Femmes et hommes à parité ? Les femmes seules mieux insérées socialement.
2 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Femmes et hommes à parité ? Les femmes seules mieux insérées socialement.

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
2 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Les jeunes femmes aspirent plus rapidement à quitter le foyer parental que les jeunes hommes. Souvent à la tête d'une famille mono-parentale, elles vivent mieux que les hommes cette situation. Plus diplômées, de mieux en mieux insérées socialement, elles sont nombreuses à s'assumer dans une vie sans conjoint à la suite d'une rupture d'union libre, d'un divorce ou d'un décès.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 16
Langue Français

Extrait

dossier Femmes et hommes à parité ?
Les femmes seules
es jeunes aspirent plus seules, ce sont bien souvent des jeunes
rapidement à quitter le foyer filles déscolarisées très tôt, issues deLparental que les jeunes hommes. milieux modestes, fortement touchés par
Souvent à la tête d’une famille mono- le chômage. La responsabilité d’élever
parentale, elles vivent mieux que les un enfant peut alors être un moyen de
hommes cette situation. Plus diplômées, reconnaissance sociale.
de mieux en mieux insérées sociale-Plus de femmes que d’hommes
ment, elles sont nombreuses à s’assu- Une monoparentalité
mer dans une vie sans conjoint à laA La Réunion, comme ailleurs, il naît féminine de mieux en mieux
suite d’une rupture d’union libre,plus de garçons que de filles. Parmi
vécueles enfants nés vivants le nombre de d’un divorce ou d’un décès.
garçons pour 100 filles, ou rapport de
De plus en plus de jeunes femmes réu-masculinité, est autour de 105, soit un Les familles monoparentales sont pour
nionnaises vivent seules. Elles sontpeu plus de 51% de naissances près de 90 % d’entre elles formées d’une
masculines. Et pourtant, dès l’âge de aujourd’hui plus nombreuses que les jeu- mère et de son (ou ses) enfant(s). Les
vingt ans les filles sont plus nes hommes dans ce cas. Celles qui familles monoparentales sont très fré-
nombreuses et leur part dans choisissent ce genre de vie sont beau- quentes à La Réunion : elles représen-l’ensemble de la population ne cesse coup plus diplômées que celles qui habi- tent actuellement le quart des famillesde croître avec l’âge. Ainsi, près des
tent encore chez leurs parents ou qui ont réunionnaises soit une proportion doubledeux tiers des personnes âgées de 75
déjà créé une famille.ans ou plus sont des femmes. Au total, de celle connue en métropole. Cepen-
sur l’ensemble de la population dant, leur part parmi l’ensemble desLes filles quittent plus rapidement que
réunionnaise au 1er janvier 2004, on familles réunionnaises n’a pas véritable-les garçons le foyer parental. Parmi les
dénombre 388 300 femmes et ment augmenté depuis le début des années4 enfants âgés d’au moins 25 ans vivant374 900 hommes. Les Réunionnaises quatre-vingt-dix. Cette quasi-stabilisationencore chez leurs parents, les filles sontreprésentent ainsi près de 51 % de
s’explique par deux phénomènes oppo-de plus en plus minoritaires (40 % enl’ensemble de la population de l’île.
sés. D’une part, le nombre de mères iso-Cette surreprésentation féminine n’est 1990, 33 % en 1999). Le nombre de jeu-
lées de moins de 25 ans a diminué d’unpas nouvelle : la part des femmes nes de 15 à 24 ans vivant seuls a plus
habitant sur l’île a toujours oscillé quart entre 1990 et 1999. L’allongementque doublé entre 1990 et 1999 illustrant
entre 50,8% et 51,4%. Elle s’explique des études et une meilleure utilisation dele processus d’individualisation de la
par des taux de mortalité par âge la contraception par les jeunes peuventsociété réunionnaise.5 systématiquement plus élevés pour les expliquer ce recul de la monoparentalité
hommes. Les jeunes femmes fondent une famille chez les jeunes femmes. D’autre part, le
plus tôt que les jeunes hommes : soit elles nombre de femmes d’âge mûr (entre 35
se mettent en couple avec un conjoint et 50 ans) élevant seules leur(s) enfant(s)Qui se ressemble s’assemble souvent plus âgé, soit elles ont un enfant a presque doublé.
très tôt et elles l’élèvent seules. Même si
Lorsqu’un homme et une femme se L’image traditionnelle de la famillece phénomène devient de moins en moins
marient, l’époux est en moyenne âgé monoparentale (mère célibataire, peucourant, les jeunes Réunionnaises âgées6
