Étude sur la mémoire immédiate. III. L influence de la vitesse de présentation et de la place des éléments. La nature du présent psychologique - article ; n°1 ; vol.45, pg 29-42
15 pages
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Étude sur la mémoire immédiate. III. L'influence de la vitesse de présentation et de la place des éléments. La nature du présent psychologique - article ; n°1 ; vol.45, pg 29-42

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Description

L'année psychologique - Année 1944 - Volume 45 - Numéro 1 - Pages 29-42
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1944
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

P Fraisse
Étude sur la mémoire immédiate. III. L'influence de la vitesse de
présentation et de la place des éléments. La nature du présent
psychologique
In: L'année psychologique. 1944 vol. 45-46. pp. 29-42.
Citer ce document / Cite this document :
Fraisse P. Étude sur la mémoire immédiate. III. L'influence de la vitesse de présentation et de la place des éléments. La nature
du présent psychologique. In: L'année psychologique. 1944 vol. 45-46. pp. 29-42.
doi : 10.3406/psy.1944.8153
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1944_num_45_1_8153de Psychologie de la Sorbonne) (Laboratoire
III
ËTUDES SUR LA MEMOIRE IMMÉDIATE
ni. L'INFLUENCE DE LA VITESSE DE PRESENTATION
ET DE LA PLACE DES ELEMENTS
LA NATURE DU PRÉSENT PSYCHOLOGIQUE
par Paul Fraisse
INTRODUCTION
Nous avons dit dans le premier article de cette série d'é
tudes (3) les ambiguïtés de l'expression de mémoire immédiate
et précisé que nous préférions celle de capacité d'appréhens
ion ; nous disions aussi que les auteurs décrivant cette fonc
tion n'étaient pas d'accord sur la manière de la caractériser.
Les uns parlent d'étendue de la mémoire, d'autres d'étendue de
la perception ou de niveau de l'attention. Cette différence de
terminologie tient évidemment à des points de vue différents,
mais elle nous laisse aussi supposer que nous n'avons pas à
faire à un processus mental ayant une spécificité. Dans sa revue
de la question, Blankenship (1) rapportant une série de résul
tats, conclut dans le même sens. Les corrélations obtenues en
employant différentes catégories de matériel, ou de stimuli
s'adressant à différents sens, ne sont pas très significatives.
Nous avons pour notre part essayé d'aborder ce problème
sous un autre angle, celui de l'influence de la vitesse de succes
sion des éléments sur la capacité d'appréhension.
Notre point de départ se trouvait dans une recherche anté
rieure (3) où nous avions constaté que la capacité d'appré
hension d'une série d'éléments identiques, des sons en l'o
ccurrence, diminuait notablement à mesure que la durée entre
les éléments augmentait. Nos résultats, rappelons-les, étaient
les suivants :
Durée de l' intervalle .
entre les sons 0,17 sec. 0,37 sec. 0,63 sec. 1,1 sec. 1,8 sec.
Seuil médian (adultes). 5,7 — 5,7 - 5,4 — 4 — 3,3 — -mw" -:-'-m
30 MÉMOIRES ORIGINAUX
Nous nous sommes alors demandé si l'intervalle qui a dans
ce cas une telle influence en avait une du même ordre lorsque
les éléments de la série avaient une individualité que le sujet
devait retenir (lettres, chiffres, syllabes, etc.). Nous avions fait
déjà remarquer en conclusion de l'étude citée que la capacité
d'appréhension des sons n'était pas différente chez les jeunes
enfants de 5 à 6 ans et chez les adultes, tandis que celle des
chiffres par contre croît avec l'âge, comme l'emploi de cette
épreuve dans les tests Binet-Terman le prouve.
Dès lors nous avons pensé qu'une influence différente de
l'intervalle entre les éléments suivant le type de matériel
confirmerait ce premier résultat et nous permettrait de prouver
la différence des processus dans le cas de l'appréhension d'él
éments identiques où nous sommes surtout guidés par la longueur
de la série et celui -où nous devons saisir chacun des éléments
pour lui-même dans un ensemble.
Nous ne pouvions pas nous appuyer dans cette voie sur
un travail antérieur suffisant. Peatman et Locke (4) ont bien
