Fécondité américaine et fécondité européenne - article ; n°4 ; vol.25, pg 814-828
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Fécondité américaine et fécondité européenne - article ; n°4 ; vol.25, pg 814-828

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Description

Population - Année 1970 - Volume 25 - Numéro 4 - Pages 814-828
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Roland Pressat
Fécondité américaine et fécondité européenne
In: Population, 25e année, n°4, 1970 pp. 814-828.
Citer ce document / Cite this document :
Pressat Roland. Fécondité américaine et fécondité européenne. In: Population, 25e année, n°4, 1970 pp. 814-828.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1970_num_25_4_14952LA CONJONCTURE DÉMOGRAPHIQUE : L'EUROPE 814
IL ÉTUDES
FÉCONDITÉ AMÉRICAINE
ET EUROPÉENNE
La natalité et la fécondité aux États-Unis font rarement l'objet de comparaisons
quelque peu poussées avec la situation des phénomènes correspondants en Europe
occidentale; cela tient principalement à la difficulté de ces comparaisons, du fait des
particularités des statistiques américaines. Pourtant on ne manque pas de relever
aussi bien les différences que les analogies dans les évolutions respectives, pour justi
fier telle ou telle interprétation, tel ou tel pronostic. C'est ainsi que le fameux « baby
boom » d'après guerre, dont l'ampleur dépassa sensiblement ce qui fut observé en
France à la même époque, montra qu'un relèvement important de la fécondité peut
s'opérer en l'absence de toute législation pro-familiale; plus près de nous, la baisse
continue et sensible de la fécondité après 1956 peut passer, après coup, comme le
signe avant-coureur de la baisse qu'ont connue plusieurs pays d'Europe occidentale
après 1964.
Le tableau I, illustré par la figure 1, situe l'évolution, depuis 1925, du taux de
natalité aux États-Unis, par rapport à l'évolution en France et en Angleterre-Galles (1).
pour 1 . 000 Ь-tbiU'it
1925 1930 1935 1940 1945 1950 1955 (960 1965 1969
Figure n° 1. — Évolution du taux de natalité
(*' Les résultats concernant les pays européens seront empruntés le plus souvent à R. Pres
sât : « Les aléas de la natalité française », Population, n° 4, 1967 et à P. Festy : « Évolution
de la fécondité en Europe occidentale depuis la guerre », Population, n° 2, 1970. LA CONJONCTURE DÉMOGRAPHIQUE : L'EUROPE 815
Tableau I. — Taux de natalité (naissances pour 1 000 habitants)
Angleterre Année Etats-Unis France et Galles
1925.. 25,1 19,0 18,3
1926.. 24,2 18,8 17,8
1927.. 23,5 18,2 16,7
1928.. 22,2 18,3 16,7
1929. . 21,2 17,7 16,3
1930.. 21,3 18,0 16,3
1931.. 20,2 17,5 15,8
1932.. 19,5 17,3 15,3
1933.. 18,4 16,2 14,4
1934.. 19,0 16,2 14,8
1935. . 18,7 15,3 14,7
1936.. 18,4 15,0 14,8
1937.. 18,7 14,7 14,9
1938.. 19,2 14,6 15,1
1939.. 18,8 14,6 14,8
1940. . 19,4 13,6 14,1
1941.. 20,3 13,1 13,9
1942.. 22,2 14,5 15,6
1943.. 22,7 15,7 16,2
1944.. 21,2 16,1 17,7
1945.. 20,4 16,2 15,9
1946.. 24,1 20,9 19,2
1947.. 26,6 21,3 20,5
1948.. 24,9 21,1 17,8
1949.. 24,5 20,9 16,7
1950.. 24,1 20,5 15,8
1951.. 24,9 19,5 15,5
25,1 1952. . 19,3 15,3
1953. . 25,1 18,7 15,5
1954. . 25,3 18,7 15,2
1955.. 25,0 18,5 15,0
18,3 15,7 1956. . 25,2
18,3 1957.. 25,3 16,1
1958.. 24,5 18,1 16,4
1959.. 24,3 18,2 16,5
I960.. 23,7 17,9 17,1
1961.. 23,3 18,1 17,6
1962.. 22,4 17,6 18,0
1963. . 21, 7 18,1 18,2
1964.. 21,0 18,1 18,5
19,4 17,7 18,1 1965..
18,4 17,5 17,7 1966..
16,9 1967. . 17,8 17,2
1968. . 17,5 16,7 16,9
16,6* 17,7* 1969..
* Chiffres provisoires.
Note. — Pour les États-Unis, jusqu'en 1959, taux corrigés pour tenir compte du sous-enregistre-
ment nt et, après 1959, taux sur la base des naissances enregistrées, ce qui introduit écart de l'ordre de
0,3 pour 1 000. 816 LA CONJONCTURE DÉMOGRAPHIQUE : L'EUROPE
Le taux de natalité a toujours été plus élevé aux États-Unis, en partie grâce à une
structure par âge plus favorable. La crise économique des années 30 a précipité la
chute de la natalité, mais aux États-Unis le mouvement a été stoppé dès 1934 et une
reprise notable s'observe après 1939, alors qu'en Angleterre-Galles et surtout en
