Endettement et insertion dans la division internationale du travail : Iran/pays endettés - article ; n°99 ; vol.25, pg 539-550
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Endettement et insertion dans la division internationale du travail : Iran/pays endettés - article ; n°99 ; vol.25, pg 539-550

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Tiers-Monde - Année 1984 - Volume 25 - Numéro 99 - Pages 539-550
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 27
Langue Français

Extrait

Nayereh Pourdanay
Jean Masini
Endettement et insertion dans la division internationale du travail
: Iran/pays endettés
In: Tiers-Monde. 1984, tome 25 n°99. La dette du Tiers Monde (sous la direction de Jean Masini). pp. 539-550.
Citer ce document / Cite this document :
Pourdanay Nayereh, Masini Jean. Endettement et insertion dans la division internationale du travail : Iran/pays endettés. In:
Tiers-Monde. 1984, tome 25 n°99. La dette du Tiers Monde (sous la direction de Jean Masini). pp. 539-550.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1984_num_25_99_3414ENDETTEMENT ET INSERTION
DANS LA DIVISION INTERNATIONALE
DU TRAVAIL : IRAN/PAYS ENDETTÉS
par Nayereh Pourdanay* et Jean Masini
L'examen des régimes d'accumulation de différents pays du Tiers
Monde pour lesquels se pose aujourd'hui la question de l'endettement
entraîne la nécessité de se pencher sur trois aspects de ce problème :
les stratégies, les acteurs, les résultats.
Les pays que nous examinerons (Argentine, Brésil, Mexique,
Vene2uela) d'une part et surtout Iran d'autre part présentent à la fin
des années 1970 une structure de leur production industrielle compa-
rablement insérée dans la division internationale du travail. Cette inser
tion a connu des phases différentes : le premier mode d'insertion
correspondait à la phase d'industrialisation par substitution des import
ations, les stratégies industrielles s'orientant principalement vers les
marchés intérieurs.
Une seconde phase est progressivement apparue, selon les pays, au
cours des années 70, qui a vu de nouveaux pays producteurs de biens
manufacturés orientant leur production vers l'exportation à destination
du marché mondial.
Certains, notamment en Amérique latine, sont endettés, l'Iran, lui,
ne l'est pas.
L'examen de l'évolution économique de l'Iran révèle en effet un
tournant fondamental en 1979. De 1971 à 1979, le processus d'accumul
ation pouvait être comparé à celui suivi, par exemple, par certains
pays d'Amérique latine comme le Mexique : industrialisation à forte
intensité de valeur ajoutée, résolument insérée dans la Division Inter
nationale du Travail (dit), avec un financement largement assuré au
départ par les recettes pétrolières.
Dès la prise du pouvoir, le nouveau régime met fin à ce processus
d'accumulation. Le principe d'une insertion dans la dit n'est pas remis
en cause mais les formes de cette insertion vont nécessiter un certain
* Economiste iranienne.
Revue Tien Monde, t. XXV, n» 99, Juillet-Septembre 1984 54° N. POURDANAY ET J. MASINI
laps de temps pour se voir définies, cependant que le Mexique et, dans
une certaine mesure, le Venezuela continuaient à suivre le même mode
d'industrialisation : ceci les conduisait à faire appel à l'emprunt inter
national pour pallier les insuffisances des recettes pétrolières causées
par la baisse des prix et de la demande mondiale du pétrole.
En effet, dès 1976, l'Iran était nettement engagé dans cette voie :
il avait au cours des quatre années 1976 à 1979 accumulé un montant
d'endettement extérieur s 'élevant à 15 milliards de dollars.
Pour comprendre la situation actuelle de l'Iran, il peut être utile
de comparer son évolution à celle suivie par les pays endettés. Pour
cela, il peut être intéressant d'imaginer plusieurs hypothèses concernant
le devenir de l'Iran (en ce qui concerne la dette) si les conditions poli
tiques de ce pays n'avaient pas été bouleversées :
— La première voie qu'aurait pu suivre ce pays pourrait être conçue
sur le modèle d'une évolution de type Amérique latine comme les pays
qui, eux, n'ont pas modifié le cours de leur processus d'accumulation;
l'Iran aurait été conduit à faire appel à l'endettement extérieur à une
