Galien anthropologiste - article ; n°1 ; vol.1, pg 347-359
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1900 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 347-359
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1900
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Dr Adolphe Bloch
Galien anthropologiste
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 1, 1900. pp. 347-359.
Citer ce document / Cite this document :
Bloch Adolphe. Galien anthropologiste. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 1, 1900. pp. 347-359.
doi : 10.3406/bmsap.1900.5930
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1900_num_1_1_5930BLOGH. — GALIEN AÏNfrHROPOLOGISTK 347 ADOLPHE
GALIEN ANTHROPOLOGISTE
Par le Dr Adolphe Blogh.
A Tavant-dernière séance, j'ai eu l'occasion, plusieurs fois, de mentionner
le nom de Gaiien, à propos de ma communication sur les Anthropoïdes :
c'est ce que ce célèbre médecin et anatomiste a laissé, à la science anthro
pologique, de précieux documents qui n'ont guère été utilisés, et que je me
propose de faire connaître, car il ne s'agit pas seulement de l'anatomie
du singe, mais encore de l'anthropologie des peuples de l'époque (ne au
nie siècle de l'ère chrétienne).
De tous les écrivains de l'antiquité, c'est celui que l'on consulte le
moins, en ce qui concerne l'anthropologie* et quand, par exemple, l'on
veut connaître les caractères extérieurs des Gaulois, des Germains ou
des Scythes, c'est toujours à Strabon, à Diodore de Sicile, à Tacite ou à
d'autres historiens et géographes anciens que l'on s'adresse ; mais les
descriptions de ces auteurs sont loin d'être aussi détaillées que celles de
Gaiien, qui présentent, en outre, cet avantage de faciliter les recherches
sur la filiation des peuples du temps avec ceux d'aujourd'hui.
L'œuvre de cet homme de génie est considérable, et d'illustres médecins,
de tous les pays, ont maintes fois déjà analysé ses travaux, mais à un
point de vue purement médical ou anatomique.
Des naturalistes, tels que P. Camper, Cuvier et de Blainville Font éga
lement étudié, mais seulement pour comparer son anatomie avec celle du
singe ou d'autres animaux, et sans s'occuper de l'anthropologie propre
ment dite.
D'ailleurs, Gaiien nous appartient à double titre, d'abord comme ana
tomiste ayant spécialement étudié l'organisation du singe,, ensuite comme
anthropologiste ayant observé un certain nombre de races humaines.
Il naquit en l'an 131 après Jésus-Christ, à Pergame, ville de l'Asie-
Mineuro, capitale du royaume de Pont, qui contenait une bibliothèque de
25.000 volumes. Son éducation fut très soignée, et il étudia d'abord
les belles-lettres et la philosophie avant d'embrasser la médecine qu'il
commença à 17 ans dans sa patrie. (Nous laisserons de côté la part
ie médicale de sa biographie pour ne parler que de ses études anato-
miques.) Il ne se contenta pas de l'enseignement des médecins de Pergame;
il voyagea, et dans les différentes villes qu'il visita le long de la Méditer-
1 II ne faut pas que j'oublie de dire que les travaux de Gaiien sur l'anatomie Ont
été mentionnés par M. Topinard (Éléments d'Anthropologie, Paris, 4885, résumé,
p. 15-17), et ses travaux sur l'anthropologie par M. Lapouge dans son ouvrage sur
l'Aryen, Paris, 1899 (p. 78, 255, 262). — Je dois également signaler l'ouvrage de
M. Cougny (Extraits des auteurs grecs concernant la géographie et l'histoire des
Gaules. Paris, 1878-1892, 6 vol. in-8°), dans lequel se trouvent consignés les remar
ques faites par Gaiien sur les Gaulois. 19 juillet 1900 348
ranée, depuis Pergame jusqu'à Alexandrie, il ne perdit aucune occasion
de s'instruire auprès des médecins qui avaient été les disciples d'un Quin-
tus autrefois très renommé comme anatomiste. Galien, outre cela, a puisé
dans Hérophile, qui le premier disséqua des cadavres humains, dans Era-
sistrate qui fut professeur à Alexandrie, et qui disséqua comme Hérophile,
des cadavres humains; dans Rufus d'Éphèse (médecin du temps de Tra-
jan); dans Marinus (du temps de Néron) qui fut le maître de Quintus.
