Fréquence et répartition des mariages consanguins en France - article ; n°4 ; vol.3, pg 607-630
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Population - Année 1948 - Volume 3 - Numéro 4 - Pages 607-630
Nous sommes très mal renseignés sur la fréquence des unions consanguines au sein de la nuptialité. A l'heure actuelle, deux pays seulement, l'Italie et la Hollande, publient des statistiques à leur sujet. Outre qu'elles n'intéressent que des degrés de parenté très rapprochés, elles sont critiquables sur bien des points. Au moyen des dispenses accordées par l'Eglise catholique, les auteurs ont pu établir, pour la France entière et à l'échelle départementale, des données comprenant les mariages consanguins jusqu'au sixième degré inclus. Ils se contentent, dans ce premier article, de publier les chiffres établis en mettant sommairement en évidence les faits les plus saillants qui en découlent.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1948
Nombre de lectures 591
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jean Sutter
Léon Tabah
Fréquence et répartition des mariages consanguins en France
In: Population, 3e année, n°4, 1948 pp. 607-630.
Résumé
Nous sommes très mal renseignés sur la fréquence des unions consanguines au sein de la nuptialité. A l'heure actuelle, deux
pays seulement, l'Italie et la Hollande, publient des statistiques à leur sujet. Outre qu'elles n'intéressent que des degrés de
parenté très rapprochés, elles sont critiquables sur bien des points. Au moyen des dispenses accordées par l'Eglise catholique,
les auteurs ont pu établir, pour la France entière et à l'échelle départementale, des données comprenant les mariages
consanguins jusqu'au sixième degré inclus. Ils se contentent, dans ce premier article, de publier les chiffres établis en mettant
sommairement en évidence les faits les plus saillants qui en découlent.
Citer ce document / Cite this document :
Sutter Jean, Tabah Léon. Fréquence et répartition des mariages consanguins en France. In: Population, 3e année, n°4, 1948
pp. 607-630.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1948_num_3_4_2038ET RÉPARTITION FRÉQUENCE
DES MARIAGES CONSANGUINS
EN FRANCE
plus établis se l'Eglise sur des entière actuelle, les unions contentent, Nous mariages degrés statistiques bien saillants et en consanguines catholique, deux sommes des à de mettant l'échelle consanguins points. pays parenté qui dans à leur très en seulement, les ce sommairement départementale, Au découlent. très premier au sujet. auteurs mal moyen jusqu'au sein rapprochés, renseignés Outre l'Italie ont article, de des pu en sixième qu'elles la des dispenses et établir, évidence de elles nuptialité. sur la données publier Hollande, la degré n'intéressent sont pour fréquence accordées les critiquables comprenant inclus. A la faits publient chiffres France l'heure que par des Ils les
Introduction. Les mariages consanguins ont de tous temps sou
levé un intérêt légitime, tant parmi les médecins
que parmi les anthropologues et les sociologues. Depuis un siècle,
les observations mentionnant leurs effets, bons ou mauvais, sur la
descendance se sont multipliées dans de nombreux pays, éclairées
finalement par les acquisitions de la génétique menďélienne. Le
développement récent de la génétique de population, illustré par
les travaux de J.B.S. Haldane, F.S. Pexrose, S. Wright, G. Dahl-
berg, L. H. Snyder, etc. a montré qu'il serait très utile de connaître
avec précision la proportion de ces mariages au sein des divers
groupes de populations humaines. Mais la connaissance de leur fr
équence, comme celle de leur répartition géographique ou sociale,
se heurte à de nombreuses difficultés. Le bulletin de mariage a,
par exemple, longtemps fait mention en France du degré de parenté
des conjoints et nous avons été Tun des rares pays à publier régu
lièrement, de 1852 à 1910, le nombre annuel des mariages consan
guins des 3r et 4* degrés (•), c'est-à-dire entre oncle et nièce ou tante
et neveu, d'une part, et cousins germains d'autre part. Mais ces
statistiques ont été, jusqu'aux environs de 1900, sujettes à cau-
(*) Nous employons la dénomination du droit civil qui additionne les degrés
des deux lignes aboutissant à l'ancêtre commun, alors que celle du droit
canon les sépare. Par exemple, l'union entre oncle et nièce est du 3e degré en
droit civil et du degré 1-2 en droit canon. FRÉQUENCE ET RÉPARTITION 608
tion ; leur examen, à l'échelle départementale, révèle rapidement
qu'un grand nombre d'officiers de l'Etat civil omettaient régulièr
ement dans certaines provinces de remplir la mention les concer
nant. D'autre part, les circulaires ministérielles ont maintes fois
changé de directives à leur égard. Ainsi, en 1853 l'une d'elles se
plaint que le degré de parenté soit irrégulièrement noté sur les
bulletins et recommande pour finir d'indiquer si les conjoints с sont
ou non parents au degré de cousins germains et même de cousins
issus de germains ». Les Statistiques du mouvement de la populat
ion, malgré des recommandations de cet ordre, continuaient à
publier les résultats sous le titre unique de с mariages entre oncle
et nièce, tante et neveu et entre cousins germains >. Il y a plus
grave : les chiffres publiés sous la première rubrique comprenaient
les mariages entre alliés, ce qui leur ôte toute signification biolo
gique.