époque où les taux d'intérêt se sont considérablement élevés. Comme
les autres pays, il aurait donc connu une forte élévation de sa dette, et
les problèmes du remboursement l'auraient conduit à adopter bon gré
mal gré des politiques d'austérité du type de celles prônées partout
par le FMI.
Ces politiques étant constituées généralement par une baisse des
importations et une dévaluation, les industries iraniennes n'auraient pas
pu continuer à importer les biens de consommation intermédiaire et
d'équipement nécessaires à leur fonctionnement et auraient donc dû
limiter leur production. Ceci menant inexorablement à un processus de
désindustrialisation.
— La deuxième hypothèse envisage une situation dans laquelle
l'Iran résiste mieux à la crise. On suppose ici que, toujours dans l'hypo
thèse de stabilité politique, le fait d'une part de disposer de recettes
pétrolières très importantes et d'autre part d'être confronté à un pro
cessus d'industrialisation plus limité conduise l'Iran à retarder son
cessus d'endettement.
Il se situe alors dans un modèle comparable à celui suivi par les
pays du golfe qui ne sont atteints par des difficultés financières qu'à
partir de 1982.
C'est un troisième scénario qui s'est déroulé dans les faits : l'Iran
a commencé bien avant, en 1979, à appliquer un plan d'austérité du
type FMI. LA DIVISION INTERNATIONALE DU TRAVAIL 541
I. — Les stratégies
Les pays d'Amérique latine ont, quant à eux, commencé leur indust
rialisation par le recours à la stratégie de substitution des importations.
Ensuite, en ayant connu les limites, ils se sont progressivement orientés
vers des industries destinées aux marchés extérieurs avec le recours à
la même technologie que celle utilisée par les grands pays industrialisés,
technologie qui nécessitait d'importants financements.
Cette stratégie a abouti à l'apparition dans ces pays de grands proj
ets1 industriels qui semblaient réalisables grâce à la disponibilité de
différents facteurs (produits de bases tels que gisements pétroliers ou
autres, main-d'œuvre bon marché...).
Il convient de se replacer dans la conjoncture des années 74 et
suivantes pour constater que, au moins au niveau de pays tels que
Mexique2, Venezuela (et Iran), la perspective de revenus pétroliers de
très grande importance incitait à mettre en place des grands projets
dont on pouvait penser que les recettes pétrolières permettraient d'en
rembourser le financement.
Au niveau du Brésil, le recours à l'endettement extérieur est, si l'on
peut dire, une tradition, puisqu'il a commencé massivement en 195 1 à
l'initiative de Getulio Vargas3. La croissance exceptionnelle qu'avait
connue ce pays pendant les périodes 1957 à 1962 puis 1968 à 1973 avait
conduit les responsables à continuer leur course en avant vers la crois
sance, en sous-estimant le coût réel de l'importation des produits
énergétiques.
Pour l'Argentine, il semble que l'équipe au pouvoir à partir de 1976
a pu enfin trouver, dans les liquidités disponibles au niveau du marché
mondial, l'occasion de pratiquer une politique économique fondée sur
l'endettement extérieur4.
Le procès de l'industrialisation en Iran a connu deux étapes5 :
— La première étape a été marquée par un régime d'accumulation fondé
sur la substitution des importations : au cours de la période 1963-1971,
1. Voir, dans cet ouvrage, « Le financement du projet Carajás et le secteur de biens de
productions au Brésil », par Milton Santos Filho, et « Les difficultés de la construction et des
grands travaux : symptôme de crise dans le Tiers Monde », par Jean Lemperière.
2. Voir « Crise financière et problème de la dette : les limites de l'intervention publique
entre 1978 et 1981 », par Rafael I. Paniagua Ruiz, p. 659.
3. Crise e divida externa, 0 caso brasileiro, par Rabah Benakouche, Brasilia, Diniz, 1984.
4. Voir Jorge Schwarzer, « Argentine 76-81 El endeudamienta externo como pivote de
la especulacion financiera », Buenos Aires, cisea, 1983.
5. Farhad Rad Serecht dans son article Limites et blocages d'une tentative de dévelop
pement, dans Iran une première République, Paris, Ed. sa, 1983, a fait cette périodisation du

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