (il faut attendre 1980 pour que la part de valeur ajoutée
industrielle atteigne son maximum en Italie et au Japon).
On peut y voir la conséquence d'un ralentissement durable de l'éc
onomie mondiale ou les suites d'un épuisement interne des sources de
gains de productivité qui caractérisaient le dynamisme industriel passé.
Dans le premier cas, la croissance ralentie des activités industrielles
traduirait une insuffisance de la demande extérieure dans des écono
mies largement ouvertes aux échanges. Selon le schéma proposé par
Harrod, la production intérieure, Q, pour une demande extérieure
donnée, X, serait limitée par la nécessité d'équilibrer la balance com
merciale, la propension à importer a étant elle-même donnée (soit
X = aQ).
Cette acception de la notion de désindustrialisation apparaît à la fin
des années 1970 pour caractériser le relatif déclin de l'industrie au
Royaume-Uni (Blackaby [1978]). En d'autres termes, le phénomène
prend son importance d'une remise en cause assez générale de la capac
ité des économies industrielles à dégager un solde manufacturier leur
assurant en contrepartie la possibilité d'importer des matières premières
ou tout autre bien dont l'économie a besoin sans pouvoir les produire
(dans les conditions moyennes de compétitivité qui ont cours).
Dans le second cas, les causes internes de ralentissement peuvent
tenir à des problèmes d'organisation du travail ou à un affaiblissement
des tendances autonomes du progrès technique, incorporé ou non dans
les équipements productifs. Les variations du prix de l'énergie, bien que
postérieures aux premiers signes de ralentissement des gains de pro
ductivité, ont pu tout aussi bien renforcer le poids de la contrainte exté
rieure dans les pays ne disposant pas de ressources naturelles et tran
sformer les conditions internes d'utilisation des facteurs dans tous les pays.
36 I. Les signes d'affaiblissement de l'importance relative du secteur industriel Tableau
Inflexion
Part de la production industrielle
Evolution sur les deux derniers cycles Part de l'emploi industriel de la production industrielle
volume de l'emploi industriel (taux de croissance (en %)
(en %) annuels moyens)
I960 \ 1984 1960 Max 1984 1960 Max 1984 1960 Max 1984
(1970) (1969) (1970) (1974) (1979)
RFA 35,5 36,6 30,0 30.6 33,6 30,0 100 105 82 4,2 2,8 0,1
(1974) (1974) (1974) (1974) (1980)
France 26,5 27,2 22,6 21,5 26,7 25,2 100 112 91 7,0 2,8 0,1
(1974) (1980) (1980) (1974) (1980)
Italie 23,9 28,1 24,2 24,4 32,6 32,2 100 114 102 3,1 —1,4 7,2
(1962) (1973) (1965) (1974) (1980)
Pays-Bas 27,7 27,9 19,5 100 107 74 20.8 21,6 20,7 5,2 1.0 0,6
(1964) (1973) (1965) (1974) (1979)
Belgique 30,3 31,3 21,7 20,3 26,3 25,0 100 108 73 6,8 1,8 1,4
(1960) (1969) (1961) (1973) (1979)
0,7 — 2,3 Royaume-Uni . 33,1 33,1 22,8 29.7 30,5 22,2 100 101 65 3,0
(1966) (1966) (1979) (1973) (1979)
Etats-Unis . . . 25,5 26,1 19,7 23,3 25,9 24,0 100 127 118 5,0 2.1 1,3
(1973) (1980) (1973) (1973) (1981)
100 153 148 12,8 5,4 4,5 Japon 21,3 27,3 24,3 22.9 35,4 34,0
Source : Banque données structurelles OSCE. Revue économique
De fait, il semble que les mutations techniques en cours viennent
modifier les relations observées par le passé entre croissance et productiv
ité. Dans la longue phase où industrialisation, progrès technique et
croissance allaient de pair, on a observé une relation simple entre évolu
tions à moyen terme de la demande et de la productivité du travail.
Comme le soulignait N. Kaldor en 1966 pour apprécier la croissance de
l'économie britannique, cette relation de Verdoorn (entre taux de crois
sance à moyen terme de la demande et de la productivité) souligne la
dynamique des gains de productivité au niveau de secteurs ou