Evolution de l emploi aux Etats-Unis - article ; n°1 ; vol.11, pg 107-129
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Description

Revue économique - Année 1960 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 107-129
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Yves Chaigneau
Evolution de l'emploi aux Etats-Unis
In: Revue économique. Volume 11, n°1, 1960. pp. 107-129.
Citer ce document / Cite this document :
Chaigneau Yves. Evolution de l'emploi aux Etats-Unis. In: Revue économique. Volume 11, n°1, 1960. pp. 107-129.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1960_num_11_1_407399.ir
1U
EVOLUTION DE L'EMPLOI AUX ETATS-UNIS
L'évolution de l'emploi aux Etats-Unis est intéressante à analyser
parce qu'elle illustre les tendances que suivent et suivront en de nombreux
points les autres économies modernes et qu'elle s'est opérée dans des con
ditions particulièrement favorables à leur manifestation.
La force croissance de la population active et la mobilité élevée de la
main-d'œuvre ont considérablement facilité l'adaptation de la structure de
l'emploi aux modifications de l'appareil économique découlant d'un fort
progrès technique et d'une importante élévation du niveau de vie.
La population totale est en effet passée de 40 millions en 1870 à 92
en 1910 et 165 en 1955. Dans le même temps, la population active est
passée de 13 à 37, puis à près de 70 millions. La part de la population
rurale dans la population totale a régressé de 94% en 1800 à 74%
en 1870 et à 40% en 1955.
Le niveau de vie individuel de cette population a progressé de façon
notable : de 1929 à 1955 il s'est élevé de 60% en termes de revenus
réels. En fait, la progression a encore été plus importante, car cette amél
ioration a été obtenue en même temps qu'une réduction de la durée du
travail (8 % dans les industries manufacturières) .
C'est par un développement considérable de la productivité que de tels
résultats ont pu être atteints : par heure de travail celle-ci s'est multipliée
par 2,5 en cinquante ans.
Le développement de la productivité a, on le sait, nécessité un large
recours à la mécanisation et à l'organisation de la production. L'orientation
vers la production de masse a ainsi modifié les qualifications de la main-
d'œuvre employée. En même temps, la structure de la production s'est
elle-même modifiée en raison de l'élévation à un haut degré du niveau
de vie et de la mécanisation.
Tous ces facteurs ont contribué aux modifications de la structure d'emp
loi par secteurs et par qualifications et de la composition même de la
population active employée. REVUE ÉCONOMIQUE 108
1. Evolution de la structure de l'emploi
A. Répartition par secteurs
De 1870 à 1950, soit en quatre-vingts ans, la population active améri
caine s'est multipliée par 4,7.. Mais la répartition par grands secteurs a
été considérablement bouleversée (tableau I). La main-d'oeuvre employée
dans les secteurs produisant des biens matériels n'a pas tout à fait triplé
alors que celle employée dans les services décuplait : celle-ci, qui repré
sentait le quart de l'emploi total en 1870, en représente depuis 1940 plus
de la moitié.
l' agriculture a suivi Parmi les secteurs produisant des biens matériels,
une évolution très particulière. Sa part dans l'emploi total n'a cessé de
diminuer, ainsi qu'on le constate dans les pays en expansion (50 % en
1870, 12 % en 1950). Mais alors que jusqu'en 1910 cette réduction en
pourcentage avait résulté d'une croissance de la population active agricole
simplement moins rapide que celle de la population active totale, depuis
1910 on assiste à une réduction en chiffres absolus de l'emploi agricole
en dépit de la progression continue de l'emploi total : après avoir culminé
à près de 12 millions vers 1910-1920, la population active agricole est
tombée à 7,1 en 1950, et pour 1957 l'estimation était de 6 800 000,
soit environ 10 Ç^ de la population active totale.
Après avoir sextuplé entre 1870 et 1920, la population active travail
lant dans les industries extractives, qui représentait 3 c/c de l'emploi total
en 1920 (1,5 % en 1870) a, depuis, lentement diminué et sa part dans
la population active totale a décliné progressivement (1,7;% en 1950).
