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Publié par | REVUE_ECONOMIQUE |
Publié le | 01 janvier 1977 |
Nombre de lectures | 25 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 2 Mo |
Extrait
Monsieur Robert Boyer
Monsieur Jacques Mistral
Emploi, profit et inflation en 1975
In: Revue économique. Volume 28, n°1, 1977. pp. 36-70.
Citer ce document / Cite this document :
Boyer Robert, Mistral Jacques. Emploi, profit et inflation en 1975. In: Revue économique. Volume 28, n°1, 1977. pp. 36-70.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1977_num_28_1_408305Résumé
L'article analyse l'inflation observée en France et dans d'autres pays de l'OCDE au cours des années
1974-1975. La discussion prend pour base un modèle sec-toriel de l'économie française, privilégiant,
dans la formation des prix, le rôle des facteurs tenant à l'offre.
Les simulations font apparaître l'importance d'un ralentissement de l'ajustement de l'emploi dans la
poursuite de l'inflation, sans qu'il soit nécessaire de postuler un relèvement exceptionnel dans la
détermination des salaires. De plus, l'insen-sibilité du profit à la sous-utilisation des capacités de
production joue un rôle crucial : une rapide comparaison internationale fait ressortir le rôle discriminant
de ce facteur dans l'explication de la hiérarchie des taux d'inflation observés dans les divers pays de
l'OCDE.
Selon cette analyse, le taux de salaire nominal est plus une conséquence qu'une cause des pressions
inflationnistes, ce qui apparaît avoir quelques implications intéressantes de politique économique, point
qui est brièvement analysé. D'un point de vue théorique, cette étude invite à reconsidérer l'hypothèse
cou-ramment acceptée selon laquelle les quantités s'ajustent plus rapidement que les prix : le
fonctionnement effectif du marché du travail apparaît constituer un contre-exemple important.
Abstract
Employement profit and inflation in 1975
The paper studies the inflation observed in France and other OECD countries during 1974-1975. The
discussion is initially based on a multi sector model of the French economy, analyzing the supply side in
priee determination. The simulations emphasize the role of a slower employment adjustment speed, so
no exceptional behaviour of wage-earners in nominal wage determination is needed to explain the
persistance of inflation. Moreover, the sensitivity of profit to idle capacities playd a crucial role : a short
international comparaison outlines the discriminating power of this factor to explain the varions inflation
rates in OECD countries. According to these results, nominal wage rate is more a consequence than a
cause of inflationnary pressures. This feature appears to have some interesting implications on
economic policy, point which is briefly discussed. On a theoritical point of view, the study invites to
reconsider the widely accepted hypothesis according to which quantifies adjust quicker than prices : the
real functionning of labour market seems to be an important counter-example.PROFIT EMPLOI,
ET INFLATION EN 1975
JL/a présente étude s'interroge sur les raisons de la persistance d'un
rythme d'inflation élevé en 1975, alors même que dans leur quasi-
totalité, les économies européennes et américaine ont connu une réces
sion sans précédent depuis la seconde guerre mondiale. Certaines
analyses récentes tendent à attribuer cette évolution à une « rigidité
accrue des salaires nominaux » ; c'est une interprétation différente qui
est proposée ici : la hausse rapide du salaire nominal serait moins la
« cause » que la conséquence de facteurs touchant à la détermination
de l'emploi d'une part, à la formation du profit d'autre part.
Le raisonnement met en jeu quatre phases s'enchaînant l'une
l'autre.
Dans un premier temps, la méthode d'analyse est précisée à tra
vers la présentation d'un modèle multisectoriel de l'économie française,
légèrement modifié par rapport à ceux qui ont servi de support à une
étude de l'accélération de l'inflation de 1968 à 1973. x
Diverses simulations permettent alors d'étudier le poids de diffé
rents facteurs dans la genèse de l'inflation observée en France en
1975. Cette même grille d'analyse est ensuite confrontée à l'interpré
tation des écarts observés entre les taux d'inflation enregistrés dans
divers pays (USA, Allemagne, Pays-Bas, Japon, Italie).