Mais c'est dans l'Ecole d'Alexandrie que Galien a trouvé le plus de ressources
et le plus grand nombre de matériaux en tout genre; c'est là qu'il s'est
formé pour l'anatomie humaine qu'on ne pouvait étudier ailleurs. Puis il
passa Ja plus grande partie de son existence à Rome où il exerça et où il
professa.
I
Anatomic de Galien.
On s'est souvent demandé si Galien avait eu des cadavres humains, à
sa dispositition, pour compléter ses études anatomiques et pour écrire les
nombreux ouvrages d'anatomie qu'il a laissés. Il est facile de répondre à
cette question. Gomme, de son temps, les dissections sur l'homme étaient
interdites parles lois du pays, et que les corps étaient incinérés, il n'a pu
étudier l'anatomie comme on l'étudié aujourd'hui. Il a cependant fait de
nombreuses découvertes anatomiques, ce qui a pu faire croire qu'il dis
séquait secrètement; mais voici les maigres ressources dont on pouvait
disposer à cette époque, et c'est Galien lui-même qui nous l'apprend en
s'adressant, en ces termes, à ses élèves, à Rome :
II ne faut pas seulement apprendre à connaître la forme des os dans les
livres, il faut aussi voir par soi-même, et étudier attentivement des os humains,
ce qui peut se faire plus facilement à Alexandrie où les médecins, qui instruisent
leurs élèves, font voir des squelettes humains, de sorte qu'il faudra, quand ce
ne serait que pour cette raison, tâcher de vous arrêter quelque temps dans cette
ville. Si la chose ne vous est pas possible, essayez de voir des ossements hu
mains, comme je l'ai fait lors du bouleversement de quelque tombeau. Un jour
le débordement d'une rivière emporta d'une sépulture, établie depuis quelques
mois seulement, mais mal consolidée, un cadavre entier dont la chair était en
tièrement décomposée, mais dont les os tenaient encore ensemble. Le courant
entraîna le corps jusqu'à la distance d'un stade, dans un lieu marécageux, où
je le trouvai comme s'il avait été préparé, par un anatomiste, pour l'instruction
des commençants. Une autre fois je rencontrai le squelette d'un brigand qui
avait attaqué un voyageur et qui fut tué par lui. Personne ne se soucia de
l'enterrer, et on l'abandonna aux oiseaux de proie, qui dans l'espace de deux
jours lui enlevèrent la chair, si bien qu'il n'en resta que les os desséchés,
comme s'ils avaient été préparés à dessein pour pouvoir les étudier. Mais si
yous n'avez pas d'occasion semblable pour voir des ossements humains, alors BLOCH. — GALÏEtt ANTHROPOLOGtSÎE 349 ADOLPHE
disséquez un singe, parce que de tous les animaux le singe ressemble le plus à
l'homme pour les viscères, les muselés, les artères, les nerfs et la forme des os *.
Galien a-t-il pu conserver le squelette de ce brigand? Gela n'est pas
probable,, puisqu'il conseillait à ses élèves de se rendre ù Alexandrie pour
y voir des ossements humains.
Quoiqu'il en soit, c'est Galien, le premier, qui a donné à l'ensemble des
os le nom de squelette (tcsàstôç) 2, mais le mot s'employait déjà aupara
vant pour désigner un corps desséché.
Vésale, au xvie siècle, qui fut un des premiers à disséquer des cadavres
humains malgré les préjugés de l'époque, démontra que les descriptions
anatomiques de Galien s'appliquaient particulièrement au singe. C'était
aussi l'opinion de P. Camper qui pouvait en parler avec toute la compét
ence nécessaire, puisqu'il avait disséqué cinq orangs, un pithèque, deux
cynocéphales et plusieurs singes à queue.
Camper pense que Galien disséqua des singes provenant des Indes et
même le véritable orang de Bornéo, en entier ou en partie; on si l'on ne
veut pas admettre cette conjecture, ajoute-t-il, on peut supposer que
Galien avait eu, sous les yeux, certaines espèces de singes, soit de l'Asie,
soit de l'Afrique, comme le pithèque d'Egypte ou quelques autres es
pèces que Ton connaisait déjà de son temps. A défaut de singes il a dû
se servir d'ours, de chiens, de chats, etc. 3. (Galien avait même disséqué
un éléphant.)
Selon

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