- Études sur les capacités intellectuelles des sourds-muets - article ; n°1 ; vol.47, pg 136-155
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Description

L'année psychologique - Année 1946 - Volume 47 - Numéro 1 - Pages 136-155
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1946
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Oléron
VIII. - Études sur les capacités intellectuelles des sourds-muets
In: L'année psychologique. 1946 vol. 47-48. pp. 136-155.
Citer ce document / Cite this document :
Oléron Pierre. VIII. - Études sur les capacités intellectuelles des sourds-muets. In: L'année psychologique. 1946 vol. 47-48. pp.
136-155.
doi : 10.3406/psy.1946.8284
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1946_num_47_1_8284VIII
Laboratoire de Psychologie expérimentale
de l'Ecole des Hautes-Etudes.
ÉTUDE SUR LES CAPACITÉS INTELLECTUELLES
DES SOURDS-MUETS
par Pierre Oléron
L'étude des sourds-muets présente un intérêt pour la psy
chologie de l'intelligence. En déterminant, en effet, la différence
que présentent les capacités intellectuelles de ces sujets et celles
des normaux, elle contribue à déterminer les relations qui
existent entre l'intelligence et le langage oral. Elle montre le
rôle que celui-ci joue — directement ou indirectement — même
lorsqu'on s'adresse à des formes d'intelligence qui, d'après la
nature des problèmes posés, paraissent entièrement non ver
bales,
I. — Historique.
Un certain nombre de travaux ont été consacrés à cette
étude. Ils ont été parfois inspirés par des préoccupations pra
tiques : détermination du niveau mental des individus pour
dépister les anormaux; comparaison du niveau intellectuel et
du niveau d'instruction d'une école pour juger la valeur de
celle-ci... La détermination du niveau mental moyen du sourd-
muet permet elle-même de préciser les limites dont doit tenir
compte le pédagogue.
Un tableau de ces travaux n'ayant jamais été présenté,
semble-t-il, en France, on rappellera ici les principales recherches
qui ont établi une comparaison entre le sourd-muet et le nor
mal'1.
1. Un bon historique pour les travaux antérieurs à 1920 est donné par
Reamer (24). On l'a utilisé pour cette période. OLÉRON. — CAPACITÉS INTELLECTUELLES DES SOURDS-MUETS 137 P.
Une des premières études de ce genre est celle de Mott (11)
(1899-1900) avec deux tests psychologiques de mémoire et
d'observation. Elle y trouve les sourds égaux et, même supé
rieurs aux normaux 1.
Mac Millan et Branner (9) (1906) employant des tests de
barrage, de perception de dimension par le toucher, de per
ception de poids et de mémoire pour examiner 184 enfants
sourds des écoles de Chicago, malgré l'élimination des déficients
mentaux, trouvent une infériorité chez les sourds dans tous
ces tests, sauf l'avant-dernier.
Une série d'études poursuivies par Pintner et Paterson (un
essai avec l'échelle Binet-Simon (15) (1915), des codes (16) (18)
(1915, 1916), des form-boards (17) (1916), des tests verbaux,
tests de completion de Trabue (19) de directions écrites
de Woodworth et Wells (20) (1916), une étude sur la mémoire
immédiate des chiffres (21) (1917) révèle également l'infério
rité des sourds; c'est dans les form-boards que le retard est
le plus faible.
Une inspection portant sur 26 écoles américaines de sourds
permet à Reamer (24) (1921) d'examiner 2.172 sujets de 8 à
21 ans (et au-delà) à l'aide d'un test non verbal (le Pintner
non language mental test) et de tests d'instruction. Le retard
des sourds est en moyenne d'environ 2 ans (1 an 10 mois) pour
le test non verbal. (Il est de 5 ans pour le test d'instruction).
En 19244925, une nouvelle inspection accomplie sur une plus
grande échelle par Pintner (22) (1927) (41 écoles) permet d'exa
miner avec les mêmes tests 4.432 sourds, de 12 à 21 ans. Une
comparaison avec les entendants pour les âges de 12 à 15 ans
montre un retard qui est en moyenne un peu inférieur à 2 ans 1 /2
environ.
En Grande-Bretagne, Drever et Collins (1) (1928), établis
sant les normes du test de performance, qu'ils ont créé, sur
200 enfants sourds et 200 entendants de 6 à 15 ans, ne trouvent
à aucun âge un retard atteignant un an. Us mettent en doute
l'existence d'une infériorité réelle des sourds. Étendues à 1474
sujets (18 écoles) les nouvelles normes (3) (1929) se révèlent
encore plus élevées, surtout pour les garçons. Si on les com
pare à celles qu'ont fournies les 200 entendants on voit
qu'elles arrivent à les dépasser (l'échantillonnage de ces sujets
est sans doute à discuter).