La main-d'œuvre employée dans la construction a suivi depuis 1870
une croissance pratiquement ininterrompue et était en 1950 environ 5 fois
plus élevée que 80 ans plus tôt. Sa part dans l'emploi total est généra
lement restée assez voisine de 6%.
Seule parmi les secteurs produisant des biens matériels, l'industrie manuf
acturière a vu croître ses effectifs plus rapidement que l'emploi total.
Ils se sont en effet multipliés par 7 en 80 ans; cette progression, forte
en elle-même, reste inférieure à celle enregistrée dans les secteurs de ser
vices (multipliée par 10). Entre 1930 et 1940, cependant, la crise a freiné I/EMPLOI AUX ÉTATS-UNIS 109
cette croissance et la part de l'industrie dans l'emploi est alors retombée
au niveau de 1910. Ce freinage dans la croissance des effectifs industriels
a donné une impulsion particulièrement forte à la progression de la part
des services. Depuis 1940 la reprise des industries manufacturières a été
notable puisque de 1940 à 1950 les effectifs ont augmenté de 28 % alors
que l'emploi total ne s'accroissait que de 12 %.
Les différentes branches de l'industrie ont évidemment réagi différem
ment et à la crise et à l'expansion antérieure et postérieure à celle-ci. En
tête de la progression relative, viennent les industries du caoutchouc, du
matériel de transport, des produits chimiques, puis de la métallurgie, du
papier, de l'alimentation, de la construction de machines. Enfin, les text
iles, l'habillement, le cuir, le tabac...
La progression des secteurs de service est l'un des faits dominants de
l'évolution de l'emploi aux Etats-Unis. A de rares exceptions près, l'emploi
dans les différentes branches des services a augmenté plus rapidement que
l'emploi total.
La distribution a connu un accroissement très notable, puisque de 1870
à 1950 ses effectifs se sont multipliés par 12. De 6'%, sa part dans l'emploi
total est passée à 10:% en 1920 (soit en 50 ans) et a presque atteint
\6'% trente ans plus tard (1950). Cette importante progression reflète
l'accroissement du nombre de consommateurs, l'élévation du niveau de
vie, l'urbanisation rapide de la population (20 '% de population urbaine
en 1860, 60% en 1950), le développement du travail féminin. L'emploi,
dans le commerce représentait en 1950 près des deux tiers de celui dans
les industries manufacturières.
Les autres services ont généralement augmenté très fortement. Au
terme d'une évolution assez bousculée, l'emploi dans les services personn
els et domestiques s'est retrouvé en 1950 à un pourcentage, dans le total,
inférieur à celui de 1870. Cette évolution a été notablement influencée par
celle du nombre de domestiques qui a diminué de près des deux tiers
depuis le début du siècle.
Les effectifs des transports et « services publics » (eau, gaz, électri
cité...) se sont multipliés par 8,3 entre 1870 et 1950, et leur pourcentage
dans le total est passé de 4,8% en 1870 à 8,4% en 1950 après avoir
atteint 9,6 % en 1920.
Dans le secteur « finances », l'emploi a connu une progression extra
ordinaire puisqu'il s'est multiplié par 45 au cours de la période 1870-1950,
soit dix fois plus vite que l'emploi total. Mais il ne représentait encore REVUE ÉCONOMIQUE 110
que 3,2% de l'emploi total en 1950. De 1910 à 1950, les effectifs
employés dans les banques et établissements financiers ont triplé, ceux
travaillant pour les transactions immobilières se sont multipliés par 3,5 et
ceux travaillant dans les assurances par 5.
La progression des effectifs des « professions libérales » {professional
services) a été de son côté très notable puisqu'ils se sont multipliés par
18,6 entre 1870 et 1950 et par 5 entre 1900 et 1950. Depuis 1900, dans
les « professions libérales » traditionnelles, les plus fortes progressions ont
concerné les officiers (188 000 contre 7 000) ; l'enseignement secondaire
et supérieur (250 000 contre 29 000). Par contre, les professions juridiques
ont peu progressé

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