Un dernier paragraphe étudie la spécificité des politiques économi
ques susceptibles de ralentir le processus inflationniste ainsi analysé,
l'application en étant faite spécialement au cas de la France.
1. Cf. l'article paru dans Economie et Statistique, avril 1976 : « Formation de capital.
prix relatifs, inflation ». ''■
— LA METHODE D' ANALYSE I
Le modèle utilisé, qui constitue un prolongement de ceux présentés
dans le travail antérieurement cité, présente les caractéristiques sui
vantes :
1. Le système productif est décomposé en quatre secteurs :
01 Agriculture ;
02 Industries diverses (consommation et biens intermédiaires) 2 ;
03d'équipement (incluant les d'investissement et les
biens durables destinés aux ménages) 2 ;
04 BTP - Transports - Télécommunications - Services.
2. Le niveau d'activité des secteurs est défini par la donnée d'une
demande finale exogène en volume à laquelle l'utilisation d'un « Ta
bleau d'échanges interindustriels » associe, sous l'hypothèse de cons
tance des propensions à importer, les ressources en volume par pro
duits. A ce stade de la formalisation, le modèle ne décrit donc qu'une
partie des interrelations entre agrégats, puisqu'il se borne à expliciter
la formation des revenus nominaux, compte tenu des caractéristiques
physiques de l'activité, sans montrer comment les revenus distribués
engendrent la demande : en ce qui concerne l'évolution des prix, le
modèle explicite actuellement, en quelque sorte, les déterminants d'un
prix d'offre.
3. La détermination des prix est réalisée de manière implicite
ou, ce qui revient au même, on a choisi de décrire la formation du
prix des produits comme résultant de la confrontation entre :
— les valeurs ajoutées dictées par l'état de la demande en volume ;
— les résultant de la sommation de la totalité des
revenus nominaux.
Les relations de base explicitent donc la formation de l'ensemble
de ces revenus, regroupés en trois catégories principales.
4. La détermination des salaires résulte de l'application d'un taux
de salaire par tête, par secteur, appliqué aux effectifs salariés. Le
niveau de l'emploi par secteurs dépend de trois facteurs essentiels :
— la demande s'adressant à chaque secteur et donc sa product
ion ;
2. Pour une définition et justification de cette typologie, on se reportera à la Fresque
historique du système productif, INSEE, 1974, E27. .
.
.
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'
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■
:
38 REVUE ECONOMIQUE
— la productivité potentielle du travail : celle-ci est elle-même fonc
tion de l'intensité de la substitution des équipements au travail,
et, éventuellement,, de l'écart entre le niveau effectif de la product
ion et celui de plein-emploi;
— enfin la vitesse avec laquelle l'emploi effectif s'adapte à l'emploi
, techniquement nécessaire, c'est-à-dire celui correspondant au ni
veau de la productivité potentielle.
C'est ce que retracent les formulations suivantes :
= Yj (kt - n*t) ■+ u dut + a (qt - q) + Ea (1)
a — II* N* = N (1 + n* ) (2) "t t t t—l ' ^ t' ,
= 5 N*t + (1 - 5) N^ O < 5 < 1 (3) Nt
= taux de croissance de la production
= taux de de l'emploi « techniquement nécessaire » > nt n*t
(respectivement effectif) ;
- = taux dé croissance du capital K
= taux de variation de la durée du travail dut
= taux de croissance tendanciel de la production q
= niveau de l'emploi « techniquement nécessaire m (resp. N*t > X
effectif)
5 = vitesse d'ajustement . de l'emploi
Par ailleurs, les conditions inters ectorielles d'évolution des effectifs
salariés et le rythme d'inflation sont les déterminants du salaire nomi
nal moyen selon la relation :
' = - nS) + 0.062 0.6 Pc + (4) 0.48 (nS3 s.
= taux de croissance du salaire moyen St
= taux — branches nS de de l'emploi salarié non agricoles
= taux — branche de croissance de 03 nS, o
= taux de ommation Pc du prix à la cons
L'écart entre le r