Exode rural et mobilité sociale - article ; n°1 ; vol.29, pg 121-131
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Description

Population - Année 1974 - Volume 29 - Numéro 1 - Pages 121-131
SUMMARY The article presents here the results of an enquiry conducted in the Pyrenean region in order to determine the social origin of rural migrants and their occupation when they move to town. Workers in the building industry are essentially recruited among the sons of tenant-farmers, share-croppers or smallholders. On the other hand, especially business executives and managers stem from clerical workers and civil servants, craftsmen and shopkeepers. Wealthy farm- holders form an intermediate group. Very few young people are attracted by the Church or by police force. School attendance and a selection due to a previous rural depopulation tend to increase the proportion of country people among lower and upper executives working in towns.
RESUMÉN El articúlo présenta los resultados de una encuesta realizada en la región pirenaica a fin de establecer las relaciones existentes entre el origén social de los migrantes rurales y el trabajo que desempeňan en la ciudad. La mayoria de los obreros de la construcción son hijos de pequeňos agricultures, medieros y campesinos; en cambio el profesorado, los cuadros medios y superiores provienen de grupos taies como : empleados y funcionarios, artesanos y comerciantes; en cuanto al campesinado medio, ellos constituyen un grupo inter mediario. Entre los jóvenes de ambos sexos existe una crisis respecto a su reclutamiento en el clero y la gendarmeria. La escolarisación y cierta selección debida al exódo rural anterior contribuyen a aumentar la proporción de rurales en las ocupaciones urbanas de categoria media e incluso en las superiores.
L'exode rural et surtout agricole a longtemps été considéré presque uniquement sous l'angle du départ, et dénoncé, à ce titre, comme un mal. Depuis la guerre, l'exode s'est accéléré et l'attitude à son égard est devenue plus favorable, tout au moins pour l'aspect professionnel. Aucun effort de reclassement ne se manifestait d'ailleurs dans la politique générale. Les travaux de M. M. Febvay ont montré dans quelles conditions ou du moins à quels âges la profession agricole était abandonnée. Les recherches s'orientent aujourd'hui davantage sur le point d'aboutissement; c'est le cas, en particulier, de celles de M. G. Jegouzo, sous la direction de M. Krier. M. Robert Bages, attaché de recherches au C.N.R.S., a entrepris, dans la région Midi-Pyrénées, une enquête qui s'attache notamment aux relations entre les origines (profession et situation sociale de la famille) et les professions adoptées par les migrants ruraux. Il en présente ici les résultats.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 12
Langue Français