France la baisse se poursuit plus tardivement. Il est remarquable que, dans ces deux
derniers pays, une reprise s'amorce pendant la période de guerre (l'entrée en guerre
des États-Unis a été plus tardive, en sorte que la hausse du taux de natalité, résultat
des récupérations de naissances empêchées par la crise économique, y est moins
surprenante). Alors que l'Angleterre-Galles retrouve rapidement après guerre un
niveau de natalité comparable à ce qu'il fut dans les années 30, la France et les États-
Unis connaissent, pendant plusieurs années, une nouvelle situation d'équilibre :
durant la période 1952-1956, les taux de natalité y dépassent respectivement de 26 %
et de 34 % ce qu'ils étaient en 1935-1939. Après 1955, il y a hausse en Angleterre-
Galles, ce qui fait que ce pays rejoint rapidement la France, après quoi les trois pays
sont pris dans un mouvement de baisse (aux États-Unis, il a débuté dès 1957), qui
les situe actuellement dans un éventail très étroit.
L'évolution des autres pays d'Europe occidentale se rapproche généralement
beaucoup plus du modèle anglais que du modèle français; c'est le cas notamment
de l'Allemagne, de l'Italie, de la Suisse.
Le recours à la somme des naissances réduites permet d'affiner un peu les vues
précédentes. Par des réduites, on entend la somme des taux de
fécondité générale par âge d'une année (1); il s'agit donc de la des naissances
de l'année sur la base d'une femme dans chaque génération. Ces données sont ra
ssemblées dans le tableau II et font l'objet de la figure 2.
Somme des naissances réduites
1930 1935 1940 I94S I9S0 I9S5 I960 1965
Figure n° 2. — Évolution de la somme des naissances réduites
(x) En multipliant cette somme par le taux de féminité des naissances (— — 0,488V on
obtient ce que l'on appelle abusivement le taux de reproduction de l'année. Rappelons encore
que cette somme est appelée « total fertility rate » dans la littérature anglo-saxonne, LA CONJONCTURE DEMOGRAPHIQUE : L'EUROPE 8l?
Tableau II. — Somme des naissances réduites aux États-Unis
(A) (B) (C)
1925. 3,03
2,91 1926.
1927. 2,83
1928. 2,66
1929. 2,52
1930. 2,51
1931. 2,38
1932. 2,29
1933. 2,15
1934. 2,20
1935. 2,16
1936. 2,12
1937. 2,15
1938. 2,20
1939. 2,15
1940. 2,21 2,30
1941. 2,31 2,40
1942. 2,53 2,63
1943. 2,62 2,72
1944. 2,47 2,57
1945. 2,39 2,49
1946. 2,83 2,94
1947. 3,16 3,27
1948. 3,01 3,11
1949. 3,03 3,11
1950. 3,03 3,09
1951. 3,21 3,27
1952. 3,31 3,36
1953. 3,38 3,42
1954. 3,50 3,54
1955. 3,52 3,58
1956. 3,63 3,69
1957. 3,72 3,77
1958. 3,65 3,70
3,67 3,71 3,67 1959.
3,65 1960. 3,65
3,62 1961. 3,63
1962. 3,48 3,47
1963. 3,33 3,33
3,20 1964. 3,21
1965. 2,92 3,93
1966. 2,73 3,74
1967. 2,56 2,57
2,47* 1968. 2,48
Estimation
(A) : Calculs à partir des reconstitutions de descendance par génération, faites par P.K. Whelpton
et A. A. Campbell « Fertility Tables for Birth Cohorts of American Women » Vital Statistics. Special
Reports Vol. 51 N. 1). (B) et (C) : données des Annuaires de Vital Statistics correpondant respect
ivement aux naissances, corrigées du sous-enregistrement et aux naissances enregistrées. Les diffé
rences assez sensibles entre les séries (A) et (B) tiennent, selon Whelpton te Campbell, à ce que
dans la série (B) seules les naissances ont été corrigées du sous-enregistrement, alors que, dans la
série (A), les populations ont également été pour la même raison. 818 LA CONJONCTURE DÉMOGRAPHIQUE : L'EUROPE
Cette fois, l'influence de la structure par âge est éliminée.
Sur la longue période de 1925 à 1968, l'indice a varié de façon très sensible aux
États-Unis (de 2,12 à 3,72) et, depuis la guerre, il s'est situé le plus souvent très au-
dessus des valeurs atteintes en Europe occidentale (les Pays-Bas étant le pays aux
plus fortes valeurs). La convergence des pays, dans les années récentes, se confirme.
Les variations de la somme des naissances réduites se produisent sous l'influence :
— de modifications progressives, correspondant à des tendances à plus ou moins
long terme, de la descendance finale des

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