1. Les dates indiquées se réfèrent à l'année de la publication. le but de résoudre la contradiction qui naissait de Dans
ces résultats, Mac Kane (8) (1933) compare 130 enfants sourds
et 130 entendants appariés au point de vue âge, sexe et race,
nationalité et niveau social des parents avec 3 tests de perfo
rmance (Pintner-Paterson, Grace Arthur et Drever-Callins) et le
Pintner non language. Il trouve un retard de moins d'un an
pour les premiers et de deux ans pour le second.
Cependant, Shirley et Goodenough (27) (1932), examinant les
enfants sourds des écoles du Minnesota (406 sujets de 6 à 21 ans)
à l'aide du test de Pintner et du test de dessin de Goodenough
(une partie seulement des élèves étant examinées avec chaque
test), trouvent que les moyennes des sourds au Pintner sont
voisines de celles des entendants (d'après l'étalonnage original
de Pintner). Par contre, avec le Goodenough, il existe une infé
riorité des sourds (10 à 15 points environ).
Une inspeetion faite dans les écoles de sourds de l' Illinois
(Lyon, Stein, (7) (1933) sur 499 sujets de 9 à 19 ans avec le
Pintner, non language indique des résultats quelque peu diffé*
rents de ceux de Reamer, mais toujours inférieurs à ceux des
entendants (d'après les normes de Reamer.)
Le test de Goodenough avait été utilisé par Peterson et
Williams (13) (1930) sur 330 sujets de 15 à 14 ans; il révélait
également une infériorité des sourds (retard de 1 an 10 mois
en moyenne) (par rapport aux normes du test).
Avec ce même test, Springer (28) (1938), comparant à New-
York 330 sourds et 330 entendants de milieu social équivalent,
ne trouve pas de différences significatives entre les notes des
deux, groupes; par contre les Q. I. déduits de ces notes'marquent
une différence significative en faveur des entendants. .
Avec un autre genre de test, les cubes de Kohs, Peterson
(14) (1936), au Canada, examine 100 sujets de 5 ans, 7 mois
à 17 ans. La comparaison des graphiques ne révèle qu'un faible
retard. Toutefois, les Q. I. au-dessous de 100 sont plus nom
breux chez les sourds (la comparaison se réfère, pour les enten
dants, aux. normes de Kohs).
En Hollande, Zeckel et van der Kolk (30) (1939)» comparant
avec le test de Porteus 100 sourds héréditaires complets de 7
à 14 ans avec 100 entendants de milieu social équivalent, trouvent
une infériorité chez les sourds, la différence entre les Q. I. étant
en moyenne de 13 points environ.
En Italie, Marzi et Tavernari (10) (1939) se sont livrés à une
étude qui a le mérite de considérer plusieurs aptitudes. Ils \
P. OLÉRON. ■*- CAPACITÊs1wtAlEBCTinT.tBS DES SOURDS-MUETS
appliquent à des sujets sourds de 16 ans le test de ïerman
pour l'âge de 10 ans et un certain nombre de tests spéciaux.
Les sourds se montrent inférieurs dans les tests de vocabulaire,
de phrases absurdes, de mémoire d'un récit, de compréhension
de questions, de mémoire de chiffres et d'une phrase, de barrage,
de dessins de tapping, c'est-à-dire en gros lorsque inter
viennent le langage, la compréhension, l'esprit critique, les
formes de mémoire où intervient une organisation logique, tan
dis qu'ils se montrent bons dans l'énumération de mots, la
mémoire visuelle, l'apprentissage d'un labyrinthe, la mémoire
d'un dessin concret, la division de formes, la mise en ordre
de poids, la division d'une ligne, le temps de réaction, c'est-
à-dire en gros dans les aptitudes perceptives ou réactrices él
émentaires, spatiales et de mémoire visuelle.
A. W. G. Ewing et Stanton (4) (1942), en Grande-Bretagne,
dans le cadre d'un examen psychophysiologique, psychologique
et éducatif étendu ont utilisé la batterie de performance d'Alexan-
der et les Progressive Matrices de Raven. Les résultats obtenus
sur 150 sujets de 9 à 15 ans à l

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