trouvé que le seuil médian d'appréhension de chiffres ne variait
que de 7,4 à 7,6 quand l'intervalle passait de 2/3 de seconde
à 1 seconde, mais la différence d'intervalle n'était pas suff
isante pour permettre une conclusion. Calhoon (2) a étudié
aussi ce problème mais par une autre méthode qui rend les
comparaisons difficiles. Sa méthode consiste à noter, non plus
la plus longue série, reproduite au moins dans 50 % des cas,
mais le nombre moyen d'éléments retenu dans une longue
série. Il a ainsi trouvé que le nombre de chiffres retenus sur
des séries de 8, 9 et 10 chiffres était de :
6,2 avec un intervalle de 1 seconde entre les éléments
5,9 — — 2 — —
6,4 — — 3 — - —
Ce résultat nous invitait à rechercher le seuil de la capacité
d'appréhension en fonction de l'intervalle, en nous faisant
pressentir que nous trouverions avec des lettres ou des chiffres
une loi toute autre qu'avec des sons.
L'INFLUENCE DE LA VITESSE DE PRÉSENTATION
Nous avons fait alors l'expérience suivante sur 223 étu
diants et étudiantes de la Faculté des Lettres de Paris. Les
étudiants étaient divisés en sept groupes inégaux. Le matériel
employé consistait en séries de lettres et, pour éviter la forma- FRAISSE. — ÉTUDES SUR LA MÉMOIRE IMMÉDIATE 31 P.
tion de syllabes ou de mots,, nous n'avons employé que des
consonnes. Chaque liste était composée de séries de deux à
dix lettres.
Nous demandions à nos sujets qui travaillaient collect
ivement dans chaque groupe d'écrire dès après l'audition la
série lue. Dans liste nous commencions par la série de
deux lettres, pour aller en ordre régulièrement croissant jus
qu'à dix lettres.
Nous avons employé pour les sept groupes, six listes
différentes. La première était lue à une cadence de 1 seconde
environ et constituait une épreuve d'essai et d'entraînement
(les sujets n'étaient pas prévenus de ce caractère). Les
autres étaient alors lues aux trois cadences choisies, à savoir
0,6 seconde, 1 seconde, 2,5 secondes. L'ordre des cadences était
varié d'un groupe à l'autre de même que l'ordre des listes
employées de façon à éviter des erreurs systématiques.
Les lettres étaient lues aux diverses "cadences par l'auteur
qui s'était spécialement entraîné dans ce but et qui contrôlait
constamment son débit sur un chronomètre indiquant le
dixième de seconde. Cette manière de procéder n'est pas d'une
exactitude absolue, mais elle est suffisante, étant donné les
écarts importants entre les cadences choisies.
Dans le calcul des résultats nous avons compté pour une
série appréhendée toute série où toutes les lettres avaient été
reproduites sans tenir compte de leur ordre.
Le tableau I indique sous forme de pourcentage le nombre
de cas où chaque série a été appréhendée.
TABLEAU I
- Nombre Intervalle Intervalle Intervalle
de 2,5 secondes de lettres de 0,6 seconde de 1 seconde
2 99 96,7 100 98,5 ■ 94,5 95,8 3
4 86,5 89,2 97
5 90,5 87 88,9
6 83,5 75,7 72,6
7 46,2 34,1 51,5
17,1 10,3 16,1 8
4,5 • 9 6,7 10,3
2,2 2,2 10 3,6
La figure 1 illustre les mêmes résultats.
Si nous calculons le seuil médian d'appréhension par une ■
MEMOIRES ORIGINAUX
interpolation linéaire nous trouvons pour les différents inter
valles de présentation :
0,6 seconde 1 seconde 2,5 secondes Intervalle
7,04 Seuil médian. 6,9 6,6
Ces résultats confirment donc entièrement, en les précisant,
— 100
1 ^- — '
90
80
\
70
\\
60
50
\\> \ •
40 \
30
20 \x \\
10
3 4 Nombre 5 de 6lettres 7 8 9 10
Intervalle de 0,6 seconde
» / » •
- » 2,5 »
Fig. 1
lés "expériences antérieures. La capacité d'appréftenstOIl tTêLé-
ments individualisés est dans une large zone indépendante ie
la cadence de présentation. (Nous ne pouvons tenir pour sig »'-
ficatives les petites différences trouvées.)
La différence avec l'appréhension de séries de sons est
donc manifeste. Dans un cas l'allongement de l'interva le
diminue cette capacité, dans l'autre il n'a pas d'importan« e.
Sur ce fait nous voudrions présenter les réflexions s li-
vantes :
Suivant le matériel, la capacité d'appréhension n'évolue
pas de la même manière avec l'âge ou avec la vit

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