de deux ans et demi de plus que sa diplômée, en marge du marché dede 15 à 19 ans ont quand même toujoursconjointe. L’âge au premier mariage l’emploi) est bien sûr toujours d’actuali-cinq fois plus souvent un enfant que lesest de 28,6 ans pour les femmes et de
té : elle concerne près de 44 % des famil-jeunes Métropolitaines. Au contraire des31,3 ans pour les hommes. Le
les mère-enfant(s). Cependant ces der- femmes qui décident de vivremariage est une affaire de proximité
aussi bien géographique que sociale.
Près d’un tiers des mariages unissent
des personnes nées dans la même Evolution des différents types de famille entre 1990 et 1999
7 commune et 40 % des mariages ont
lieu dans la commune de naissance
Réunion 1990 Réunion 1999 Métropole 1999
de la jeune mariée. Le mariage à La
Réunion illustre parfaitement le
Effectif % Effectif % Effectif %proverbe « Qui se ressemble
s’assemble » : quelle que soit la
Couples sans enfant 20 344 14,4 31 038 17,3 7 001 394 43,5profession ou la catégorie sociale de
Couples avec enfants 87 087 61,7 105 270 58,5 7 110 789 44,2la femme, elle se retrouve
Familles monoparentales 33 742 23,9 43 569 24,2 1 984 599 12,3systématiquement parmi les trois les8
plus représentées pour le mari. A titre
Total 141 173 100 179 877 100 16 096 782 100d’exemple : 55% des femmes
ouvrières ont un mari ouvrier et 49 %
des femmes cadres ont un mari Source : Insee, recensements.
également cadre. Une famille réunionnaise sur quatre est monoparentale.
16 économie 4e trimestre 2004
DE LAREUNIONdossier
mieux insérées socialement
nières années ont vu émerger de nouveaux Proportion par sexe de personnes actives ayant un emploi et de titulaires
types de familles monoparentales : issues du baccalauréat ou plus parmi les personnes vivant seules en 1999
de ruptures d’unions libres ou divorcées,
ces mères de famille sont plus indépen-
dantes financièrement. Plus diplômées,
elles sont résolument plus actives. Elles
sont employées, occupent des profes-
sions intermédiaires voire, pour certaines
d’entre elles, exercent des fonctions de
cadres. Elles se rapprochent de plus en
plus du modèle familial de la femme
métropolitaine divorcée avec enfant(s)
assumant une vie sans conjoint au sein
du foyer.
A l’opposé, les quelques 5 000 pères
constituant des familles monoparentales
semblent vivre plus difficilement leur
Source : Insee, recensement de 1999.situation. Ces pères sont bien souvent
veufs et pour la moitié d’entre eux âgés Quel que soit l’âge, les femmes seules sont plus diplômées et occupent plus souvent
d’au moins 50 ans. Souvent sans un emploi que les hommes seuls.
diplôme, ils sont fortement touchés par
le chômage. 40 % d’entre elles ont au moins le bacca-Mais avec l’âge la part des femmes par- 4
lauréat (25 % pour les hommes) et 61 %mi les personnes vivant seules devient de
exercent un emploi contre seulement laL’homme seul cherche plus en plus importante. Cela s’explique
moitié des hommes. A l’instar de lad’abord par une remise en couple plusà se remettre en couple
situation décrite pour les familles mono-fréquente des hommes. A La Réunion,
parentales, les femmes seules semblentles hommes ayant déjà connu une unionLes hommes sont plus nombreux que les
mieux assumer leur situation que lesse remarient beaucoup plus souvent quefemmes à vivre seuls sur la tranche d’âge
hommes seuls. Le fait pour ces derniersles femmes : sur l’ensemble des maria-25-54 ans pour deux raisons essentielles. 5de vivre seuls paraît lié à des difficultésges célébrés sur la période 2000-2002,Tout d’abord, parce qu’ils se mettent en
d’insertion : ils sont plus souvent inactifs16 % des hommes étaient veufs oucouple plus tardivement que les femmes.
et au chômage que l’ensemble des hom-divorcés contre seulement 11 % des fem-Ensuite parce qu’ayant la garde des
mes de cette tranche d’âge.mes. De plus la mortalité est supérieure àenfants à l’issue d’une séparation, la
celle des femmes quel que soit l’âge.femme devient alors chef de famille Jean-Marc LARDOUX
Chaque année il meurt 600 hommes demonoparentale alors que l’homme se
plus que de femmes.retrouve de nouveau seul.
6
A partir de 55 ans, lorsque les enfants
ont tous quitté le foyer monoparental, lesLes familles monoparentales
femmes deviennent plus nombreuses queselon le sexe du parent
les hommes à vivre seules. Cette propor-
tion augmente ensuite constamment avec
l’âge du fait d’une espérance de v

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents