Fer et forgeron au sud du lac Tchad (Cameroun, Nigeria) - article ; n°2 ; vol.47, pg 107-122
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Description

Journal des africanistes - Année 1977 - Volume 47 - Numéro 2 - Pages 107-122
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 66
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Renate Wente-Lukas
Fer et forgeron au sud du lac Tchad (Cameroun, Nigeria)
In: Journal des africanistes. 1977, tome 47 fascicule 2. pp. 107-122.
Citer ce document / Cite this document :
Wente-Lukas Renate. Fer et forgeron au sud du lac Tchad (Cameroun, Nigeria). In: Journal des africanistes. 1977, tome 47
fascicule 2. pp. 107-122.
doi : 10.3406/jafr.1977.2204
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0399-0346_1977_num_47_2_2204NOTES ET DOCUMENTS 107
— Préparation : colorants et Hants - outils utilisés.
— Codage des couleurs : selon le système local, selon un code standardisé (par
exemple le système Munsell).
C. Application et usage.
— Contexte technique :
type de support (roche, bois, textile...) ; instruments utilisés ; exécution de
l'œuvre.
— Contexte social et culturel :
domaines de pertinence de la couleur (techno-économique, esthétique, poli
tique...) ; artistes, artisans... ; théories locales du symbolisme des couleurs.
Suggestions pratiques.
— Pour le ramassage d'échantillons bruts et préparés : quelques dizaines de
grammes sous sac plastique suffisent pour les déterminations physico-chimiques ;
préciser la provenance, donner les dénominations locales, coder les couleurs. Il faut
éviter toute manipulation qui fausserait les éventuelles analyses.
— Pour la photographie :
• Ne jamais humidifier les peintures pour les rendre plus lisibles ;
• Placer un échantillon standard à côté des surfaces photographiées ;
• Éviter le flash et rechercher ks meilleures conditions d'éclairage naturel (le
papier d'aluminium est un excellent réflecteur).
FER ET FORGERON AU SUD DU LAC TCHAD {CAMEROUN, NIGERIA)*
PAR RENATĚ WENTE-LUKAS
I. Introduction.
Au sud et au sud-ouest du lac Tchad, région ds plaines et, surtout, de massifs
montagneux, vivent plus de 50 groupes ethniques (cf. carte) comptant chacun de
5 000 à 60 000 membres. Ils représentent un million de personnes qui, encore aujourd
'hui, se montrent peu influencées par l'islam.
L'ancienneté des établissements (un millier d'années et plus) prouve que les
massifs montagneux n'ont pas seulement été un refuge pour des peuples venus de
la plaine.
L'analyse culturelle et linguistique permet de diviser ces ethnies en deux blocs :
au sud-ouest, les Longuda, Yungur, Fali, Vere, Koma, Mumuye, Chamba, Doayo,
Pape et Duru d'une part ; les autres groupes vivant au nord-est de cette région
d'autre part x. J. Greenberg classa les premiers dans la famille Niger-Congo en un
* Traduction résumée de l'article : Renatě Wente-Lukas, 1972, Eisen und Schmied im
siidlichen Tschadraum, Paideuma, Mitteilungen zur Kulturkunde, Band XVIII, pp. 112-143.
Cette traduction effectuée par O. Joubm sur crédits du L.A. 221 a été résumée par N. behard
et J.-F. Vincent avec l'accord de l'auteur. Elle paraît aujourd'hui grâce à l'obligeance de l'Institut
Frobenuis de Francfort.
1. Bata-Bachama, Bana, Bura, Daba, Dghwede, Gaanda-Gabin (« Lala »), Gemjek, Gider,
Gisiga, Glavda, Gude, Fali, Hide (Mabas), Hina, Hona, Hurza, Jirai, Kanakuru, K£.|>siki, Kilba,
Lamang, Mada, Matakam, Margi, Mboku, Mineo, Mofu-Nord, Mofu-Gudur, Molkwo, Muktele,
g, Ndjeny, Ngweshe, Pabir, Podoko, Sukur, Tchede, Turu, Uldeme, Zulgo. JOURNAL DES AFRICANISTES 108
Verbreitung des Gelbgufitechmk
^AZumu \N (~|а//д4Л/Х ET DOCUMENTS 109 NOTES
sous-groupe « Adamawa » 2, les seconds dans un complexe linguistique qu'il nomme
« Chad » 3. J. Lukas pense qu'il faut diviser ce groupe « Chad », en raison de carac
téristiques structurelles, en langues « tchado-hamitiques » et « tchadiennes » (au sens
strict) 4.
