Fécondité, reproduction et remplacement. I-Les mesures longitudinales du remplacement - article ; n°3 ; vol.56, pg 337-370
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Fécondité, reproduction et remplacement. I-Les mesures longitudinales du remplacement - article ; n°3 ; vol.56, pg 337-370

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Description

Population - Année 2001 - Volume 56 - Numéro 3 - Pages 337-370
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Gérard Calot
J.-P. Sardon
Fécondité, reproduction et remplacement. I-Les mesures
longitudinales du remplacement
In: Population, 56e année, n°3, 2001 pp. 337-370.
Citer ce document / Cite this document :
Calot Gérard, Sardon J.-P. Fécondité, reproduction et remplacement. I-Les mesures longitudinales du remplacement. In:
Population, 56e année, n°3, 2001 pp. 337-370.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_2001_num_56_3_7270reproduction Fécondité,
et remplacement
I. Les mesures longitudinales
du
Gérard CALOT* et Jean-Paul SARDON**
L'intensité de la fécondité selon l'âge et l'année d'observation est
mesurée d'une façon générale au moyen des taux de fécondité. Un taux de
fécondité, pour un territoire donné une année donnée, est un rapport entre
un nombre de naissances et un nombre de femmes : rapport entre le
nombre d'enfants nés vivants au cours de l'année sur le territoire dont la
mère avait l'âge considéré et le nombre de femmes résidentes ayant cet
âge-là. La fécondité d'une année d'observation est ainsi caractérisée par
une collection de 35 taux, si l'on convient de regrouper les naissances
issues de mères de 15 ans ou moins d'une part, et celles issues de mères de
49 ans ou plus d'autre part. De la même façon, c'est une collection de
35 taux qui caractérise la fécondité d'une même génération féminine :
cette collection est constituée des 35 taux, obtenus au cours d'années
d'observation successives, donc différentes, mais concernant la même gé
nération, celle des femmes nées la même année.
Chaque collection de taux, qu'elle soit transversale, se rapportant à
une année d'observation, ou longitudinale, se rapportant à une génération,
est résumée par sa somme. Cette somme est dénommée indicateur
conjoncturel de fécondité dans le cas transversal, descendance finale dans
le cas longitudinal. Dans chacun des deux cas, la somme des taux s'ex
prime dans une même unité : en nombre moyen d'enfants par femme (sous
entendu : au cours d'une vie féconde).
La descendance finale d'une génération est très sensiblement^1) la
moyenne des réponses qu'on obtiendrait des femmes appartenant à cette
génération, dans une enquête ou un recensement qu'on effectuerait peu
* Insee et Observatoire démographique européen.
** Ined et
(^ À la condition que mortalité et migrations féminines soient indépendantes du nombre
d'enfants ou encore que leur ampleur soit négligeable.
Population, 56 (3), 2001, 337-370 338 G. Calot, J.-P. Sardon
après que la génération a dépassé 50 ans et où on poserait la question :
Combien avez- vous eu d'enfants nés vivants?
De façon formellement analogue, l'indicateur conjoncturel d'une
année d'observation donnée est le nombre d'enfants auquel parvien
draient, en moyenne à 50 ans, les femmes d'une génération fictive qui, à
chaque âge de leur vie féconde, auraient pour taux de fécondité ceux de la
collection caractérisant l'année d'observation considérée. L'indicateur
conjoncturel est ainsi la descendance finale de cette génération fictive,
dont rien ne garantit le caractère réaliste, c'est-à-dire la plausibilité (est-il
plausible que puisse exister une génération réelle ressemblant, par ses taux
aux différents âges, à la génération fictive?).
Pour apprécier le niveau de la fécondité, il est d'usage courant de se
référer à la notion de seuil de remplacement, égal de nos jours à 2,07 en
fants nés vivants en moyenne par femme (arrondi le plus souvent à 2,1) :
on dit que la fécondité d'une génération se situe au-dessus du strict rem
placement si sa descendance finale excède cette valeur. On dit de même
que la fécondité d'une année d'observation se situe en dessous du rempla
