Evolution des températures au Petit Lubéron en 1970-1972 - article ; n°4 ; vol.19, pg 55-68

R. Bajolle

Description

Méditerranée - Année 1974 - Volume 19 - Numéro 4 - Pages 55-68
The comparison between the temperatures measured in six stations of the Petit Luberon and in Bonnieux during the years 1 970-2971 and 1972-1972 shows that the thermal conditions are more mediterranean on the plateau than on the northern spur. These particular conditions probably determined by the westwind must also affect the northern slope of the Grand Luberon and may possibly explain the apparently sur' prizing localisation of the végétais of the Fagetum on the lower part and on the top of the range.
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• Publié le: 01 janvier 1974
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R. Bajolle
Evolution des températures au Petit Lubéron en 1970-1972
In: Méditerranée, Deuxième série, Tome 19, 4-1974. pp. 55-68.
Abstract
The comparison between the temperatures measured in six stations of the Petit Luberon and in Bonnieux during the years 1 970-
2971 and 1972-1972 shows that the thermal conditions are more mediterranean on the plateau than on the northern spur. These
particular conditions probably determined by the westwind must also affect the northern slope of the Grand Luberon and may
possibly explain the apparently sur' prizing localisation of the végétais of the Fagetum on the lower part and on the top of the
range.
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Bajolle R. Evolution des températures au Petit Lubéron en 1970-1972. In: Méditerranée, Deuxième série, Tome 19, 4-1974. pp.
55-68.
doi : 10.3406/medit.1974.1569
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/medit_0025-8296_1974_num_19_4_1569n° 4 - 1974 55 Méditerranée.
EVOLUTION DES TEMPERATURES AU PETIT LU3ER0N
EN 1970-71 ET 1971-72
par R.BAJOLLE*
ABSTRACT - The comparison between the temperatures measured in six stations of
the Petit Luberon and in Bonnieux during the years 1 970-2971 and 1972-1972 shows
that the thermal conditions are more mediterranean on the plateau than on the northern
spur. These particular conditions probably determined by the westwind must also affect
the northern slope of the Grand Luberon and may possibly explain the apparently sur'
prizing localisation of the végétais of the Fagetum on the lower part and on the top of
the range.
La cédraie du Petit Luberon n'est pas une forêt naturelle. Elle est
issue des plants introduits en 1870. Répartie en plusieurs massifs, elle modif
ie profondément le paysage et il suffit d'y pénétrer pour ressentir que le mi
lieu qu'elle crée n'est pas le même que celui des chênaies d'yeuse qui l'en
tourent. Dans le cadre de l'étude de cette influence sur les biocénoses naturelles,
il convenait de suivre l'évolution des températures dans la cédraie et hors de
celle-ci.
L'idéal eut été de pouvoir disposer de diverses stations météorologi
ques installées à demeure pour une longue période : cela n'a pas été possible,
dans l'état actuel des choses. On a dû se contenter de six stations réparties
sur le plateau, comme l'indique le tableau n° 1.
Stations 1 2 3 4 5 6
Exposition Est Plateau Sud Sud Nord Nord Nord-Ouest
Surplomb W Pied S des 150 m au Pt. 635,0 sur le Localisation Grand Suis Sur la courbe
roc. 691,5 du vallon de rochers du NNE du pt. chemin de la 650, milieu
Laumergade vallon de 859,8-Wde serre de du vallon du
Laumergade Falabrègue l'Agragnée Bausset
Altitude 691,5 m 630 m 600 m 650 m 635 m 650 m
Végétation Chênes verts Chênes verts Chênes verts Chênes blancs Cèdre, Chênaie
clairsemés clairsemés futaie mixte très
claire
Tableau 1 : CARACTERES DES STATIONS DE MESURES THERMIQUES
Laboratoire de Taxinomie et Ecologie végétales. Faculté des Sciences Marseille-
Saint-Jérome.
Je remercie Monsieur le Professeur NEGRE pour l'aide qu'il m'a apportée pour la
rédaction de cette note. Ma' Mars Avril Juin Juillet Août Sept. Oct 72 Dec. 71 Jan. 72 Février Nov.
n° Stations M m M m M m M m M m M m M m M m M m M m M m M m
Air 2 13 -3 12 -3 27 -1 21 -2 27 1 30 7 27 5 32 6 31 5 26 4 21 0 15
14 -2 12 -3 14 -4 11 0 20 0 26 1 40 7 26 6 28 7 26 5 13 6 20 1 Suri -1
10 1 1 9 0 23 [phone] 7 18 8 23 1 2 Sol 5 19
21 2 17 -1 26 10 30 12 27 12 32 7 23 Air 17 -3 12 -3 13 2 5 18 3 10 3
-2 -4 23 -1 23 0 29 1 34 8 30 6 31 6 23 5 18 2 Surf 16 11 -4 16 3 12 0
10 13 3 15 5 24 8 32 24 11 24 13 Sol 0 7 0 11 1 14 18 10 17 6 11 3
22 1 22 -1 8 31 7 Air 18 4 18 , -4 20 2 26 8 25 10 33 31 4 29 1 22 -1
-2 20 -4 31 -4 21 -1 24 -1 32 1 31 12 33 7 31 7 32 3 Surf 28 4 32 1 29 -2
Sol 15 7 9 1 10 4 10 5 15 7 17 6 24 15 20 13 23 13 21 12 19 10 18 6
Air 12 0 -2 12 2 18 1 22 1 30 2 34 12 31 7 34 9 8 22 6 16 3 13 1
13 1 15 0 2 20 4 Surf 10 0 8 -1 7 0 19 24 9 8 24 9 18 7 14 3 11 2
Sol 10 3 7 1 7 1 9 4 11 5 19 4 22 11 16 9 20 11 16 9 13 2 6 14
Air 12 2 9 0 15 -4 21 0 25 1 26 -1 30 9 26 8 29 8 22 4 17 -3 3 17
5 Surf 11 0 9 0 11 -2 23 -2 31 2 31 1 26 12 27 6 27 10 19 4 17 3 14 0
Sol 11 3 10 2 6 1 9 3 11 3 15 1 16 10 16 7 20 10 16 8 16 4 12 3
Air 11 3 12 0 4 3 20 1 15 0 31 4 32 14 25 11 25 10 26 5 16 6 15 1
-3 2 0 6 Surf 9 -1 9 3 19 12 2 23 2 26 10 21 7 25 8 19 7 14 3 15 -1
Sol 6 3 6 1 2 1 8 3 9 3 13 4 19 12 8 11 18 19 16 10 11 7 11 4
Tableau 2 : RELEVES DES TEMPERATURES MAXIMUM ET MINIMUM POUR LES 6 STATIONS (en °C) 57
Les mesures ont porté sur les deux années 1970-71 et 1971-72. Chaque
station a été équipée de trois thermomètres maximum-minimum : un à 1,5 m du
sol, un à la surface du sol, un à 15 cm dans le sol. Les relevés ont été effec
tués à la fin de chaque mois. Les résultats de 1971-72 figurent au tableau 2.
Ceux de 1971 sont inclus dans l'article de MAZADE et NEGRE (1973).
Pour chaque station, les thermomètres ont tous été placés dans un
buisson (chêne vert ou buis) de manière à les dissimuler au maximum : ceux
situés à 1,5 m du sol étaient solidement fixés aux branches maîtresses et pro
tégés du rayonnement direct par un treillis de rameaux simulant du mieux pos
sible l'abri météorologique type. Beaucoup de critiques peuvent être adressées
à cette façon d'opérer, mais il n'y en avait pas d'autres possibles !
Pour permettre la comparaison des résultats obtenus avec les mesures
fournies par les stations météorologiques, on a placé àla sortie Est de Bonnieux,
dans les mêmes conditions et à quatre reprises différentes, en 1971-72, un
thermomètre minimum-maximum : celui-ci a chaque fois fournit les mêmes valeurs
à moins d'un demi degré près que celles de la station.
Par ailleurs, avant de disposer les appareils dans les diverses sta
tions, on s'est assuré que, en conditions d'exposition et d'altitude identiques,
et à densité de feuillage égal (densité directement mesurée par la quantité de
lumière arrivant à l'endroit précis d'implantation du thermomètre), les mesures
enregistrées dans les chênes et les buis étaient absolument identiques.
Enfin restait le problème de l'altitude. Si 15-20 mètres de différence
n'ont pas d'influence sur les températures, il est évident qu'une centaine de
mètres peut déterminer une variation d'un demi -degré. Or dans les mesures
préliminaires au début des mesures, on a constaté que celle-ci n'était jamais
de cet ordre et qu'elle ne s'effectuait pas dans le sens habituel. Un phéno
mène particulier intervenait donc qu'il était nécessaire de dégager et qui
justifiait la comparaison.
I - COMPARAISON DES TEMPERATURES AERIENNES
DU PLATEAU ET DE BONNIEUX
Avant de passer à la discussion de ces résultats, il convenait de situer
le régime thermique du plateau par rapport à ceux des stations météorologiques
de la région. Bonnieux a été retenu parce que plus voisine du plateau qu'Apt
et parce que les variations y sont sensiblement de même nature. Les autres
stations météorologiques n'ont pu être prises en considération, les séries y
étant incomplètes pour la période considérée U). La comparaison ne pourra
porter que sur les températures de l'air puisque seules celles-ci sont mesurées
dans les stations de la météorologie nationale. Pour 1971, des vols de thermo
mètres n'ont pas permis de retenir les mesures d'Août à Novembre, les séries
étant fragmentaires. L'ensemble des autres résultats a permis de dresser les
courbes de la figure 1. °C °c
1971 1972
30 30
20 20
10 10
Bonnieux
Cédraie
-10 moyenne des -10
stations : 1,2.5.6.
I I 1 1 I I I
JFMAMJJDJ FMAMJJ ASON
Figure 1 : EVOLUTION DES MAXIMUMS ET DES MINIMUMS ABSOLUS A BONNIEUX ET AU PETIT LUBERON 59
La présente étude n'a pas un but climatologique pour lequel les moyen
nes sont primordiales, mais un objectif écologique ; de ce point de vue les
extrêmes auxquels sont soumis les êtres vivants ont la plus grande importance :
seuls ils seront pris en considération.
Par rapport aux températures de Bonnieux, situé à 400m d'altitude
soit 250m au-dessous du plateau, les maximums moyens absolus de l'air sont
toujours inférieurs de 2 à 8 degrés en 1971 et de 2