La séparation linguistique en « Adamawa » et « Chad », qui se retrouve dans
le domaine culturel5, est importante pour l'histoire du peuplement du sud du lac
Tchad. Des traditions rapportent que les ethnies appartenant au groupe linguistique
tchadien viennent surtout du nord, du nord-est, et, dans une plus faible mesure, de
l'est, donc des plaines. Comme un coin, les « Tchadiens », en mouvement constant
du nord-est au sud-ouest, se sont glissés dans les montagnes et, d'après ce qu'on peut
supposer, s'y sont mêlés à des populations y vivant déjà.
Les frontières fixes entre Г « africanité ancienne » et les représentants du monde
islamique, comme les Kanuri, les Mandara et les Peul commencent à s'effacer. Ce
processus a débuté il y a déjà quelques dizaines d'années avec la paix imposée par
les régimes coloniaux et se poursuit actuellement.
II. Origine du fer.
On ne sait pas encore avec précision comment la région du lac Tchad a connu
le travail du fer. Ce savoir a pu être transmis à partir des établissements phéniciens
septentrionaux 6 et on pense à Meroe comme lieu d'origine oriental du fer. Mais
des recherches archéologiques entreprises dans d'autres parties d'Afrique et des
fouilles effectuées dans la vallée du Nil ont jeté le doute sur la validité de cette
thèse 7. Pour R. Mauny, le fer est parvenu en Afrique occidentale par l'Afrique du
Nord 8 et F. Willet n'exclut pas cette origine en raison des résultats des recherches
menées à Taruga (Nigeria central). Cependant, d'après F. Willet, il se peut aussi que
le fer soit arrivé par l'est dans la région du lac Tchad 9.
La civilisation de Nok, considérée comme spécifique de l'âge du fer, aurait duré
d'environ 500 av. J.-C. jusqu'à 1 000 ap. J.-C. au moins, alors que les dates de
l'existence de la fonte du fer se situent au Nigeria de 440 à 280 av. J.-C. comme
le montrent les résultats obtenus à Taruga. Si l'on considère que le fer ne s'est
introduit dans la région du Nil moyen qu'à la période post-méroïque (Xe dynastie
320-543 ap. J.-C), c'est-à-dire à l'ère chrétienne (milieu du VIe siècle - début du
XIVe siècle) et qu'il existait dans la civilisation de Nok au moins deux ou trois siècles
av. J.-C, on ne peut plus douter de la priorité des influences septentrionales sur la
région du sud du lac Tchad (Nigeria, Cameroun).
Le site de Daima, situé au nord-est du Nigeria sur un territoire habité autrefois
par les Sao, n'a été étudié que récemment par Connah. L'emplacement des fouilles
est une colline de onze mètres de hauteur, site habité sans interruption depuis environ
600 av. J.-C jusqu'au XP siècle ap. J>C. Les couches les plus récentes montrent
que les populations y utilisaient le fer et cultivaient les céréales. Par ailleurs elles
2. J. Greenberg, 1963, p. 9.
3. Ibid. p. 162, p. 46.
4. J. Lukas, cf. « Handbook » 1952, pp. 153-161.
5. R. 1971-72, pp. 535-540.
6. Willet, 1971, p. 17 ; Mauny, 1971, p. 77.
7. Haberland, 1961, p. 205 ; Amborn, 1970, p. 205.
8. Mauny, 1952, p. 574.
9. Willet, 1971, p. 17. 110 JOURNAL DES AFRICANISTES
bâtissaient en argile et pavaient le sol de débris de poteries. Le fer avait déjà dû
être introduit au nord-est du Nigeria au Ve ou au VI* siècle de l'ère chrétienne,
mais le remplacement définitif de l'âge du fer dans l'artisanat n'aurait eu lieu que
vers le VIIIe siècle.
III. Travail du fer.
1. Introduction. D'après les résultats des fouilles, le fer est donc utilisé depuis
plus de 1 000 ans par les populations du sud du lac Tchad. Au moment de l'arrivée
des Européens, tous les groupes travaillaient !e fer, en faisaient des instruments, des
armes et des parures. La technique de la fonte était connue depuis longtemps et
avait même atteint un haut développement en certains lieux. L'extension actuelle de
la fonte du fer au sud du lac Tchad et la situation sociale particulière des forgerons
fondeurs indiquent que la fonte du minerai et le travail de transformation du métal
sont à considérer comme deux domaines distincts. En effet, bien qu'à première vue
une telle séparation des fonctions de forgeron et de fondeur ne semble pas exister
en cette région, certains indices tendent cependant à prouver qu'elles ne sont pas
toujours liées. Les groupes chez lesquels le fer est fondu et forgé jusqu'à sa forme
définitive par le même homme sont les Matakam, les Daba, les Fali du Peske-Bori
et les Guduf. Par contre, fonte et forge sont l'affaire de spécialistes différents chez
les Mofu de Duvangar, les Uldeme, les Kapsiki, les Turu et les Ngweshe. Quant aux
autres populations, la fonte y a été constatée chez la plupart, mais no

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