cement si l'indicateur conjoncturel de fécondité correspondant est infé
rieur à ce seuil.
Le but de ces articles est de préciser ces notions.
Tandis que l'analyse de la fécondité s'attache à la description, sous
ses divers aspects, du comportement procréateur des populations, la
comparaison de son niveau à un repère, le seuil de remplacement, procède
de la considération que la fécondité est un des éléments de la dynamique
démographique. Dans cette perspective, divers indices ont d'ailleurs été
construits qui visent à apprécier l'effet d'un niveau donné de fécondité sur
l'évolution à moyen ou long terme de l'effectif de la population : taux brut
de reproduction, taux nets de reproduction, taux de reproduction des
années vécues.
Notons que la démarche conduisant à ces divers taux de reproduction
diffère de celle poursuivie lorsqu'on cherche à définir des indicateurs de
fécondité. En effet, un indicateur de fécondité vise à mesurer la fécondité
à l'état pur, en éliminant l'effet, sur les données accessibles à l'obser
vation (notamment le nombre absolu des naissances), des phénomènes per
turbateurs que sont la mortalité et les migrations internationales. Au
contraire, un taux de reproduction vise à la prise en compte de la combi
naison de ces phénomènes et à la mesure de leurs effets conjoints sur
l'évolution des grandeurs observables.
Comment mesurer le niveau du remplacement 1 De quelle façon le
niveau du remplacement a-t-il évolué au fil du temps? Nous verrons ci-
dessous que si le taux brut de reproduction est une mesure correcte de
fécondité, c'est une mesure insatisfaisante de la reproduction parce qu'il
compare des effectifs de femmes^2) et de filles d'âge différent^3). Comment
cette imperfection évolue-t-elle à travers le temps ? La disparition presque REPRODUCTION ET REMPLACEMENT - 1 339 FÉCONDITÉ,
totale de la mortalité féminine avant 50 ans ne tend-elle pas à estomper la
différence entre taux bruts et taux nets et à rendre ces derniers quasi indé
pendants de l'âge auquel on les établit? Telles sont quelques-unes des
questions auxquelles nous allons essayer d'apporter ci-après des réponses.
Nous rappellerons, dans un premier temps, la définition des divers
indices existants, en indiquant leurs limites, ce qui nous conduira à pro
poser diverses améliorations, puis nous présenterons les valeurs enre
gistrées par ces indices dans la France de l'après-guerre. Enfin, nous
décomposerons les taux de reproduction en leurs différents éléments comp
osants.
Nous nous placerons d'abord dans une perspective longitudinale,
tous les concepts auxquels on va recourir se définissant naturellement dans
cette perspective. Mais la symétrie formelle des approches transversale et
longitudinale nous conduira dans un second temps à nous placer dans une
perspective transversale, qui consiste essentiellement en un repérage dif
férent du temps : dans la perspective longitudinale, les événements sont
datés par l'année de naissance des femmes, dans une optique transversale
par l'année de naissance des filles.
L'approche longitudinale va constituer la suite de cet article. Dans
un second article, on envisagera l'approche transversale. Au préalable,
nous souhaitons insister sur un aspect essentiel de l'étroite analogie qui
unit les deux approches.
Indicateur conjoncturel et descendance finale :
un parallélisme formel
La descendance finale d'une génération donnée est un rapport entre
un effectif de naissances et un effectif de femmes : rapport entre l'effectif
des enfants nés vivants, dénombrés à leur naissance, issus des femmes ap
partenant à la génération considérée et l'effectif de cette génération f
éminine. Le calcul de la descendance finale par addition des taux, et non
comme l'énonce la phrase précédente en faisant le rapport entre un
nombre de naissances et un nombre de femmes, n'a pour but que de pallier
la variabilité, généralement peu importante, sous l'effet de la mortalité et
des migrations, de l'effectif d'une même génération féminine au cours de

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