Formation criminologique et système de justice au Québec - article ; n°1 ; vol.4, pg 43-52
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Description

Déviance et société - Année 1980 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 43-52
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 24
Langue Français

Extrait

Colette De Troy
Formation criminologique et système de justice au Québec
In: Déviance et société. 1980 - Vol. 4 - N°1. pp. 43-52.
Citer ce document / Cite this document :
De Troy Colette. Formation criminologique et système de justice au Québec. In: Déviance et société. 1980 - Vol. 4 - N°1. pp. 43-
52.
doi : 10.3406/ds.1980.1035
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ds_0378-7931_1980_num_4_1_1035Déviance et Société, 1980, vol. 4. No 1 , p. 43-52
Débat: Formation criminologique
et système de justice
praticiens de position Faisant et chercheurs contrastées suite aux articles choisis sur une de en fond question fonction s'ouvre de d'actualité ici la un variété débat controversée. de présentant leurs opinions quatre Théoriciens, s'exprprises
iment librement en leur nom personnel, sur la base d'indications rédactionnelles et
sans s'être consultés préalablement.
Qà 'un secteur de l'administration de la justice se charge de la formation de sa
gens n 'implique pas qu 'il soit fermé aux sciences humaines.
La proposition inverse n'est pas moins vraie : la confiance affichée dans la
formation dispensée à l'extérieur peut n'être qu 'apparence et réserver des ruptures.
Différentes formules de coexistence entre le système d'administration de la
justice et ce que nous appellerons pour faire bref la formation criminologique, sont
possibles. Elles sont diversement adoptées selon les pays et selon les professions.
Le lecteur prendra intérêt aux quelques notes qui suivent, qui portent plus
précisément sur la situation au Québec, en France et en Belgique, mais embrassent
très largement les professions criminologiques, à tous les niveaux de responsabilités.
La question posée est trop vaste pour susciter directement des chocs d'idées :
le débat surgira des points de vue exprimés sur des sous-questions qui se recoupent,
et sans doute atteindra-t-il son but en éveillant ou en approfondissant des interrogat
ions.
Ajoutons, pour répondre au scrupule de certains des auteurs qui suivent, que
le coordinateur de ce débat a été intraitable, et a ajusté les quatre notes aux lits de
Procuste correspondants. Si quelque démonstration devait apparaître arbitraire, ce
ne serait que le prix d'une discipline à garder la longueur requise.
Georges Kellens
FORMATION CRIMINOLOGIQUE
ET SYSTEME DE JUSTICE AU QUEBEC
C. De TROY *
A première vue, la criminologie au Québec se porte bien. Ici, les
criminologues sont invités à faire partie des commissions d'enquêtes
* Faculté de l'éducation permanente, Université de Montréal.
43 on fait appel à eux dans les médias d'information, ils se sont publiques,
constitué depuis plus d'une dizaine d'années en association professionn
elle et ils peuvent trouver du travail en parcourant les offres d'emploi
dans la rubrique "Carrières et professions" des quotidiens.
Ces quelques exemples ont valeur d'indices et sont significatifs, à
notre avis, de la forte implantation des diplômés en criminologie dans
ce secteur important du "marché du travail" qu'est le système de
justice.
Nous voudrions cependant, dans cet article, aborder ce que signifie
cette reconnaissance, le type de formation auquel elle fait référence, et
les questions que cette brève analyse suscite.
La situation particulière de la criminologie au Québec a déjà été
étudiée * mais dans le Cadre de ce débat, il ne s'agit pas seulement de
voir l'application de la formation en criminologie, c'est-à-dire ce que
deviennent les criminologues dans le marché du travail, mais plutôt de
renverser la question et d'examiner comment se situe la formation
criminologique parmi le personnel du système de justice.
Nous entendrons par système de justice essentiellement le secteur
adulte relevant du Ministère de la justice, c'est-à-dire les services de