Les faits de cet ordre expliquent pourquoi la plupart des cher
cheurs se sont montrés sceptiques envers la valeur de ces statis
tiques. Les auteurs du xix* siècle n'en tiennent pour ainsi dire
jamais compte et préfèrent se fier à leurs propres estimations.
F. Devay (1) [*] dans son importante revue de la question (1862) ne
cite même aucun chiffre. Certains, dont L. Gubian (2) indiquent
2 % des mariages sans préciser les degrés (1864). A. Lacassagne (3)
auteur d'un important mémoire sur la consanguinité (1877). cite
les statistiques officielles en prenant soin de mettre ses lecteurs
en garde contre leur signification réelle. L. et G. Lancry (4) dans
leur mémoire sur la population de Fort-Mardick (1890), en étaient
venus à estimer la proportion pour l'ensemble du pays à 3 %, en
englobant cousins germains et issus de germains; à la même époque
F. Regnault (5), parle de 2 à 5 % (1893), etc. Plus récemment le
chiffre de 1 % est généralement admis pour la France (J.B.S. Hal-
dane, G. Dahlberg, R. Tlrpin, M. Lamy, J. Carles, etc.), encore
que, bien souvent, il n'y ait aucune indication sur la nature du
degré de consanguinité qu'il implique. Les nombreuses thèses de
médecine consacrées, depuis le début du siècle, aux mariages con
sanguins ne portent aucune indication sur leur fréquence.
En 1935, l'Assemblée française de Médecine Générale (6) prit
pour sujet d'étude « consanguinité et descendance ». Les rapports
terminaux contiennent d'intéressants renseignements monogra
phiques sur l'action de la consanguinité mais aucune précision
numérique. En fait, nous sommes très peu renseignés sur ces
mariages. On admet partout que leur nombre diminue, qu'ils sont
notamment plus nombreux dans les campagnes, plus rares dans
les grandes villes, sans jamais apporter de preuves à l'appui. Cette
absence de données numériques nous a poussés à essayer d'établir
pour la France des statistiques convenables, capables de fournir
des indications précises à la fois sur le nombre de ces mariages
et leur répartition géographique. C'est le résultat de ces recherches
que nous publions aujourd'hui.
(•) Les numéros rem oient à la bibliographie placée h la fin de l'arliclo
p 623. MARIAGES CONSANGUINS EN FRANCE 609 DES
Méthode utilisé». Eh dehors des recensements de l'Etat civil,
plusieurs voies s'ouvraient à nous pour établir
des données de cet ordre. La technique des sondages aurait pu être
appliquée mais, dans le cas présent, les renseignements obtenus se
seraient limités à la connaissance du pourcentage des mariages
consanguins dans l'ensemble de la population ou encore à celle de
leur répartition dans les fractions urbaines et rurales. Par contre,
on aurait rencontré trop d'obstacles pour obtenir, par cette voie,
les mêmes renseignements à l'échelle départementale.
De simples enquêtes, comparables à celle qu'effectua en 1940
l'Anglaise Julia Bell (7), se seraient heurtées aux mêmes diff
icultés; le degré de consanguinité des parents de 49.000 personnes
hospitalisées fut systématiquement recherché; elle trouva, pour
l'ensemble de l'échantillon, 0,79 % d'unions consanguines et 0,61 %
de mariages entre cousins germains. Mais ces données, suivant l'au
teur même, ne constituaient pas un échantillon représentatif de la
population générale de l'Angleterre et du Pays de Galles. Une telle
méthode implique en effet une sélection de classe sociale, de popul
ation urbaine, etc.
Il nous est apparu que les dispenses exigées par l'Eglise catho
lique romaine pour valider les mariages contractés entre consan
guins, depuis le troisième degré jusqu'au sixième inclusivement,
pourraient servir de bas

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