Extrait

Robert Bages
Exode rural et mobilité sociale
In: Population, 29e année, n°1, 1974 pp. 121-131.
Citer ce document / Cite this document :
Bages Robert. Exode rural et mobilité sociale. In: Population, 29e année, n°1, 1974 pp. 121-131.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1974_hos_29_1_16158Abstract
SUMMARY The article presents here the results of an enquiry conducted in the Pyrenean region in
order to determine the social origin of rural migrants and their occupation when they move to town.
Workers in the building industry are essentially recruited among the sons of tenant-farmers, share-
croppers or smallholders. On the other hand, especially business executives and managers stem from
clerical workers and civil servants, craftsmen and shopkeepers. Wealthy farm- holders form an
intermediate group. Very few young people are attracted by the Church or by police force. School
attendance and a selection due to a previous rural depopulation tend to increase the proportion of
country people among lower and upper executives working in towns.
Resumen
RESUMÉN El articúlo présenta los resultados de una encuesta realizada en la región pirenaica a fin de
establecer las relaciones existentes entre el origén social de los migrantes rurales y el trabajo que
desempeňan en la ciudad. La mayoria de los obreros de la construcción son hijos de pequeňos
agricultures, medieros y campesinos; en cambio el profesorado, los cuadros medios y superiores
provienen de grupos taies como : empleados y funcionarios, artesanos y comerciantes; en cuanto al
campesinado medio, ellos constituyen un grupo inter mediario. Entre los jóvenes de ambos sexos
existe una crisis respecto a su reclutamiento en el clero y la gendarmeria. La escolarisación y cierta
selección debida al exódo rural anterior contribuyen a aumentar la proporción de rurales en las
ocupaciones urbanas de categoria media e incluso en las superiores.
Résumé
L'exode rural et surtout agricole a longtemps été considéré presque uniquement sous l'angle du départ,
et dénoncé, à ce titre, comme un mal. Depuis la guerre, l'exode s'est accéléré et l'attitude à son égard
est devenue plus favorable, tout au moins pour l'aspect professionnel. Aucun effort de reclassement ne
se manifestait d'ailleurs dans la politique générale. Les travaux de M. M. Febvay ont montré dans
quelles conditions ou du moins à quels âges la profession agricole était abandonnée. Les recherches
s'orientent aujourd'hui davantage sur le point d'aboutissement; c'est le cas, en particulier, de celles de
M. G. Jegouzo, sous la direction de M. Krier. M. Robert Bages, attaché de recherches au C.N.R.S., a
entrepris, dans la région Midi-Pyrénées, une enquête qui s'attache notamment aux relations entre les
origines (profession et situation sociale de la famille) et les professions adoptées par les migrants
ruraux. Il en présente ici les résultats.EXODE RURAL
ET MOBILITÉ SOCIALE
presque et moins titre, l'attitude L'exode comme pour uniquement à l'aspect rural un son mal. et égard sous surtout professionnel. Depuis est l'angle agricole devenue la guerre, du Aucun a départ, plus longtemps l'exode favorable, effort et dénoncé, s'est été de considéré reclassaccéléré tout à au ce
ement ne se manifestait d'ailleurs dans la politique générale.
Les travaux de M. M. Febvay ont montré dans quelles
conditions ou du moins à quels âges la profession agricole était
abandonnée.
Les recherches s'orientent aujourd'hui davantage sur le
point d'aboutissement; c'est le cas, en particulier, de celles de
M. G. Jegouzo, sous la direction de M. Krier (1».
M. Robert Bages, attaché de recherches au C.N.R.S., a
entrepris, dans la région Midi-Pyrénées, une enquête qui s'atta
che notamment aux relations entre les origines (profession et
situation sociale de la famille) et les professions adoptées par
les migrants ruraux. Il en présente ici les résultats.
Le lieu de résidence et la situation professionnelle actuelle de
1 500 personnes (nées dans 8 communes rurales et âgées, en 1971, de
20 à 50 ans), dont certaines vivent aujourd'hui dans leur commune
d'origine, dont d'autres se sont établies dans l'environnement rural et
dont une dernière part enfin s'inscrit dans l'exode rural proprement dit,
sont connus avec une précision suffisante, ainsi que la profession de leurs
parents, pour qu'on puisse évaluer le taux d'exode, en fonction de la
situation des parents, ainsi que la corrélation entre l'origine sociale et le
devenir urbain des migrants ruraux. De plus, pour les familles d'agri
culteurs, un repérage grossier permet de distinguer une petite paysannerie
(moins de 15 hectares), une moyenne (de 15 à 70 hectares) et une aisée
n> Guenhaël Jegouzo, Exode agricole et offre régionale d'emplois, Editions
Cujas, 1973. Le lecteur peut consulter aussi les cahiers de l'INED sur les travail
leurs âgés. Cahier n" 52, Les citadins âgés, par P. Paillât et C. Wibaux. Cahier
n" 61, Les agriculteurs âgés, par Th. Locoh et P. Paillât. Cahier n" 68, Les ruraux
âgés non agricoles, par J. Maslowski et P. Paillât. EXODE RURAL 122
(plus de 70 hectares). Ces données permettent une analyse comparative
assez fine de la mobilité sociale des ruraux.
Les résultats présentés ici concernent une période assez longue, au
cours de laquelle les campagnes françaises subissent de profonds chan
gements et notamment une accélération du rythme de l'exode. Il va de
soi que la structure même de l'exode se modifie, que certains débouchés
professionnels se forment, quand d'autres s'élargissent ou se créent : nous
donnerons pour finir quelques indications à ce propos.
Mobilité générale Pour notre échantillon, un clivage d'une extrême
des ruraux. netteté sépare les descendants des travailleurs de la
terre, propriétaires d'une exploitation agricole ou non,
des autres ruraux : la descendance du secteur agricole reste rurale,
à 70 % environ, alors que celle des autres catégories rurales s'établit
en ville dans 75 % des cas (tableau I).
Tableau I. — Taux d'exode rural, en fonction de la catégorie
SOCIO-PROFESSIONNELLE DES PARENTS
Proportion de Proportion de
descendants descendants
"Restés" "Sortis"
en milieu rural du milieu rural
Paysannerie aisée 75% 25%
Moyen paysannerie 73% 27%
Petits paysans, fermiers et
métayers, ouvriers agricoles 67% 33%
Artisans, commerçants,
vriers, employés et
naires ruraux 25% 75%
Les catégories rurales non agricoles sont toujours les plus mobiles.
Rien de surprenant à ce que les enfants d'employés et fonctionnaires
ruraux quittent plus massivement la campagne. Le résultat, pour les
descendants de commerçants et artisans, est très voisin de celui de la
catégorie précédente.
Fils et filles de paysans, surtout de paysans moyens ou gros, sont
les plus nombreux à rester à la campagne. Ce qui frappera davantage,
c'est le comportement des enfants d'ouvriers agricoles, fermiers et
métayers, qui échappent à l'exode dans la proportion de 2 sur 3,
à l'égal des descendants de petits paysans.
La population rurale se renouvelle donc surtout à partir de sa
population agricole; nous l'avons examiné attentivement pour le commerce
et l'artisanat rural : l'hérédité sociale directe jouant peu, les 2/3 des MOBILITE SOCIALE 123 ET
artisans et commerçants ruraux actuels sont issus de la paysannerie, plus
précisément de la petite et moyenne paysannerie propriétaire.
Rester rural, ce n'est pas toujours rester dans l'activité agricole.
Si les enfants de paysans aisés restés à la campagne se retrouvent pro
priétaires-exploitants dans 6 cas sur 7, il n'en va pas de même pour la
descendance des catégories non-propriétaires. Une fille de métayer ou
d'ouvrier agricole peut (ou surtout pouvait) épouser un petit paysan,
un fils de fermier ou de métayer, acquérir une ferme... ou encore devenir
ouvrier agricole; toutefois, même quand ils restent ruraux, plus de la
moitié des descendants d'ouvriers agricoles, fermiers et métayers passent
dans le secteur non agricole. De ces couches, ainsi que des petits paysans
propriétaires, sont issus la plupart des ouvriers et petits employés des
villages et bourgs ruraux.
Filières sociales Déjà fortement différencié, le destin social des d

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