probation, de libération conditionnelle, les services correctionnels et
post-pénitentiaires, ainsi que le secteur de la Police **.
Le champ étant ainsi délimité, nous devons y distinguer différents
niveaux et types d'interventions en mettant en parallèle la formation en
criminologie et le rôle joué à l'intérieur du système.
C'est pourquoi nous établirons trois grandes catégories : le person
nel cadre, les professionnels ou praticiens et le personnel de base.
Sur la première catégorie, nous ne nous attarderons pas. Ces
cadres-administrateurs, chargés de coordonner des professionnels, d'éta
blir des politiques ou d'assurer la gestion d'un service ou d'une institu
tion, détiennent cette position, soit par une promotion interne, soit/et
en raison de leur diplôme (le plus souvent en criminologie, cette
formation étant complémentaire ou spécialisée et de niveau maîtrise).
La deuxième catégorie mérite une attention particulière, et ceci
pour deux raisons : tout d'abord, c'est à ce niveau que se sont dévelop
pés nombre de nouvelles fonctions et de nouveaux rôles, créant ainsi un
nouveau type d'intervenants. A la catégorie de professionnels traditio
nnellement reconnus et travaillant dans le système (tels que psychiatres,
avocats, médecins, psychologues...), vient s'ajouter une série de prati
ciens des sciences humaines, qui occupent ainsi un niveau intermédiaire
* Bien qu'environ un tiers des diplômés en criminologie travaille dans le secteur juvénile
(protection juvénile, Centres de Services Sociaux, Centres d'Accueil...) ils forment un groupe
professionnel beaucoup moins identifié.
44 faisant fonction de relais entre le personnel de base et les cadres, et que
nous appellerons les "nouveaux professionnels". Et c'est dans cette
catégorie que l'on retrouve la majorité des criminologues, dont nous
examinerons le rôle et la place qui leur sont attribués, ainsi que les
questions que cela suscite.
De la catégorie regroupée sous le voccable du personnel de base,
nous retiendrons certains éléments particuliers au Québec en ce qui
concerne la formation en criminologie de ce personnel comprenant
aussi les "auxiliaires de la justice".
Et, enfin, nous ne pouvons terminer cette description sans évoquer
les possibilités de formation en criminologie offertes aux adultes travail
lant dans ce champ, à quelque niveau que ce soit, par le biais de
l'éducation permanente.
Les nouveaux professionnels
Depuis quelques années, le système d'application de la justice s'est
doté de nouveaux intervenants, formant une catégorie numériquement
importante d'agents professionnels.
Les rôles qui y sont définis témoignent de la complexité de la
machine judiciaire, et de la mise en application (sous contrôle et dans
certaines limites) de théories de traitement du délinquant, dont la
source principale est la criminologie. Le système de justice ne veut plus
seulement punir mais "traiter, resocialiser, rééduquer". Il s'aidera pour
cela de l'apport des sciences humaines, par la création de "relais" de
spécialistes formés pour cette tâche. C'est ainsi que, dans l'inventaire du
personnel, nous trouvons des agents de probation, agents de libération
conditionnelle, agents de classement dans les pénitenciers, dont la
majorité possède un diplôme en criminologie (Baccalauréat spécialisé).
Cette situation est sans doute particulière au Québec et ne peut
être expliquée sans références à la création et à l'implantation de
l'enseignement de la criminologie à l'Université de Montréal.
Le caractère particulier de la formation criminologique au Québec,
du développement rapide et considérable de son application et de sa
reconnaissance a été déjà souligné et a fait l'objet d'études et de
questionnement 2 . Il est certainement lié à ce contexte particulier du
Québec des années '60, prenant la forme du "mouvement qui se
prouvait en marchant" s .
Sans refaire l'historique de la criminologie au Québec, qu'il nous
suffise ici de rappeler différents éléments qui ont joué un rôle parfois
déterminant, amenant ainsi la situation actuelle.
La création d'un département de criminologie à l'Université de
Montr

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